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EAN : 978B003X21L0U
Plon (01/01/1931)
4/5   1 notes
Résumé :

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le Conseil des ministres du 21 septembre 1915 illustre assez bien ce second semestre. Malgré les échecs sanglants des tentatives de percée, Foch va déclencher prochainement une nouvelle attaque d'envergure, dans la région d'Arras et en Champagne. Elle a été décidée pour soulager l'armée russe qui est contrainte de se replier avec des pertes énormes. Les Allemands ont atteint la Biélorussie. La décision a été prise dans une réunion des généraux alliés à laquelle participait Millerand, notre ministre de la guerre. « C'est une dette d'alliance » a répondu Joffre à Poincaré qui s'en inquiétait .Joffre affirme néanmoins qu'elle a des chances de réussir. En Orient la situation est également bloquée. Les Turcs résistent toujours dans le détroit des Dardanelles et malgré les promesses qu'on leur a faites la Bulgarie, la Grèce et la Roumanie ne se décident pas à rejoindre l'Entente.
« Conseil des ministres lugubre » écrit Poincaré. le ministre de la guerre annonce des statistiques douloureuses : on compte en France 64 000 prisonniers allemands contre 272 000 français retenus en Allemagne. Au 17 septembre le nombre de nos tués et disparus s'élevait à 18 575 officiers et 808 205 hommes, outre les morts et disparus dans les combats aux Dardanelles soit 286 officiers et 12 119 hommes de troupe. Compte tenu de ces pertes, auxquelles il faut ajouter près de 900 000 blessés, Foch prévoit qu'à partir du début de 1916 il faudra appeler sur le front la classe 17 (c'est à dire les hommes qui auront 20 ans en 1917), ce qui sera décidé le 15 décembre.
Le ministre des affaires étrangères, Delcassé, informe ensuite le Conseil que la Bulgarie a commencé à mobiliser son armée et va rejoindre le camp de l'Allemagne. le ministre des finances expose ensuite que la Russie, pour continuer la guerre, a besoin d'un prêt de 10 milliards qu'elle offre de garantir par un dépôt d'or d'1 milliard.
Quelques jours après , le samedi 25, démarrait la grande offensive. Elle était menée, dans le nord, par 17 divisions, appuyées de 700 canons de 75 et de 380 pièces lourdes, et en Champagne par 30 divisions avec 1 200 canons de 75 et 850 pièces lourdes, de son côté l'armée anglaise passait aussi à l'attaque. Journée d'angoisse pour Poincaré qui regrette qu'au lieu de lancer cette offensive l'armée ne se soit pas retranchée solidement sur le front français avant de porter un coup dans les Balkans. le général Castelnau aurait été de cet avis. Poincaré écrit que lui-même et Briand avaient « demandé »cette décision (propos crédible?) Samedi soir, le GQG juge le résultat, » excellent », ou « très bon », « très brillant ». Dimanche soir : « nous attaquons les secondes lignes dans de bonnes conditions ». Lundi : Joffre estime que l'offensive des environs d'Arras est enrayée. En Champagne les troupes sont au contact de la dernière ligne allemande mais elle est précédée d'un réseau dense de fils de fer barbelés que l'artillerie n'a pas détruit et l'assaut est arrêté sous une pluie terrible. Avec des troupes fraiches, on reprit l'offensive la semaine suivante mais le GQG n'en attendait plus « qu'un succès très limité ».
A la suite de ce nouvel échec Joffre se vit interdire une offensive en Alsace qu'il envisageait de monter en fin d'année. Sous le feu des critiques venues du Parlement et qui visaient particulièrement Millerand, le Gouvernement Viviani donna sa démission. Lui succéda, après de laborieuses et écoeurantes discussions où l'intérêt personnel des pressentis et des impatients dominait, un gouvernement dirigé par Briand, où étaient entrées, sans portefeuille, des personnalités de premier plan : Freycinet, Combes, Bourgeois, Cochin .Millerand était remplacé par le général Gallieni.
C'est la situation en Orient qui domina la fin de l'année. Suite à l'entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés de l'Allemagne et de la Turquie, la France commença à envoyer des troupes en Grèce, à Salonique, dès le 5 octobre, sous le commandement du général Sarail. Leur mission était d'occuper la ligne de chemin de fer reliant la Macédoine du Nord à Salonique pour faire parvenir des armes aux Serbes. Elles devaient aussi contenir les Bulgares de façon à ce que les Allemands ne puissent rejoindre la Turquie. 72 000 hommes de l'armée française étaient sur place début novembre avec de l'artillerie et des mulets Mais très vite l'armée serbe fut défaite et ses débris gagnèrent la côte adriatique à Scutari.
L'Angleterre avait prévu d'envoyer à Salonique 90 000 hommes mais après le débarquement de quelques unités, elle revint sur ce plan. Lord Kitchener, ministre de la guerre, constatant que la défaite des Serbes ouvrait aux Allemands la route de Constantinople jugeait prioritaire la défense de l'Egypte. Il redoutait une descente d'unités allemande au Moyen Orient, en Irak et en Egypte. Il proposait donc l'abandon de l'expédition de Salonique et le repliement des troupes en Egypte. On resta jusqu'à la fin de l'année dans une sorte de statut quo. Mi décembre les troupes françaises et anglaises s'étaient complétement repliées dans un camp retranché à Salonique. L'Angleterre fortifiait l'Egypte et essayait de mobiliser les chefs arabes contre les Turcs et de s'en faire des alliés.
Cette chronique au jour le jour a l'intérêt de nous montrer l'enchevêtrement des problèmes causés par la guerre et l'importance des décisions des chefs. Aucune personnalité n'en sort grandie. Poincaré soigne son image et défend son irresponsabilité. Il ne livre aucune analyse personnelle et se contente de rapporter les dépêches dont on l'alimente. Sauf dans la crise ministérielle qui a conduit au départ de Viviani, il ne paraît avoir aucune prise sur les évènements, quoiqu'il en dise.



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