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3,86

sur 140 notes
Je remercie chaleureusement Philippe Pollet-Villard ainsi que les éditions Flammarion pour la découverte de ce livre qui s'avère être passionnant de par son contexte historique mais aussi grâce aux personnages aux personnalités profondes et attachantes.

Nous découvrons Anne-Angèle infirmière dans un dispensaire à Casablanca qui doit suite à un événement tragique revenir à Paris pour prendre en charge Marie, une orpheline dont elle ne connait rien, même pas son identité ou ses origines. En revenant à Paris, elle découvre la vie de sa défunte soeur Mathilde, les secrets et les manigances qui au fond ne vont pas la surprendre en effet, Anne-Angèle et Mathilde entretenaient une relation compliquée au vu de leurs personnalités opposées.

En acceptant de prendre en charge Marie, l'infirmière prend un risque considérable étant donné le contexte difficile dans lequel se trouve le pays, on est en 1944 et Paris est occupé par les Allemands, l'adoption de Marie pourrait faire jaser, avant d'avoir des problèmes Anne-Angèle décide donc de s'exiler avec la petite fille en province.

Philippe Pollet-Villard a pris son temps pour installer le décor de cette histoire qui comporte plusieurs parties et il a bien fait puisque le lecteur à le temps de faire connaissance avec les personnages mais aussi d'appréhender au mieux la situation de la petite Marie.

Ainsi dans un 1er temps nous faisons plus la connaissance d'Anne-Angèle, une femme d'un certain âge, qui peut être très humaine comme elle peut être très dure, il faut dire qu'elle se retrouve à changer de vie du jour au lendemain alors qu'elle ne s'y attendait pas du tout, le ciel lui tombe sur la tête, c'est le moins que l'on puisse dire. Malgré tout c'est une femme au grand coeur qui ne va pas hésiter à se démener pour protéger la petite jusqu'au moment où la maladie va finir par l'en empêcher.

Et puis il y'a Marie cette petite fille au centre de l'histoire, une petite fille en quête d'identité qui se doute que quelque chose ne va pas, elle se pose des questions quant au véritable lien qui l'unit à Anne-Angèle, celle qui prétend être sa tante et qui est parfois trop distante. Marie est intelligente et débrouillarde, lorsque sa tante tombe malade, elle prend les choses en mains jusqu'à dépasser les limites pour survivre, bonne ou mauvaise solution, a-t-on vraiment le choix en temps de guerre?

Indéniablement nous passons d'un sentiment à un autre, tristesse, colère, joie, fierté se succèdent tout au long du récit, je suis d'autant plus touchée par l'histoire de Marie dans ce roman étant donné qu'elle est tirée de la propre histoire familiale de l'auteur, il s'agit en fait de l'enfance de sa maman. Un très bel hommage conté avec brio, c'est un sacré défi que de composer entre fictif et réel, ce défi a été relevé avec succès, tout comme pour la description précise de la vie en campagne durant la seconde guerre mondiale.

Une ode à la vie à travers la guerre qui fait tant de ravage, une ode à la solidarité, je vous conseille cette histoire mémorable voyageant entre réalité et fiction.

Lien : http://promenonsnousdanslesl..
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Marie la mouche qui virevolte au milieu d'une guerre qui s'éternise, qui se retrouve au chevet d'Anne-Angèle, ex-infirmière à Casablanca qui se fait passer pour sa tante et la sort de l'orphelinat pour l'emmener à l'abri dans un patelin paumé de la Marne, en bordure d'un camp militaire allemand.



Marie la mouche qui apprend que les adultes ne sont pas toujours fiables : d'Anne-Angèle qui délire sous l'emprise de la syphillis au garde-forestier qui l'utilise pour voler du carburant aux boches, de Hans au docteur très intéressée par les petites filles...



Marie la mouche qui découvre que le monde ne tourne pas rond, que les gens oscillent dangereusement du côté de la fourberie et des bassesses, lâches et profiteurs, égoïstes et cruels...


Drôle de roman !



Quand a à la manière d'un conte, l'auteur dessine le portrait d'un village écrasé par la veulerie, où on ne donne rien à manger à une enfant "étrangère" qui crève la faim, un village où la misère sociale n'est pas la seule caractéristique, une gamine qui doit survivre, qui finalement trouve presque plus d'humanité à l'ennemi qu'auprès des siens.



Et pourtant, dans ce roman qui aurait pu verser dans le pathos (et c'est ce qui me retenait de le lire, cette crainte de l'étalage plus ou moins pudique des souvenirs de guerre), ce qui frappe, c'est le ton employé par l'auteur.



La narration, rythmée et vive, est teintée d'humour, parfois d'allégresse, d'une tendresse infinie et c'est franchement un très chouette roman !!
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Anne-Angèle n'est plus toute jeune quand elle accepte de quitter le Maroc parce qu'elle a reçu des nouvelles de sa soeur. en guise d'héritage elle recueille une petite fille. Elle va l'élever mais dans quelles conditions.
Malade elle lâche les rennes petit à petit et Marie apprendra à se débrouiller toute seule.
La misère sociale, les difficultés liées à la seconde guerre mondiale ne vont pas lui faciliter la tâche.
On se demande parfois où est la limite entre la fiction et la réalité. mais c'est un beau roman que l'on dévore d'un bout à l'autre.
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Exceptionnel, émouvant, inoubliable...
Je rejoins totalement les très nombreux commentaires sur ce livre.
Je confirme de plus que l'écriture fluide et le choix de l'auteur de chapitre court, permettent une lecture très aisée et addictive.
L'histoire est touchante d'autant que l'auteur s'inspire en partie de faits réels vécus par sa propre mère.
Au coeur de cette période sombre de l'occupation, de la résistance et des représailles après la libération, Marie âgée de 12 ans, est tout simplement admirable en mode "survie".
Magnifique histoire très touchante, et bel hommage rendu par l'auteur à sa mère.
On ne pourra pas oublier ce récit de sitôt, on gardera longtemps son empreinte, gravée dans nos mémoires.
Pour ma part, les dernières pages se sont achevées trop brusquement ; on ne peut qu'imaginer et espérer, qu'après 1944, son avenir aura été meilleur...
Une suggestion si je peux me permettre : une suite/tome 2 ne serait pas inutile très franchement.
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une magnifique découverte. Ce roman a été pour moi comme une plongée dans l'abyme, jusqu'où Marie L enfant-mouche devra t elle aller pour survivre. Les personnages essentiellement masculins qu'elle rencontre nous surprennent, la laideur n'ait pas toujours où on l'attend. Ce roman que l'on ne peut lâcher est inspiré par une histoire familiale.
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Nous sommes en 1944 à Casablanca, Anne-Angèle est infirmière dans un dispensaire. Un jour, elle apprend la mort de sa soeur Mathilde à Paris. Arrivée dans la capitale pour s'occuper des obsèques, elle découvre par le biais d'une lettre que Mathilde s'était engagée à adopter Marie, une fillette de douze ans contre une certaine somme d'argent. Marie serait la fille d'une strip-teaseuse d'un cabaret. Anne-Angèle et Mathilde ayant été elles-même élevées en orphelinat, elle décide de tenir les engagements de sa défunte soeur. D'abord hébergées dans les beaux quartiers de Paris chez l'ancien officier qui employait Mathilde, Anne-Angèle et Marie sont contraintes de quitter Paris pour rejoindre un village près de Reims où l'infirmière va restaurer un dispensaire.

Anne-Angèle et Marie vont vivre dans un taudis, subir le froid et la faim. Très vite Marie quitte l'école et se débrouille comme elle peut. Intelligente et ingénieuse elle ne manque pas d'idées mais il lui faut aussi parfois se résoudre à mendier. La vie va devenir encore plus difficile pour elle quand Anne-Angèle, qu'elle appelle sa tante, tombe malade. Mordue par un malade atteint de la syphilis à Casablanca, l'infirmière développe la maladie, devient aveugle et sombre dans la folie. Marie doit trouver les moyens de leur survie tout en s'occupant de sa tante.

L'histoire se passe dans un village à la campagne, Marie et sa tante feront l'objet de réactions de rejet de la part des villageois qui manifesteront envers elle de la mesquinerie, de la violence voire de la haine lorsque Marie se rapprochera des allemands.

Sans jamais tomber dans le misérabilisme, Philippe Pollet-Villard nous dresse le portrait de deux femmes inoubliables. Marie est une fillette élevée à la rude sans affection qui croit en son avenir et ne se décourage jamais, elle est touchante dans son désir de trouver une famille auprès du couple improbable formé par Toinette et son mari qui vivent dans une cabane dans la forêt ou auprès de sa chatte Paillassonne. Touchante également dans l'avenir qu'elle s'invente avec Hans le soldat allemand. J'ai aimé cette petite fille astucieuse et pleine de ressources, j'ai aimé son attachement à celle qu'elle appelle sa tante dont elle prend soin quand elle devient très malade.
Dans ce récit, au travers de multiples anecdotes l'auteur met parfaitement en lumière l'atmosphère de guerre en zone occupée à la campagne et le racisme ordinaire des villageois. Ce roman ne se lâche plus une fois commencé, le récit chronologique écrit d'une plume alerte et très fluide est passionnant sans une ligne de trop. Il nous fait vivre la guerre à hauteur d'enfant et même si l'ambiance est faite de noirceur l'auteur parvient à rendre le récit lumineux et parfois drôle.
La lecture de ce roman est d'autant plus émouvante que l'histoire est inspirée de la vie de la mère de Philippe Pollet-Villard. Une fois le roman refermé, je me suis mise à rêver d'une suite pour connaitre la suite de la vie de la petite Marie, l'enfant mouche...
Voilà un roman dont on aurait du plus parler dans la rentrée littéraire de septembre....



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Avril 1944. Marie-Angèle est infirmière au dispensaire de Casablanca. Un télégramme lui annonce le décès de sa soeur Mathilde. Elle se rend donc à Paris où elle découvre chez son employeur qu'elle avait accepté de s'occuper d'une petite fille, Marie. Marie-Angèle finit par recueillir cette enfant qu'elle espère pouvoir rendre à sa mère par la suite. Les circonstances font qu'elles se retrouvent envoyées dans l'est de la France, dans un village de la campagne rémoise. Marie-Angèle est censée s'occuper de l'infirmerie de ce village mais les patients ne viennent pas : elles sont livrées à elles-mêmes, avec la faim qui tort les ventres.

Malade, Marie-Angèle ne parvient plus à s'occuper de Marie. Cette dernière, très dégourdie et surtout dictée par la faim, fait tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir de la nourriture ou un travail. C'est sans compter sur la dureté et le manque de compassion des habitants, d'autant plus quand les villageois la voient « traîner » avec Toinette, la « pute » du village et son mari Matesson.

Plongée dans un monde et un conflit bien plus grands qu'elle, cette enfant-mouche va en découvrir toutes les facettes, des plus humaines aux plus sombres, avec le regard d'une enfant qui a dû grandir trop vite. Rien ne lui échappe, rien ne lui est épargné : les règlements de compte, les hostilités, l'occupation allemande, la résistance, la violence et la méchanceté. Elle est confrontée ainsi à de nombreuses désillusions mais aussi à de l'espoir dans un monde qui est très loin d'être manichéen.

L'enfant-mouche est un roman brillant, profondément humain, servi par une écriture limpide et une construction forte qui en font un page turner. Les personnages sont attachants notamment la petite Marie qu'on a envie d'aider, d'aimer, de serrer dans les bras. Ce roman est d'autant plus fort que l'on sait que l'histoire de Marie est inspirée de celle de la propre mère de l'auteur.

Une très très belle découverte en cette rentrée littéraire que je ne peux que vous conseiller !!!
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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=L'histoire de sa mère…=


Anne-Angèle est infirmière à l'hôpital de Casablanca.
1944, son quotidien va se voir compétemment bousculé. Sa soeur résidant en France vient de mourir. Anne-Angèle va devoir se rendre à Paris pour régler les dernières formalités.

Loin de douter de ce qu'il l'attend, elle va devoir accepter de prendre en charge la petite Marie, une orpheline dont les origines sont floues.
Elles vont se voir emmener par obligation dans une petite province dans laquelle elles ne sont pas les bienvenus.
Le malheur continue à s'abattre sur elles, l'infirmière va tomber gravement malade.
Tandis que la guerre bat son plein, Marie va devoir se débrouiller pour trouver de la nourriture et s'occuper d'Anne-Angèle.
Va-t-elle réussir à survivre ?

Philippe Pollet-Villard se livre dans ce roman mi- fiction, mi- réalité.
En effet Marie, cette petite fille toute chétive qu'il décrit est sa mère.

Un personnage attendrissant, que le lecteur accompagnera tout au long du récit. Il l'accompagne comme s'il se trouvait au-dessus de son épaule car l'auteur va utiliser des chapitres courts et un point de vue original qui captera le lecteur jusqu'à la fin !
Des retours en arrière comme des flash-back. Une atmosphère pesante de la guerre, la famine et la volonté de cette enfant de s'en sortir font de ce roman une magnifique histoire.

Chaque lecteur pourra à travers cette histoire être renvoyé à lui-même. L'emmener dans une réflexion et une autre manière de voir ce que fut la vie au quotidien durant cette époque.

Un roman que j'ai dégusté du début à la fin.
A consommé sans modération !!!
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...toute chamboulée par la lecture de cette histoire....

Si vous cherchez un livre que l'on ne peut pas lâcher, « l'enfant-mouche » vous ouvre ses bras. Venez suivre l'épopée de Marie et vous découvrirez alors un récit sensible et poétique....

Nous sommes en 1944, Marie est orpheline et a été balloté entre familles d'accueil et foyers jusqu'à l'arrivée de Anne Angèle, vieille infirmière vivant à Casablanca qui par un concours de circonstance va la prendre en charge. C'est la rencontre de deux solitudes qui ne se sont pas choisies. L'horizon pourrait s'éclaircir pour cette enfant mais voilà nous sommes en temps de guerre et il faut fuir Paris. Elles partent se réfugier en Champagne et toute la laideur de l'âme humaine va les accompagner dans cette campagne française occupée par les Allemands. Très vite Anne Angèle tombe gravement malade et l'enfant va devoir se débrouiller seule pour se nourrir, pour vivre coûte que coûte.

Avec son innocence et l'inconscience de l'enfance, elle se retrouve à survivre entre occupants et résistants. Perdue et affamée, les enjeux de cette guerre et l'idéologie des uns et des autres n'a guère de sens pour elle.

Philippe Pollet-Villard est un véritable raconteur d'histoires et j'ai été accroché aux pages comme si tout se déroulait sous mes yeux avec l'envie constante de savoir comment Marie allait faire pour s'en sortir.

Le récit d'un destin cruel, porté par une écriture délicate qui ne sombre jamais dans le larmoyant et le pathos, pour un très beau moment de lecture.
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Récit à la fois intime et universel, qui nous plonge dans les heures sombres de l'histoire mais qui est avant tout une ode à la vie, un hommage à la mère, à une force de la nature. Récit humain, à fleur de peau, qui fait vibrer et réfléchir, vous n'oublierez pas la petite mouche, « die Kleine Fliege ». Vous entendrez longtemps sa voix, son émerveillement et ses épreuves et comme une lointaine amie vous serez triste en refermant ses pages.

Un livre bouleversant qu'il ne faut pas rater.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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