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sur 139 notes
Très tôt Marie L’enfant-mouche connaît beaucoup des vices et démences humaines. Mais débrouillarde, intelligente, opiniâtre, elle se sort toujours de ce que lui a réservé sa chienne de vie.

Orpheline adoptée par une femme qui ne veut pas d'elle, après une période heureuse à Paris chez un vieux militaire, Marie et sa tante, obligées de se réfugier à la campagne pour cause de guerre, découvrent l'ostracisme, la misère noire et la faim. Dans sa quête permanente de nourriture, pour elle et sa parente maintenant malade, le chemin de Marie croise celui d'un jeune allemand homosexuel, d'une prostituée et son mari handicapé, mais aussi d'un médecin libidineux, d'une bande de résistants antipathiques et de bien d'autres personnages peu recommandables. Un chemin de croix que Marie transforme souvent par des pirouettes improbables en cocasseries où elle se joue des plus retors.

Une histoire, inspirée à l'auteur par celle de sa mère, qui pourrait être sordide sans le parti pris de tourner toutes les situations mélodramatiques en scènes burlesques et déjantées. Voilà un grand talent qui est de raconter la guerre et ses horreurs, la bassesse des hommes et leurs turpitudes en nous épargnant les larmes, pour faire exploser la fantaisie et la gouaille d'une géniale petite fille. À découvrir assurément.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Une drôle d'histoire, la réalité devenue folle de la France occupée vue par les yeux d'une enfant de douze ans. Ce n'est plus ce que savait Maisie, mais ce que savait Marie. Marie sait et voit des choses que les yeux des adultes verraient différemment.
Avril 1944. L'héroïne est une enfant abandonnée, sans doute la fille d'une effeuilleuse de cabaret. Comment elle se retrouve sous la tutelle d'Anne-Angèle, infirmière à Casablanca au début du récit, est une suite de péripéties improbables et fort distrayantes. Après un séjour plutôt luxueux dans le vaste appartement parisien d'un officier à la retraite, Marie L orpheline et Anne-Angèle se retrouve à Courcy, près de Reims, dans un microcosme déliquescent de fin de guerre, de déroute allemande, de Français oscillant dangereusement entre la survie, la préservation de leurs biens tout en envisageant la victoire imminente des Alliés. de ces enjeux importants qui rendent les adultes agressifs et mauvais, la petite ne saisit absolument rien. Tout ce qu'elle voit, c'est que le monde s'écroule autour d'elle et qu'elle meurt de faim. de plus, sa tutrice tombant très malade, elle se retrouve peu à peu livrée à elle même dans un environnement hyper hostile.
Le point de vue de l'enfant, qui domine tout le texte, est beaucoup plus crédible que dans "En attendant Bojangles", par exemple. La petite ne voit pas à long terme. Elle est incapable d'entrer dans les raisons politiques des adultes qui l'entourent et qui, au lieu de l'aider, à quelques exceptions près, ne font que l'utiliser, l'ignorer, la maltraiter, lui mentir. C'est un piètre tableau de l'humanité qui nous est ici renvoyé, renforcé par la logique magique de l'enfance, qui trouve des réponses extraordinaires à des situations qui nous paraissent si mesquines et si basses. de véritables moments de grâce (qui ne sont jamais mièvres, je déteste ça), ponctue le texte. A commencer par le chat Paillassonne et ses neuf vies, la malle d'Anne-Angèle qui arrive du Maroc, la forêt devenant une forêt de conte, menant à la chaumière de Toinette. A côté de cette féérie parfois dangereuse, des résistants de la dernière heure, une caserne d'Allemands, des villageois indifférents, une réalité sale. le contraste est fort.
J'ai beaucoup aimé ce livre, dont je n'avais pas entendu parler à la rentrée littéraire. Je ne l'ai pas lâché, et j'aimerais savoir ce qui est arrivé par la suite à Marie, Gaston et Toinette...Mais je ne le saurai sans doute pas. Il arrive un âge où le voile du conte se déchire. Et ce ne serait plus le même monde, la même histoire, la même Marie.
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****
L'enfant mouche c'est Marie... Une petite fille qui est déjà grande quand on fait sa connaissance dans le roman, et qui n'a pas connu une enfance très heureuse. Pas malheureuse non plus, mais sans joie, sans lumière, et surtout sans amour. Abandonnée dans un orphelinat parisien, elle va être recueillie par Anne-Angèle, tante fictive forcée par le destin d'honorer la dette de sa soeur. Alors que la seconde guerre mondiale fait rage, elles vont devoir toutes deux faire des sacrifices et partir vivre à la campagne... Mais des avantages d'une vie au vert, elles ne verront rien...

Ce roman de Philippe Pollet Villard, largement inspiré de l'histoire de sa mère, est une jolie réussite. D'une histoire triste et sordide, il arrive à tirer de la poésie et de la douceur. On partage le combat de ces deux femmes, leur quotidien solitaire et le courage de cette enfant qui a grandi trop vite...
Les méchants et les gentils se côtoient, pour finalement laisser Marie seule sur le chemin. Mais une lueur d'espoir nait dans les dernières pages... espérons que le destin de l'enfant mouche devienne plus clément !!
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"Die kleine fliege"

Bzzzz...Piégée en milieu hostile, une enfant-mouche vole à l'instinct.

Une infirmière à gros godillots, un vieux fonctionnaire invalide, un médecin libidineux, une jolie pute au fond des bois, un fracassé de 14/18, un cuistot allemand homosexuel, des petits chats...
Et une petite fille qui découvre la vie et s'adapte comme elle peut, avec intelligence, pugnacité et une capacité de tendresse envers les autres, en dépit des galères.

Quelle jolie surprise, le vol chaotique de cette petite mouche ! Dans un récit d'apprentissage fort réussi, Philippe Pollet-Villard s'inspire de la biographie maternelle pour nous fait suivre les pas d'une adolescente des années de guerre, par une narration à la fois fantaisiste et dramatique.

C'est le mélange des genres qui donne tout son sel à cette histoire.
Quand on regarde le contexte, l'atmosphère est tout à fait plombante: l'orphelinat, la France sous occupation allemande avec son lot de privations, d'exactions et de "chacun pour soi". Mais les personnages décalés, les situations incongrues, la naïveté éclairée de l'enfance, la détermination à survivre donnent une note cocasse où l'insolite s'invite par des situations peu crédibles et des digressions rigolotes.

La mouche du "conte" donc, en tragi-comédie pleine de fraîcheur et de frayeur, qui réussit à nous faire vivre le sordide et le scabreux sans douleur. L'auteur évite le piège du naïf larmoyant pour un récit vivant, visuel et souvent poétique. Il renouvelle surtout le contexte de la guerre, par une approche plus humaniste et non manichéenne, car ici les pires ne sont pas les allemands!
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Je tiens à remercier Babelio pour son Masse Critique qui m'a permis de découvrir ce roman captivant.

L'histoire pourrait être d'une tristesse absolue tant Marie apprend à vivre avec des personnages peu aimables, recommandables, ou la violence est omniprésente. Pourtant, son portrait est incroyable de vitalité dans le marasme de l'époque.

1944, une effeuilleuse de cabaret passe un contrat avec une infirmière Anne-Angèle, revenue des colonies à Paris pour visiter sa soeur mourante. Quelques deniers, la voilà qui persuade Anne-Angèle de prendre soin de Marie, une orpheline qu'elle dit être sa fille, en attendant d'avoir le courage de l'aborder, lui dire la vérité.

Quelques jours proches du bonheur pour la nouvelle "tante" et Marie. le vieux militaire qui héberge un temps Marie l'orpheline avec cette tante peu aimante, leur permet de faire un peu connaissance, de vivre à l'abri. Paris est occupée.

Marie 11 ans, est une enfant calme, secrète, habile, qui sait regarder le monde, entre culot et débrouillardise, elle fait tout pour sa survie, celle de sa tante. La vie dans un dispensaire proche de Reims, n'est pas facile. Anne-Angèle reste accrochée à ses souvenirs d'un amour disparu à Casablanca, la maladie la ronge. Marie possède une capacité d'adaptation rapide, intelligente, astucieuse, elle va prendre les choses en mains pour leur survie à toutes les deux, dans cette France rurale occupée où tout le monde se méfie.

Lorsque Toinette entre dans leur vie, une fois de plus Marie va espérer. Porter assistance à Toinette et Matesson pour la garde de bébé Gaston, pourrait lui permettre de manger. Matesson, garde forestier, mari de Toinette, lui apprendra à aimer la nature, à se cacher. Marie va s'accrocher à cette famille improbable. L'occupation, les privations vont également la rapprocher d'Hans, le cuistot du camp allemand. Encore une fois elle va se débrouiller, devenir l'enfant-mouche. S'étonner de la bonne humeur que son petit spectacle va produire. Pour se rendre compte finalement qu'Hans ne la considère ni comme une petite soeur, ni comme un animal de compagnie, ce qui lui permettrait d'obtenir l'affection tant attendue.

Philippe Pollet-Villard livre un roman rude, avec une pointe d'humour noir. Raconte un monde où la peur vous colle des cheveux blancs. Très vite, le lecteur se sent captif du récit cruel de la vie de cette enfant, qui doit s'adapter aux circonstances, prendre de grandes responsabilités, faire face à la bassesse humaine, à l'égoïsme de la période. Inspiré des récits de la guerre qu'avait vécus sa mère, l'auteur a créé Marie. Entre résistants et occupants, Marie est touchante avec ses astuces pour trouver de la douceur au coeur de ce monde d'adultes peu enclin à l'aimer. Il lui faut simplement trouver le moyen de vivre.

L'auteur a créé des héroïnes : Toinette, Anne-Angèle, libres dans un monde qui ne l'est pas ; elles ont choisi de prendre leur destinée en mains. Un roman addictif, inoubliable, habile. L'histoire déroulée avec une certaine pudeur, ne laisse pas indemne.
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Belle rencontre que celle de ce 17 octobre dans les locaux de Babelio avec Philippe Pollet-Villard l'auteur de l'enfant-mouche.
Philippe Pollet-Villard nous a fait part avec une grande humanité et beaucoup de sensibilité de son rapport avec l'histoire de sa mère qu'il raconte dans ce roman, et la décision de la faire publier difficile à prendre et difficile à faire accepter par certains membres de sa famille.
L'histoire est racontée par Anne- Angèle, une infirmière en poste à Casablanca dont la soeur Mathilde décède à Paris. le voyage dans la capitale va bouleverser son existence et la conduire à prendre en charge, dans des circonstances étranges, Marie, une petite fille abandonnée par sa mère.
Marie est la mère de l'auteur. La France est occupée par l'armée allemande, le récit se passe en 1994, et les deux héroïnes sont contraintes de quitter la capitale pour l'est du pays.
Dans l'adversité, Anne-Angèle est très vite confrontée à ses démons. La petite Marie se trouve bientôt livrée à elle-même. Elle ne possède pas, même si c'est une petite fille très vive et très intelligente, les grilles de lecture qui lui permettraient d'évoluer sans risques dans la société de l'occupation. Les affrontements entre résistants, collabos, allemands, citoyens passifs, commandent le quotidien. La survie ne peut se faire qu'au prix du choix d'un camp ou de la compromission. La guerre est présente partout dans le récit, même si l'on n'assiste à aucun combat.
« Ce soir-là, (…) on vient d'achever un repas constitué de feuilles de poireaux et de fanes de carottes parfumées d'un peu d'ail sauvage. »
Marie apprend très vite que les paysans du coin n'apprécient pas « les mendiantes dont on ne sait d'où elles viennent. »
Sa survie passera par un emploi dans la caserne proche où les soldats allemands l'accueillent.
La description du rapport de Marie à la guerre, au danger, à l'occupant, n'est pas sans rappeler le roman de Jim G Ballard, l'Empire du soleil.
Le roman est bâti en cinq parties, contenant chacune une multitude de chapitres très courts qui racontent l'histoire en alternant les événements, les lieux, les points de vue des différents personnages.
Chacun de ces petits chapitres est conçu comme une histoire avec un début et une fin, qui clôt une aventure ou s'ouvre sur une perspective nouvelle.
Le choix d'une narration au présent de l'indicatif, rend l'ensemble dynamique et attrayant. La lecture est facile et le lecteur rentre dans l'histoire avec plaisir.
Philippe Pollet-Villard parvient à restituer l'histoire de sa mère de façon à la fois pudique et réaliste, en la replaçant dans le contexte de la guerre et en nous faisant vivre la guerre et ses conséquences pour les personnages qui la subissent.
Il se tire avec un grand brio de son devoir personnel de mémoire sans jamais céder à la facilité d'un je encombrant ou geignard. Bravo pour ce roman que j'invite les lecteurs de cette chronique à lire sans attendre.
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Philippe Pollet-Villard a décidé de nous conter après bien des années d'hésitation et de mûrissement, l'histoire de sa mère, qu'elle lui racontait elle-même en pleurant pendant son enfance.
Il s'agit d'une enfant de huit ans, Marie, qui a déjà été ballotée de familles d'accueil en foyers religieux et qui se retrouve confiée à une vague parente, infirmière célibataire, de retour forcé du Maroc où elle exerce en temps normal. Après de nombreuses péripéties à Paris, elles vont devoir s'exiler pendant la seconde guerre mondiale dans un village de l'est de la France. L'infirmière compte s'y installer et ainsi subvenir à leurs besoins. Mais la population a bien du mal à les accepter et elles vont vite se retrouver sans ressources. de plus l'infirmière a été mordue il y a quelques temps par un syphilitique et elle tombe malade. Bientôt elle ne quitte plus sa chambre.

C'est ce qui poussera Marie a chercher à subsister par tous les moyens y-compris en se rapprochant finalement du camp Allemand tout proche et en y trouvant un emploi aux cuisines.
Mais la libération va arriver avec son lot de règlements de comptes justes ou injustes, de vengeances et de bassesses.

Avec une écriture au présent, Philippe Pollet-Villard nous plonge dans cette histoire et nous conduit à nous identifier à ces personnages.
De plus, outre le bel hommage qu'il rend à sa mère, l'auteur nous interroge sur l'idée de jugement.
Comment aurions-nous réagi nous-même en une telle situation ? Il nous montre avec subtilité une enfant qui, de toute sa courte expérience, n'a jamais eu qu'une seule vision, qu'une seule façon de penser transmise par les adultes et les événements, sans aucune ouverture sur l'extérieur.

J'ai aimé cette idée de se plonger dans l'environnement et la culture d'un individu avant de porter un jugement.
Philippe Pollet-Villard est un auteur généreux et bienveillant, que j'ai trouvé touchant lors d'une rencontre organisée par Babelio.
Au-delà de quelques vaines polémiques sur la chronologie de certains faits, c'est une très belle découverte que je recommande. Pour ma part je vais me plonger dans les autres romans de cet auteur.
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Une mère de famille raconte à ses enfants comment elle a survécu en1944 en zone occupée , comment elle n' a oublié ni les rares bons moments ni les trop fréquents mauvais moments. Ce sont ces souvenirs qui ont inspiré le roman de Pollet-Villard qui a enfin réussi à écrire ces pages , rendant ainsi tangible et palpable le cauchemar vécu par sa mère. Ce roman est avant tout, me semble t'il, une déclaration d'amour filial et l'occasion d' étaler au grand jour ce pan de vie familiale dont aucun n'est sorti indemne. Alors bien sur les inexactitudes chronologiques des évènements de l'année 1944 sont nombreuses mais qu'importe après tout ! Marie est là , bien vivante, attachante , tout son être tourné vers la survie d'abord celle de sa vraie fausse tante, puis vers celle de paillassonne sa chatte . Une enfant qui ne demande qu'à aimer et être aimée mais ils sont vraiment très peu à lui tendre la main ou seulement lui accorder un vrai sourire.
Philippe Pollet-Villard signe là un roman très puissant, l'écriture au présent donne une vivacité au récit, les très courts chapitres dénoncent le cinéaste qu'il est. Une bien belle découverte.
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Voilà un récit de la Rentrée Littéraire 2017 que vous ne lâcherez pas une fois ouvert car on est embarqué très vite dans l'histoire, la petite histoire dans la grande histoire de la deuxième guerre mondiale, en France, à Casablanca, Paris puis Courcy dans l'Est de la France.

L'auteur s'est inspiré d'une histoire que sa mère lui racontait. Il s'est rendu dans le village de Courcy où les gens se souviennent de cette gamine dont on se méfiait : pourquoi était-elle là ? Juive ? Et cette femme qui l'accompagnait ? On les tenait à l'écart, ne leur donnant même pas de quoi survivre alors que la femme était malade.

Mais ce qui frappe avant tout l'enfant, c'est le regard noir de ces dames. Des pupilles qui vous fixent telles deux billes de plomb engagées dans le barillet d'une arme de chair.
Certains personnages ont existé : Toinette et Matesson (mais pas leur fils Gaston) et il a par inventé les personnages du passé de Anne Angèle.

C'est une épopée  : celle d'une enfant, Marie, sortie d'un  orphelinat par une femme Anne Angèle, infirmière à Casablanca, la soixantaine, qui pense trouver là une façon d'avoir un revenu mais aussi parce que sa soeur décédée récemment s'occupait de l'avenir de cette enfant. Pourquoi ?

Anne-Angèle et Marie vont devoir cohabiter mais on ne ressent pas une réelle affection entre les deux personnages, Marie étant d'ailleurs  livrée à elle-même par la maladie d'Anne-Angèle et cette enfant d'une douzaine d'années, observatrice, curieuse va devoir découvrir les aléas de la vie, de la guerre, de ces différents protagonistes toute seule.

Anne-Angèle est une femme de principe, droite et assez directive qui n'a jamais dans sa vie voulu assumer ses sentiments, les vivre jusqu'au bout.

Toinette, la "pute" comme disent les gens du village, est la seule personne qui accueillera Marie, lui donnera un peu de douceur, d'affection, de dialogues sur la vie et de ..... la nourriture et puis il y a Gaston, que Marie aime comme une deuxième mère. Pour elle c'est l'image d'une famille mais d'une famille étrange, où les rôles et les règles sont différentes.

Et puis la guerre et les hommes en temps de guerre, les différents camps, les ennemis, les résistants, les horreurs et les règlements de compte, les abus de certains,  etceux qui sont sortis diminués du précédent conflit,  Marie va traverser tout cela avec parfois inconscience et innocence mais au fur et à mesure avec lucidité, pesant le pour et le contre. Car elle le sait : sa vie et celle de sa tutrice ne tient qu'à peu de chose....

Méfie toi des hommes, Marie, surtout quand il leur prend des envies d'héroïsme. Dans ces moments là, ils se regardent comme s'ils étaient des acteurs de cinéma. Et dans ces petits films sordides qu'ils se font dans leur tête, nous les femmes, n'avons pas d'autre choix que de faire semblant de les trouver formidables et d'applaudir : avant de les ramasser tout cassés à la fin....
Elle finira par choisir un camp, celui où le risque est le moins grand pour elle,  peut être aussi parce que finalement c'est là qu'elle a trouvé un peu de chaleur, d'humanité. Elle en sortira un peu plus forte, plus adulte sûrement mais avec aussi beaucoup de désillusions.

Elle voit, elle entend et elle essaie de comprendre tout cela mais avec ses mots, avec ce qu'elle imagine et interprète. Elle ressent le bien, le mal et prend l'amour là où il se trouve. Car sa première mission : survivre.... A tout prix, qu'importe les moyens elle se doit de faire face. Résister, trouver de l'aide alors que tout le village les tient à l'écart, les juge.

Marie, je t'en supplie, ne joue pas le jeu des hommes..... Souviens-toi qu'ils deviennent des crapules quand les choses tournent mal... et que c'est nous (les femmes) qui paierons à la fin de la guerre. Seulement nous. Toujours ! Toujours ! Tu m'entends ?
Une écriture fluide, un auteur très attaché à la nature et au monde rural, à la dureté d'une région et d'une occupation en temps de guerre. Les petits arrangements, les magouilles, les destins balayés par la précédente guerre ou par les événements, les figures caricaturales d'un petit bourg de province. Oui il y a tout cela, on l'a déjà lu .... mais c'est tellement bien raconté que l'on s'en moque et ce qui compte c'est le destin de cette enfant-mouche. C'était sûrement cela, dans nos campagnes et nos villes. Il y a tellement eu de personnes jetées sur les chemins et encore de nos jours : comment les accueille-t-on, les juge-t-on sans les connaître....

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Le livre l'enfant-mouche est une somme d'erreurs historiques où Philippe Pollet-Villard massacre le respect de la chronologie en ignorant, par exemple, la libération de Reims et de Courcy le 30 aout 1944 et l'arrestation de Pétain le 20 aout par la Gestapo ce qui situe sa fiction dans le registre de l'uchronie ou dans le catalogue des oeuvres commises par la Propagandastaffel car il est rare de lire un roman aussi « révisionniste » et aussi haineux pour les français et les résistants bestialement caricaturés en violeurs et racistes.

Comment Flammarion a-t-il pu éditer un tel ouvrage, voici ce que je n'arrive pas à comprendre car qui peut être intéressé par le faux, le laid et l'ignoble ?

Autant dire que je déconseille ce livre et suggère au lecteur intéressé par cette époque de se plonger dans la biographie de Jean Moulin, "LA DISPARITION DE JOSEPH MENGELE" ou « De la Neva à la Seine », des ouvrages sérieux, s'appuyant sur des enquêtes solides et objectives, valorisant le vrai, le bien et le beau, qui, même dans les pires époques de l'histoire sont la gloire des justes et des humanistes.
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