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3,86

sur 140 notes
Le prologue se passe au Maroc, en 1944 : l'auteur nous présente Anne-Angèle, infirmière. Celle ci se fait mordre par un syphilitique.
Un peu plus tard, elle rentre à Paris, sa soeur a eu un accident mortel. Anne- Angèle se sent obligée de poursuivre ce que sa soeur Mathilde avait commencé : recueillir une jeune orpheline d'une douzaine d'années, Marie.
Quelques semaines plus tard, Anne-Angèle et Marie sont contraintes de quitter Paris pour la Champagne.
En ces temps de fin de guerre (la débâcle allemande est proche mais les allemands n'en sont que plus répressifs), la vie dans cette campagne est terrible : la faim assaille les deux femmes et les populations leur sont franchement hostiles. Il ne fait pas bon en 1944 d'arriver dans une zone occupée depuis plusieurs années….
Anne-Angèle tombe gravement malade et Marie essaie tant bien que mal de la soigner.
Ce roman est très intéressant et m'a rappelé par sa noirceur le rapport de Brodeck de Philippe Claudel.
Contre tout attente, Marie ne devra sa survie qu'aux allemands….j'ai beaucoup aimé la fraîcheur et la pugnacité de Marie (inspirée de la vie de la mère de l'auteur)
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En 1944, par un concours de circonstances abracadabrantesques, Marie est ballotée d'un orphelinat sinistre aux beaux quartiers de Paris, puis à un petit village dans l'est de la France occupée.

Officiellement sous la responsabilité d'une infirmière qui se fait passer pour sa tante, Marie va très vite devoir se débrouiller toute seule dans un contexte historique et social où elle suscite plus d'hostilité que de compassion.
Tandis que les résistants de la dernière heure se découvrent une fibre patriotique sans concession, Marie, mue par la seule nécessité de se nourrir, apprend à survivre un jour après l'autre, à mettre entre parenthèses ses rêves de se constituer une famille, et à développer un esprit pratique à toute épreuve. Touchante et débrouillarde, elle se balade avec son pragmatisme et ses petits chats dans le théâtre absurde et terrifiant de la folie des adultes.

C'est le roman d'un destin âpre et chaotique pesant sur les frêles épaules d'une héroïne hors du commun et d'une puissance insoupçonnée. Par ailleurs il est inspiré de l'enfance de la mère de l'auteur qui a su donner une vibration romanesque à sa légende familiale. Nous apprécierons l'idée réconfortante qu'après un tel départ dans la vie, notre enfant mouche ait finalement trouvé le réconfort d'un véritable foyer.
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Je suis peut-être un peu psycho-rigide, mais le non-respect de la chronologie me gâche le plaisir de la lecture ... L'auteur nous affirme que, "Tous les dimanches, Marie va voir sa tante à l'hôpital de Reims" un de ces dimanches, au retour, elle accepte de monter dans la carriole de Montasson. On s'aperçoit quelques lignes plus tard qu'il s'agit du lendemain de l'hospitalisation de Anne-Angèle ... Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Dommage, vraiment !
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Anne-Angèle n'est plus toute jeune quand elle accepte de quitter le Maroc parce qu'elle a reçu des nouvelles de sa soeur. en guise d'héritage elle recueille une petite fille. Elle va l'élever mais dans quelles conditions.
Malade elle lâche les rennes petit à petit et Marie apprendra à se débrouiller toute seule.
La misère sociale, les difficultés liées à la seconde guerre mondiale ne vont pas lui faciliter la tâche.
On se demande parfois où est la limite entre la fiction et la réalité. mais c'est un beau roman que l'on dévore d'un bout à l'autre.
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Rappelée à Paris auprès de sa soeur, Angèle n'arrive que pour constater son décès ;
Des lors les événements s'enchaînent. L'occupation allemande va envoyer Angèle et sa protégée dans le sud , dans un arrière pays de paysans obtus ,
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Cette histoire se passe en 1944. Marie, une petite orpheline va être recueillie par Anne-Angèle, une femme acariâtre qui a été autrefois une infirmière aux colonies à Casablanca.
Anne-Angèle croit tirer un bénéfice en s'occupant de cette enfant…..Elles vivent dans les beaux quartiers de Paris et puis rapidement elles doivent quitter la capitale pour un petit village de l'Est de la France.
Là Anne-Angèle tombe malade jusqu'au délire et Marie n'a d'autre choix que de s'occuper d'elle, trouver de quoi manger, se chauffer et se procurer des médicaments. La fillette va devoir compter sur sa débrouillardise pour survivre.
Les habitants du village se méfie de Marie et de cette femme qu'elle appelle "sa tante".
Elle trouve du réconfort auprès d'un couple, Toinette qui vit grâce à la prostitution et à son mari un homme qu'elle a autrefois aimé.
De déconvenue en déconvenue, Marie va aller dans le camp des allemands qui vont lui donner un emploi en cuisine. L'enfant trouve là un semblant de bonheur qui ne va malheureusement pas durer car les villageois qui n'aiment pas Marie vont lui faire payer ce qu'ils prennent pour une trahison, pour une collaboration avec l'ennemi.
C'est une histoire vraie inspirée de la vie de la mère de l'écrivain.
PHILIPPE POLLET-VILLARD a enquêté dans ce village qui s'appelle Courcy à 15 kms de Reims.
Il y rencontre des personnes qui ont connu sa mère et dont ils se méfiaient.
Il a fait revivre le personnage de Toinette qui a réellement existé et qui était bien une prostituée.
Il s'est également basé sur les histoires que sa mère lui racontait sur son enfance.

J'ai vraiment beaucoup aimé ces deux portraits de femme sous l'occupation.
J'ai découvert PHILIPPE POLLET-VILLARD dont l'écriture m'a subjuguée.
Je me suis rapproché de cet auteur sensible et réservé.
Je terminerai cette critique sur une phrase de PHILIPPE POLLET-VILLARD
" si je n'avais dû écrire qu'un seul livre ça aurait été celui là"
Tout est dit.
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Ce roman historique est inspiré de l'enfance de la mère de l'auteur. Je sais déjà que c'est une lecture qui me marquera, sans que je puisse dire qu'elle m'ait vraiment plu...

La première partie est agréable : on suit une vieille infirmière exerçant au Maroc dans son retour à Paris, à la suite du décès de sa soeur. Je me suis beaucoup attachée à Anne-Angèle, c'est sans doute aussi pour cela que la deuxième partie de l'histoire m'a fait mal au coeur…
Dans des circonstances troubles, elle se retrouve à prendre soin d'une petite orpheline, pour finir par s'enfuir avec elle dans un village perdu. Et là tout dérape, puisque de préjugés en malchances, l'infirmière et l'enfant ne sont pas bien vues au village. A tel point qu'elles meurent de faim dans l'indifférence, si ce n'est la haine, générale… Marie se retrouve à prendre soin de sa fausse tante et doit faire des choix difficiles pour leur survie.

D'ailleurs, c'est cet aspect-là que j'ai le plus aimé : comment la petite Marie se débrouille pour survivre, entre sa naïveté et son rationalisme. L'auteur nous montre que l'instinct de survie est plus fort que tout, plus fort que la morale, plus fort que les pressions sociales.
Un autre aspect que j'ai particulièrement apprécié, c'est qu'il y a peu de manichéisme. Aucun personnage n'est parfait, loin de là, même nos deux héroïnes. Les personnages vraiment méchants sont finalement assez lointains et interviennent peu. Et tous les autres sont des entre-deux.

Mais quand même, ce roman est vraiment triste. Pas beaucoup de lueur d'espoir, de la misère partout. Marie a un côté terriblement pathétique, avec son pauvre chat accroché au poignet…

En résumé : je conseille ce roman aux lecteurs.rices curieux.ses de voir de manière réaliste le quotidien dans un village français sous l'Occupation et qui n'ont pas peur des ambiances sordides.
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Philippe Pollet-Villard est connu pour ses courts-métrages, tels que le Mozart des pickpockets, pour lequel il a remporté un Oscar et un César. Il commence à écrire en 2006, L'enfant-mouche est son quatrième roman. Ce dernier a une saveur toute particulière car il est inspiré de l'enfance de sa mère, « une longue histoire, trouble, proche de la fable, qu'elle nous racontait autrefois et dont l'évocation la faisait presque toujours fondre en larmes. »

Ce livre est un ovni littéraire. Il est un témoignage poignant d'une petite fille vivant sous l'Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale. Poignant, mais jamais il ne tombe dans le pathos. Cette jeune orpheline née d'une mère effeuilleuse de cabaret est contrainte de vivre à la campagne, avec sa vieille tante syphilitique et aigrie. La réalité est brutale, cruelle même. Dans cette nouvelle vie, Marie appréhende très tôt les vices humains tels que la violence, la lâcheté ou encore la corruption.

Tout au long du roman, Marie fera la connaissance de nombreux personnages, tous aussi grossiers et antipathiques les uns que les autres : le médecin licencieux et obscène envers elle, sa tante de substitution au caractère acariâtre et négligeant mais aussi des résistants prêt à tout pour se tourner en héros.

J'ai beaucoup apprécié ce livre unique en son genre, qui témoigne de la vie d'un petit village à la fin de la guerre et de la déroute allemande, vue au travers des yeux d'une enfant. Je me suis attachée à cette kleine-Fliege et je ressens de l'admiration pour elle, de part le courage dont elle fait preuve. Une question me tourmente cependant : que devient-elle ?

L'enfant-mouche est un roman d'apprentissage singulier et sensible qui nous plonge dans le quotidien misérable d'une enfant sous l'Occupation. L'auteur nous livre ici une narration à la fois dramatique et fantaisiste bouleversante. Une chose est sûre : diese kleine Fliege vous piquera en plein coeur !
Lien : https://bibliosphere2.wordpr..
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J'avais repéré ce livre il y a quelques temps et avais très envie de le lire... mais sa lecture me laisse une sentiment un peu mitigé...

en 1944, Marie, une petite orpheline, est recueillie par Anne-Angèle, une infirmière qui tombe gravement malade, contraignant la petite Marie à se débrouiller seule dans une monde particulièrement hostile. Marie n'a pas conscience des enjeux de la guerre et pour elle, seul compte la manière d'arriver à survivre. Elle se retrouve ainsi, sans comprendre les situations dans lesquelles elle se met à essayer de survivre, prise ente les allemands qui occupent le village et les résistants. Car peut comprendre aux enjeux de la guerre une petite fille qui a faim et est totalement livrée à elle-même?

L'histoire de Marie est sombre et émouvante, particulièrement sordide bien qu'à aucun moment ne basculant dans le pathos. La perte de l'innocence de l'enfance est bien explorée et on oscille sans cesse entre le côté naïf de Marie et la cruauté de son destin qui lui confère une certaine maturité.

Cependant, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture, ce qui m'a empêché de m'immerger totalement dans ce livre. Et pourtant, j'ai lu plein d'avis positifs sur l'écriture de l'auteur mais sans que je sache exactement en expliquer la raison, elle m'a souvent gêné au cours de ma lecture... et pourtant, je me suis intéressée à l'histoire et au sort de Marie.

Une lecture que je n'ai donc malheureusement apprécié qu'en demi- teinte...


Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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J'ai terminé ce livre depuis plusieurs jours. Il est là, sur la table et je me répète qu'il faut que j'écrive ma chronique. .. Je cherche, peine à trouver le premier mot, l'idée qui va lancer mon écrit.

Dire que c'est ENCORE un roman sur la guerre ! Oui, c'est vrai, c'en est un… mais, c'est bien plus que cela. C'est un bouleversant témoignage, un hommage de l'auteur à sa mère. C'est l'histoire de Marie.

Je voudrais trouver les mots justes pour évoquer les émotions qui m'ont traversée, pour parler de cette écriture magnifique.

J'écris, j'efface, je recommence. Je ne parviens à rien. A travers l'histoire de Marie, c'est toute la cruauté de l'homme qui se dessine. La bassesse, l'égoïsme, le jugement, la folie. Mais ce sont aussi de belles rencontres, la vie et le courage. Alors qu'écrire pour vous incitez à le lire ?

Je ne peux que dire que ce roman est captivant. Intense, fort et captivant. Fin, habile et captivant. Merveilleusement bien écrit et captivant.

Voilà, c'est cela : CAPTIVANT !
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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