Et ton coeur qui bat

Tu as peur de t’attacher, Roxane, parce que c’est prendre le risque de le perdre et d’être malheureuse. Mais c’est la vie, ça ! Et on ne s’immunise pas contre la vie.

La vie est mal faite, on devrait savoir quand le moment arrive de prononcer les phrases qui comptent.

Il paraît qu’avec le temps la douleur s’atténue. Foutaises! Il n’y a qu’une personne qui n’a jamais vécu le pire pour sortir une énormité pareille. La douleur ne s’atténue pas, elle est comme une bête enfouie qui ressurgit à la moindre occasion, prête à vous faire exploser le cœur.

Je suis en colère, et je suis terrorisée à l’idée que cette colère puisse un jour me quitter. Parce que c’est la colère qui me fait tenir debout, et qui tient à distance, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la culpabilité.

Parce qu’on ne peut rien changer à ce qui s’est passé. Parce qu’on peut passer sa vie à se culpabiliser, à se dire qu’on aurait dû prendre d’autres décisions, au bout du compte la réalité sera toujours la même. Parce qu’il est inutile d’ajouter de la colère à la tristesse. Parce qu’il est temps de vivre avec cette réalité. Parce que vivre avec, ce n’est pas oublier.

On me dit qu’il faut que j’aille de l’avant, que je pardonne, mais comment faire lorsque c’est impardonnable ?

[...], c'est comme si tout le monde s'interdissait de ressentir de la peine en ma présence. Comme si les gens ne pouvaient plus être eux-mêmes. Il n'y a pas de hiérarchie dans les souffrances et je comprends complètement la vôtre.

-Je te l’ai dit, je ne peux pas adopter cette petite chienne, aussi adorable soit-elle. Je ne suis que très rarement chez moi.
Et j’évite d’ajouter : " Et je n’ai pas envie de prendre le risque de souffrir en m’attachant à un animal.

Je suis en colère, et je suis terrorisée à l'idée que cette colère puisse un jour me quitter. Parce que c'est la colère qui me fait tenir debout, et qui tient à distance, ne serait-ce qu'un tout petit peu, la culpabilité.

Ceux qui sont partis ne le sont jamais vraiment tant qu'on continue à les aimer et à penser à eux...