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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A travers l'amitié de deux adolescents et les relations qu'ils ont avec leur père, Chaïm Potok nous fait découvrir deux communautés juives new-yorkaises, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et c'est très intéressant, attachant, plein de finesse.

Il y a quand même quelque chose qui m'a mis un peu mal à l'aise: dans les débats entre sionistes et anti-sionistes juifs la présence des Arabes sur la terre où sera établi l'Etat hébreu est complètement occultée, ils en parlent comme si c'était une terre sans peuple, ou comme si l'existence des Palestiniens n'était pas une donnée à prendre en compte. Bon, au moins ça fait réfléchir et ça donne envie d'en lire plus sur le sujet.
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Superbe roman, qui m'a permis de découvrir ce grand auteur qu'est Chaïm Potok. Une histoire d'amitié, de relations père-fils, de vocation, de foi…
Danny et Reuven appartiennent à deux communautés juives radicalement opposées à Brooklyn. Leur amitié grandit malgré leurs différences, leurs visions divergentes, et l'opposition de leurs familles. Alors qu'en Europe la seconde guerre mondiale fait rage, ces deux adolescents recherchent chacun leur place dans la société et dans leurs mondes respectifs au prix de choix parfois douloureux.
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Danny Saunders, fils et héritier du rabbin charismatique et chef de sa communauté émigrée en Amérique, est un jeune homme surdoué, un génie, qui étouffe dans le cadre de la stricte orthodoxie de sa culture de naissance et aspire à d'autres horizons, ce que la lecture (clandestine) de Freud lui fournira, grâce à l'amitié exceptionnelle qu'il noue avec un autre jeune homme de son âge, fils d'un intellectuel juif russe non moins orthodoxe que lui, mais plus en phase avec les idées modernes.

Rachel Ertel observe, à juste titre, que les lectures psychanalytiques de Danny Saunders, élevé dans la plus stricte orthodoxie hassidique, auraient dû le bouleverser bien plus profondément qu'elles ne font, en particulier dans le domaine sexuel. Ce qu'elle repère comme un défaut de vraisemblance dans ce roman m'apparaît au contraire comme une qualité : l'absence ou le refoulement de ce trouble-là accentuent en contrepartie l'ambiance d'innocence, d'enfance candide, de goût pour les idées qui l'imprègne, et charme le lecteur. Ce qui conviendrait à un romancier du trouble comme I. B. Singer, ne cadre pas du tout avec le projet esthétique de Potok.

D'autres charmes encore : ce roman raconte l'histoire d'une amitié par-delà les querelles confessionnelles, d'autant plus amères et violentes que les adversaires sont plus proches l'un de l'autre ; il met en scène deux sensibilités juives orthodoxes, celle des Hasidim de Pologne et de Russie, et celle, plus occidentalisée, des Juifs orthodoxes marqués par la contre-réforme du Rav Hirsch ; on se lance des anathèmes, en particulier lors de la proclamation de l'état d'Israël, qui fut un blasphème affreux pour les Hassidim ; mais ce qui ressort de ces luttes et de ces conflits, c'est l'amour persistant et le respect mutuel qui unissent les groupes si divers d'un même peuple : ahavat yisrael (אהבת ישראל), l'amour d'Israël, qui est le cadre de référence et la toile de fond de toutes les controverses de ce peuple du débat et de la controverse ; ce point est très finement observé et représenté par Potok ; enfin, dernière réussite du roman, il parvient à raconter une histoire palpitante et touchante où l'intellectualité, la recherche, l'étude, la vie des idées, jouent un rôle actif dans la vie même des protagonistes. Une telle harmonie n'est pas à la portée de n'importe quel romancier.
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Deux adolescents dont le destin s'entrelace comme deux fils, deux pères que les idées opposent, deux influences croisées.
Il s'ensuit deux jeunes hommes qui font vivre chacun à leur manière la cohabitation entre tradition et modernité: l'un fait entrer la critique historique dans le cadre du sacré, l'autre fait entrer la pensée sacrée dans le cadre de la modernité.
J'ai toutefois regretté quelques facilités hollywoodiennes sur certaines scènes même si l'ensemble est pétri d'intelligence: ce qui devrait être profond devient alors juste plaisant.
"La promesse" qui en est la suite efface ces "errances" et développe bien plus cette profondeur, cette âpreté et répond à de nombreuses questions restées en suspens.
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Merci au blog « critiques futiles » que j'ai découvert à propos de « La maison au citronnier ». J'y ai trouvé cette recommandation de lecture et j'ai été complètement prise par ce récit.
Chaïm Potok possède un talent de romancier extraordinaire : « L'élu » commence par une partie de base-ball, je ne connais pas de sport qui m'ennuie plus que le base-ball, de plus je trouve que, souvent, les romanciers peinent dans les descriptions sportives. Je serais bien étonnée qu'un lecteur puisse s'arrêter avant la fin de la partie, en tout cas moi, j'ai lu les cinquante premières pages d'une traite.
C'est avec le même talent que Chaïm Potok nous fait renter dans le monde étrange des Hassidiques, et autres communautés juives new yorkaises.
Tous les problèmes posés aux juifs lors de la découverte de la Shoa sont finement analysés. (Ça tombait bien pour moi de lire ce livre après « La maison au Citronnier »)
Le thème principal du roman, c'est l'affirmation de la personnalité d'un adolescent surdoué. Il était prédestiné à suivre les traces de son père et devenir rabbin, pourra t-il grâce à ses études et la liberté que lui donne la pratique de son sens critique échapper à ce destin qui l'étouffe ?
C'est un combat douloureux pour Daniel qui sent peser sur ses épaules tout le poids d'une tradition millénaire faite d'études, de souffrances et d'amour.
L'amitié des deux jeunes garçons et la confrontation de deux types d'éducation permettra à chacun d'entre eux, finalement de se réaliser.
Ce livre est aussi un chant d'amour filial, même quand un père ne s'exprime que par le silence, les fils se savent aimer et admirer par leur père ce qui leur donne une force peu commune pour affronter le monde.
Les femmes sont complètement absentes de ce roman, c'est vraiment dommage et peu conforme à ce qu'on sait de l'importance de la mère dans la communauté juive.
Je ne sais pas si ce roman reflète encore la réalité des écoles juives, mais j'ai vraiment été étonnée de découvrir avec quelle joie, voir quelle ivresse, les adolescents se plongeaient dans l'étude de textes plus compliqués les uns que les autres, je ne retrouve pas les adolescents d'aujourd'hui que je connais. Autre époque et autres moeurs !


Lien : http://luocine.over-blog.com/
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L Elu nous plonge dans l enfance de Reuven, jeune new-yorkais de religion juive, et de son ami Danny, lui aussi new-yorkais et juif mais appartenant à un ordre beaucoup plus strict et fermé d application du judaïsme, l hassidisme.
Ce roman retrace l histoire de l amitié entre les deux garçons qui font tout pour préserver cette dernière, malgré les différences idéologiques de leurs familles au sein d une même communauté religieuse.
C est une lecture plaisante grace à laquelle nous apprenons différentes notions concernant l histoire du judaïsme et de son peuple. De plus, le contexte historique n a pas du être choisi au hasard, car cela a lieu durant une partie de la seconde guerre mondiale, période particulièrement parlante et difficile pour le peuple juif.

Seul bémol : quelques longueurs ... Heureusement que l intérêt de l histoire tient en haleine le lecteur.
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Une superbe oeuvre romanesque se déroulant autour de quelques personnages, de deux familles. L'amitié des deux premiers rôles, Reuven et Danny, nous emmène visiter deux manières de vivre la même religion, de voir le monde pendant les années 30 à 50.
Le Livre 1, 128 pages, décrivant les écoles juives de New-York, un long match de base-ball, la rencontre avec Billy et Savo, le pardon, les juifs hassidiques, l'Ami, découvre le thème du livre: la rencontre de Soi par la découverte de l'Autre.
Le Livre 2, 140 pages, passionnante histoire des Hassidiques et des tzaddikim, l'apprentissage du Silence et les lectures de la Torah (Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronomes). Deux mondes - « le flot incessant des enfants, le bavardage bruyant des femmes au longues manches, les maisons usées et les rampes écornées, les poubelles et les chats qui grouillaient, tout cela me donnait l'impression que j'avais silencieusement un seuil étrange, et, pendant un long moment, je regrettais d'avoir permis à Danny de m'attirer dans son monde. » - une même Histoire. La fin de la guerre, la découverte de la Shoah, des approches différentes mettent à mal l'amitié.
Le Livre 3, 100 pages, conte, au travers de l'amitié enfin retrouvée, la création de l'Etat d'Israël avec ses luttes intestines et internationales.
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J'ai lu ce roman en anglais et c'est très accessible. Une belle histoire qui explore les differentes facettes du judaïsme, les tourments de Danny, l'élu qui doit succéder à son père mais qui rêve de tout autre chose, les relations père-fils...si j'ai eu du mal avec Reb Saunders pendant la majorité du livre, j'ai par contre beaucoup apprécié le père de Reuven et leurs échanges toujours bienveillants et affectueux. Certaines notions peuvent être difficiles à intégrer pour des novices mais c'est aussi une plongée intéressante dans le monde orthodoxe juif. Je lirais avec plaisir d'autres romans de cet auteur
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