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S'abîmer les genoux sur les cailloux de l'Afghanistan dont les bijoux ont depuis longtemps laissé la place à de vieux hiboux aux mortels joujoux qui ne laisseront derrière eux que des dépouilles pleines de poux et des peuplades dans les choux.

Difficile de passer après l'énorme réussite qu'est "Pukhtu" le pavé de DOA (lire la chronique ici) nous narrant la situation géo-politique en Afghanistan de 2008 à 2009. Et pourtant ces deux romans se complètent fort bien. Car au lieu de s'annihiler, ils s'additionnent et exposent une vision claire de la situation géopolitique et de ses ramifications en Occident et particulièrement en France.
Visionnaire, Pierre Pouchairet l'est tant les situations décrites sont d'un réalisme saisissant. Effrayant.

Le lecteur va effectivement en apprendre beaucoup sur les jeunes français qui partent faire le Djihad au Moyen-Orient. La psychologie et les motivations sont intelligemment expliquées. On sent l'homme brillant, maitre de son sujet.

Pas avare dans son intrigue, Pierre Pouchairet introduit en sus beaucoup d'éléments franco-français. L'histoire, d'ailleurs, démarre dans les quartiers difficiles de Nice, à l'Ariane, qui n'ont rien à envier aux banlieues parisiennes.

C'est ainsi qu'on voyagera de Nice à Kaboul puis à Nice avec plaisir.
Car ça change d'avoir affaire à une équipe de flics niçoise. Ca sent bon l'eucalyptus, les mimosas, le pastis et la socca. En fait, non. Trafic de drogues, prostitution, islamisme rampant mais prégnant qui se joue des désespérés. Il n'y a pas que des anglais sur la promenade. Il y a aussi de l'amertume.

Le récit est néanmoins puissant, passionnant. De retournements de situation en retournements de situation, on suit avec avidité les aventures du Capitaine Gabin et de son équipe.
Pouchairet a su créer une galerie de personnages attachante. Il a dit récemment dans une interview du concierge masqué (pour la lire, cliquez ici) que le style n'était pas son fort. C'est possible, mais en tous cas il compense par une intrigue haletante et dense, de l'action digne des plus grands blockbusters hollywoodiens, des dialogues au couteau, et des personnages superbement construits que l'on quittera avec grand peine en refermant ce roman pas si fictionnel que ça.

Un Jigal, quel régal ! Merci Jimmy Gallier ! 3,5/5
Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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Gabin, le chef du groupe stups de la PJ de Nice, cherche à démanteler un trafic d'héroïne qui gangrène une cité locale. Les organisateurs du trafic semblent avoir une bonne source d'alimentation, en quantité et en qualité. De fait, le principal organisateur, Hamdani, est tout à fois, patron d'une ONG en agronomie qui intervient en Afghanistan, et lien d'un réseau islamique affilié à al Qaïda. Il profite de ses fréquents voyages sur place pour ramener une marchandise qui assure le financement de ses activités terroristes.

Loin de se douter de ces ramifications, Gabin et son équipe sont eux concentrés sur la drogue et parviennent à comprendre l'implication du « gentil » dirigeant d'ONG. Gabin obtient de pouvoir essayer de remonter la filière afghane plus avant, en suivant le prochain voyage d'Hamdani. Un policier français anti-stups détaché là-bas, Serge, va tenter de l'aider. Mais dans le désordre afghan qui accompagne la succession d'Hamid Karzaï, la tâche est complexe. Diplomatie, oppositions ethniques et religieuses, omniprésence des Américains et de leurs agences, absence de fiabilité des personnels locaux. Gabin découvre un pays où la population n'a pour la plus grande part jamais connu la paix depuis sa naissance et s'est habitué au rythme des attentats et aux mesures de sécurité extrêmes qui en découlent.

Pendant que de premiers attentats sont menés en France par un terroriste déterminé, le voyage de Gabin va dévoiler les connexions entre stups et financement du terrorisme.

Très précis, Pouchairet est un ancien commandant de la police nationale qui a travaillé comme attaché de sécurité intérieure à Kaboul. Ce roman est de plus en plus efficace au fur et à mesure de l'avancée de la lecture. Les pages liées à la vie de la cité font froid dans le dos, les lois de la société y sont absentes, dans la rue comme dans les caves. Celles sur l'Afghanistan insistent sur les basculement de certains Afghans d'un côté ou de l'autre, en fonction d'intérêts religieux ou bassement matériels. le gouvernement de ce pays tient ce qu'il peut, c'est à dire pas grand-chose. On est loin de la guerre technologique et hyper sanglante de Pukthu de DOA. Le final sur fond d'attentat terroriste en cours d'exécution dans les Pyrénées Orientales est extrêmement prenant.

Pouchairet est décidément un auteur à suivre. Ce roman montre l'étendue de ces capacités.
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La filière afghane écrit par Pierre POUCHAIRET a été publié par les Editions JIGAL en mai 2015. J'ai retrouvé avec plaisir le capitaine de police Gabin Mournet, en charge d'un groupe stup au sein de l'antenne PJ de Nice. Gabin était un des héros de "Une terre pas si sainte".

Le quotidien d'un groupe stup est fait de planques, de surveillances de dealers et de toxicos, d'infiltrations grâce à des indics, d'interpellations puis de négociations d'infos contre une peine allégée. Un travail de fourmis souvent frustrant, sans fin prévisible car le trafic de drogues est tentaculaire, chaque partie visible n'étant qu'un infime maillon de réseaux internationaux. Cette situation est très bien rendue à travers le quotidien du groupe dirigé par Gabin à Nice, un travail harassant mais presque illusoire. C'est sans doute l'ambiance de franche camaraderie qui permet à ses membres de poursuivre leur travail routinier mais qui peut à tout instant tourner au drame.

Pierre Pouchairet a de l'expérience en la matière, il sait de quoi il parle. Il connait le quotidien des stups et il se révèle un excellent conteur. Il réussit à partager avec le lecteur, la lassitude, l'exaltation des enquêteurs et parfois la peine d'en arriver à privilégier leur vie professionnelle au détriment de leur vie familiale. Gabin, Marie, Luc, Sylvain, Henri, Marc forment un groupe soudé, des individus tous différents, complémentaires et parfois frustrés de constater que leur travail est sans doute vain face au gigantisme des filières de la drogue qui finissent par se fondre avec la géopolitique et souvent se mêler au fonctionnement des groupes terroristes.

Grace à des écoutes téléphoniques, Gabin a acquis la certitude qu'une filière a ses origines en Afghanistan. Une ONG fait peut-être le lien entre la France et ce pays en guerre depuis qu'il a été reconnu comme base arrière d'Al-Quaïda. Après le polar niçois, place à l'aventure en Afghanistan.

Pierre Pouchairet a travaillé à Kaboul, son expérience fait que le séjour de Gabin se lit un peu comme un documentaire. C'est la guerre en Afghanistan mais l'auteur insiste sur les particularités de ce conflit, attentats suicides, la corruption des autorités afghanes infiltrées par les Talibans, les contractors, les services secrets occidentaux dont les modalités d'intervention sont aussi complexes que l'organisation tribale de ce pays aux traditions millénaires omniprésentes. Les armements les plus sophistiqués entrevus à Bagram côtoient les Kalachnikovs et les couteaux traditionnels avec lesquels on égorge. Gabin séjourne à Kaboul mais ses déplacements jusqu'à Kandahar et Lashkar Gah la capitale de la province du Helmand permettent aussi d'apprécier les différences entre la capitale et les régions isolées de ce pays montagneux et souvent désertique.

Ce récit ( une fiction se passant en 2014 ) colle à l'actualité avec les attentats qui ont touché la France. La fin du roman insiste sur ces moments de terreur. J'ai aussi beaucoup apprécié la place faite à la naissance d'une nouvelle menace. L'influence d'Al-Qaïda et de ses réseaux salafistes clandestins est en perte de vitesse face à la menace sunnite symbolisée par Daesh et sa maléfique attirance consécutive à sa tentative d'administration d'un territoire en Syrie et en Irak, futur califat ou Etat islamique.

Lien : http://romans-policiers-des-..
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Je rentre de voyage. J'arrive d'Afghanistan, du sable plein les pages. J'ai la gorge sèche et j'ai chaud.

Je suis fatigué, mais heureux de poser mon sac et d'en être revenu, même si je laisse derrière moi, accrochés sur la dernière page de mon livre, les souvenirs d'hommes et de femmes déchiquetés par l'Histoire d'un pays qui cherche encore la lumière.

J'ai couru, tête baissée pour ne pas être repéré, rasé les murs pour ne pas être une cible. J'en ai chié dans mon froc de cette peur qui colle à la peau à sentir partout la présence de cet ennemi impitoyable et invisible, qui attends son heure, tapis dans les ombres de la ville, pour faire rendre sang.

J'ai vu des hommes s'exploser, des femmes pleurer, des enfants tuer en eux cette jeunesse qu'ils ne pouvait laisser fleurir.

J'ai perçu la gangrène de la corruption se généraliser et se répandre jusque dans les veines des villages les plus reculés, observé les forces internationales « libératrices » s'enfermer dans des camps bunkérisés, attendant le départ , en s'apprêtant à laisser derrière elles un pays vide d'avenir et d'espérance.

J'ai senti l'odeur des chairs brûlée, le goût acre du sang dans ma bouche, j'ai respiré cet air saturé de mort.
Tout ca, je l'ai vécu à cause d'eux.

De ces flics des stups venus de France enquêter sur un trafic qui trouve ses ramifications dans nos banlieues en effervescence.

Je n'aurai sans doute pas du les suivre, mais je l'ai fait. Au fil des pages , je ne les ai pas quitté un instant des yeux, en particulier ce Gabin qui semblait en être le chef.

Je me doutais bien qu'ils allaient se retrouver englués dans le capharnaüm local et leur enquête se heurter à la cruelle réalité du terrain. Et çà n'a pas loupé, bien sûr!

Peut être Gabin devait il s'en douter lui aussi. Mais pas au point de penser que parti courir après des trafiquants de drogues et se retrouverait à pister des djihadistes, et qu'au final la menace ne concernerait pas seulement une jeunesse française désoeuvrée à la recherche de paradis hallucinés, mais bien la sécurité d'un pays tout entier.
Non plus qu'il devrait composer avec les factions, les chefs de guerres, les politiques au service de leur propre compte. Encore moins qu'il verrait tomber autour de lui certains de ses amis ou proches collaborateurs dans ce pays qui inspire la violence et expire les morts.

Tout çà, ils l'ont vécu à cause lui.

Ce Pouchairet est aussi dangereux une plume à la main qu'un djihadistes avec une kalachnikov dans les pognes. Ce type vous dégoupille un roman qui vous en met plein les mirettes !

Puisant dans son passé d'ancien flic ayant servi dans ces contrées du bout monde ,son bouquin est criant d'authenticité.

Pas de temps mort ( c'est d'ailleurs bien l'une des seules choses qui n'arrive pas à crever dans cette aventure), du rythme, une tension qui monte au fil des pages, un danger qui vient de toute part, des pistes qui fusent dans toutes les directions et vous avez ce cocktail explosif , artisanal , instable et donc extrêmement volatile, qui finira , que vous le vouliez ou non, par vous exploser à la figure.

Je rentre de voyage. J'arrive d'Afghanistan, du sable plein les pages. J'ai la gorge sèche et j'ai chaud. Je suis fatigué, mais heureux de poser mon livre sur mon étagère en me disant que j'en suis finalement sorti indemne.

J'ai lu « La filière afghane ».
Lien : http://www.passion-polar.com/
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J'ai bien aimé ce livre qui paraissait complexe car il y a bcp de noms arabes et d'abréviations pour les groupes terroristes ainsi que les différents services en fonction en Afghanistan. L'auteur sait de quoi il parle car il était sur le front pendant des années. On apprend plein de choses et petit parallèle avec l'actualité car les groupes étrangers ont fui le pays qui est en main afghane. On peut craindre le pire désormais.
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Juste après avoir terminé La filière afghane, je me suis documenté sur Pierre Pouchairet que je venais de découvrir, et j'ai tout de suite cherché d'autres livres de cet auteur. C'est sans surprise que j'ai découvert qu'il avait travaillé aux stups, puis avait été attaché de sécurité en Afghanistan. En effet tout sonne juste dans son récit, ça sent le vécu.
L'histoire se passe moitié en France, moitié en Afghanistan justement, et l'action mélange trafic de drogue et terrorisme islamiste, l'un servant à financer l'autre. L'enquête de Gabin sur les stupéfiants va le mener jusqu'à Kaboul, où il découvrira que le problème est beaucoup plus complexe qu'il ne pouvait l'imaginer. Les gentils occidentaux qui vont aider les pauvres Afghans, ce n'est pas exactement comme ça que la population voit les choses, et la corruption qui gangrène le pays rend beaucoup d'efforts totalement vains pour les plus pauvres.

Les attentats aveugles du roman perpétrés sur le sol français sont fictifs, mais ils augurent malheureusement de l'horrible réalité à venir, au Bataclan et ailleurs.
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On est pris dès les premières pages dans l'action. Style simple et agréable. Une histoire qui nous ramène à la réalité de notre société.
Fiction et actualité rendent ce polar passionnant
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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On est pris dès les premières pages dans l'action. Style simple et agréable. Une histoire qui nous ramène à la réalité de notre société...L'histoire est intéressante et finit par être prenante mais la personnalité des personnages n'est pas assez creusée. le style de Pierre Pouchairet le permet peu. Il en résulte une analyse qui manque de faire ressortir la complexité de la situation en Afghanistan, du djihadisme, voire même du trafic de drogue en France (alors même que des éléments d'explications, plutôt intéressants sont donnés)
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J'ai découvert Pouchairet avec celui-ci, et j'ai tout de suite adhéré. Personnages et situations sont réalistes, l'intrigue pleine d'action et de suspense, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et je renouvellerai l'expérience avec plaisir !
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Les projecteurs sont braqués sur ces hommes (il y a peu de femmes) qui sont donc au coeur de ce roman bouillonnant qui s'attache à nous exposer la complexité de ces enjeux vertigineux. le lien avec l'actualité ajoute une tension supplémentaire. C'est du costaud...

La suite : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2015/06/une-ong-quasi-humanitaire.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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