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Avis de recherche.
Chaque année, des milliers de personnes s'évanouissent dans la nature. Etienne fait partie des fugueurs de l'existence depuis 6 mois. le garçon, lunaire, avait plus que la réputation d'être toujours en retard, ce qui lui avait valu le surnom de Dogo, titre hommage à Beckett, mais ce coup-ci, il a largement dépassé le quart d'heure toulousain, l'heure marseillaise et la journée Martiniquaise.
Sa soeur Simone, infirmière, ne peut se résoudre à cette disparition inexpliquée et elle décide de se lancer dans une enquête plus littéraire que policière. Finies les piquouses sur de vieux derrières fripés ou sur des bras mal tatoués. Aidée d'un détective privé payé en nature, elle va tenter de trouver des indices dans les écrits de son frère, des débuts de romans aussi inachevés qu'absurdes laissés derrière lui. Un éditeur isolé qui vit dans un village transformé en village gaulois réfractaire et qui s'apprête à publier certains écrits d'Etienne va venir en renfort.
S'intercalent dans le récit trois intermittents du spectacle et permanents du goulot, dont le théâtre de marionnettes a brûlé et qui vont se lancer dans des attentats contre l'ordre établi. Gnafron, Guignol et la Madelon ont coupé les fils et se rebellent.
Et Pouy voilà. le papa du Poulpe a encore frappé. Il y a du Siniac dans la plume déjantée et érudite de Jean-Bernard Pouy. Oulipien encarté, l'élégance de l'auteur rend ses désillusions sur notre société aussi drôles qu'impitoyables.
Les débuts de romans du frérot rappellent les délires de l'auteur sur les ondes des « Papous dans la tête » et ce roman, cette gourmandise sucrée, est l'occasion de multiplier les pastiches du genre et les exercices de style. Vous pouvez y faire le plein de citations. C'est du super qui plombe. Un Pouy sans fond de la répartie. Mauvais esprit, tu es là !
Non content d'être un orfèvre de la forme, l'auteur ne néglige pas son intrigue et il est aussi difficile au lecteur de ne pas lire d'un trait son roman qu'à un de ses personnages de ne pas boire cul sec tout verre qui passe à portée de papilles.
Comme il ne faut pas pouysser mamie dans les orties, « En attendant Dogo » dézingue tout autant les tenants de l'ordre établi que les apôtres immatures du désordre (avec quand même un peu plus de tendresse pour ces derniers !). Pouy écrit des romans noirs qu'il éclaire de son humour et veille à ne jamais faire la leçon à ses lecteurs même si on sent que ses colères ne manquent pas. Une marque de respect. Il étanche juste sa soif de liberté dans les bons mots. Un utopouyste. Et pouy c'est tout !
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Un polar signé Jean-Bernard Pouy, c'est à n'en pas douter un rendez-vous avec le plaisir de lire ! Fan depuis longtemps de l'un des fidèles de la regrettée émission de France-culture Des Papous dans la tête, je retrouve avec bonheur le ton bougon et l'humour irrévérencieux de l'auteur.

Il est donc question d'une disparition, celle du frère de la narratrice. Soudaine, incompréhensible, imprévisible. le trentenaire s'est littéralement évaporé, laissant sa famille en proie aux doutes les plus terribles.

Avec l'aide d'un zélé détective, la jeune femme enquête, tente de faire parler les indices les plus dérisoires et les plus absurdes.

Mais l'intrigue s'agrémente d'insertions originales. Comme les chroniques de faits divers parues dans la presse régionale bretonne, ou les nombreux débuts de roman qu'ambitionnait d'écrire le disparu. Autant d'exercices de styles. Et de référence littéraires aussi drôles que déjantées.
Sans oublier un fond de chronique sociale, dans un pays qui exprime sa colère sur les ronds- points, faute de s'exprimer via les urnes, pendant que des guignols font usage de leur connaissance en explosifs.

Déjanté, inventif, drôle.

Cela n'empêche pas l'intrigue de tenir la route avec une surprise pour le dénouement, que je n'avais pas vu venir.


Une belle réussite et je remercie Babelio et les Editions Gallimard.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Dogo, c'est Étienne. Habituée à l'attendre (toujours en retard), c'était pour sa soeur un Godot. Mais qui finissait toujours, lui, par arriver. D'où l'inversion.
Voilà, le reste est un petit roman inclassable qui se savoure comme un divertissant récit sarcastique sur les nombreuses qualités de notre société modèle que l'on souhaite figer dans le marbre et même refourguer au reste de l'humanité. A lire pour le style, pour le rythme, en attendant que quelque chose vienne nous sauver.
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Figure de proue de la Série Noire et du polar français, graphomanes talentueux, adepte de l'Oulipo Jean-Bernard Pouy qui écrit depuis 1983 est sans doute un de nos auteurs chouchous....

De Pouy, on a toujours apprécié son humour, son intelligence, sa fantaisie et sa façon mezza vocce de raconter pas mal de choses sur nos travers sociétaux, comme savent si bien le faire les grands romanciers de littérature noire.

On retrouve tous ces ingrédients dans " En attendant Dogo », son nouveau polar fraîchement paru dans le bel écrin de la noire de chez Gallimard

.« Je venais de décider de rester un peu plus longtemps que prévu dans cette utopie rationnelle. Méchamment, pour entrevoir les failles ».

Le roman commence avec la disparition d'Etienne dit DOGO depuis plusieurs mois, sa soeur Simone qui l'adore, part à sa recherche parfois aidée par un détective privé .Simone est d'autant abattue par cette disparition qu'elle ne se remet pas du contexte ambiant liée à la crise sanitaire depuis que que « la France profonde s'est enfoncée dans la profondeur »

Une intrigue de départ un peu à la Agatha Christie ( pas d'hémoglobine à outrance ni de poursuite à 100 à l'heure chez Pouy) qui est surtout le prétexte à une fuite libératrice et à un récit mêlant avec bonheur humour potache, clins d'oeil en pagaille, critique sociale et une 'écriture toujours pleine d'esprit de Jean-Bernard Pouy.

Surtout, Jean Bernard Pouy, avec son air de ne pas y toucher, pose son regard mi amer mi caustique sur certains travers de notre société, notamment sur les bouleversements climatiques ou politique actuel

Il le fait au cours d'une enquête qui dénonce mine de rien certaines dérives actuelles, sans jamais pour autant virer à la démonstration et en prenant bien soin de ne pas noyer son lecteur sous les pages et les pages, son En attendant dogo faisant juste 200 pages ce qui est ni trop ni pas assez !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dogo, c'est Étienne. Et il a disparu. Au début sa soeur s'inquiète peu parce que Dogo, on l'attend toujours, toujours à la bourre. Mais non, il a disparu : peut-être même que les raisons pour lesquelles il a disparu seront d'ailleurs le meilleur moment du roman. Alors, sa soeur part à sa recherche, et commence l'enquête en partant de rien. On y croise Guignol de façon un peu alambiquée, et puis une France contemporaine, râleuse. L'écriture est libérée et l'humour potache. Mais le bémol : le fantasque de la situation est, je trouve, noyé. Je ne me suis pas amusé pour faire court. Je passe à côté !
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Depuis plusieurs mois, Etienne a disparu.
Ses parents ont tout essayé pour le retrouver, sans succès .
Sa soeur, Simone, ne se résout pas à cette absence et va essayer de suivre toutes les pistes pour deviner où il pourrait être, en se faisant même aider d'un détective.
Il aime écrire, des débuts de roman surtout, et apparemment il a trouvé un éditeur pour le publier, mais la question de son silence se pose douloureusement à elle.
Parallèlement à cette histoire, on suit les actions terroristes d'un groupe d'anarchistes...
On devine que les deux récits vont de rejoindre...

Je suis une inconditionnelle de Pouy mais cette fois j'avoue que j'ai été décontenancée.
Certes on retrouve toujours son esprit caustique, son humour potache et sa critique de la société.
Mais le récit est très fantasque, il faut l'admettre, et j'ai eu du mal à conserver mon attention pour ce récit pourtant court...Tiens je vais peut-être aller relire un Pouy du bon vieux temps ;-)
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« Dogo », pseudo beckettien d'un Étienne toujours à la bourre, a disparu.
Pfffffuit. Envolé.
Comme 40 000 autres en France selon le Ministère de l'Intérieur. 30 000 sont retrouvés. Mais les 10 000 autres… mystères et boules de gomme ! Bref, le jeune trentenaire parisien est impossible à retrouver. On a beau l'attendre, ce coup-ci, il ne revient pas. Alors, incapable d'imaginer qu'il est mort, Simone, sa soeur, après avoir pleuré toutes les larmes de son coeur, décide de partir à sa recherche. Elle pense d'abord aux lieux qu'il aimait, où il avait passé du bon temps et ça commence par l'Italie… Ah, les souvenirs d'enfance… Mais non, mauvaise pioche... Elle se dit qu'il a peut-être laissé des indices dans ses textes, notamment dans ses débuts de romans inachevés, ses parodies.. Après avoir mis la main sur un éditeur qui devait publier le frangin évaporé, elle relit chacun de ses écrits, l'oeil aux aguets, à l'affût du moindre indice… On sent (peut-être trop d'ailleurs) que l'histoire n'est qu'un prétexte pour nous refiler gentiment les parodies, les sympathiques pastiches que notre J.BP, en bon adepte de l'OU.LI.PO qu'il est, s'est amusé à écrire… Mais nous, (ah, j'aime pas dire ça, j'aime Pouy, moi!) franchement, on s'ennuie un peu (un chouia hein!) en les lisant (moi en tout cas) ...
Par ailleurs, on retrouve comme toujours l'évocation de notre société, de ses travers, de la situation économique, écologique, politique (des élections qui n'intéressent personne… tiens tiens.) C'est bien sombre, sans illusion…
D'habitude, j'aime bien Pouy, ça me fait marrer, je me laisse prendre mais là… Je trouve (allez, c'est pas très sympa ce que je vais dire mais bon…) que c'est un peu lourd, même les vannes elles pèsent un peu. On n'accroche pas plus que ça à l'histoire. Je suis déçue. le prochain sera meilleur, voilà tout.
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Étrange…
Nous suivons Simone partie à la recherche de son frère. Ce dernier, Étienne, a disparu subitement mais « sans bruit ».
Il y a ce questionnement qui va durer longtemps, ben tant qu'il n'a pas trouvé de réponse, en fait : s'agit-il d'une disparition accidentelle, voire criminelle ou volontaire ? Pour que la question trouve réponse, nous suivons le cheminement de Simone avec quelques incursions intimistes, à la lecture de débuts de romans écrits par Étienne, ou à la rencontre des parents d'Étienne (et de Simone donc).
Nous suivons l'enquête que mène Simone, entrecoupée de scènes faisant intervenir trois personnages aux intentions apparemment anarchistes et aux actions révolutionnaires ou terroristes, selon le point de vue. Il y a aussi des personnages dont je n'ai pas bien vu la destination et le roman m'a semblé un temps fait de bric et de broc. Si tout trouve sa place à la fin, du flou subsiste pour moi, je ne suis pas sûre d'avoir su comprendre toutes les intentions de l'auteur. Et après tout, cela fait peut-être partie de ses intentions justement.

Je n'avais encore rien lu de Pouy mais de par son « CV », roman noir, polar, adepte de l'oulipo, il avait beaucoup pour me plaire. Et du coup je m'attendais à mieux. J'attendais une langue plus gouailleuse, une atmosphère plus irrévérencieuse, une histoire plus tendancieuse.
Quelque chose m'a échappé ici, j'ai eu l'impression de ne pas avoir les codes pour adhérer réellement. Une impression d'avoir le cul entre deux chaises, entre un humour potache et des références nécessaires trop nombreuses, du moins que je n'ai pas. Tout comme l'histoire qui penche plusieurs fois vers l'absurde, mais revient au réel trop entièrement ou trop souvent. Et la conclusion qui m'a donné l'impression de se vouloir absurde, je ne l'ai trouvé que cynique finalement.
L'avantage c'est qu'au vu de la réputation de l'auteur, je sais que je trouverai mieux dans ses livres précédents, je n'ai pas à attendre le suivant.

En tout cas, pour sûr, je ré-essaierai. Et Pouy c'est tout !

Merci à Babelio d'organiser masse critique et aux éditions Gallimard d'y participer.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Il y a environ 40000 adultes qui disparaissent en France chaque année. Dans ce nombre il faut distinguer celles qualifiées d'inquiétantes , soit par le caractère fragile de la personne disparue, soit par le caractère inattendu de la dite disposition. Et dans ces cas, les autorités, à la demande de la famille, peuvent qualifier la disparition inquiétante et diligenter une enquête pour tenter de retrouver la personne quel que soit son état. Mais pour les autres, les forces de l'ordre rappellent aux proches que c'est un droit à tout majeur de pouvoir se faire oublier, de disparaître sans mot dire à son entourage. Voilà un bon thème romanesque dont s'empare Jean-Bernard Pouy dans "En attendant Dogo", son dernier livre paru chez Gallimard.

Antoine est un jeune trentenaire parisien assez solitaire qui, du jour au lendemain, ne donne plus de signes de vie à ses parents et à Simone, sa soeur aînée, infirmière de son état. Six mois qu'elle cherche où il est, s'il est toujours vivant. Simone ne se résigne pas à imaginer que Dogo, comme elle le surnomme, ait disparu de son propre chef. Elle va alors s'associer à Dominique, un enquêteur qui va lui proposer une nouvel angle d'investigation, à savoir les écrits d'Antoine qui se rêvait d'écrivain. est-ce que Simone va parvenir à lire entre les lignes?

On ne présente plus dans le monde du polar français le septuagénaire Jean-Bernard Pouy. le papa du Poulpe nous livre ici un court roman qui traite du phénomène de la disparition sous l'angle non du disparu en quête d'un ailleurs mais plutôt celui de la famille à la recherche de la personne ou à défaut de réponses. Et l'art de Pouy est de construire le personnage d'Antoine à travers celui de la soeur Simone, de cette recherche qui semble perdue d'avance, désespérée, incroyable, impossible, crédible voire même haletante. L'auteur nous emmène dans les souvenirs familiaux, les rêves d'écriture d'Antoine, la trame tient la route et la fin ne nous laisse pas sur la nôtre. Il y a quand même quelques réserves à ce livre notamment le récit en parallèle du trio GMG qui n'apporte pas grand chose au roman ou encore les extraits des écrits d'Antoine, qualifiés de piètre qualité par les lecteurs dans le roman. On ne peut hélas que de leur donner raison même si la médiocrité nourrit les traits du personnage d'Antoine. Ces bémols font d 'en attendant dogo un roman honorable, correct sans être brillant de Jean-Bernard Pouy et aura le mérite de nous faire patienter, en attendant le prochain, meilleur sans aucun doute.
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4,5, ouais! C'est comme ça.
Je serais incapable de dire du mal des romans de Jean-Bernard Pouy. Même quand ils sont pas au top comme celui-là et que ça me tord une peu la tripaille de me le dire à moi-même, à moi seule, à voix basse, à-double-tourées dans ma salle de bain avec mes petits enfants dans la piscine au fond du jardin.
Dogo, ça aurait juste mérité un vrai tour de montagnes ouzbéks (oui, c'est mieux que les montagnes russes les montagnes ouzbék, parce que les Ouzbéks, ils ont pas un rond alors tout le pays part en live, et surtout les attractions foraines. Et d'ailleurs à propos de ça, la devise ouzbék, c'est le sum. Et ça vaut tellement rien que c'est de là que vient l'expression qu'utilisent nos jeunes quand rien ne va - c'est à dire tout le temps : avoir le sum! Ca veut dire avoir que dalle)
Bon bref, il faut lire "En attendant Dogo" en attendant le prochain Pouy.
Voilà.
Parce que c'est un Pouy et qu'un jour, les Ouzbéks nous auront envahi et on aura plus le choix. Faudra lire ce qu'on nous pose sous les yeux.
4,5 ! Et je vous ...
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