Livre inutile.
Entre Paris et Marseille, épopée post-apocalyptique de factions armées qui se dégomment à tout berzingue, comme des pipes à la fête foraine, sans plus de sentiments, sauf incompréhensiblement haineux !
D'aucuns y voient de la philosophie (cf. d'autres avis de cette page), mais celle-ci transparaît uniquement dans le nom des bandes rivales : les membres de la "Fraction Armée Spinoziste" doivent lire l'oeuvre de
Spinoza pour intégrer le groupe ; les "Hégéliens" se prétendent communistes. Effectivement, ça vole haut dans la réflexion philosophique ! La plupart des groupes sont classés à l'extrême gauche, les autres sont traités de "fachos" !!!! (Mais le livre a été écrit dans les années 1970 : à l'époque, Staline, Castro, Mao,
Ho Chi Min, comparses et héritiers passaient encore pour des saints épris de démocratie dans une certaine fange de la population !)
Dans la forme, oui c'est cru, mais quel ennui ! Style approximatif, construction erratique, l'auteur fait preuve de culture, mais ça ne suffit pas ; et non, ce n'est pas déjanté, c'est plat ! Même les fans de
San Antonio trouveront cela insipide. Si vous voulez du déjanté bien écrit, reportez vous plutôt à des livres comme "
Le jardin du bossu" de
Franz Bartelt ; pour le côté "anar" voyez plutôt "
La mémoire des vaincus " de
Michel Ragon.
Ce n'est pas le premier J.-B. P. que je lis ("Nous avons tué une sainte" était lisible, sans plus), mais je vais arrêter là tout de même.