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Dès la première phrase j'ai été conquise, il faut dire que je la trouve puissante et pleine de promesse : " La guerre essaya de nous tuer durant le printemps", le ton est donné et je m'incline. Pourtant, je n'aime en général ni les livres ni les films de guerre, mais là j'ai eu un coup de coeur, un gros, très gros coup de coeur.

C'est une histoire simple, un schéma déjà vu mais jamais traité avec cette force, cette beauté et cette tristesse aussi. C'est une écriture épurée et un récit réaliste avec pour thème principal la guerre en Irak. Les doutes, les peurs, le manque de la famille, le patriotisme, les peines des soldats sont disséqués et traités de main de maître par l'auteur.

Il y a une telle maîtrise dans l'écriture que l'on a peine à croire que c'est un premier roman. C'est sans concession que l'on découvre les manoeuvres des Etats-Unis pour convaincre des jeunes gens pas préparés psychologiquement et physiquement à faire la guerre : promesse de papiers , études, reconnaissance, famille protégée.

On arrive à comprendre certaines attitudes, certains gestes que nous n'acceptons pas en tant que civils.

C'est vraiment poignant, j'ai été tour à tour écoeurée, révoltée, compatissante, triste. Vous l'aurez compris lire Yellow Birds c'est passer par une large palette d'émotions. Il n'y a pas d'espoir dans ce récit , que l'on en revienne ou que l'on en meure la guerre détruit tout sur son passage. Ceux qui en reviennent ne sont pas à envier tant ils sont atteints psychologiquement.

Une histoire touchante et cruelle à la fois j'ai été touchée en plein coeur.

VERDICT

A lire absolument, ne passez surtout pas à coté. A faire lire aussi aux collégiens et lycéens. Un grand, très grand premier roman.
Lien : http://lilacgrace.wordpress...
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"Yellow birds" était dans ma bibliothèque depuis des années et mon esprit l'avait un peu classé comme "livre de guerre". En fait ce roman est bien plus que cela.

Oui, on y lit la guerre, les préparatifs, l'attente, les combats, mais on y lit surtout le drame des femmes et des hommes qui, enrôlés, ayant "servi le pays", survivent et rentrent chez eux en pensant que l'horreur est derrière eux.

Bartle s'est engagé et revient sans son ami Murphy.
La construction du récit - fortement inspiré du vécu de l'auteur, lui-même ancien marine - offre un dialogue entre les scènes se déroulant en Irak pendant le conflit, et l'expérience de retour aux États-Unis. Bartle n'a pu tenir la promesse faite à la maman de Murphy, et se trouve chez lui mais nulle part finalement, perdu entre ses souvenirs, ses cauchemars et ses doutes.

La responsabilité et la culpabilité qui pèsent sur les soldats, ou que l'on fait peser sur eux à coups de discours grandiloquents, les empêchent de se reconstruire, et on découvre aux côtés de Bartle l'étendue du désastre physique et psychologique de ces vétérans. Encensés hier, oubliés aujourd'hui.

Le style est sensible - presque poétique - et les descriptions des lieux et des ambiances sont vraiment très réussies. le ton sonne juste, ce n'est pas un plaidoyer, juste un témoignage d'une réalité.

Ce livre parle de la guerre, oui, de son absurdité et des drames qui s'y nouent, mais il parle surtout d'humanité. Sa lecture prend un sens particulier dans cette période toujours plus tourmentée.

          《La phrase à retenir》
"La guerre s'introduisit dans mes rêves cet été-là et me révéla son seul et unique but: continuer, tout simplement continuer. Et je savais qu'elle irait jusqu'au bout"
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Que ce soit en littérature, au cinéma ou dans les arts plastiques, de nombreux artistes et penseurs ont depuis malheureusement fort longtemps dénoncé la guerre, ses horreurs et sa violence. Ces hommes et femmes mettent en lumière l'absurdité de la réalité d'une guerre face aux discours qui les ont généré et l'immense écart entre ce déchaînement de fureurs et de terreurs et la beauté de la nature qui entourent les combattants, l'aspiration éternelle des hommes à la paix et à la compassion. Yellow Birds s'inscrit dans ce cadre et vient apporter sa contribution a cet appel a l'intelligence des hommes. Kevin Powers est un poète et cela se ressent dans son écriture. Son style remarquable vient renforcer cette absurdité d'un enfer au milieu du paradis. Avec beaucoup de sensibilité il nous décrit le parcours tragique de Bartle et Murphy deux jeunes hommes a peine sorti de l'adolescence, issus de l'amérique populaire, embarqué volontairement dans cette guerre d'Irak et confronté au choc de l'attente et du chaos, de la peur et de la terreur, de la réalité et du discours. Un très beau roman poignant et tragique.
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John Bartle s'est engagé parce qu'il voulait être un homme. Après les combats à al Tafar en Irak, il n'en sera plus jamais un. Même si les américains sont fiers de lui, il n'éprouve que de la honte. Ils sont reconnaissants alors qu'on devrait le détester.
Pour son premier roman, Kevin Powers décrit la guerre dans toute son horreur d'autant plus qu'elle est vue dans les yeux de deux amis de circonstance, John et Murph. A peine 21 ans, John promet à la mère de Murph de veiller sur son fils âgé de 18 ans.
Sous les ordres du sergent Sterling, déjà bien aguerri aux combats, les deux jeunes recrues tombent brutalement dans l'horreur de la guerre.
L'auteur alterne la mémoire de John qui, petit à petit nous fait découvrir ce qui s'est réellement passé en Irak et ses états d'âme lorsqu'il rentre seul en Virginie.
" je me sentis obligé de le souvenir de lui précisément, car la mémoire est porteuse de sens, et personne d'autre ne saurait jamais ce qui s'était passé, peut-être pas moi-même. Je n'y arrive toujours pas vraiment. Lorsque j'essaie de l'en rappeler dans le détail, je n'y parviens pas. Lorsque j'essaie d'oublier, le souvenir revient d'autant plus vite et avec d'autant plus de force. Sans trêve. Et alors ? J'ai ce que je mérite."
Comment vivre avec la honte, la culpabilité, les fantômes ? Comment revenir d'un endroit où la mort vous entoure à une vie normale où l'on vous remercie d'avoir tué pour défendre le pays ?
Comment affronter la mère de Murph qui comptait sur vous pour défendre son fils ?
En oubliant les petites coquilles du traducteur (je présume), quelques errements et abus de comparaisons, les inévitables petites phrases des hommes de guerre ("ouais, mec"), le style peut aussi être beau et lyrique.
Dès les premiers mots du roman,la guerre est personnifiée. Elle tue de très jeunes américains et fait perdre ses illusions et sa santé morale à ceux qui en reviennent.
Yellow birds est un bon premier roman qui fait ressentir au travers des émotions du jeune John Bartle les dommages de la guerre. L'innocence des deux jeunes soldats sera vite balayée faisant place à la peur, à la folie et à la honte.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Inutile de lire un livre scientifique pour connaitre les symptômes du stress post traumatique des soldats quand on peut lire "Yellows birds" de Kevin Powers.
Irak 2004. Bartle, 21ans,et son ami Murphy 18 ans combattent les hadjis. Ils sont soutenus par le sergent Sterling, homme d'expériences militaires.
Une lettre de rupture va affecter le comportement de Murphy que Bartle va découvrir torturé et disloqué auprès d'un minaret. le corps ne sera envoyé à la famille pour éviter la souffrance des parents.
De retour aux USA, dépression, fantômes et solitude seront le quotidien de ces soldats désemparés dans la vie ordinaire.
Avec réalisme Powers décrit les ravages de la guerre même une fois rentrer au pays.
Inadapté et la personnalité complètement changée le soldat
touche le fond si une aide psychologique ne suit pas.
Un plus pour les amateurs de films dont le sujet correspond au livre de Powers : Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis.
Un roman bouleversant qui marque les esprits comme j'ai pu le constater à San Francisco en voyant des anciens soldats sans abris dans la rue.
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Premier roman que je lis avec pour thème la guerre d'Irak. le roman est centré sur la vie de deux très jeunes soldats qui se lient d'amitié: Bartle (20 ans) et Murph (18 ans).
Deux jeunes américains comme les autres dont la vie être détruite en l'espace de quelques mois...
Bartle y perdra son innocence, ses illusions, le goût de vivre et un peu de raison.
Murph y perdra la vie dans des circonstances troubles dans lesquelles Bartle semble être impliqué, ce qui le torture depuis son retour, d'autant qu'il avait promis à la mère de Murph de le ramener vivant.
C'est un roman sur le traumatisme et sur le sacrifice des jeunes soldats, sur l'absurdité...
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John Bartle, jeune américain, s'engage comme volontaire pour aller combattre en Irak. Durant ses classes, il se lie d'amitié avec Daniel Murphy, un garçon de trois ans son cadet. Avant de partir au combat, Bartle fait la promesse à la mère de Murph de veiller su lui et le ramener vivant. Promesse illusoire qui va le poursuivre bien au-delà de son temps.
La guerre d'Irak racontée par les yeux de ces deux frères d'armes, difficile, meurtrière, où l'horreur et la mort sont le lot de ces soldats. Quant au retour à la vie normale, aux Etats-Unis, elle s'avère bien plus difficile encore.
Un livre dur sur les liens qui unissent ces compagnons d'armes, compagnons d'infortune.
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Comment peut-on être un vétéran à seulement 20 ans et des poussières, fussent-elles celles du sable du désert ? Kevin Powers a combattu en Irak et son roman Yellow Birds transpire d'authenticité et de réalisme mais ce n'est pas ce que l'on retiendra d'abord, loin de là. le livre vaut avant tout pour ses qualités littéraires, un lyrisme sec et sobre qui fait ressentir l'horreur (physique) et la douleur (morale) avec une acuité stupéfiante. Impossible de dire si Kevin Powers saura poursuivre son oeuvre de romancier sur d'autres terreaux car ici la matière première il l'a trouvée dans sa propre expérience mais Yellow Birds n'est pas un documentaire, le roman est habilement agencé entre différents temps, pendant et après les combats, et son aspect de thriller mental surpasse tous les suspenses du monde. Les ravages de la guerre, d'un point de vue psychologique, nombre de livres ont abordé le sujet, Powers les évoque avec une puissance contenue et une poésie délétère qui forcent le respect. Les cauchemars hantent les rescapés. Les morts, eux, ont cette "chance" de ne plus rêver à rien.
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Yellow Birds nous transporte en Irak pendant la guerre, avec la vision d'un jeune qui s'est engagé car il n'avait plus à décider de sa vie ainsi. Nous alternons les moments entre temps en Irak et retour aux Etats-Unis, nous savons donc dès le début qu'il va s'en sortir et qu'il va mal le vivre.

On voit la guerre qui détruit deux jeunes, qui s'était engagé sans avoir vraiment conscience de ce qu'ils faisaient … On découvre aussi le regard des américains sur ces héros qui reviennent au pays, alors que Bartle nous montre bien qu'il ne veut plus y penser, qu'il ne se considère pas comme un héros.

On trouve dans ce livre toute une critique de la guerre, très bien menée, qui nous apporte beaucoup d'éléments, on ne peut s'empêcher de se souvenir qu'effectivement Kevin Powers a fait la guerre deux ans en Irak, il a donc une vision plutôt réaliste de ce qu'il s'y ai passé, les sentiments de Bartle sonnent juste, tout comme ses réflexions.

Bartle est un jeune homme attachant, on voit ses regrets tout au long du livre, à la fois pour avoir fait cette promesse : Ramener Murph en vie à sa mère et pour ne pas avoir réussi. Dès les premières pages, nous savons que l'un va vivre, l'autre va mourir. On découvre au fur et à mesure ce qui s'est passé exactement, leurs liens, leur amitié forte. Les personnages ont tous une particularité, ils ont un petit « quelque chose », le Sergent Sterling est marquant, considéré comme un héros, couvert de médailles, il a beaucoup de recul sur cette guerre, et n'est pas fier de ses récompenses. Les personnages ne sont pas blanc ou noir et on apprécie.

Kevin Powers signe ici un très bon premier roman. Un livre sur un évènement historique récent qui vaut la peine d'être lu.
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Le récit était touchant et reflétait beaucoup de vérités trop souvent ignorées.
Les mots étaient justes et puissants.
C'est un bouquin indéniablement bien écrit et peut être que certains passages sont tirés d'une histoire vraie car l'auteur, a combattu en Irak en 2004 et 2005... le récit est en alternance avec plusieurs époques. Enfin, en 3 années bien différentes. Je pense que la force de ce roman se tient dans ce mélange entre la guerre, et l'après. La « reconstruction » de cet homme qui restera marqué, traumatisé par ce qu'il a vécu. Il a vu des choses qu'il n'oubliera jamais, ce qui est totalement compréhensif. Enfin, on peut imaginer les horreurs et compatir mais évidemment, on ne pourra jamais comprendre cette douleur et ce vide qui les hantera jusqu'à la fin de leur jours.

Pour conclure, j'ai bien aimé mais j'en attendais sûrement un peu de trop... le récit est fort, mais vachement sombre et je pense que ce n'était pas la bonne période, pour moi, de le lire..
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