Avant que je ne lise les premières pages de ce livre, j'étais particulièrement sceptique à l'idée d'un roman humoristique. Pour moi, l'humour se joue à coup de punchlines, de sketchs, c'est minuté et précis, c'est le format court qui lui donne sa toute-puissance. Un long format prend vite le risque de lasser le spectateur et de lui coller une indigestion. En termes purement papier, je voyais la BD comme support d'excellence avec un découpage facile en cases ou en planches. Honte à moi ! Parce que, à l'instar d'excellents films humoristiques, le papier peut aussi jouer la carte de la version longue si l'auteur écrit avec talent. Et c'est exactement ce qu'a fait
Terry Pratchett avec son univers du Disque-Monde. C'est du moins le cas de « Mortimer », quatrième tome des Annales, mais porte d'entrée du cycle de la Mort et premier tome qui est passé entre mes mains. Les premières pages ont suffi à m'accrocher, j'ai eu du mal à me sortir le nez de ce livre pour retourner dans le monde réel. Je citerai donc La Mort et sa grosse voix caverneuse : « BEN. BRAVO. ».
Il serait ardu de passer en revue tous les points de parodie que ce livre contient. Ça grouille, ça fourmille de partout, on a l'impression qu'un gag se cache derrière chaque virgule. Et pourtant, l'indigestion reste loin, chapeau l'artiste. le roman a le bon goût d'être court ce qui joue aussi dans l'esquive de la saturation. Une petite pastille de pure rigolade, de la bonne humeur concentrée, du petit pain à savourer tout doucement. Je continuerai l'exploration de cet univers, mais petit à petit, un livre par ci, un par là. Par exemple, là, après avoir galéré sur le Silmarillion, c'était parfait !
La publication des Annales du Disque-Monde a commencé en 1983 et on peut dire qu'elles ont marqué l'imaginaire collectif ! Qui n'a jamais entendu parler d'une tortue qui porte un monde sur son dos ? Si la racine du concept est religieuse/mythologique,
Terry Pratchett l'a ancré sur le plan culturel en s'en servant de base pour son monde parodique. le Disque-Monde est un monde plat -comme son nom l'indique- il est supporté par quatre éléphants qui sont eux-mêmes montés sur la carapace de la tortue A'Tuin, l'ensemble voguant à travers le cosmos. Sur ce monde, La Mort voudrait bien essayer le concept de Vie pour changer. Il -oui, La Mort est masculin- va donc embaucher un apprenti à la foire de Montmouton. Mortimer, dit Morty, « apportait le genre d'aide brouillonne et enthousiaste que les hommes sérieux apprennent vite à redouter ». Voilà, voilà... Ajoutez une princesse à sauver, quelques magiciens plus ou moins compétent, des Dieux, la Réalité et vous avez une p***** de parodie qui tient la route, savoureuse à souhaits, équilibrée, où chacun en prend pour son grade. du très, très bon.