Les annales du Disque-Monde, Tome 29 : Le régiment monstrueux

Margot jeune femme bien sous tout rapport décide de s'enrôler pour la guerre dans l'espoir de retrouver son frère. Pour cela , elle doit se faire passer pour un homme. La chance ou la malchance fait qu'une partie (ou pas) des autres recrues sont aussi des femmes déguisées.

Pratchett comme toujours nous parle de sujets brulants : la guerre et le nationalisme et bien évidemment les conséquences que peut avoir la guerre sur le psychisme des hommes.Mais également la place des femmes dans la société. La religion n'est pas en reste non plus.. une petite critique satirique des écrits qui stipulent ou non les contraintes pour les femmes. Sans oublier également la propagande qui arrive à manipuler les masses. le contrôle des médias pour ne pas faire peur aux populations.

C'est un tome des annales du disque monde un peu différent. L'humour y est plus subtil , sans doute parce que le sujet est très noir. Mais il n'en reste pas moins bon. Une visite du disque qui fait réfléchir mais qui n'en reste toujours très agréable pour moi.

La Borogravie est une charmante petite région, dirigée par une duchesse que plus personne n'a vu depuis des lustres. Elle a d'ailleurs fini par être divinisée dans une vaine tentative des habitants pour échapper au dieu local Nuggan, adepte de la Révélation continue et proposant ainsi chaque semaine une liste de nouvelles abominations à interdire, allant du chocolat aux bébés, en passant par la couleur bleue.

La principale occupation de la Borogravie est la guerre contre ses voisins. Il faut dire que le pays a choisi comme frontières des petites rivières qui changent de lits à chaque saison, ce qui les contraint à détruire des « abominations » qui appartenaient le mois dernier aux voisins, qui sont eux bien peu sensibles aux ordres de Nuggan.

Margot a décidé de se travestir en homme pour s'enrôler, afin de retrouver son frère, disparu dans la guerre depuis un long moment. Les recrues sont d'ailleurs les toutes dernières du pays, et comportent des gringalets, un troll, un vampire, un Igor (créature qui assemble des morceaux épars d'humains pour en recréer un entier, très utile en temps de guerre), un caporal dont la principale occupation est de terroriser les bleus, un sergent dont le nom fait trembler les ennemis, et un lieutenant qui a étudié à la perfection l'art de la guerre, mais dans les livres uniquement. le « régiment monstrueux », comme il est surnommé par les ennemis, se rendra compte qu'il est le seul bataillon de Borogravie encore debout, et que le sort du pays repose sur leurs épaules.

Ce tome aborde le nationalisme poussé à l'extrême, qui laisse le pays exsangue tout en réclamant toujours plus d'hommes pour aller se faire tuer dans des attaques suicides purement symboliques. Il parle aussi de tous les clichés qui existent sur le comportement des hommes et des femmes : si Margot croit se faire passer pour un homme en jurant, rotant, pétant, et en plaçant une paire de chaussettes au bon endroit, la suite de l'aventure va lui donner son lot de surprises.

La lecture d'un roman du disque monde est toujours un moment drôle et agréable.
Au fur et à mesure que j'avance dans la série, je trouve que le thème qui sous-tend le récit est de plus en plus grave.
Et c'est une bonne chose.

Pour cet opus, on suit Margot, serveuse dans l'auberge familiale, qui va s'engager dans l'invicible (sic) armée de Borogravie.
Elle s'enrôle, car elle veut retrouver son frère.
Elle l'a toujours protégé et elle a besoin de lui, car voyez-vous en Borogravie personne n'autoriserait une femme à tenir un établissement.
Toute la société, l'armée et la religion borograviennes traitent les femmes comme moins que rien.

On va suivre Margot dans une épopée bien différente (et incomparablement moins niaise) de celle de Mulan. Elle est incorporée dans le régiment monstrueux (enfin plutôt l'escouade), car s'engage avec elle un “Igor”, un vampire, un troll et quelques autres personnages hauts en couleur. L'aventure est palpitante.
Les dialogues savoureux et bien envoyés.
Cela m'a fait penser par moment aux aventures militaires du “Brave Soldat Chveïk”.
Soyons clair on entrevoie assez facilement ce qu'il va se passer, mais cela ne gâche rien au plaisir.
Il y a des moments de pure jubilation et des moments plus prenants (ceux où le disque-monde se rapproche du nôtre).

Encore un bon tome du disque monde. Vivement le suivant
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Je reviens à Pratchett à chaque fois que je n'ai plus rien à me mettre sous la dent. J'y reviens avec la confiance d'y retrouver une écriture de qualité, une intelligence affûtée et cette amour de lucide de notre humanité, envers et contre tout.
Hier je participais à une conférence sur le matrimoine en bande dessinée avec une poignée de féministes et alliés. le régiment monstrueux et la conférence font un système d'échos qui me carresse dans le sens du poile. J'en sors (ré) confortée dans mes certitudes et si ça peut faire "peur" aux porteurs de chaussette blanc et cis tant pis pour eux. Je ne vais pas me faire petite, me monter plus fragile que je ne le suis, ni moins intelligente juste pour que leur égo n'en soit pas froissé. Je vais exister pleinement dans toutes mes nuances et tacher de mener mes combats avec la finesse et le sens de l'observation de Margot. de toutes façons dieu est mort et la duchesse pleure, toutes nos prières lui font mal.
A bon entendeur salut.

Pratchett s'attaque à la guerre et au fanatisme... et aussi aux histoires de femmes se déguisant en homme ! En effet, le royaume de Borogravie passe son temps entre ses multiples guerres avec ses voisins et les innombrables interdits divins. le pays est à bout, il n'y a presque plus d'hommes, plus de nourriture... L'héroïne, Margot va donc se déguiser pour intégrer l'armer et retrouver son frère disparu. Comme toujours, le thème cliché est poussé à l'extrême ce qui permet d'enchainer les situations comiques.
J'ai été un peu déçu par les derniers livres du disques-monde, toujours aussi intelligents mais un peu moins drôle. Celui-ci ramène une bonne dose d'humour tout en proposant un sujet légèrement différent : le fanatisme y est en fait plus patriotique que religieux.
Autre particularité : des personnages moins tranchés, à l'image du lieutenant Blouse qui aurait pu être juste l'officier stupide que tout le monde berne. A la place on découvre un personnage ridicule mais pourtant très intelligent, il n'est juste pas à sa place dans la guerre.
Bref, un disque-monde qui apporte un peu de fraicheur dans la série.

On s'éloigne d'Ank Morpork. Mais le plaisir reste intact en suivant les tribulations de ce "Régiment" bien spécial.