AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,28

sur 232 notes
5
21 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Certains tomes des annales du disque-monde semblent parfois un peu en marge du cycle. C'était le cas par exemple des « zinzins d'olive oued » ou de « pyramides ». Mais ce qui démarquait ces volets du reste de la saga, c'était le fait qu'ils prenaient place dans d'autres contrées que les décors habituels et qu'ils mettaient en scène des personnages encore inconnus du lecteur. Si « le régiment monstrueux » se détache aussi du cycle et semble à part, c'est pour ces raisons mais aussi pour sa tonalité assez singulière que je n'avais pas encore rencontrée dans la saga.


« le régiment monstrueux » fait partie de ces tomes du cycle qui ont une construction plus linéaire, moins foutraque que la plupart. Ce 29ème volume bénéficie d'une construction remarquable, ce qui en fait un tome très facile à lire, qui demande moins de concentration que les volets fouillis (que j'adore, ça fait partie du charme). Il ne m'a fallu que 3 jour pour venir à bout des plus de 500 pages de ce tome.
La tonalité du roman le met vraiment à part des autres, comme s'il était en marge, un peu « en dehors » du cycle. Il y a dans ce volet un réalisme que je n'avais pas encore rencontré chez Pratchett. En plus, ce réalisme se retrouve dans l'évocation de choses très dures J'ai trouvé aussi que Pratchett osait laisser totalement libre cours à sa facette ultra-sensible. Cela donne lieu à des passages très touchants, rendus encore plus émouvants par la profonde empathie ressentie pour les personnages. Je crois que c'est la galerie de personnages la plus touchante jamais imaginée par Pratchett.
Cette tonalité sentimentale et réaliste n'empêche pas le récit d'être très drôle. L'argument de départ est très bon et il y a des passages vraiment hilarants. Comme toujours chez Pratchett, la rigolade est là aussi pour aborder des thèmes sérieux. Et le propos du « régiment monstueux » est riche. Pratchett aborde ici le thème de la guerre, pourquoi on la fait et comment. Il est également beaucoup question de sexisme, du double-standard subi par les femmes, des stéréotypes liés au genre.


J'avoue que je préfère les tomes plus « classiques » du disque-monde, pour peu qu'on puisse parler de classicisme concernant Pratchett. Disons, que je préfère les volets prenant place dans des décors plus familiers (Ank ou Lancre par exemple) et mettant en scène des personnages qu'on connait bien. Mais, ça ne m'empêche pas d'apprécier les tomes qui sortent des sentiers battus et celui-ci est une grande réussite.
Commenter  J’apprécie          432
Borogravie, pays en guerres perpétuelles !

Ses frontières avec la Zlobénie fluctuent selon les déplacements de la rivière qui les séparent. Les territoires vont et viennent et les Borograves ont détruit les tours clic-clac installées par Ankh-Morpork pour faciliter les communications. de plus la Borogravie adore un Dieu, Nuggan pour qui tout est abomination et se bat pour Duchesse Anagovie dont ils ne voient que le portrait.

Samuel Vimaire, commandant du Guet d' Ankh-Morpork et Duc à son corps défendant est venu sur place afin de régler ces différends. A l'agonie la Borogravie recrute ! Des jeunes gens s'engagent sans avoir été saoulés préalablement et forment la dernière chance pour vaincre les Alliés !

Margot se travestit en garçon pour retrouver son frère et est rejointe par un troll, un vampire tempérant, un Igor, assemblage de divers morceaux de corps et versé dans la chirurgie et quelques jeunes de la région. La troupe disparate va prendre la direction de la ligne de front, non sans quelques difficultés.

Le régiment monstrueux est un des tomes les plus « sérieux » même si l'humour et les gloussements du lecteur sont toujours présents. Il aborde les thèmes de la guerre et de l'absurdité de ses fondements ; du nationalisme à l'état pur et de l'égalité homme-femme, inexistante !

Le tout à la sauce Pratchett qui amuse et fait réfléchir. Je suis une inconditionnelle des Annales du Disque-Monde et ce tome est l'un de mes préférés, un des meilleurs si ce n'est le meilleur. Pour les novices je conseille la lecture dans l'ordre même si chaque livre peut se lire indépendamment des autres.

CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2020
CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
CHALLENGES PAVES 2020
CHALLENGE L.C. DISQUE-MONDE 2020
Commenter  J’apprécie          322
Un très bon Pratchett, avec principalement de nouveaux personnages . On suit Margot, la fille d'un aubergiste, qui se fait passer pour un garçon afin d'être engagée dans l'armée et de retrouver son frère. Elle se retrouve incorporée dans un régiment pour le moins atypique ,avec une multitude de personnages que l'on ne peut qu'apprécier. L'humour est présent mais c'est un tome plus sérieux avec la guerre en toile de fond et le féminisme comme fil rouge. J'avoue d'ailleurs avoir été un peu surprise ! J'espère les revoir dans un prochain tome en tout cas ...
Challenge Mauvais genres 2020
Challenge séries 2020
Commenter  J’apprécie          282
J'adore tout simplement les Annales du Disque Monde. Et je me suis fait un plaisir de relire celui-ci pour le challenge solidaire 2022.

C'est un livre engagé, sur la place des femmes, la folie des hommes quand ils se font la guerre, la stupidité de certaines religions, et surtout, le vivre ensemble.

Parce qu'une compagnie de gonzesses, dont un vampire, un troll et un Igor, qui se font passer pour des hommes, fallait oser ! Mais Terry Pratchett nous l'a souvent démontré dans cette succulente série, qu'il était capable de nous faire hurler de rire, avec en arrière fonds des sujets un peu plus graves.

Ce tome est un de mes préférés avec Eric, je vous le conseille ;-)
Commenter  J’apprécie          229
J'ai beaucoup aimé et j'ai bien ri !

J'ai une fois de plus lu ce livre en lecture commune avec mes amies Foxfire et Shan_Ze, même si nos ryhtmes respectifs ont été très très différents...

L'avis de Foxfire (que je viens de lire) est très juste, ce tome est en marge des autres tomes. Très linéaire dans sa construction, avec des personnages inconnus pour la plupart, mais ô combien attachants !

Le pitch s'avère bien plus profond et pose des question de fond sur l'altérité, le patriarcat, les places des personnes dans la société, qu'il n'y paraît au départ, comme toujours avec Pratchett.

Cela se révèle petit à petit au fil des lignes, ainsi que les vies et raisons "d'être là" des différents personnages, tellement bien brossés, comme si on découvrait petit à petit la "vérité" et la réalité d'amis tous récents...

La tolérance qui règne dans ce petit groupe est tout à fait admirable, et chacun respecte l'autre même s'il ne le comprend pas, et c'est terriblement émouvant (je sais pas ce que j'ai depuis quelques jours, un vrai coeur d'artichaud, tout m'émeut presque aux larmes, une conjonction astrale sans doute, lol), en plus d'être hilarant par moments.

Bref j'ai vraiment adoré.
Commenter  J’apprécie          200
J'avais de bons pressentiments à l'égard de ce tome, pressentiments qui se sont révélés justes. Les tomes des Annales sont inégaux mais certains sont de réelles pépites.

Pratchett décide d'aborder le thème du féminisme dans un cadre ultra-masculin : l'armée. Avec beaucoup d'humour à répétition, jeux de mots grivois et ambiance loufoque, nous suivons avec plaisir le régiment de Margot, engagée comme 2e classe Barette, travestie en homme bien entendu, résolue à retrouver son frère engagé dans la guerre opposant la Borogravie à la Zlobénie. Une guerre qui semble bien perdue d'avance pour la Borogravie, pays minuscule avec des croyances fanatiques sans queue ni tête et une armée en débâcle.

L'histoire est originale, sans trop de longueurs ( ce qu'on peut retrouver dans certains Pratchett). Les inspirations sont multiples et passées à la moulinette Pratchett pour en faire une sauce qui prend. Ce tome peut se lire indépendamment des autres et il est suffisamment bon pour que l'on accroche aux Annales. Après, les lire dans la continuité permet de retrouver des personnages, des clins d'oeil à nos précédentes lectures...
Bref, un bon cru!


Challenge et LC Pratchett
Challenge Mauvais Genres 2020
Challenge Trivial Reading VI
Commenter  J’apprécie          191
Le nationalisme, la religion, les traditions, le genre et ses dérivés, l'égalité, la guerre et ses corolaires : le mérite, la bravoure, l'honneur... le mensonge.
Des filles déguisées en hommes partent guerroyer pour oublier, pour comprendre, ou pour fuir, et puis, devenues soldat(e)s, se "déguisent" en femmes par ruse, non pas pour gagner la guerre, mais pour gagner la paix.
En ce jour du 11 novembre où se commémore à grand renfort de mains sur le coeur, la fin d'une incroyable boucherie, voilà un livre drôle autant qu'un drôle de livre qui nous prouve qu'on peut rire de tout, même de l'imbécilité crasse des nations et de l'incurie des commandements religieux, politiques ou militaires.
De l'excellent Pratchett !
Commenter  J’apprécie          180
C'est un vampire, un Igor, un troll, et quelques humains qui rentrent dans un bar pour s'engager dans l'armée de la Duchesse de Borogravie. le tout sobrement sans avoir été saoulé au préalable... Et non ce n'est pas une blague, mais du Pratchett absolument excellent !

Mais pourquoi chacune de ses recrues a pris l'uniforme, et surtout Margot qui se fait passer pour homme alors qu'elle avait le calme la paix dans l'auberge de son père ? le pays est en famine et en sang et il se fait envahir par la Zlobénie avec à la tête le prince Heinrich et soutenu par l'Alliance. Plus aucune troupe fraîche ne viendra après eux, et même les recruteurs sont obligés d'aller au casse-pipe faute d'effectifs et ne parlons pas de leurs superbes armes et uniformes qu'ils auront…

Pendant ce temps-là le commissaire divisionnaire Vimaire est chargé diplomatiquement de régler ce conflit, en étant accompagné du sergent Angua, la louve-garou et le caporal aéroporté, un gnome du nom de Dingo Swires. Ces deux acolytes seront les yeux, le nez, les oreilles de Vimaire qui pourra ainsi être omniscient.
Ce qui est bien dans cette 28 ème histoire des annales du Disque-monde, c'est d'avoir comme personnages centraux des inconnus au bataillon.

Terry Pratchett nous fait mettre le nez sur un sujet lourd propre à nous, humains, depuis que nous sommes sur terre. Les guerres, la religion, la fierté, la domination soumission… mais surtout l'égalité hommes femmes toujours pas acquise. Dur d'être une femme, d'être prise au sérieux et d'avoir un respect… mais comme le dirait Pignole : « je crois que le monde s'en porterait beaucoup mieux si les femmes le dirigeaient. Il n'y aurait pas de guerres. » À essayer alors.

📖 Un livre à lire et qui plaira sans doute à celles et ceux qui ont servi dans l'armée, rien que pour se rappeler quand ils ont fait leur classe avec un caporal gueulard. Et les descriptions toujours riches en détails, notamment pour expliquer, comment on peut envoyer une photo par tour clic-clac ? Ça vaut le détour 😊
Commenter  J’apprécie          130
Dans ce vingt-neuvième tome, on fait connaissance avec Margot, une fille ordinaire (sans pouvoirs) qui veut s'engager dans l'armée pour retrouver son frère. Déguisée en homme, elle rentre dans l'armée assez facilement (la demande est grande). Cependant, il semble qu'elle ne soit pas la seule à avoir eu cette idée...
J'ai parfois du mal à accrocher à certains tomes mais j'ai beaucoup aimé celui-ci. La toile de fond est la guerre mais l'humour de Terry Pratchett est bien présent : les quiproquos dans certaines situations sur le véritable genre de certains soldats, le nationalisme exacerbé qu'expriment d'autres. On passe un excellent moment avec ce régiment malgré quelques longeurs à la fin. On y retrouvé D'ailleurs, ce travestissement n'aura pas qu'un objectif de servir à leurs besoins personnels mais aussi prôner à une égalité des sexes.
Merci à Foxfire et à Tatooa pour cette lecture commune qui a eu lieu en février 2023 (mais je suis souvent en retard pour les critiques) et rendez-vous très vite pour le prochain tome. :)
Commenter  J’apprécie          120
Si vous ne pensez pas que l'humour puisse être extrême au même titre que la violence ou le plaisir, c'est que vous n'avez jamais lu Terry Pratchett. le genre d'auteur britannique qui, avec sa monumentale saga "Les annales du Disque-monde", s'amusait à se lancer dans des délires perdant parfois complètement le lecteur, multipliant les justifications pataphysiques, voire pas franchement cohérentes entre elles. J'avais fini par lâcher l'affaire après le souk absolu qu'était "Procrastination", et je me suis enfin décidé à terminer la saga avec les quelques tomes qui me manquaient, histoire de garder de côté quelques livres-doudous. Autant vous dire que je n'attendais rien du "Régiment Monstrueux", qui s'annonçait comme un tome random mais ultra-codifié de plus, abordant des thèmes déjà brassés de longue date par le maître : guerre, nationalisme, égalité des sexes... Et il s'agit en fait probablement d'un des tomes, sinon LE plus réussi.
Car Pratchett laisse tomber la plupart de ses délires pour se concentrer pleinement sur l'histoire, et montre enfin aux derniers clampins qui ne le croyaient pas encore que non, c'est pas parce qu'il amuse la galerie qu'il est là pour niaiser. C'est bien simple : ce livre peut se lire comme un roman de light fantasy "normal", c'est-à-dire n'allant pas aussi loin dans l'humour anglais comme le fait le reste de la saga. Il constitue une porte d'entrée idéale, quand bien même il restera bien un ou deux gags que vous ne comprendrez pas. C'est l'occasion pour Pratchett de réitérer sa satire des carnages au nom de la patrie, qui avait déjà donné le sanglant (mais pas dans le sens où vous le pensez) "Va-t-en-guerre" : encore plus minable qu'Ankh-Morpork, voici la Borogravie et ses habitants irascibles, sorte d'arrière-pays d'Europe de l'Est où l'on ne fait rien d'autre que se taper dessus et mourir de faim. Tout transpire l'absurde : la religion, le culte de la personnalité des tyrans locaux... mais ça n'est jamais au centre du récit et toujours effectué de manière suffisamment fine pour qu'on puisse d'un côté trouver ça amusant et de l'autre crédible et inquiétant. Une empathie se créée ainsi pour l'héroïne Margot Barette, qui tente de s'engager au front dans un monde d'hommes, et c'est l'occasion inespérée pour l'auteur de nous déballer une trouzaine de personnages féminins à la fois forts ET avec une psychologie complexe et travaillée. Tous deviennent peu à peu attachants et on finit par les suivre comme dans une bonne série. le récit ne se contente plus ici d'alterner entre loufoquerie et sérieux, les deux états cohabitent en permanence dans une même ambiguïté : on les aime, on tremble, on vit la violence au plus près d'eux. Et ce sans jamais cesser de rire.
Ce qui semble à la base une fable antimilitariste s'avère d'ailleurs plus complexe qu'à première vue. Si Pratchett condamne la guerre, il n'en est pas moins que celui-ci ne croit pas en une solution non-violente mais en la MOINS violente possible : aussi les généraux incapables de diplomatie précipitent l'armée à la ruine quand son rôle serait justement d'empêcher les conflits, comme finira par le faire Margot en prenant du galon... dans une fin là encore extrêmement ambigüe. Combattre nous rend-t-il forcément insensible et fourbe ? le problème n'est pas là : le problème est qu'il faut combattre.
Alors certes il y a bien deux-trois défauts, comme un rebondissement et une blague répétés ad nauseam, mais toujours de la manière et au moment où on s'y attend le moins, ce qui les rend au final beaucoup plus acceptables. Certaines décisions militaires semblent improbables, bien qu'on soit dans un récit humoristique ; à vrai dire, une seule m'a paru vraiment hasardeuse car venant de l'ennemi. Un point que je ne peux pas vous décrire sans spoiler l'intégralité du récit m'a d'ailleurs particulièrement frustré sur la fin, mais comme c'était plus un coup dans ma fierté masculine qu'un réel défaut, je pense que la plupart des gens l'accepteront.
Plus qu'un bon Pratchett, on tient là un grand Pratchett. "Le régiment monstrueux" nous emporte dans la crasse de la guerre, à travers un pays mourant d'une laideur incroyable, pris dans un engrenage de violence et de stupidité sans fin, mais au coeur de laquelle se créent les vrais héros. le genre de livre idéal à lire en écoutant "Mirdautas Vras" de Summoning, dans une obscure forêt de pins ou un centre-ville recouvert de fumée. le plaisir d'être avec les copains du front qu'il nous reste. le corrosif de la plume irascible. Et enfin, des personnages d'abord bouffons puis d'une subtilité et d'une finesse à en tomber par terre.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (643) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez vous bien Terry Pratchett ?

En quelle année est né Terry Pratchett ?

1943
1948
1950
1955

10 questions
134 lecteurs ont répondu
Thème : Terry PratchettCréer un quiz sur ce livre

{* *}