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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Incontestablement l'auteur est un amoureux de la langue française au vocabulaire riche et maître dans l'art de la sémantique et de la métaphore. le hic c'est que personnellement je ne suis pas fan des tournures trop alambiquées qui nuisent (et là encore ça n'engage que moi) à la fluidité du récit. Trop de style finit par tuer le style, si à la fin d'une phrase j'ai besoin de revenir au début pour en saisir le sens alors il y a peu de chance pour que l'alchimie se fasse.

La construction même du récit est quelque peu déconcertante, outre les échanges entre le narrateur et la journaliste, on trouve extraits de la biographie de Lilith que le narrateur est en train d'écrire, des morceaux des carnets d'écriture de Lilith, des extraits de scénarios de films, des lettres… comme piochés au hasard, en dépit de toute chronologie, dans une malle contenant un tas de paperasses que le narrateur aurait devant lui. Plus d'une fois j'ai eu le sentiment de naviguer à l'aveugle au milieu d'un èpais brouillard.

Et tout ça pour aller où ? J'avoue sans complexe m'être posé la question plus d'une fois. le bouquin est tout simplement inclassable ; ça aurait pu être un atout mais faute de réelle trame romanesque ce mélange des genres (ou ce non genre) finit par se retourner contre lui. Et pourtant j'ai persévéré, non par masochisme littéraire, mais parce que, presque malgré moi, j'avais envie de connaître le fin mot de l'histoire… en espérant qu'il y en ait un !

Et donc au final ? Il faut attendre le douzième (et dernier) chapitre pour que les pièces du puzzle s'assemblent enfin. Ca commence par une révélation qui ne surprendra qu'à moitié le lecteur ; la suite par contre sera nettement plus inattendue. Dommage que tout le roman n'ait pas été conçu comme ce dernier chapitre ! Au moins on referme le bouquin avec une impression plutôt positive…
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Ce livre m'est parvenu curieusement. Son auteur, Philippe Pratx, m'a contacté, me proposant de le lire en téléchargement. Il pensait que le soir, Lilith pouvait m'intéresser de par son thème et son climat très cinéma muet. Il avait bien raison.Je l'ai donc lu ainsi, une première pour moi et puis par principe j'ai tenu à l'acheter à l'auteur lui-même, nanti d'une gentille dédicace. Au passage, quelle différence de toucher le livre, le poser, le retourner, le chercher. Vous m'avez compris,je suis un fossile.

"23 novembre 1924. Lilith Hevesi, star hollywoodienne du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s'est retirée au fin fond de la campagne hongroise. Quarante ans plus tard, alors que le narrateur, ancien ami, amant, mentor de l'actrice aux multiples visages, tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons."

le soir,Lilith est une splendide incursion fantasmée dans le monde du cinéma muet, entre expressionnisme viennois et artifices hollywoodiens. Mais attention, on ne pénètre pas dans le monde de Lilith, un tantinet labyrinthique, sans s'armer de patience pour décrypter les arcanes d'une histoire racontée sous plusieurs angles, voix du narrateur, journal de Lilith elle-même, chroniques des films de la diva sous le nom de Eve Whiteland.Déjà ce pseudo, Eve Whiteland, nous emmène en pays de mystère, particulièrement en ces années où le cinéma muet dispensait un imaginaire souvent fantastique qu'il devait perdre, sauf rares exceptions, en découvrant la parole et trop souvent le bavardage. Eve, comme la première femme, mais Lilith, on le sait, la précéda selon certains textes et certaines civilisations, parfois aussi assimilée au serpent de la Création. le personnage de Lilith-Eve est donc multiple, protéiforme, insaisissable. A le fin du livre on n'est pas sûr d'avoir saisi l'essentiel, mais on a voyagé dans un monde impalpable et fugace, de pellicules détruites, de fatales attractions, de léthales répulsions.

Passionné de cinéma j'ai emboîté le pas du narrateur, Philippe Pratx doit parfois lui ressembler, sur les traces de Lilith, qu'en cinéphile déférent il tire du côté de Garbo, femme dont on finit par douter de l'existence, une sorte de femme-départ disponible pour des lendemains d'interrogations, toute une palette de lieux sous influence littéraire,Villiers de l'Isle-Adam ou picturale, Chirico, Delvaux. On y croise des personnages réels, Chaplin, un tout petit peu, ou Michael Curtiz du temps de Mihaly Kertesz, ,ou Tod Browning, ou de vrais producteurs, Zukor, Laemmle, tous venus de l'Est. Ou des êtres tout droits sortis de la fertile plume de Philippe Pratx. Ambiance expressionniste très Mitteleuropa, la sanguinaire Comtesse Erzsebeth par exemple, mais le surréalisme pointe parfois son nez et la construction chapitrée du livre évoque les serials, les Fantomas ou Les Vampires à la Feuillade.

le soir, Lilith est un beau roman, riche, trop parfois, sous influence mais sachant aussi battre sa propre mesure, faisant appel au lecteur, troisième part de cette trilogie après l'auteur et les personnages. Quant à moi, blanchi sous le harnais des salles obscures, j'ai pensé à Murnau, à Stroheim, à Sunset Boulevard. Mais c'est avec Paulina 1880 que commence le livre de Philippe Pratx, figure emblématique d'une littérature assez difficile, personnage si complexe entre le criminel et le sacrificiel. J'avoue que ça m'a fait peur, peu conquis que j'ai été par la lecture d'ailleurs récente du roman de Pierre-Jean Jouve. Des embûches, il y en a d'autres au long de le soir,Lilith, de celles qui font la littérature dont on sort, heureux et fatigué, après avoir tenté des annés durant de comprendre qui était vraiment Lilith. Exigeant et envoûtant, c'est parqué sur la quatrième de couverture.Exact.

N'ayez pas peur, et abordez l'histoire de Lily aux côtés du narrateur, lui qui peine tant à écrire la biographie de Lilith, enquête-hommage par delà la pellicule de passage, par delà le souvenir incertain, par delà le mystère accompli. Homme de son temps, Philippe Pratx accompagne son roman de cette belle vidéo starring Garbo, un condensé des films d'Eve Whiteland, qu'on croit avoir vus, c'est dire la réussite de l'entreprise. Merci Philippe.
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Ce roman m'a tout de suite attiré par sa couverture et son résumé très intriguant et mystérieux. J'aime beaucoup le monde du cinéma (même si ma culture cinématographique est encore assez pauvre), j'étais donc très curieuse d'entamer ma lecture. Je remercie d'ailleurs l'auteur de m'avoir permis de lire son ouvrage!

Malgré ma curiosité, au départ, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. En effet, la structure alambiquée du roman m'a désorienté, et il m'a fallu un temps pour retrouver le fil de l'histoire. L'auteur mêle différents types de texte : il alterne entre récits, scénarios, brouillons, lettres... de plus, pour nous perdre un peu plus, il y a également un constant mouvement de va-et-vient entre le présent et le passé! Il faut donc être un minimum concentrer avant d'entrer dans Le Soir, Lilith.

Mais, même si cela ne rend pas la lecture très facile, une fois habituée, j'ai très vite adoré cette structure du récit si originale qui crée un rythme et une atmosphère à part. Ce roman brouille nos repères chronologiques et nos vieilles habitudes de lecteur, mais il faut savoir s'accrocher et ne pas abandonner à la première difficulté si l'on veut découvrir l'histoire de Lilith…!

Dans le Soir, Lilith, le narrateur tente de retracer la vie de l'actrice Lilith Hevesy. On va peu à peu découvrir l'histoire de cette actrice du cinéma des années 20 dont la fin fut très brutale… Bien que je ne me sois pas forcément attachée aux personnages (ce qui a ralenti ma lecture), Lilith est une femme qui m'a énormément intrigué et qui a su attiser ma curiosité. Je ne vous en dis pas plus sur l'histoire pour préserver l'atmosphère déroutante et mystérieuse du roman!

Un des principaux atouts de le Soir, Lilith est la plume de l'auteur. Philippe Pratx a un style d'écriture très poétique qui m'a vraiment charmé. Il décrit avec justesse et précision de nombreuses scènes tirées de films : on a très vite l'impression non pas de lire un livre, mais d'être plongé dans un bon film! de plus, le roman est bourré de références cinématographiques réelles (et fictives) : de nombreux réalisateurs, acteurs, scénaristes et films sont cités tout le long du livre. On sent que l'auteur s'y connait bien - et j'ai pu ainsi, enrichir ma culture G!
Lien : http://attrape-mots.blogspot..
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[...] J'avoue m'être autant régalé devant ce foisonnement de jolies phrases et de vocables sémillants que je me suis perdu dans la première partie de l'ouvrage, peinant à comprendre les intentions de l'auteur avec ce narrateur oscillant entre rêves, fantasmes, souvenirs et une réalité qu'il préfère fuir, surtout que le ton employé est souvent spleenétique et qu'on se retrouve régulièrement submergé par le mal-être tant de l'écrivain que de cette actrice qu'on ne parvient pas à cerner, ne recherchant rien tant que la déshumanisation, multipliant les expériences sans passion, hantée par un vide qui l'appelle. Certains passages du Journal de Lilith (rédigés dans les derniers mois de sa vie, puisqu'on nous apprend que l'actrice s'est éteinte fin 1924) nous rappellent qu'elle a fréquenté et admiré les milieux surréalistes – et leur style s'en ressent. On navigue ainsi entre Baudelaire et Eluard, entre vague à l'âme et écriture automatique. Seuls les intitulés des chapitres nous maintiennent ainsi dans la direction recherchée et font surnager quelques balises utiles pour le déroulement de l'intrigue, qui se mue, insensiblement, en un drame policier avec son jeu de dupes et ses secrets d'alcôve. Ainsi, quoique toujours entrecoupés de notes et de séquences de films (dont certains n'ont pas été tournés), les derniers chapitres deviennent plus intenses car soutenus par un rythme qui enfin s'accélère, au point d'effriter cette forme de langueur liée au flegme implacable du narrateur : comme les lecteurs, ce dernier, qui pensait ne rien ignorer des agissements et intentions de son ancienne amante, ira de surprise en révélations et le finale aura le don de faire lentement glisser ce roman pesant et languissant vers le film de genre. [...]
Lien : http://arpenteur-de-pages.ov..
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Merci à Sariahlit pour cette collaboration

Lire ma chronique pour son blog :
http://sariahlit.blogspot.fr/2015/02/le-soir-lilith.html


Un peu déçue par ce livre qui m'avait pourtant tapé dans l'oeil. Je voulais découvrir un univers loin de ceux que j'ai l'habitude de lire. Si les premières pages m'ont vraiment mises dans le bain, la suite du livre s'est révélée être une véritable torture à mes yeux... L'écriture de l'auteur est poétique certes,mais a un côté lourd. Il faut s'accrocher pour finir le livre... Il faut apprécier ce genre d'ouvrage.
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Ce roman nous plonge dans le monde du cinéma muet hollywoodien des années 1920. Sa construction, originale, mêle extraits de lettres et de films, scénarii refusés et brouillons de biographie dans un passage constant du présent au passé. Cette lecture, dont l'abord n'est pas facile, brouille nos repères chronologiques habituels et nécessite donc une certaine concentration.

Je n'ai malheureusement pas réussi à m'accrocher au personnage de Lilith ni à celui du narrateur et je pense que ce manque d'intérêt est en partie lié à la structure alambiquée du roman qui ne me permettait pas de savoir où l'auteur souhaitait m'emmener et dans quel but.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Je ne connaissais pas cette fameuse Lilith Hevesi, star de cinéma décédée en 1924.
Alors, c'est avec une petite appréhension que je me suis lancée dans cette lecture.Tout d'abord, j'ai trouvé la plume poétique, très fluide. M'embarquant dans les souvenirs du narrateur écrivant la biographie de cette femme, jusqu'au jour, où il se fait interviewer par une journaliste intéressée par ce lien puissant qui lie ces deux protagonistes.

Et nous sommes là entre les questions, documents et les brouillons sur cette femme. Nous plongeons dans les archives, les extraits de journaux, les notes, des lettres et j'en passe. Tout cela nous permet de la découvrir, de mieux cerner sa vie, d'être au plus près d'elle à cette époque et d'avoir un aperçu de celui qui écrit.

Hélas, moi, je n'ai pas du tout été emballée par le personnage. J'ai plus percuté pour celui qui raconte l'histoire, ce narrateur. Cette façon de décrire cette femme, cette passion, cette tendresse frôlant même la jalousie.J'ai tout de même voulu continuer ma lecture par respect pour l'auteur...

Finalement, je m'aperçois que le tout n'était pas si mal que ça. Je me suis accrochée pour donner une chance à cet oeuvre, surtout pour l'écriture que je trouve magnifique.
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Bien qu'ayant étudié le cinéma, je ne serais peut-être pas allée vers un tel livre de moi-même, je suis donc heureuse d'avoir pu le découvrir de cette manière.

Ce qui m'a frappé dès le départ, c'est le style de l'auteur. Aux premiers abords il paraît lourd et guindé mais ce serait une erreur de s'en formaliser car au fil des chapitres, sans s'en rendre compte, on prend le rythme, la mélodie. On finit par ajuster notre respiration, comme lorsqu'on aborde un poème, on s'habitue à la forme des phrases et ainsi la lecture devient aisée.

La narration en patchwork perd un peu le lecteur parfois. On passe des pensées du narrateur à des lettres, à des synopsis ou des descriptions de séquences de films, à des extraits de journaux intimes ou encore des coupures de presse. Et si l'intrigue se joue sur deux époques bien définies, tout ce qui concerne le personnage de Lilith est organisé en un savant désordre qui entretient le flou, le mystère autour d'elle. C'est efficace mais cela perturbe aussi la fluidité du récit et peut freiner l'identification du lecteur aux personnages. Ce qui a été mon cas.

Si je n'ai pas eu d'empathie particulière pour les protagonistes et que, du coup, le dénouement de l'intrigue m'importait peu, je me suis volontiers laissée balader dans cette ambiance vieillie et sombre, cette atmosphère de coulisses de tournage des années 1920 créé par Pratx.

J'ai aimé l'abondance de références cinématographiques, bien sûr, mais aussi littéraires et mythologiques. Les métaphores, les allégories, les mises en parallèle des idées, des images, les ponts reliant différentes formes d'art sont omniprésents et rendent la lecture interactive, éveillant sans cesse la curiosité du lecteur si ce ne sont ses propres connaissances.

J'ai aussi aimé que Pratx fonde sa fiction dans la réalité. Les films dans lesquels Lilith a joué n'ont jamais été tournés, ces réalisateurs et certains producteurs ont été inventés de toute pièce et pourtant ils côtoient des figures emblématiques telles que Zukor, Lon Chaney, Mary Pickford ou encore George O'Brien (coup de coeur personnel !!*). Alors que le récit se joue, on les aperçoit en arrière plan, du coin de l'oeil, on les frôle de l'épaule sur les plateaux de tournage, dans les allées des studios et c'est ce qui fait le charme de ce livre.

Pour conclure, même si la lecture de le Soir, Lilith, n'est pas forcément simple (même le dossier de presse nous met en garde : « amateurs d'easy readings'abstenir ») je suis heureuse d'avoir pu découvrir un roman unique et un style avec tant de personnalité.
Lien : https://thebmuffin.wordpress..
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