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3,39

sur 2759 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sans être (trop) moralisateur, ce roman nous décrit un amour fou et ses conséquences dramatiques. Le chevalier Des Grieux est tellement épris qu'il accepte d'affronter les situations les plus dangereuses, de devenir un criminel, un tricheur, un être immoral pour ne pas perdre son amour. Pour elle, il foule au pied sa carrière ecclésiastique, ses amitiés, sa famille, son propre honneur. Manon, elle, n'hésite pas à l'abandonner plusieurs fois au profit d'une situation confortable, même si son affection pour son "petit chevalier" est présente. Peut-on parler d'amour la concernant? Disons qu'elle est amoureuse des efforts de son amant pour la récupérer, cela la flatte, mais elle n'est pas faîte pour un amour bien rangé, elle ne veut pas d'enfants, elle aime les mondanités et le luxe...
La métaphore du désert à la fin m'a plu, symbolique forte de la perdition du héros, fuite inéluctable, car il est allé trop loin, vers un lieu qui n'a pas de limite.
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Manon Lescaut, Abbé Prévost, 1731
Genre : Roman, libertinage
Attention: Spoiler

Comme le fit Antoine François Prévost, le chevalier Des Grieux rompt avec son père et son destin dans la prêtrise à dix-sept ans à cause d'une femme. Prêt à tout pour Manon, femme fatale, le personnage est en proie à une passion fiévreuse qui le conduit à l'exil et à une destinée tragique. le roman fut condamné à être brûlé à sa sortie ! En effet, l'oeuvre peint sans ambiguïté la violence des passions et l'abandon de la société parisienne de la Régence à l'argent et au vice. Les personnages sont à la fois touchants et immoraux : Dès leur rencontre, Manon et Des Grieux s'enfuient et vivent dans le péché, et cette perfide maîtresse n'hésite pas à trahir son amant dès les premiers déboires matériels ! Chaque effort du jeune homme de retrouver une vie vertueuse et morale est mis en échec par la jeune femme, qui l'entraîne inexorablement dans un monde de vices et de débauche. L'exil final en Amérique, lieu utopique et promesse de liberté à cette époque de voyages et de grandes découvertes (mythe du "bon sauvage" accueillant et libéré des carcans de la morale et de la religion) ne leur offrira qu'un espoir illusoire dans leur vaine quête de liberté et de bonheur.
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De nouveau, j'entame un petit retour vers les classiques. J'aime de plus en plus ce type de romans car j'ai l'impression que leurs histoires sont toujours d'actualité et qu'on comprend mieux la nature humaine en les lisant. Ici, c'est l'histoire d'un amour aveugle et fatal qui est racontée par des Grieux.
Il est l'archétype même d'un homme sous l'emprise du démon de la passion. Malgré les remontrances de son ami Tiberge et de son père, il s'entête et retombe dans le vice : triche aux jeux, endettement, prisons, fuite, arnaques, tout est bon pour plaire à sa dulcinée. Mais en vaut-elle vraiment la peine ?
Le narrateur décrit Manon comme une jolie jeune fille, avec un visage d'ange, mais frivole, légère et inconstante : aimant le luxe et les plaisirs, elle n'hésite pas à tromper son amant ni à le délaisser pour un autre mieux nanti.
Entre les deux amants, c'est un amour puissant, égoïste et destructeur qui se noue. J'ai du mal à imaginer que ce sentiment puisse causer tellement de dégâts, tellement de peines et de déchirements. Qui peut-on blâmer ? Manon, non, car elle ne m'a pas semblée méchante malgré tous ses défauts. La structure du récit fait qu'elle m'a paru lointaine, donc je n'ai pas d'avis catégorique sur elle. le chevalier ? Peut-être. Il m'a agacé, car plusieurs fois, au lieu de reconnaître ses torts, il accuse le ciel, la fatalité et le destin de la tournure de sa vie. Quelquefois, des remords le tenaillaient mais pas assez longtemps pour le retenir dans sa descente aux enfers…Je pense que c'est la folie, le manque d'expérience, la naïveté et la jeunesse qui l'a conduit dans cette déchéance humaine. En tout cas, on ne ressort pas indifférent de ce livre.
Le style d'écriture est correct. Même si certaines phrases peuvent paraître complexes au début, on s'habitue rapidement au ton du livre. L'auteur décrit avec brio les émotions et les sentiments et ne s'encombre pas de détails inutiles. Les évènements s'enchaînent très rapidement. Seul bémol : la fin m'a parue trop brusque…
Une lecture courte et agréable que je recommande !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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D'abord intriguée par cet auteur qui m'était inconnu, c'est finalement le fait que l'ouvrage figure au corpus de textes obligatoires du bac qui m'a décidée à le lire.

Franchement, le livre est si ancien qu'il m'est ardu de donner un avis pertinent dans la mesure où je peine à me mettre à la place d'une lectrice de l'époque afin d'en apprécier vraiment la saveur.

J'ai lu un paquet d'histoires où de tristes passions amoureuses et de pernicieux élans du coeur tiennent lieu de sujet principal. de Tolstoï à Barbey D'Aurevilly, en passant par Dumas fils.
Le moins que je puisse dire est que Manon Lescaut a été pour moi l'ouvrage où l'intrigue semblait avoir le moins de profondeur, le développement des personnages est aussi linéaire que prévisible.

Manon pourrait être considérée comme le reflet d'Emma Bovary, ne serait-ce son développement psychologique qui est totalement hâté voire inexistant. On pourrait me répondre qu'ici l'auteur voulait mettre l'emphase sur Des Grieux... soit, mais je réitère mes griefs. A l'instar d'Emma, Manon est une jeune femme frivole, galvanisée par le plaisir en dépit de son visage sauf que, contrairement à elle, Manon n'a même pas la prétention de s'imaginer amoureuse de ses amants.

Tout du long, on suit donc les turpitudes et vaines espérances d'un chevalier que l'indigence trouble presque plus que les infidélités d'avarice qui caractérisent Manon.
Est-ce que Manon éprouvait réellement le moindre sentiment pour lui ? Impossible à dire. Au vue de l'ardeur avec laquelle elle se propose de le suivre jusqu'en Enfer à la fin, on pourrait le supposer.
Toutefois, le personnage dépeint semble si écervelé, mut uniquement par le plaisir immédiat et dénué de toute vie psychique qu'on peut penser que ses propres sentiments lui sont inconnus.

J'aurais aimé prendre la liberté de dire de Manon qu'elle est une anti héroïne pathétique. Je ne peux même pas l'envisager car aucune repentance, aucune indécision déchirante ni même le moindre doute ne semble la préoccuper.


Elle semble n'exister que sur un malentendu.

On peine à comprendre ce qui a pu susciter autant de poésie idyllique chez le narrateur qui, presque instantanément, m'a paru couard et inconséquent : de la vraie bigoterie stéréotypée, même pour l'époque.

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En panne d'inspiration en rédigeant son roman Cleveland, l'abbé Prévost se lance dans l'écriture de Manon Lescaut qu'il achèvera en seulement deux mois. Paradoxalement c'est principalement cette oeuvre que la postérité retiendra de l'Abbé Prévost nonobstant une abondante production d'assez bonne qualité dans l'ensemble. Ce titre est devenu l'un des plus célèbres de la littérature française. Il est étudié en classe depuis plusieurs générations et reste encore aujourd'hui un grand classique des lycées. Je ne vais donc pas en faire une analyse très poussée, car tout le monde a lu cet ouvrage ou en a entendu parler et a déjà une bonne idée de son contenu. Pour ma part n'ayant pas étudié au lycée, mais seulement en collège technique je n'ai jamais eu l'occasion de le lire, mais je ne pouvais passer indéfiniment à côté d'un ouvrage qui fait partie du fond culturel des Français. Publié en 1731 il a connu aussitôt un certain succès dont s'est fait l'écho Montesquieu : « Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon et l'héroïne une catin qui est menée à la Salpêtrière, plaise, parce que toutes actions du héros, le chevalier des Grieux, ont pour motif l'amour, qui est toujours un motif noble, quoique la conduite soit basse ».

À l'époque le roman fit scandale et a été interdit de publication, c'est dire la liberté de ton de l'auteur qui en écrivant ce livre avait sans doute conscience qu'il allait heurter la morale de ses contemporains. Il s'agit effectivement d'un roman dont le thème central est la passion amoureuse, celle d'un très jeune homme de bonne famille, cultivé et promis à une vie austère de prière et d'abnégation, qui rencontre une jeune fille d'une beauté sans pareil et souhaitant profiter de la vie sans contrainte. le jeune homme, le chevalier des Grieux, succombe au charme de Manon et nos deux tourtereaux sont aussitôt entraînés dans un tourbillon d'évènements qui provoqueront plusieurs fois leur séparation avant de les réunir à nouveau. Ballottés entre des sentiments contraires ou se mêle la religion, la morale, l'honneur, la cupidité, ils vont plonger dans des péripéties multiples digne d'un roman picaresque : Emprisonnement, duel, meurtre, escroquerie, exile, rien ne manque pour pimenter leur relation. L'histoire est narrée alternativement par l'auteur lui-même et par le chevalier des Grieux, les retours en arrière donnent une saveur particulière au récit en permettant au lecteur d'avoir une vue d'ensemble et de mieux rentrer dans l'intrigue. le roman est court, moins de 200 pages et l'auteur ne s'embarrassent pas de description de personnages, de lieux ou de situation, tout est au service de l'histoire qui se déroule tambour battant. L'absence de digressions donne au récit le goût de l'authenticité. Il est vrai que l'auteur s'est sans doute inspiré de son expérience personnelle pour développer son thème.

J'ai particulièrement aimé me replonger dans ce style littéraire que j'affectionne, celui de la belle langue française en vigueur au 18e siècle. le texte n'est pas celui d'origine, mais seule l'orthographe de l'époque a été modernisée pour rendre la lecture plus fluide. Il s'agit d'une langue riche qui peut paraître désuète aujourd'hui, mais qui reste pleine de charme et d'élégance. Certains pourraient trouver ce style un peu maniéré, voire précieux (comme celui du 17e siècle), encore embué dans la périphrase et les métaphores, mais il procure un dépaysement total.

La recherche de la clarté et de la pureté de la langue par l'emploi des mots justes et d'expressions délicates peut nuire à la concision et donner l'impression d'une sensibilité feinte. Mais le charme désuet de l'écriture emporte le lecteur dans un autre monde aussi sûrement qu'un parfum capiteux nous fait tourner la tête. Peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Avec l'abbé Prévost et Manon Lescaut, nous entrons de plain-pied dans le français classique. Ce qui nous éloigne du français des réseaux sociaux, mais faut-il s'en plaindre ?

Un livre à lire pour prendre conscience de l'évolution de notre langue et pour mettre à jour les vestiges du roman moderne conservés dans les sédiments de notre histoire littéraire.

J'aurais pu formuler cette dernière phrase de la manière suivante :

Hey, tu devrais lire ça pour te rendre compte de comment notre langue a évolué et mettre à jour les trucs du roman moderne dont on trouve les traces dans les vieux bouquins.

— « Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut ». Antoine-François Prévost d'Exiles dit l'Abbé Prévost, Garnier-Flammarion (1967), 188 pages.
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un grand roman à lire au moins une fois.

Résumé: Dans ce roman, le chevalier raconte sa passion désastreuse pour la coquette et légère Manon Lescaut, qui le conduit aux pires méfaits. Libéré de prison, il suit Manon, déportée en Louisiane, avec des filles de joie, et tous deux fuient dans le désert, où elle expire entre ses bras.
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3 raisons de lire Manon Lescaut :
- l'histoire d'une incroyable passion
- Qui est toutefois toxique puisqu'elle mène le héros d'une promesse d'un bel avenir à une inexorable chute
- Un portrait de femme : le personnage de Manon, qui ne peut laisser personne indifférent. Tour à tour insupportable de tant de manipulation, à touchante. Je l'ai longtemps détestée cette petite peste, avant de m'attacher peu à peu au livre.
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Ecrit en 1731 par l'Abbé Prévost, Manon Lescaut est un récit qui se veut moral. L'auteur voulait qu'il serve d'exemple de ce qu'est la vertu, ou plutôt, ce qu'elle n'est pas, et de montrer que la passion est destructrice et contraire à une vie heureuse... Point de vue discutable certes, mais morale mise à part, c'est un très beau roman d'aventure, d'amour, d'interdit et d'histoire.

Lorsque le Chevalier des Grieux aperçoit Manon Lescaut dans la rue, il en tombe irrémédiablement amoureux. Alors qu'il est destiné à des études théologiques, et qu'elle doit entrer au couvent, ils décident de fuir ensemble pour vivre leur amour. Mais très vite, l'amour que Manon porte à l'argent les mène sur un dangereux chemin fait de trahisons, tromperies, jeux, prostitution et emprisonnement. Pendant les 3 ans que couvre le récit, les amants feront tout (et n'importe quoi) pour être ensemble et vivre cette grande vie à laquelle ils aspirent, Manon pour son propre plaisir et le Chevalier, pour combler sa belle.

Une histoire d'amants maudits, à qui le bonheur semble interdit. Une histoire de passion féroce qui tient captifs deux jeunes gens et qui les entraîne dans un tourbillon de malheurs. Une histoire où l'amour est plus fort que la raison, où la fidélité est une "sotte vertu", et où les sentiments rendent l'impossible possible... jusqu'à ce que la société, la morale et la mort y mettent un terme.

Je pensais m'ennuyer, j'ai été captivée.

Le récit est tellement bien construit ! L'Abbé Prévost avait sans conteste un vrai talent de narrateur. On ne peut s'empêcher de condamner la faiblesse du Chevalier, la frivolité et l'inconstance de Manon, tout en espérant qu'un happy end leur est réservé.
Lien : http://melolit.blogspot.ch/2..
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Je me suis toujours dit que je relirai "Manon Lescaut" de l'Abbé Prévost parce que c'est le roman qui m'a fait découvrir la littérature classique au lycée et qui m'avait laissée perplexe.
Je l'ai relu effectivement parce que je pars bientôt en Louisiane et que l'auteur évoque la déportation des femmes prostituées ou emprisonnées du Havre en Amérique, vers le nouveau Orléans du 18ème siècle.
Je ne regrette pas cette lecture classique que je me suis mise à apprécier avec le temps.
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Une histoire qui raconte l'histoire d'amour entre le chevalier de Grieux et Manon.
De Grieux aime de tout son coeur et toute son âme, il n'y a aucun doute à avoir là dessus. En ce qui concerne Manon, c'est un peu plus difficile à savoir car même à la fin du roman, ça reste un peu un mystère. Elle l'aime sans doute oui, mais à sa façon.

De Grieux est pauvre et délaissera ses études et sa vie pour Manon. Alors qu'elle aime l'argent et la richesse. de ce fait, elle ne cessera de le tromper avec des vieux amants riches pour leur prendre leur argent. de Grieux ne cessera de la pardonner. Il est prêt à tout pour elle même à finir en prison, dans tous les sens du terme.
De Grieux c'est donc le gentil, un peu "naïf" , aveuglé par l'amour alors que Manon reste dans son monde et peut apparaître comme exaspérante. C'est dans sa nature d'attirer la convoitise chez les hommes.
C'est d'ailleurs au lecteur de savoir s'il souhaite la pardonner à la fin du roman au vue de son sort.

Donc oui, la trame de fond c'est l'amour avec pas mal de péripéties qui entrent en jeu. Je reconnais que ça peut être répétitif sur les bords mais ça reste fort agréable à lire et prenant à suivre.
Je trouve que c'est un roman sublime qui met en scène "L'amour plus fort que la raison".
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