Le très intrigant tableau de couverture du peintre Américain Geoffroy Johnson est probablement le meilleur élément de "
Ce qu'il reste de moi". Malheureusement il évoque plutôt New York que la ville de Montréal qui est le sujet et protagoniste du roman. On peut dire que la couverture convient parfaitement à un roman qui manque complètement son coup.
La thèse Proulx est certainement audacieuse. D'après elle Montréal remplit la mission qui lui a été accordé par Jeanne Mance (1606-1673)qui a établi le premier hôpital au Canada et qui voulait que la ville soit une communauté où les amérindiens et les francais pourraient vivre en harmonie.
Les Montréal de Proulx est très multiculturel. Parmi ses personnages on se trouve des Mohawks, des Inuits, des Hassidim, et des Québécois de vieille souches. Ils sont tous unis par leur marginalité et leur impuissance dans la société. Montréal, ce n'est pas la rêve américaine. On ne trouve pas comme dans des romans américains, des nouveaux-venus débordant d'ambition qui veulent devenir riche au nouveau monde. Les immigrants montréalais semblent aimer leur statut de victimes.
Le problème est que l'on trouve les clichés qui courent au Québec aux sujet des minorités culturelles avec très peu de nuances. Je connais des juifs d'origine montréalais qui ne parlent pas le francais mais je connais un douzaine ici à Toronto qui le parlent convenablement. Je connais également des amérindiens qui boivent trop mais ils ne sont pas majoritaires surs les réserves près de chez moi. Il y a des gens qui rentrent au Québec comme réfugiés mais ceux qui arrivent comme immigrants sont beaucoup plus nombreux.
La vision de Proulx est complètement fausse mais bien intentionnée. Elle appelle les Québécois à se solidariser avec les Indiens et les immigrants y compris ceux qui ont des défauts. J'applaudis sa générosité d'esprit mais son roman nous présente un monde qui n'existe pas.
En tant que catholique pratiquant je dois aussi signaler que j'ai trouvé plusieurs de ses commentaires au sujet de ma religion absolument déloyaux. Je crois finalement que "
Ce qu'il reste de moi" a eu le sort qu'il mérité en librairie.