Comme évoqué sur ce blog précédemment, j'ai beaucoup aimé l'ouvrage
Par les routes de
Sylvain Prudhomme. J'avais été particulièrement sensible à l'écriture de l'auteur, son style travaillé, passe-partout et pourtant unique, cette capacité à présenter les situations de façon on ne peut plus humaine. J'ai donc été ravie quand ma soeur m'a offert ce recueil de nouvelles du même auteur, moi qui suis, par-dessus tous les genres littéraires, fana de nouvelles.
Dieu sait qu'il est dur d'écrire de bonnes nouvelles ! Il faut faire entrer le lecteur très vite dans un univers inconnu, l'embarquer en deux trois tournures, créer rapidement une sorte de climax dans l'intrigue, puis finir sur une chute, un espoir, un pied de nez. On entend souvent, à tort ou à raison, qu'il est bien plus difficile d'écrire une très bonne nouvelle qu'un bon roman. Je ne sais pas si cela est vraiment plus difficile, mais toujours est-il qu'une bonne nouvelle est rare. Surtout quand il s'agit de nouvelles véritablement courtes (moins de dix pages) qui doivent, par ailleurs, laisser une trace dans l'esprit du lectorat.
Sylvain Prudhomme, qui je le reconnais gagne des places dans mon top 10 des écrivains français contemporains, réussit parfaitement cet exercice. le principe du recueil
Les orages est le suivant :
« Avec
Les orages,
Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière. »
Dit autrement, nous suivons des personnages qui vivent un moment profondément intime, marquant un tournant dans leur existence, avant de reprendre le cours de leur vie. Il y a donc le père qui accompagne un nourrisson malade, le couple qui va faire l'amour sans en avoir envie mais parce que c'est un bon créneau, un grand-père ayant conscience de perdre la tête mais qui veut donner le change, une famille qui enterre un proche et se pose des questions sur les enterrements futurs… Bref, tout ce qui fait la vie dans ce qu'elle a de plus intime, et paradoxalement de plus simple.
La grande force du texte réside essentiellement dans l'écriture unique de l'auteur. Je me répète, j'en conviens, mais la façon qu'il a de raconter si simplement ce que tellement d'autres galèrent à mettre en mots est littéralement remarquable. En lisant, je me disais que ce type devait passer sa vie à sentir les choses et les gens, et qu'il devait être doté d'une intuition et d'une sensibilité rares.
Les orages nous révèle finalement qu'il n'y a pas d'évidences, mais des heures confuses qui ne se passent pas comme prévu, comme dans un idéal. Chacun de ces moments, parfois dramatiques, apporte son lot de charme tant il en dit sur notre nature et notre inscription dans la vie et le monde.
Non franchement, c'est un très bel ouvrage que je ne peux que vous recommander bien chaleureusement.
Jo la frite
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