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Toujours en disgrâce, l'inspecteur Chen Cao n'est associé à l'enquête sur le tueur en série qui sévit à Shanghai qu'à titre de consultant. Il faut dire que les policiers chargés de l'affaire n'ont fait aucun progrès dans la recherche de cet assassin qui tue ses victimes au hasard et toujours au petit matin. Chen a donc été rappelé mais il n'aura guère le temps de se consacrer à l'enquête. de passage dans la ville, son mentor, le camarade Zhao, lui confie une mission de la plus haute importance. Il s'agit de la surveillance d'une influenceuse écologiste qui s'apprête à diffuser un documentaire sur la pollution qui sévit en Chine. En effet, à Pékin comme à Shanghai, les seuls à pouvoir respirer sont les nantis, bien pourvus en purificateurs d'air, quand le peuple, lui, suffoque sous un épais nuage mortifère. Pour Chen le choc est rude quand il découvre que celle qu'il doit surveiller n'est autre que la belle Shanshan avec qui il avait noué une tendre idylle lors de ses vacances au bord du lac Taï. Comme d'habitude, l'inspecteur principal va devoir ménager la chèvre et le chou, en laissant s'exprimer les écologistes sans desservir les intérêts du Parti.

Rien de nouveau sous le soleil, ou plutôt sous le ciel plombé de Shanghai. La Chine continue sa folle croissance et ne s'embarrasse pas de respect de l'écologie. Mais les temps changent et le peuple n'accepte plus béatement les diktats du Parti. Dans les hautes sphères, on truque les chiffres, on accuse les Etats-Unis de propagande anti-chinoise, mais les faits sont là, indéniables. On suffoque à Shanhai, les plus fragiles en meurent. Les activistes écologistes dénoncent les industriels et le Parti qui sacrifient la nature et la santé des chinois sur l'autel du profit et, malgré la censure, utilisent les réseaux sociaux pour lancer l'alerte. Pris entre son envie de protéger son ancienne conquête et sa loyauté au Parti, Chen louvoie mais saura tirer les marrons du feu, tout en dégustant la bonne cuisine shanghaienne et en déclamant des vers.
Encore une fois Xiaolong Qiu réussit un subtil mélange entre dénonciation des dérives du système chinois et évocations amoureuses des traditions et de la culture de son pays natal. Une lecture toujours aussi savoureuse.
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Ce policier date de 2018. Il permet de s'instruire sur la Chine contemporaine en se divertissant. Dans ce volume, Qiu s'attaque à la terrible pollution atmosphérique qui gagne tout le pays. le Parti est maître du jeu : doit-il continuer à appuyer les pollueurs ou les lâcher ? Or l'Assemblée générale du Parti approche. C'est dans ce contexte que l'inspecteur Chen, mène une double enquête.
-une enquête sur des meurtres en série. Les victimes ont toutes été tuées à coup de marteau. La troisième est un ancien candidat à la mairie. Jusqu'à présent, l'inspecteur chargé de l'affaire, a fait chou blanc. Chen, en disgrâce, est simple conseiller dans cette affaire. Mais Yu son fidèle inspecteur mène l'enquête assisté de Peiqin, son épouse, une cuisinière hors-pair qui informe Chen via des petits paniers de bambou remplis de zongzi*.
-une mission secrète en eaux troubles. le camarade Zhao de Pékin l'a chargé d'enquêter sur une activiste écologiste qui s'apprête à diffuser un documentaire sur la pollution. Or l'écologiste est la belle Shanshan qu'il a aimée dans un épisode précédent. Je ne l'ai pas lu mais l'inspecteur est un poète qui a écrit des vers sur cette idylle qui s'est déroulée au bord d'un lac déjà bien pollué...
L'inspecteur Chen est donc un sacré détective, un amant romantique, un poète et un fin gourmet. Outre son fidèle inspecteur, il agit avec l'aide des personnes à qui il a rendu service dans les épisodes précédents : des messieurs "gros sous", des ex pirates informatiques, des journalistes. le renvoi d'ascenseur est semble-t-il une pratique culturelle institutionnalisée en Chine, si bien qu'on est toujours redevable de quelqu'un.
J'aurais plaisir à lire d'autres enquêtes de l'Inspecteur Chen.
*riz gluant farci à la poitrine de porc enveloppé dans des feuilles de palmier.
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L'inspecteur Chen connaît une fois de plus des déboires avec sa hiérarchie qui lui demande d'enquêter sur des faits risquant d'entacher l'image du Parti mais qui, par ailleurs, l'envoie loin de là où on aurait bien besoin de ses services, car il risque de découvrir que certains membres hauts placés du Parti sont loin d'avoir des vies exemplaires.
Dans ce 11 ème volume de la série, il sera question d'un tueur en série d'une part et d'un scandale lié à la pollution d'autre part.
J'ai beaucoup aimé retrouver l'inspecteur Chen, son collègue Yu, et plusieurs personnages secondaires qu'on retrouve régulièrement au fil de la série.
La pollution sera au coeur de ce roman, que l'on parle de la pollution de l'air, des eaux, des sols, des animaux contaminés dans les lacs et les rivières, des milliers de personnes atteintes de tout un tas de pathologies et tout ça, sans que les pouvoirs publics ne réagissent.
J'aime énormément cette série très ancrée dans la réalité de la vie en Chine, on y parle des conditions de vie des habitants des villes surpeuplées, de la vie difficile dans les campagnes, des problèmes de logement, d'éducation, de santé, de la corruption à tous les niveaux...
Ces romans sont vraiment passionnants et les personnages sont très attachants.
Et dans chacun d'eux, l'auteur réserve une place importante à la poésie, car son héros est poète et féru de littérature.
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J'ai emprunté ce roman policier chinois totalement par hasard, sans connaître ni l'auteur, ni cette série autour de l'inspecteur principal Chen. Il s'agit du onzième livre de la série, et un lien fort existe entre ce roman et l'épisode nommé Les courants fourbes du lac Tai. Qiu réutilise certains personnages, et il évoque de-ci, de-là, les épisodes précédents. Cela ne gêne en rien la compréhension de l'intrigue, ces citations et emprunts au passé de l'enquêteur étant parfaitement clairs.

Chen est convoqué par les dirigeants de la police de Shanghai pour tenter de comprendre une série de quatre meurtres, commis en plein jour quatre semaines consécutivement. L'assassin a frappé ses victimes avec un marteau : une aide soignante dans un hôpital, un présentateur météo, une agent immobilier, une journaliste. La dernière victime était l'épouse d'un Gros-sous, un de ces riches hommes d'affaires, lié au parti communiste local. La Sécurité intérieure pense qu'il y a un lien avec cette personnalité.
A peine commence t-il à s'intéresser à ces crimes en série que Chen doit répondre à une demande de Zhao, un des hauts dirigeants du parti, venu à Shanghai tenter de comprendre ce que trame un groupe écologiste qui veut alerter l'opinion sur la pollution de l'air.
Chen va devoir jongler entre ces deux enquêtes, avec l'aide précieuse de son adjoint l'inspecteur Yu.

Ce polar est une excellente surprise. La Chine d'aujourd'hui est remarquablement décrite : le poids des directives changeantes du parti, le contrôle des médias et d'internet, l'obsession de la croissance, tacitement acceptée par tous pendant des années, qui se heurte à la pollution et la détérioration de l'air… le sujet est d'actualité : Pékin ne respire plus que quelques jours par an et lorsque le smog recouvre Pudong, le haut des gratte-ciel disparaît.
Le personnage de Chen est attachant : déterminé à faire avancer la vérité (ce qui lui a valu des problèmes, dans un pays où c'est le parti qui décide quelle est la vérité), féru de littérature, gourmet... Il permet à Qiu d'introduire des pans de la culture chinoise dans son ouvrage.
L'écriture de Qiu est émaillée de citations, de rappels de traditions orales, avec même quelques lignes de poésie. Cet ensemble pourrait être disparâtre, mais bien équilibré et bien construit, il amène au contraire plus de densité à la lecture.
Après cette excellente lecture, je ne devrais pas tarder à recroiser un Qiu Xiaolong.
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L'inspecteur Chen est amené à se renseigner sur un colloque d'écologistes à la demande du parti (pas besoin de préciser lequel, il n'y en a qu'un !). Parallèlement Shanghai est sous l'emprise d'un tueur en série et la police compte sur son principal atout pour résoudre une affaire complexe. L'inspecteur Chen , et la aussi il n'y en a qu'un !
C'est ma deuxième immersion dans l'univers de Qiu et j'en ressors avec une agréable impression. Même si par moment, le style et les dialogues laissent à désirer, un peu comme une émission du service public en milieu d'après midi où l'on s'efforce de bien répéter les choses au cas où..., il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce roman.
L'enquête et en parallèle l'espionnage des écologistes, sans nous tenir en haleine absolue, sont bien montés et finalement liés.
Il y a aussi et surtout une vision de la Chine de 2018, engluée dans un cruel dilemme: La croissance ralentit et l'air est irrespirable . Pourtant, il me semble que sans être satisfaisante, la Chine avait déjà amélioré sa situation à cette date.Notamment dans les grandes villes où la plupart des voitures sont électriques et l'usage du charbon pour le chauffage très encadré. Les villes chinoises ne sont d'ailleurs plus parmi les plus polluées au monde.
Depuis Saint Louis, Missouri, où il écrit, l'auteur nous livre ici une vision sans doute trop apocalyptique de l'air à Shanghaï et Pékin.

Pour autant, il met le doigt sur la responsabilité du parti, la corruption, la désinformation. Et bien sur, le problème écologique est traité . Et c'est déjà beaucoup. Comme il décrit aussi l'évolution de la société chinoise et de la ville de Shanghaï, qui est parcourue de long en large ici.
De plus , "Super" Chen est un poète et ce livre est émaillé de proverbes confucéens ou de poèmes Tang ou Song, toujours agréables à lire.

Pour ceux qui sont intéressés par cet auteur , il a écrit "Cité de la poussière rouge" qui donne un fabuleux éclairage sur l'évolution de Shanghaï.
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Découvert par hasard sur les étagères de ma médiathèque, ce court roman policier est attachant à plus d'un titre. Tout d'abord, le cadre : Shangaï, dont la toile de fond est omniprésente dans l'enquête que mène l'inspecteur Chen. Celui-ci est chargé, par un cadre du parti, d'enquêter sur une jeune femme influenceuse d'opinion dans le domaine de l'environnement. Et c'est qu'il y en a, du chemin à parcourir, dans ces villes chinoises noyées par un smog persistant qui masque la couleur du ciel la plupart du temps…
En parallèle, son adjoint, l'inspecteur Yu, mène l'enquête sur une série de meurtres, les victimes étant retrouvées dans des zones publiques très fréquentées, tuées aux yeux de tous par un coup de marteau bien placé.
Malgré la brièveté du roman, les domaines abordés sont multiples et donnent une bonne vision des problématiques de la société chinoise d'aujourd'hui. A la fois ancrée dans des traditions, mais également portée par le courant inexorable du progrès économique. Sextape, censure, jeux de dupes et impossibilité de s'ouvrir totalement à ses interlocuteurs, tant le poids du parti est présent, sous peine d'être invité à prendre le thé et ne pas en revenir ; mais aussi poésie, les thèmes abordés donnent un ancrage bien particulier et plaisant à ce roman. Les pages évoquant la nourriture, notamment, sont très parlantes et, lorsque l'inspecteur se sent incommodé par un repas, la lectrice que je suis partage son inconfort.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, mais je pense que je l'aurais d'avantage appréciée si j'avais su que les protagonistes étaient des personnages récurrents : quelques astérisques parsèment le roman, faisant références à des enquêtes passées, sans que cela n'apparaisse de façon visible dans l'édition dont je dispose.
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L'inspecteur Chen est appelé à travailler à une enquête sur un serial killer avec son collègue et ami Yu.
Mais un important responsable du parti demande à Chen de se consacrer aux activités d'une militante écologiste qui rassemble des foules nombreuses autour du thème de la pollution de l'air.
En effet l'industrialisation massive a pour conséquence de créer une atmosphère polluée qui met en danger les plus faibles.
Mais les deux enquêtes vont peut-être se rejoindre…

Je lis depuis le début toutes les enquêtes de Qiu Xiaolong dans lesquelles inlassablement il met en lumière les maux occidentaux qui arrivent peu à peu en Chine.
La pollution est un des dangers les plus importants en ce moment pour la santé des Chinois et on le voit au quotidien dans ce roman.
L'intrigue policière est classique mais les personnages sont extrêmement attachants.
Et la poésie toujours présente ainsi que les allusions à la gastronomie donnent beaucoup de charme à cette série policière.
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En Chine, on vous le dira : tout va bien. La pollution ? Connais pas. C'est faux. C'est de la vile propagande capitaliste étrangère.
Cela aurait pu fonctionner à une autre époque. Seulement, nous sommes au XXIe siècle, et dans une Chine bien plus ouverte au capitalisme qu'on ne le pense, les réseaux sociaux fonctionnent très bien, et l'on ne se contente pas de ces propos. Surtout, la population souffre, les maladies pulmonaires sont en augmentation sévère, et les activistes entendent bien faire entendre leur voix. Pour combien de temps le pourront-ils ? Les réseaux sociaux sont à double tranchant.
Chen est lucide : il sait qu'il est doucement poussé vers le placard. Un enquêteur aussi populaire ne peut être éjecté facilement ! cependant, certaines manoeuvres ne lui laissent aucun doute sur la volonté de certains. S'il accepte la mission sur lui a confié Zhao, c'est qu'il sait qu'elle lui offre un peu de répit. Pendant ce temps, Yu, son fidèle adjoint, enquête sur une affaire de tueur en série, affaire qui se double d'un scandale : l'une des victimes avait vu une video compromettante mise en ligne récemment. On trouve vraiment de tout sur internet.
Chen se repenche avec nostalgie sur son passé, nous envoyant à une ancienne enquête – et à ses amours aussi. Il se revoit, jeune, au temps de la « rééducation », lui qui avait été consigné en ville à cause de sa santé fragile et avait découvert ainsi l'anglais – lui ouvrant une carrière dans la police à laquelle il n'avait jamais songé.
L'intrigue, même si elle met en scène un tueur en série, est relativement classique – peut-être parce que ce tueur en série-là est bien différent de ceux que l'on peut croiser dans la littérature américaine. Il n'a dû son existence qu'à la société dans laquelle il a vécu – la société et ses travers, sous couvert d'évolution.
Un roman qui plaira sans aucun doute aux fans de l'inspecteur Chen.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Dans cette série , l'enquête policière sert à dépeindre la Chine d'aujourd'hui .
Le portrait qu'en fait Xiaolong Qiu n'est , une fois de plus , guère flatteur .
Le thème de cet opus est les atteintes à l'environnement et la pollution atmosphérique qui atteint des sommets dans les grandes villes . Après avoir dit pendant des années que l'air était pur et le ciel bleu , le gouvernement a bien été obligé de reconnaître que
les Chinois respiraient des quantités astronomiques de particules fines , surtout à Pékin et Shanghai .
Mais il ne faut pas trop en parler , encore moins diffuser ces informations , surtout quand elles mettent en cause les patrons de grandes industries proches du Parti !
En Chine , on sait se débarrasser des gêneurs et nettoyer internet ....
"Chine , retiens ton souffle" est donc intéressant
mais l'enquête elle-même n'est pas très palpitante . Les lecteurs aimant l'action , les péripéties et le suspense en seront pour leurs frais .
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Nous suivons toujours avec autant de plaisir les aventures de l'inspecteur Chen, éternel célibataire (mais qui plaît aux femmes), homme taciturne et à l'âme de poète, ainsi que son accolyte Yu, ami et collègue fidèle. Qiu Xiaolong garde une fois encore les éléments qui plaisent : des meurtres, une enquête, le tout entremêlait de quelques plats régionaux ainsi que d'une touche de culture (dont de nombreux poèmes) et d'une approche de la société chinoise.
L'auteur émet également des critiques tout au long du roman. La critique la plus flagrante est bien sûr celle de la pollution de l'air (d'où d'ailleurs le titre "Chine, retiens ton souffle"), mais aussi celle alimentaire. Il critique également la corruption ayant lieu dans les plus hautes instances du parti ainsi que les méthodes non orthodoxes souvent utilisées, dont par exemple le fait que des gens disparaissent pour "aller boire le thé" avec les autorités, sans que personne ne sache où se trouvent ces disparus. Parfois certains réaparaissent au bout de plusieurs mois et ne disent mot de ce qu'ils ont vécu, d'autres fois on retrouve leur cadavre...
Le roman nous permet en outre d'apercevoir la complexité d'être un membre du parti tout en restant intègre et fidèle à ses idéaux. Cela est quelque chose de dangereux et les complots sont nombreux...
Petit bonus personnel : Qiu Xiaolong a cité à la fin du roman mon poème chinois préféré, écrit par Xu Zhimo et appelé "Ouran" 《偶然》.
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