Lu
Terramorphos saison 1 et 2.
C'est toujours un peu délicat de faire un retour mitigé sur le bouquin d'un copain, mais ce serait faire offense à l'intelligence du gazier que de lui passer la brosse à reluire alors que je n'ai pas vraiment adhéré.
Rappelons tout de suite histoire de mettre les montres à quartz à l'heure que
Fratricide, le roman de
Patrice Quélard situé pendant la Première Guerre Mondiale est un véritable chef d'oeuvre, un bijou de documentation, un pavé de la même trempe qu'
Au revoir là-haut de
Pierre Lemaître. Ceux qui voudront s'en convaincre n'auront qu'à écouter l'émission de webradio à laquelle Quélard a participé ; les passages lus par Mimi vous dressent le poil tant on se retrouve plongé dans l'enfer des batailles grâce à sa plume.
Son incursion dans la science-fiction m'a paru nettement moins réussie. Bien sûr, c'est bien écrit, je n'ai à aucun moment été atterré par des formules grotesques ou des abus de langage, mais quand
Mike Tyson vous décroche la mâchoire d'un direct, on ne s'attend pas à ce qu'il vous caresse la joue la fois d'après.
Je n'ai pas retrouvé le style viscéral de
Fratricide et la passion communicative de Quélard pour son sujet. Les personnages m'ont paru assez caricaturaux et peu fouillés psychologiquement, que ce soit Clive Forsythe ou Vanessa l'enquêtrice. Tous paraissent un peu bâtis sur le même modèle brut de fonderie, un sentiment qui transparaît surtout pendant les dialogues, ou chaque intervenant s'exprime un peu de la même manière, c'est à dire comme des personnages de blockbuster des années 90. Mention spéciale pour le grand méchant de l'histoire, par exemple, qui pèche par son manque de profondeur psychologique et de charisme.
Quant à la fin, elle est vite expédiée, ce qui m'a laissé penser que l'auteur avait envie de passer rapidement à autre chose.
Que ça ne vous empêche pas de lire
Fratricide, le chef d'oeuvre de
Patrice Quélard, ou encore l'excellent Oppressions, son recueil de nouvelles.