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Une très jolie bande dessinée proposée par la collection Grand Angle aux éditions Bamboo sur le racisme et l'impact de la famille au 19ème siècle.
Cet ouvrage est écrit et superbement dessiné par Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice d'après une nouvelle De Maupassant que je ne connaissais pas.
Boitelle, par dépit amoureux, n'a pas eu la vie qu'il aurait souhaité et s'est laissé aller à faire un métier de vidangeur qui ne lui correspond pas.
L'histoire se passe en Normandie, sur le port du Havre, où Boitelle tombe amoureux de Norène, une serveuse orpheline à la peau noire, qui ne connaît pas ses origines. Elle est magnifique, bien éduquée, serviable, parée de toutes les qualités mais voilà, sa peau est colorée et pour les paysans du coin, famille et voisins de Boitelle, ça ne passe pas. Les parents refusent le mariage.
Le racisme, la peur de l'étranger, la bêtise face à ce qui est différent, la superstition, présents au 19ème siècle sont ici dénoncés. le joug familial est aussi montré du doigt, il fallait avoir la permission des parents pour (entre autres) se marier.
A la fin de la BD les auteur/illustrateur nous proposent une suite à la vie de Norène.
Les illustrations douces avec des planches superbes notamment celles représentant la campagne normande en font un très bel ouvrage.
Quant au texte, il reste malheureusement encore d'actualité face aux nombreux discours discriminatoires toujours en cours.
Une très jolie BD pour découvrir ou redécouvrir ce texte De Maupassant !
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Je ne connaissais pas cette nouvelle de la littérature classique. Aussi, cette adaptation De Maupassant m'a permis de la découvrir alors que je ne l'aurais plus lue du tout à moins de retourner à l'école. le support bd a le mérite d'élargir le public.

Nous avons ici une approche originale du thème du racisme à la fin du XIXème siècle. C'est fou que les choses ont changé en l'espace d'un siècle. Qui, de nos jours, irait demander à ses parents de bien vouloir l'autoriser à épouser la femme de sa vie qui serait de couleur ? Je déplore le manque d'audace de notre héros qui ne connaîtra plus le frisson du grand amour. C'est triste d'en arriver là. le pire, c'est que l'actualité est là pour nous rappeler tous les jours que le racisme existe encore. Ce n'est malheureusement pas un anachronisme !

Une lecture en tout cas agréable pour une bonne fluidité de l'ensemble ce qui n'était pas évident au premier abord s'agissant de littérature classique. Une bonne adaptation en tout cas !
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Au XIXe siècle, lors d'une visite chez le Maître Auballe, le père Boitelle raconte son histoire d'amour avec la belle Norène.

On peut vraiment bien ressentir le racisme quotidien de cette époque. L'histoire m'a mis mal à l'aise à plusieurs reprises à cause des scènes et des propos racistes constants. Par contre j'ai bien aimé le fait que les dessins sont très colorés.

Jelly Belly
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C'est lecture, fut douce et reposante. Pourtant le propos ne l'est pas : l'échec d'une histoire d'amour, à cause du racisme. Mais voilà, ça reste une jolie histoire d'amour. Et tout cela porté par des dessins qui me plaisent beaucoup.
Le récit se passe au XIXème siècle, mais pourrait tout aussi bien être transposé au XXIème
Ce n'est pas non plus la super BD dont je vais me souvenir longtemps, mais après les lectures un peu prises de tête du jour, celle ci me fait beaucoup de bien.
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une adaptation d'une nouvelle réaliste peu connue De Maupassant. le père Boitelle, connu pour son amour de la bouteille et le travail pénible et sâle qu'il accomplit (cureur de fosses sceptiques...) est déjà âgé quand, invité à entrer chez un client, il est fasciné par une statuette de femme africaine. Il va raconter à son hôte l'histoire de son amour pour l'Afrique: tombé amoureux de la serveuse du café des colonies, une superbe noire orpheline qui a grandi au Havre, il est prêt à l'épouser et la présente à ses parents. Mais malgré ses efforts et ceux de la jeune fille, les deux paysans la trouvent "trop noire". Une histoire de racisme ordinaire du 19e siècle, une histoire de vie brisée, manquée
à la fin de la BD, le scénariste imagine en une courte nouvelle ce que ma jeune fille, Norène, est devenue
de beaux dessins, des couleurs lumineuses pour le passage à la campagne et l'espoir des deux amoureux.
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Il y a des années Antoine Boitelle rencontre lors d'une promenade au Havre une jeune femme qu'il se mettra à fréquenter et désirera par la suite épouser, une "négresse" qui travaille au café des Colonies et qu'il aura du mal à faire accepter à ses parents remplis de préjugés.
Il abandonnera l'amour de sa vie regrette encore cette décision qui l'a fait passer à côté d'un bonheur dont il ne soupçonne pas l'existence.

Basé sur une nouvelle de Guy de Maupassant, cette BD qui raconte l'amour d'un paysan soldat pour ce que l'on appelait à l'époque et sans aucun préjugé une négresse, démontre combien la différence devient pour Boitelle un obstacle infranchissable car même s'il ne partage pas les idées arriérées de ses parents il se doit d'être un fils obéissant. La morale de l'époque et la pression des "qu'en dira t'on" est bien trop forte pour ce jeune homme amoureux.
L'album reprend bien la nouvelle De Maupassant et les dessins reproduisent à la façon d'un dessin animé les scènes et costumes de cette fin de XIXème siècle. Loin de dire que la BD a pour thème un certain racisme je dirais plutôt qu'il s'agit d'une peur de ce qui est étranger. Par certains côtés la BD est plutôt réussi même si je suis un peu déçue par les illustrations.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Belle adaptation d'une nouvelle De Maupassant. Superbe idée pour parler du racisme et de la peur de la différence. Les planches sont soignées et les couleurs choisies sont reposantes. le mélange BD et texte est bien équilibré.
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Demie déception pour cette BD qui au départ avait tout pour me plaire. Commençons par le commencement, le dessin est vraiment beau et l'histoire est tirée d'une nouvelle De Maupassant, auteur que j'aime bien, et il y a, a priori, un fond intéressant (la quatrième de couverture annonce une "charge contre le racisme ordinaire").

Je ne connaissais pas cette nouvelle De Maupassant, je ne pourrais donc pas dire ici si l'adaptation est fidèle. Mais vraiment, j'ai trouvé l'histoire un peu simplette. Boitelle est un ordureux, celui qu'on fait venir chaque fois qu'il y a une tâche ingrate à faire. Un jour, il tombe sur le buste sculpté d'une femme noire chez un de ses clients et de là, il va dérouler le fil de ses souvenirs. Jeune soldat, Boitelle était en faction au Havre et il y a rencontré Norène, une femme noire, de qui il est tombé très amoureux. Ils se rencontrent, ils s'aiment, ils veulent se marier, Boitelle veut la présenter à ses parents, racisme ordinaire, pas de mariage. Point final...ou presque puisqu'après, une nouvelle de Morice vient compléter l'ouvrage en racontant l'histoire de Norène après sa rencontre avec Boitelle. Bon, je n'ai pas été emballée...Quant à la charge sur le racisme, on ne la voit pas tellement. Certes, on voit les gens qui se détournent, le papa qui se défausse, la mère qui la trouve trop noire...(ça m'a un peu fait penser au sketch de Muriel Robin "mais il est noir noir ?"), mais pas vraiment de choses creusées. Par exemple, la planche où il se retrouve à la foire, on voit Norène déconfite devant un stand où se trouvent ses congénères. Mais jamais on ne les voient eux, il y a juste après une case ou Boitelle expliquent qu'ils sont parqués dans de mauvaises conditions et puis ça s'arrête là. La nouvelle qui suit la BD m'a, elle aussi, laissé un goût d'inachevé. Elle n'apporte pas grand chose à l'histoire, ou trop peu. Je crois qu'à la rigueur j'aurais préféré un second album sur l'histoire de Norène, avec plus de détails plutôt que ses quelques pages. Mais peut-être ai-je raté quelque chose en n'ayant pas lu la nouvelle De Maupassant, peut-être s'agit-il d'un exercice d'écriture intéressant au regard de la nouvelle originale.

Concernant le dessin, rien à redire. C'est très beau, les couleurs sont douces et les personnages très expressifs. le décor est parfaitement planté, mais l'histoire ne m'a pas emportée... Dommage !

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Commençons par l'ouvrage en lui-même. L'histoire est inspirée d'une nouvelle de Guy de Maupassant et le scénariste ajoute en fin d'histoire un texte de sa plume qui imagine la vie de Norène 17 ans après sa rencontre avec Boitelle. le concept est original et mérite d'être salué.

Ceci dit, le scénario est un peu léger. Je vous vois venir, vous allez me dire que le scénario, c'est Maupassant, on ne va pas non plus le réinventer. Soit. de deux choses l'une. D'une part, je n'ai pas lu la nouvelle De Maupassant, je ne suis pas en mesure de dire s'il s'agit d'une stricte adaptation, d'une histoire dérivée ou autre chose. D'autre part, quand on écrit que le scénario est "inspiré de" quelque chose, je me dis que l'essentiel de l'histoire vient du scénariste de l'album. du coup, je maintiens mon avis, c'est léger. L'histoire se résume à 1) Boitelle rencontre Norène et en tombe fou amoureux 2) Viens, on se marie ! 3) Faut quand même que je te présente à mes parents 4) Bon laisse tomber, ils veulent pas, t'es noire. La quatrième de couverture annonce "une charge contre le racisme ordinaire". Pardon mais c'est une chargeounette qui ne devrait pas ébranler grand chose. Bien sûr, on voit les réactions de peur ou de haine de l'autre, bien sûr on voit que les deux héros en sont meurtris mais tout ça reste superficiel. A la fin de l'histoire, j'ai juste envie de demander : "Et alors ? C'est tout ?" Même remarque pour la petite histoire qui suit l'album. C'est mignon, un peu superficiel et, au final, sans grand intérêt complémentaire.

Un mot quand même sur le dessin qui est tout à fait charmant. Les personnages ont des "gueules", les paysages sont chouettes et pas trop chargés, quelques cases de décors sont vraiment très belles et les couleurs claires, presque pastel confère à l'ensemble une sorte de légèreté. Est-ce alors justement cette contradiction entre le propos et les couleurs qui fait que je suis resté sur ma faim, je ne pense pas. Si le dessin est incontestablement réussi, je persiste à penser que l'histoire aurait mérité d'être un peu plus profonde, plus grave et d'aller plus loin dans le contexte et l'histoire des personnages.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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On l'appellait l'ordureux. C'est à lui que l'on faisait appel dès que l'on avait à nettoyer une fosse ou un fumier, curer un égout. On le voyait venir de loin avec sa carriole, ses instruments de vidangeur et ses bottes enduites de crasse. Alors qu'Antoine Boitelle vient de terminer ce jour une sale besogne chez Maître Auballe, il s'en va sonner chez ce dernier afin d'être payé. La bonne le fait entrer et le fait patienter dans le couloir. C'est là qu'il aperçoit un buste africain sur une console. Visiblement, il en est tout retourné, attisant la curiosité d'Auballe. Celui-ci lui propose de partager avec lui un verre de calva et commence à parler de ce buste qu'il a ramené d'Afrique. Venant aux confidences, Boitelle lui raconte alors que, lui aussi, il a connu des noirs. Une, en particulier. Non pas en Afrique mais au Havre, alors qu'il était soldat. Elle était serveuse au Café des Colonies...

Cet album de Didier Quella-Guyot est tiré d'une nouvelle De Maupassant, publiée dans le recueil "La main gauche". Celle-ci met en scène Boitelle, alors qu'il était jeune militaire dans la ville du Havre, qui tomba follement amoureux d'une noire. Mais, dans cette Normandie rurale, où le racisme est plus que jamais présent, la nouvelle de cet amour naissant ne va pas plaire du tout. Ni à ses parents ni aux villageois. Pas même au curé. Il était fort probable que beaucoup d'entre eux n'avaient encore jamais vu des "nègres" qu'ils considéraient alors comme des bêtes de foire. L'auteur nous plonge dans une ambiance douce-amère à la Maupassant tout à fait délectable. le dessin y est pour beaucoup. En effet, le trait semi-réaliste et la mise en page de Sébastien Morice sont parfaitement maîtrisés. Il nous offre de superbes planches nostalgiques et douces. Une adaptation réussie...
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