Que faire lorsque dans un bus un malotru bouscule un passager ? Et bien il est toujours possible de le raconter de 99 façons différentes. C'est le parti pris par
Queneau dans ses
exercices de style. Trois pages maximum, la même histoire et à chaque fois un style différent. Par métaphores, litotes ou en verlan, l'auteur jour avec la langue, avec les mots et avec son lecteur.
De mes cours de français de lycée, j'ai retenu que les figures de style n'étaient jamais vaines. Pourquoi les étudier et les faire parler pour l'auteur sinon ? Chaque effet de style sert l'histoire, l'atmosphère, l'émotion, donne vie à un paysage ou intensifie un sentiment.
Queneau, lui, utilise les figures de style pour nous montrer à quel point il maîtrise la langue et les mots ; pour nous terrasser de tout le poids de sa virtuosité. Alors, oui, le livre est une performance technique, stylistique et grammaticale. Mais à quoi sert tout ce talent si l'auteur ne les met au service de l'émotion, du plaisir de lire ? Et je dois avouer qu'en l'occurrence, je n'ai pris que peu de plaisir.
Cette appréciation toute personnelle n'enlève rien à l'efficacité de l'écriture. Ce ne sont simplement pas l'efficacité, la technique et la performance qui me font vibrer.
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