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Direction le Chili à la découverte d'un de ses flics : Santiago Quiñones qui se trouve en fâcheuse posture, les balles des narcotrafiquants sifflant au-dessus de sa tête, un rottweiller qui s'en prend à son partenaire, Jiménez…

Quand Quiñones s'en sort sans une égratignures, c'est pour apprendre que son partenaire est mort et qu'il avait les boeufs-carottes des Affaires Internes sur le dos.

Ce petit roman noir est un concentré de noirceur sur la vie au Chili. En peu de mots, de phrases, de réflexions (de Santiago ou d'autres), de pages, l'auteur survole ce qui ne va pas dans son pays et on parle de la corruption, de la misère des gens, de la pédophilie, des trafics de drogues, des gens désabusés, du sort des mapuches, des flics ripoux, des politiciens véreux…

Le style de Boris Quercia ne fait pas dans la dentelle et appelle un chien un chien et ces derniers seront nombreux dans ce court récit, tant les gens ont des vies de chiens.

Les phrases sont courtes, sèches, mordantes comme les canines acérées d'un chien, piquantes comme des épines de cactus.

L'enquête de Santiago Quiñones est courte, rythmée, remplie de chausse-trappes, de pièges, de drogues, de saloperie, le tout distillé à la goutte près, de la came pure, non coupée, en somme.

Quant à notre flic, il est comme je les aime : ténébreux, pas toujours réglo, qui boit sans virer à l'alcoolo, qui ne crache pas sur une ligne de coke à l'occasion ou à se faire tailler une pipe dans des toilettes sales.

Un portrait noir mais pourvu de quelques lumières car s'il n'est pas tout noir, il n'est pas tout blanc non plus, notre flic. En tout cas, Santiago est lucide et le regard qu'il porte sur la société est servi dans sa vérité toute nue.

La ville est aussi un personnage principal avec ses rues, ses habitants, sa pollution, ses salauds, ses pédophiles, ses trafics en tout genre. Une ville qui charrie encore son poison dans ses rues, elle qui a du mal à se remettre de la dictature.

J'ai apprécié aussi que l'histoire ne parte pas dans le sens où je l'avais cru et qu'à un moment donné, tout en gardant ses protagonistes, elle bascule vers autre chose dont nous n'aurons le fin mot que dans les dernières pages, celles qui arrivent trop vite tant on aurait aimé prolonger le voyage.

Un petit roman noir corsé, une enquête qui sert de trame à présenter ce qui ne va pas dans le pays, à nous en brosser un portrait peu flatteur, une enquête rythmée, sans temps mort, avec quelques scènes de sexe pour faire passer tout cela.

Une plume sèche, qui va droit au but et qui nous emporte directement au Chili.

Des personnages haut en couleur, des femmes fatales, des balles qui sifflent, une situation sociale de merde, des flics ripoux, de la violence non gratuite, de la drogue, des pipes, du sexe, des coups de pieds dans la fourmilière, des coups dans la gueule, des embrouilles, des magouilles, de l'horreur abjecte, des vérités vraies, …

C'est du costaud, cette came de 199 pages concentrée et non coupée.

Bref, du hardboiled comme on l'aime : intelligent, brutal, sans fioritures et servi, cette fois-ci, avec une petite sauce chilienne bien piquante. Et on avale tout et on en redemande.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce livre m'a perturbée car je suis sortie des livres que je lis habituellement. L'histoire est écrite différemment et j'ai beaucoup apprécié. J'ai aimé ce policier qui n'a pas de chance et à qui tout arrive par hasard. Ce livre est émouvant par certains aspect et noir très noir. On n'en ressort pas indemne une très bonne surprise....
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Tant de chiens est un très bon polar, classique et noir, mais pas totalement désespéré. Classique, car on y trouve les ingrédients qui font le charme de ce genre littéraire : une ambiance délétère, un héros sombre et désabusé (« le monde est un grand broyeur à viande et tous, tôt ou tard, on tombera dedans. »), une jeune femme en détresse, des magouilles, des trahisons, une amitié forte, du sexe et un peu d'amour, de l'action, et en filigrane une réflexion sur la société.
L'histoire est très intéressante et mêle plusieurs intrigues, sans pour autant perdre le lecteur. Il y est question de trafic de drogue, de flics ripous, de règlements de comptes et de réseau pédophile. le roman a pour cadre le Chili, ce qui apporte une petite touche de dépaysement pas désagréable et nous donne un aperçu de la vie quotidienne à Santiago du Chili. La plume de l'auteur est agréable à lire, le ton est résolument réaliste, avec parfois une pointe d'humour noir. J'ai beaucoup aimé que l'histoire soit racontée à la première personne, cela renforce le côté attachant du personnage principal. le découpage est dynamique, les scènes s'enchaînent sans temps mort, rendant la lecture fluide et rapide.
Ce polar est une très bonne découverte en ce qui me concerne, Boris Quercia est un auteur que je vais suivre avec beaucoup d'intérêt.
Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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Intense "furia cilena", comme un chien dans un jeu de quilles corrompues, passant ou non entre les balles.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/12/07/note-de-lecture-tant-de-chiens-boris-quercia/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Elle me dit : « J'ai besoin de tuer quelqu'un. ».

Il y a un problème avec les bouquins de Boris Quercia.
Un sacré problème.
Ses bouquins sont plutôt petits, pas très épais.
Dès les premières pages, alors qu'on a déjà surligné de nombreux passages pour citer dans ce blog, l'angoisse monte et on se prend à ne plus regarder les numéros de pages ou le compteur de la liseuse, on sait que le plaisir de la lecture ne durera qu'un temps que d'avance, on sait déjà trop court.
D'un autre côté (on se console comme on peut) on se dit que cette brièveté fait corps avec le style de Quercia, n'est-ce pas ?
Des petites phrases courtes, sèches, shootées à l'humanité, filmées à hauteur d'homme.

[...] Je cherche mes cigarettes et lui en offre une. Il ne fume pas, c'est ce genre-là.

On vendrait ses gosses pour une phrase comme celle-ci.
Des chapitres courts, comme autant de petites nouvelles, avec un sens consommé de la chute, le petit truc anodin, sans rapport avec l'essentiel du récit, le petit truc qui vous grave au burin la scène en mémoire.
Avant que l'intrigue policière ne vienne prendre le dessus, on pense (et il n'est peut-être pas de plus beau compliment ici) on pense souvent à John Fante, un Fante où la noirceur chilienne aurait occulté la luminosité italienne.
C'est en début d'année que l'on avait découvert Les rues de Santiago (sans qu'on sache tout à fait s'il s'agissait de celles de ville ou de celles arpentées par le héros homonyme) et l'on avait voulu attendre avant d'épingler un coup de coeur.
Peine perdue, tous les ingrédients sont encore et toujours là, tous ceux de la recette classique du polar noir, hardboiled comme dit désormais chez nous.
On peut donc reprendre le billet précédent presque mot à mot : embrouilles tordues, balles perdues mais pas pour tout le monde, collègues flics pas très cleans, femme(s) fatale(s) (bon, cette fois on a mis un 's') ...
Boris Quercia met en scène un flic comme on les aime : ténébreux et solitaire, dur et maladroit en amours comme en affaires, Santiago Quiñones, un flic qui boit pas mal (sans surprise) et qui même ne dédaigne pas une ligne de coke de temps à autre.
En suivant les traces de Quiñones dans les rues de Santiago, on s'intéresse plus au personnage et à ceux qu'il va croiser au gré de ses déambulations, qu'au fil de l'intrigue.
Et puis il y a ces femmes fatales : au rayon polar c'est plus souvent pour le pire que pour le meilleur et l'on sait désormais que Santiago ne se donne même pas la peine de faire semblant de résister à leurs charmes.

[...] Comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, elle me dit : « J'ai besoin de tuer quelqu'un. »

Alors ce sont aussi les polars les plus sexys depuis longtemps où pour une fois, les scènes les plus chaudes ne semblent pas ‘téléphonées' et écrites pour racoler mais bien au contraire, s'intègrent parfaitement à l'ambiance et au(x) personnage(s).

[...] Ce n'était pas une situation facile, j'avais la maîtresse du mort au téléphone et sa veuve assise en face de moi.
[...] Tire-toi », je lui demande. Mais elle, loin de m'obéir, dégrafe sa robe et reste en face de moi, en petite culotte et talons hauts. « C'est gratuit », elle me dit, mais la vie m'a appris que rien n'est gratuit, et ça encore moins.

L'intrigue de ce second épisode est solidement construite autour d'un sujet difficile et pas cool : Quercia n'écrit pas des guides touristiques pour nous vanter les mérites chiliens et nous parle plutôt de ceux qui vivent sur le rebord glissant du broyeur à viande.
Et comme il semble être d'usage chez cet auteur, ça commence très fort avec une fusillade qui coûtera la vie à l'un de ses collègues, trop curieux ou trop ripoux, on ne sait pas encore.
un accident du travail, comme la silicose pour les mineurs de charbon.
Pas obligatoire de lire dans l'ordre, mais ce serait dommage de laisser passer quelques pages (les bouquins sont pas épais, on s'est déjà plaint) et le second est encore plus meilleur que le premier.
Ne manquez pas Boris Quercia, c'est très clairement la révélation polar de cette année 2015.
Pour celles et ceux qui aiment le pisco-sour.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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Comme Les rues de Santiago, premier roman de Boris Quercia, Tant de chiens s'ouvre sur une fusillade. Et encore comme dans Les rues de Santiago, quelqu'un va rester sur le carreau. C'est Jiménez, le coéquipier de Santiago Quiñones qui y passe cette fois. Et bien vite Quiñones va s'apercevoir que Jiménez était mêlé à de sales affaires. L'apparition par ailleurs de Yesenia, ancienne voisine dans le quartier où le policier a passé son enfance, vient par ailleurs pousser un Santiago dont le couple est à le dérive à s'enfoncer un peu plus dans un boulot qu'il décide de faire autant par opiniâtreté que pour se prouver qu'il est encore quelqu'un de bien et de droit. Quitte à entraîner dans sa descente dans les enfers que recèlent les dessous de la capitale chilienne ceux qui l'aiment ou qui voudraient l'aider.
On a déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que l'on pensait du premier roman de Quercia et du plaisir que l'on avait eu à lire cette variation autour du héros dur à cuire et bourré de failles. L'auteur franchit un nouveau palier avec Tant de chiens, plus âpre, plus violent et nettement moins indolent mais avec toujours, derrière, ces fêlures qui font de Quiñones un personnage qui tient la route et dont les défauts, pour aussi grands qu'ils puissent être, sont compensés par la force de son engagement, par la douleur qu'il charrie et par la cruelle lucidité du regard qu'il porte sur le monde dans lequel il vit et les milieux dans lesquels il fraie, y compris l'institution qu'il est censé servir.
Car l'autre personnage, c'est bien entendu ce marigot qu'est la capitale chilienne. Rongée par la corruption, pas encore complètement libérée des réflexes de la dictature, la ville n'en finit pas de distiller son poison.
Plongé là-dedans jusqu'au cou, Santiago Quiñones n'a d'autre choix que de mettre des coups de pied dans la fourmilière et de voir ce qui en sort. Une bonne méthode pour s'en prendre plein la tête. Ça ne manque pas, bien sûr et c'est avec une certaine sidération que l'on suit le flic de Quercia dans sa quête de vérité teintée de masochisme. L'auteur chilien ne prend pas de gants et fonce dans le tas sans pour autant que la violence à laquelle il expose ses personnages soit gratuite. Tant de chiens n'est pas un de ces romans qui abandonnent tout à l'action et aux rebondissements mais un roman noir pur jus qui n'exprime jamais que la violence des rapports sociaux, bien plus dure que celle, physique, que subissent Quiñones et ceux qui l'entourent. Autant dire que si vous aimez le noir intelligent et turbulent vous avez tout intérêt, si ce n'est déjà fait, à découvrir Boris Quercia.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je découvre avec "Tant de chiens", la plume de Boris Quercia ainsi que son personnage Santiago Quiñones qui a fait ses premiers pas dans "les Rues de Santiago".
Dépaysement total, en route pour le Chili aux côtés de ce flic honnête et entier, mais pour qui les problèmes vont devenir envahissants. Son équipier se fait tuer lors d'une fusillade, les affaires internes vont le cuisiner et pourquoi pas lui coller d'obscures histoires sur le dos et pour finir il pourrait bien devenir un tueur afin de venger une amie de longue date qui vit un enfer depuis sa tendre enfance.
Un pur roman noir, servi par une très belle écriture, calibrée et délicate. C'est peut être là un paradoxe, un sujet très dur, une enquête terrassante mais l'auteur parvient parfaitement à nous émouvoir grâce à sa plume subtile et ce Santiago très attachant.
J'ai passé un excellent moment de lecture, merci aux éditions Asphalte pour l'envoi du livre et pour avoir répondu à mes questions ! Merci également à toute l'équipe de Babelio pour l'organisation de Masse Critique.
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Merci à Babelio et son opération masse Critique ainsi qu'aux Editions Asphalte pour la découverte de ce livre.
Une belle découverte d'ailleurs, avec un auteur chilien qui gagne vraiment à être connu. Déjà publié en France avec les Rues de Santiago ( va d'ailleurs falloir que je le lise celui-là), Boris Quercia récidive en remettant en scène Santiago Quinones, flic qui va vite se retrouver dans une posture fort inconfortable .
Après avoir perdu son partenaire dans une fusillade, il va être contacté par une amie d'enfance pour l'aider à sortir des griffes d'un monstre qui n'est autre que son beau-père.
Les choses ne sont pas aussi simples qu'elles le paraissent et très vite les choses dérapent sans que Quinones comprenne vraiment le pourquoi du comment.
Le style de Quercia est direct, âpre, il ne s'embarrasse pas de fioritures et il appelle un chat un chat ( ou plutôt dans ce livre, un chien un chien ). Il va à l'essentiel et cela donne un livre au rythme soutenu. Ici pas de longue enquête, mais un roman noir, à lire en écoutant la bande-son proposée par Asphalte sur leur site et qui permet une plongée encore plus profonde au coeur du Chili et de cette enquête.
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Roman policier profondément noir dont la principale originalité est que l'histoire se passe en Amérique du Sud, au Chili et, plus précisément, à Santiago. Petite note exotique des plus agréables qu'il n'est pas habituel de rencontrer. Et c'est bien dommage car notre imagination est plus mise à profit lorsque, comme ici, les lieux décrits et les références culturelles nous sont étrangers. Cela rend la lecture encore plus plaisante.

Au niveau de l'histoire, elle n'a rien de très originale. Santiago Quinones, anti-héros par excellence, est LE flic intègre, fatigué et désabusé qui a peu d'amis, des soucis avec sa femme et, rapidement, les Affaires Internes aux trousses. Portrait déjà lu et relu dans de nombreux romans. Malgré tout, on s'attache assez facilement à ce personnage qui semble accumuler les déboires au point de presque pouvoir en faire collection. D'autant plus qu'il n'est pas le cliché du « super flic » que l'on a l'habitude de nous vendre. Il a ses faiblesses, ses blessures et elles contribuent adroitement à nous mettre dans sa poche. Enfin, dans celle de l'auteur. Et ce, même s'il n'est pas blanc comme la poudre qu'il s'envoie pour se donner du courage. Et pour simplement survivre. Encore un peu.

Au niveau du style, il est direct et sans fioriture. L'écriture de Quercia est aussi efficace que son univers est sombre et froid. Ses descriptions sont franches et précises. Pas toujours faciles à lire mais c'est bien d'un roman noir dont on parle. On ne doit donc pas s'attendre à autre chose. Et tant mieux. On sait ce qu'on achète et pourquoi on l'achète. Sans surprise. Et sans déception. Ce livre est une bonne surprise, à ranger dans les bons polars qui ne s'embarrassent pas trop de bons sentiments.

Lien : https://unecertaineculture.w..
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