Le jour où Monsieur de
Sainte-Colombe perd son épouse dont on le devine très épris, il se voue entièrement à sa passion pour la musique - et la viole en particulier, dont il perfectionne le maniement à l'excès. Il est pourtant père de deux fillettes qui vont grandir dans l'ombre de cet homme froid et austère dont l'art est unanimement reconnu, mais qui reste définitivement frustre et solitaire. Jusqu'au jour où un jeune homme franchit la porte de sa demeure et demande à devenir son élève.
Tous les Matins du Monde est un texte relativement court, qui oscille entre mélancolie et tristesse. La musique, présente à chaque page, exprime les non-dits des personnages et exacerbe les émotions de Monsieur de
Sainte-Colombe qui préfère s'écarter de la société pour vivre reclus dans une cabane et s'exercer à la viole en délaissant la vie, l'enfance de ses filles et la tendresse qu'elles lui portent. Sa rencontre avec
Marin Marais aborde un tournant dans la narration, elle confronte l'austérité du musicien et la gaieté de la jeunesse dont les excès et l'indifférence le laissent de marbre.
C'est un texte qu'on doit prendre le temps de savourer malgré sa taille, parce que chaque paragraphe renferme une minuscule parcelle de vérité et de philosophie. Au contact de
Sainte-Colombe,
Marin Marais entrevoit la musique sous un autre angle, et l'art de jouer lui apparaît rapidement comme une véritable mise à nu, un hommage aux émotions ressenties, bien au-delà de ce qu'on lui a enseigné. Mais le charme ne sera pas suffisant sur ce jeune homme que les richesses et les distinctions de la cour attirent malgré tout.
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