AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 868 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un début assez fort, un propos sincère, éclairé au travers d'une expérience (toute une vie !) consacrée à l'agroécologie, à la modération des besoins et au partage.
Voici une occasion de recadrage des pratiques agricoles et économiques. Une légère tendance à la nostalgie du passé, bien que Mr. Rabhi sen défende, a atténué la force du propos au cours de ma lecture.
Commenter  J’apprécie          100
Livre qui nous interpelle sur notre mode de vie, à la fois du point de vue matériel, avec la menace sur l'environnement, mais aussi, et c'est plus original, sur notre relation intime avec le monde. J'apprécie beaucoup le fait que Pierre Rabhi dise clairement que le mode de vie qu'il a choisi est difficile, et qu'il y a eu des moments de doutes, pour lui et sa compagne. On reste néanmoins un peu sur sa faim : au-delà du constat, que peut-on faire ? Peut-on imaginer que 6 milliards d'humains puissent vivre comme P.Rabhi ?
Commenter  J’apprécie          61
J'ai bien aimé le début de ce livre, j'y ai trouvé bcp de réflexions pleines de bon sens et d'humanité, voire d'humour, concernant cette vie de dingue que nous menons. Mais c'est justement parce que nous sommes totalement névrosés que nous avons besoin de nous activer (même si c'est en polluant), chercher le plaisir (parfois jusqu'à l'excès), le sentiment de liberté (quitte à nuire à celle des autres), celui d'être vivant (jusqu'aux sensations fortes et aux prises de risque). Il y a aussi des réflexions intéressantes sur les enfants, les femmes et les retraités, leur place et leur importance dans la société, actuelle et future.

Alors on peut se dire que c'est bcp d'arbres coupés pour pas grand chose, mais faite le vous prêter ou offrez le après l'avoir lu et vous verrez que c'est un livre qui fait quand même du bien, plein de bons sentiments et de bonnes intentions, voire de bonne idées. Mais hélas pas assez développées. Et c'est donc un petit texte qui j'en ai peur ne marquera pas beaucoup les esprits. Il permettra simplement de prendre un peu de recul par rapport au monde hyperactif dans lequel on se débat. Tel une simple respiration, une pause avant de repartir dans l'heure de pointe, l'agenda surchargé... On peut même aller plus loin en pensant que Pierre Rabhi est devenu ce qu'il dénonce : un produit de consommation, à l'image de ce livre, petit, pas cher, vite acheté, vite lu, vite consommé, avant de passer à autre chose (la fin du livre ressemble à une compilation de tracts...) ; facilement glissé dans le caddie de la ménagère afin d'y mettre un peu de vert, un peu d'évasion et de poésie aussi, c'est toujours ça de pris...

Ce qui m'a le plus plu c'est que Pierre Rabhi n'idéalise pas des être humains soit-disant purs qui seraient pervertis par un système venu d'en haut. le système est fait par les gens et il faut donc changer les esprits pour changer le système. Si ce court essai peut changer les mentalités, alors Pierre Rabhi, tel le colibri aura « fait sa part ».
S'il n'idéalise pas les hommes, il idéalise déjà beaucoup plus la nature, l'autre pilier que Pierre Rabhi appelle à remettre au centre de nos préoccupations. Il a beau s'en défendre, il y a chez cet auteur un air d'authenticité rurale, un esprit passéiste et quelque peu rétrograde. Il est même dangereux à mon sens de vouloir faire « revenir à la Terre » des milliards d'être humains... La Terre ne s'en remettrait pas. Cela peut paraître paradoxal mais des villes peuvent être plus écolo que la campagne.

Pierre Rabhi insiste donc beaucoup sur la nécessité d'avoir des racines. Malheureusement il semble oublier que nous avons tout autant et peut-être même plus besoin d'ailes. Quand il dit que « La planète Terre est à ce jour la seule oasis de vie que nous connaissons au sein d'un immense désert sidéral » et qu'il reprend l'idée selon laquelle une croissance infinie dans un monde fini (La Terre donc) est une folie il semble oublier la conquête et bientôt la colonisation spatiale, toutes ces aventures qui font rêver les hommes depuis toujours. Et surtout depuis que la religion et autres croyances ont grandement perdu de leur influence. C'est la science qui dorénavant fait avancer le monde et il faut que ça continue. Car malgré tous les risques et excès c'est de là que viendra notre salut et pas d'un hypothétique retour en arrière. La modération est une belle idée, une sorte d'éco-philosophie que l'on peut essayer d'appliquer au quotidien. Mais je pense qu'elle n'est pas généralisable à l'humanité toute entière. Les hommes sont beaucoup trop excessifs pour cela. Et je ne crois pas qu'on pourra changer cela, je ne suis même pas sûr que cela soit souhaitable.
Commenter  J’apprécie          40
On ne présente plus Pierre Rabhi. Véritable star du mouvement altermondialiste, il prône une décroissance bienfaitrice, une sobriété heureuse, l'autonomie alimentaire, une agro-écologie généralisée, la protection de la biodiversité, une insurrection des consciences. de son enfance dans le Sahara algérien, il garde cette notion de vie simple et rationnelle qui le satisfait davantage que les promesses de bonheur proférées par nos sociétés modernes de course au profit et aux consommations.

Ce livre est un essai court, facilement abordable, qui retrace le cheminement de Pierre Rabhi à travers ses réflexions, ses combats, pour conclure par la présentation des fondation / association / mouvement qu'il a fondés.

Si on connaît déjà le discours et la cause, on n'apprend pas grand-chose, le livre apparaît comme une présentation générale du discours sur la nécessité de la décroissance et du retour à la terre. Il n'est pas moins question dans ce livre de la personne de Pierre Rabhi que de la thèse qu'il prône. Cela peut paraître par moment assez égocentré, si l'on accepte pas qu'il souhaite uniquement (ou presque) se baser sur son propre vécu.

Ce qui m'a davantage intéressée, c'est lorsque Pierre Rabhi aborde, dans sa vision d'une société plus juste, la nécessité d'un rééquilibrage homme/femme véritable, et également lorsqu'il évoque le rôle indispensable d'une éducation tournée vers, justement, la sobriété heureuse, et non pas la surabondance et la sur-sollicitation.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Une bonne initiation à la pensée de Pierre Rabhi pour les novices. Pour les connaisseurs, c'est quasiment sans intérêts. Idem pour les amateurs des idées décroissantes.
Commenter  J’apprécie          00
Pierre Rabhi, né en 1938, est un agriculteur, philosophe et essayiste français d'origine algérienne. Il défend un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et préservant les ressources naturelles, l'agroécologie, notamment dans les pays arides. Auteur de nombreux ouvrages, Vers la sobriété heureuse est paru en 2010.
Dès la fin des années cinquante, Pierre Rabbi décide de se soustraire par un retour à la terre, à la civilisation moderne qui commence à se dessiner sous ses yeux, en s'installant dans les Cévennes ardéchoises. Il voit en France, aux champs comme à l'usine, l'homme s'aliéner au travail, à l'argent, invité à accepter une forme d'anéantissement personnel à seule fin que tourne la machine économique. L'économie n'est plus depuis longtemps qu'une pseudo-économie qui, au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. L'économie ? Ce n'est plus depuis longtemps qu'une pseudo-économie qui, au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l'humanité en déployant une vision à long terme, s'est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d'élever la prédation au rang de science. Vers la sobriété heureuse a été écrit à partir de ces constations et de ses expériences.
S'il est une chose que je ne contesterai pas à Pierre Rabhi, c'est sa sincérité. L'homme semble doux et honnête comme l'était Stéphane Hessel, mais tous deux dans des domaines apriori différents mais finalement communs, ne nous apprennent pas grand-chose. Leurs idées généreuses ne sont que la répétition de propos déjà tenus par d'autres depuis longtemps.
Pierre Rabhi dénonce l'imposture de la modernité qui nie les acquis passés mais positifs, « comme si le génie de l'humanité n'avait été avant nous qu'obscurantisme, ignorance et superstition. » On trouve aussi dans ce petit bouquin, une mise en garde contre l'informatisation qui aliène les personnes, ou le constat que le temps c'est de l'argent. Enfoncement de portes déjà ouvertes diront certains, il n'est jamais mauvais de répéter ces arguments diront d'autres.
Mais le plus gros travers de ce livre à mon avis, c'est la sensation désagréable, à le lire, que seule une civilisation agricole – comme aux premiers temps de l'humanité – peut encore sauver le monde. Pierre Rabhi se défend par avance de toute nostalgie en évoquant « un monde révolu qui aurait atteint l'idéal, mais de déplorer que celui-ci n'ait pas été pris en compte et enrichi des valeurs positives de la modernité, plutôt qu'aboli. » Néanmoins on peine à le suivre durant ces passages.
En conclusion je l'ai dit, l'homme semble sincère et son message, arrêtons de consommer pour le simple plaisir de consommer et adoptons une sobriété salutaire pour l'avenir de notre monde, est tout à fait louable. Que ce bouquin soit lu et entendu par les jeunes générations tant mieux, les plus anciens comme moi par contre, se souviendrons d'avoir déjà lu et entendu ces propos depuis belle lurette et qu'ils n'ont eu aucune répercussion sur nos vies. Hélas.
Commenter  J’apprécie          121
Pierre Rabhi est un précurseur en matière d'agroécologie et de ce qu'on nomme aujourd'hui la décroissance. Tandis que beaucoup ont attendu les retombées économiques et écologiques des Trente glorieuses pour prendre conscience des effets désastreux de la modernité, Pierre Rabhi choisit la sobriété et le retour à la terre dès la fin des années 50.
Avec sa femme Michèle, il investit dans une fermette ardéchoise sans confort moderne et travaille à une vie simple et paisible. Ce fameux confort, il en a aujourd'hui récupéré une bonne partie, ne serait-ce que pour se déplacer afin de donner cours et conférences - néanmoins, son mode de vie au plus près de la simplicité reste une source de réflexion et un exemple tangible d'alternative libératrice et joyeuse face à une "mondialisation anthropophage".

Cet ouvrage est une synthèse de la pensée de l'auteur ; qui la connait déjà ne découvrira rien de nouveau. Il s'agit pour lui de mettre en lumière sa révolte face à la modernité, qu'il considère comme une imposture, son cheminement puis les points d'action qui lui semblent nécessaires pour enclencher un changement durable et surtout humain.

La première partie, réquisitoire contre la modernité, ne m'a pas totalement emballée. Si je suis plutôt en accord avec son exposé d'une modernité désastreuse, qui entretient le paradoxe absurde d'une société des possibles où se creusent aux contraires les lacunes, je suis beaucoup moins convaincue par le portrait idéalisé de l'homme d'avant la modernité. Même s'il s'en défend brièvement, force est de constater quand même qu'il tombe allègrement dans ce mythe du bon sauvage, infiniment juste et respectueux tant qu'il n'y avait pas la technologie - Voilà qui est bien facile pour démontrer les affres de la modernité mais qui relève uniquement d'un fantasme passéiste un peu trop simpliste et surtout faux. Aussi vrai que l'homme a la capacité extraordinaire d'être un connard aujourd'hui, il l'avait aussi il y a quelques centaines d'années. Simplement, à l'époque, il avait un peu moins les moyens de mettre en oeuvre sa connerie à grande échelle, voilà tout. Et puis, comme le disait Sylvain Tesson, il faut se garder de ce type d'opposition facile venant souvent de gens qui ont eu la possibilité de choisir leur existence : lorsqu'on est dans une société d'abondance, il est toujours permis de se retirer, de choisir de vivre autrement tandis que dans une société de pénurie et bien on ne peut que subir. Evitons donc les réflexions un peu foireuses qui ne font que démontrer qu'on est privilégié.

En dehors de ce point de désaccord dans la première partie de l'ouvrage, j'ai lu avec grand intérêt son cheminement point par point vers une société plus juste, plus harmonieuse. Qu'il soit question de placer l'humain au centre des préoccupations, de retrouver une harmonie et une équité homme/femme qui n'est pas cette fameuse parité illusoire qu'on nous vend comme l'aboutissement suprême alors qu'en filigrane elle ne fait que pousser la femme a devenir un connard comme les autres, de vivre dans un respect profond de la terre, de l'environnement dans lequel on vit, et d'éduquer les enfants à se développer, s'épanouir véritablement et non point à être formaté, Pierre Rabhi vise avant tout la joie de vivre. Il s'agit d'habiter chaque chose que l'on fait intensément et avec du sens. Comme il le dit si bien, des siècles d'intellectuels se sont posés la question de la vie après la mort, il est temps de se poser la question de cette vie-ci.
En outre, il donne divers liens de projets agroécologiques et éducatifs en fin d'ouvrage et synthétise avec des petits encarts très clairs son cheminement. Tout cela comme des petits cailloux offerts afin de continuer, si le coeur nous en dit, une réflexion que le livre pourra avoir suscité.
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
Commenter  J’apprécie          301




Lecteurs (2223) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
866 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}