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Jean-pascal Auvray (Traducteur)
EAN : 9782494297296
304 pages
Le Félin (15/09/2023)
5/5   8 notes
Résumé :
Susie Weksler n'a que 9 ans quand, avec une brutalité inouïe, les nazis font irruption dans son monde, à Vilnius « la Jérusalem du Nord ». Si les récits et les noms de Jorge Semprun, Simone Veil, Charlotte Delbo ou Primo Lévi résonnent familièrement à nos oreilles, beaucoup plus rares sont les récits émanant de témoins qui ont survécu enfants à l'enfer de la Shoah.

Et c'est grâce à sa mère, qui a très vite l'intuition qu'il faut la faire passer pour u... >Voir plus
Que lire après Grâce à ma mère : Du ghetto de Wilno aux marches de la mortVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« Nous, les enfants, nous oubliions de jouer, nous oubliions de rire, nous étions tristes, glacés, perpétuellement en proie à la faim, nous apprenions à vivre silencieusement, à nous regarder et à écouter les conversations des adultes. »
Jamais les enfants ne devraient vivre ça. Mais, tapis dans les caves du ghetto de Wilno, entassés sur des châlits dans le camp de concentration de Kaiserwald, travaillant comme des adultes dans le camp d'extermination de Stutthof ou titubant entre les corps durant la marche de la mort d'évacuation des camps, ces enfants martyres n'eurent d'autre choix pour survivre.

La petite Susie Weksler avait 9 ans quand les allemands envahirent sa ville de Wilno en Pologne. Commença alors en cette année 1941, pour elle, sa mère Raïa et toute la population juive polonaise de la ville, un calvaire qui dura pendant 4 longues années. Elle vécut l'impensable, l'insupportable, fut malade, blessée, enfant au milieu d'adultes, qui apprenait dans la douleur ce qu'était l'anéantissement de tout un peuple.
Sa mère Raïa fut le moteur de sa survie, la cachant, la soutenant, la faisant passer pour une femme et lui donnant la force, par ses mots, de supporter l'insupportable pour continuer à vivre, quoiqu'il arrive.

Ce récit est un déchirement mais il constitue un témoignage essentiel, à travers un regard d'enfant sur l'enfer nazi. Je l'ai lu en apnée, tentant de garder un certain recul face aux mots de Susie que l'autrice a retranscrits tels que la petite fille les a pensés, sans jugement, juste en ressentis.
De nombreuses annexes complètent et enrichissent ce livre dont un plan du ghetto, un arbre généalogique de la famille presque totalement disparue de Susie, ainsi que des textes de son fils cadet, Dorion Rabinovici, historien et essayiste.
Il faut absolument lire « Grâce à ma mère » pour avoir cette autre vision, à la fois naïve et tellement réaliste, de la machinerie nazie et de ses acteurs. Et gardons en tête cette réflexion si tristement actuelle de Dorion « on n'a pas vaincu ce qui a conduit jadis aux camps d'extermination ».

Pour terminer, je laisse la parole à Susie devenue Schoschana Rabinovici à la libération, pour ces derniers mots qu'elle prononça à 86 ans : « Soyez à partir à partir de maintenant les témoins de notre souvenir. Vous nous avez entendus. Racontez-le. Reprenez notre combat contre le mensonge, contre l'oubli. »

Merci à Babelio et aux éditions du félin pour cette Masse critique
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Je ne m'appesantirai pas sur le contenu de cet émouvant témoignage. C'est l'histoire d'une fillette qui n'a que 9 ans lorsque les Allemands entrent dans Vilnius (Wilno). Finie l'insouciance de l'enfance. A 12 ans, c'est le ghetto, puis les camps de Stutthof et Kaiserwald. elle est jeune, mais sa mère réussit à la faire passer pour une adulte, ce qui la sauvera.

Il faudra attendre 1964 pour que paraisse ce poignant témoignage. Il est réédité cette année par les éditions du Félin, accompagné d'annexes.

Que dire de ce texte si ce n'est qu'il est poignant et prenant ? Comment s'imaginer ce que la jeune Susie, qui deviendra Schoschana après son mariage, a traversé ? Cette haine, cette violence, cette peur qui ne vous lâche pas. Mais aussi l'amour d'une mère.

Un récit dans lequel on plonge et dont on ne ressort pas indemne. Un récit chargé en émotions, bouleversant. Et immersif par son écriture à la fois simple et sans chichis mais aussi détaillée. Je me suis sentie tellement impuissante face à cette atrocité. Comment des êtres humains peuvent-ils faire ce genre de choses ?

Un témoignage précieux, un livre mémoire pour que personne n'oublie.

Les annexes sont intéressantes. Un arbre généalogique qui laisse muet lorsqu'on voit tous ceux de cette famille qui sont morts à cause de cette guerre. Un dossier dans lequel Doron, fils de Schoschana, nous raconte un « voyage souvenir » à Vilnius avec ses parents et son frère. Une interview de l'auteure en 2013. Un texte sur le procès de Bruno Dey, gardien à Stutthof (17 ans au moment des faits…)

Schoschana est décédée en août 2019, quelques semaines avant le procès de Bruno Dey. Elle avait 86 ans.
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Je tiens en premier lieu à remercier Babelio et les Éditions du Félin pour ce livre bouleversant reçu lors d'une masse critique.

Que dire après une telle lecture ? Il est toujours difficile, je trouve, de donner son avis quand il s'agit de faits réels et qui plus est d'une horreur absolue.

Ce que je peux dire, c'est que grâce à ce témoignage, j'ai encore appris des choses sur cette période de l'Histoire. Notamment, j'ignorais que pendant les marches de la mort, certains prisonniers étaient en partie "déplacés" par bateaux et ça toujours dans des conditions inhumaines évidemment.

Je ne peux m'empêcher de me demander comment ma fille et moi aurions pu survivre dans de telles conditions. Aurions-nous résister avec autant de courage et de force à la faim, au froid, à la maladie, à l'humiliation, à la barbarie ? Et comment trouver la force de continuer à vivre après avoir vu et vécu autant de cruauté ? Comment continuer à avoir foi en l'humanité ?

Mon admiration est profonde pour ces mères (ou pères) qui se sont battues pour sauver leurs enfants, des fois en les "abandonnant" chez des étrangers en espérant leur éviter le pire ou d'autres fois en usant de subterfuges comme Raïa, la maman de Susie.

Si tout ce témoignage est très émouvant, certains passages sont particulièrement insoutenables, par exemple celui dans la Maline lors d'une Aktion dans le ghetto de Wilno ou encore le passage à tabac de Susie au camp de Kaiserwald. Tout cela est d'autant plus touchant quand on sait que c'est le regard et le vécu d'une enfant de 9 ans !

Cette nouvelle édition est enrichie de deux textes de Doron Rabinovici, le fils de Susie, et de deux interviews de celle qui aujourd'hui s'appelle Schoschana Rabiniovici. Très interessant.
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Que dire après avoir lu ce roman témoignage "Grâce à ma mère"?

Que c'est un récit qui ne peut que nous bouleverser?

Que cet amour entre Susie et sa maman, cet amour si puissant qu'il traverse l'enfer, ne peut que nous émerveiller?

Que ce récit, tout en émotion, mais également en faits véridiques avérés ne peut que nous interpeller?

J'ai aimé suivre ce récit, aussi bouleversant soit il.

J'ai aimé découvrir des pans de l'histoire que j'ignorais grâce à l'histoire de Susie et des siens.

Grâce aux notes en bas de pages qui nous expliquent, nous immergent totalement dans L Histoire avec un grand H.

Un récit qui nous provient d'une survivante.

Elle a vécu et traversé la Shoah étant enfant.

Elle était destinée à la mort.

Destinée au rang de gauche qui envoyait les enfants, les malades, personnes âgées, handicapés vers la mort.

Et puis, et puis...

Sa mère a réussi à ce qu'elle intègre le rang de droite.

Un rang qui n'apporte pas le bonheur à une petite fille de 12 ans.
Mais qui lui permet de rester en vie.

Ce témoignage est non seulement bouleversant.
Mais il permet également de découvrir des pans de l'Histoire que l'on ignorait ou que l'on devinait.

Avons nous besoin de les connaître?

Oui, un grand oui!

Pour que plus jamais les petites Susie de par le monde ne vivent ce calvaire.

Pour que plus jamais des mères n'endurent ces épreuves pour sauver leurs enfants.

Pour le devoir de mémoire. Tout simplement.

Pour que L Histoire ne soit jamais oubliée 🙏
Lien : https://www.facebook.com/La-..
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C'est avec beaucoup d'émotions que je referme ce livre qui est un témoignage de l'autrice qui à ce moment là s'appelait Susie Weksler.

Susie n'a que 9 ans quand les nazis font irruption dans son village et que sa vie bascule. Bien évidemment Susie est juive et l'enfer ne fait que commencer.

Grâce à sa mère, elle arrivera à passer du bon côté des convois, ceux où on reste encore un peu en vie. Normalement les enfants sont voués à être exécutés mais c'est sans compter sur l'intelligence et la force de sa maman qui l'a cachera dans son sac à dos…

Un extrait m'a particulièrement touchée, le voici:

« Nous continuâmes, marchant au passage sur les enfants et les nourrissons. Ils étaient là, sous nos pieds, et il était difficile de distinguer un paquet ou un balluchon d'un nourrisson. Tout d'un coup, je remarquai un bébé devant mes pieds. Je restai immobile. J'étais incapable de continuer et de marcher sur la tête de l'enfant. Ma mère me fit voler par dessus ».

Il faut savoir que l'histoire est racontée par la petite fille de 9 ans ce qui est tellement poignant car je le rappelle toute cette histoire est réelle. Je suis épatée par la force de caractère, par la maturité de cette petite fille (qui doit se faire passer pour adulte tout au long de son parcours), par son courage et sa détermination. C'est une survivante.

J'ai toujours du mal à comprendre comment des êtres humains peuvent faire subir ce genre de choses tout en y prenant du plaisir? Je ne comprendrai jamais je pense.

Ce témoignage est important, il doit être lu, partagé pour qu'on n'oublie jamais, c'est un devoir de mémoire !

Bien évidemment, je conseille ce livre à tous, oui il est émouvant, touchant, révoltant, poignant mais l'histoire de Susie et sa famille mérite d'être connue.

Susie devenue Schoschana est décédée en 2019 à l'âge de 86 ans.
Lien : https://julieetsapassionlivr..
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critiques presse (1)
NonFiction
14 novembre 2023
Rescapée de la liquidation du ghetto de Wilno, Schoschana Rabiniovici n’a survécu que grâce au courage et à l’amour de sa mère.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il y a soixante-dix ans, je fus un enfant sauvé. Plus tard, on m’a appelée une survivante. Maintenant, j’appartiens aux derniers témoins. Nous avons vieilli. Bientôt nous n’existerons plus. C’est pourquoi je vous transmets ces souvenirs en héritage. Soyez à partir de maintenant les témoins de notre souvenir. Vous nous avez entendus. Racontez-le. Reprenez notre combat contre le mensonge, contre l’oubli.
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