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3,72

sur 3243 notes
Ecrit cinq ans après la grande guerre, ce récit d'une liaison entre un adolescent de 16 ans et une jeune femme marié à un soldat se battant au front avait de quoi choquer et fit scandale lors de sa parution.
Ajoutons à cela que l'auteur âgé de 17 ans entretenait une liaison amoureuse avec Cocteau qui sût ouvrir la voie vers la notoriété à son protégé qui meurt à l'âge de 20 ans.

Ma première lecture de ce roman remonte à ma préadolescence, époque où
les écrits aux relents de scandale avaient toute mon affection.
J'y trouvais un gout de fruit défendu et persuadée que de telles lectures me feraient entrer plus vite dans le monde des adultes, je les recherchais fébrilement dans la bibliothèque familiale.

Quelques décennies plus tard cette lecture me remplit de la nostalgie du temps qui passe.
J'y retrouve les mots simples d'une histoire ô combien banale offrant une analyse psychologique sur les arcanes d'un amour malheureux.

C'est aussi un réquisitoire contre la morale de la bourgeoisie prompte à condamner des générations entières.

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"Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je ?", commence Radiguet. Il avait trois fois raison. Paru juste après la grande guerre, le Diable au Corps suscite l'émoi : la littérature est alors jugée trop élevée pour qu'on accepte qu'elle soit lancée comme une lessive ainsi que vient de le faire Grasset. Avant d'être le succès d'un écrivain, le Diable au Corps est celui d'un éditeur.

En 1947, Claude Autant-Lara (l'Auberge rouge, la Traversée de Paris), porte l'oeuvre au cinéma. le phénomène Gérard Philippe tient le rôle principal. Nouveau scandale. La France à peine remise de sa cohabitation avec les Nazis supporte mal qu'on déshonore une nouvelle fois ses soldats.

Enfin en 1986, Maruschka Detmers, dans une scène osée et qu'on dit improvisée, s'emporte sur l'anatomie de son jeune partenaire. Cette sulfureuse adaptation cinématographique de Marco Bellocchio, aujourd'hui totalement oubliée, suscite un petit émoi dans les critiques cinématographiques de l'époque.

Décidément le diable au corps porte bien son nom.

Le narrateur nous raconte sa relation avec Marthe, dont le mari est un poilu (comprenez le soldat de la grande guerre plutôt que le maçon portugais). le narrateur a 16 ans, Marthe 19, Radiguet à peine 20 quand son roman est édité.

L'histoire n'est pas autobiographique, mais elle s'inspire de celle de son auteur. Nous garderons à l'esprit qu'il s'agit du roman d'un tout jeune Napoléon auquel la vie ne laisse que le temps de percer sous Bonaparte avant de tirer le rideau. C'est important pour juger de son intelligence et de son style, que de penser que ce garçon mort à vingt ans a écrit cette oeuvre il y a près de cent ans. Une oeuvre atypique par son cynisme et sa froideur. le narrateur ment, trompe, manigance. Il n'y a pas de naïveté dans son égoïsme.

Le sens de la formule est déjà aiguisé. La chute très efficace. Quel dommage, cette irruption brutale de la mort dans le talent.

J'ai été étonné que certains soient passés à côté. "Celui qui aime agace toujours celui qui n'aime pas", écrit Radiguet.
Et vice-versa, na !
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Un court roman très agréable à lire tant la langue utilisée par le jeune Radiguet est belle. J'ai d'ailleurs du mal à me dire que c'est un homme aussi jeune qui a écrit le Diable au corps.

L'histoire, tout le monde la connaît. Un adolescent de 16 ans, François, rencontre une jeune femme de 18-19 ans, Marthe, fiancée, puis mariée à un soldat parti au front pendant la guerre 14-18. Voilà donc une histoire d'amour qui naît assez rapidement, mais qui est vouée à l'échec pour plusieurs raisons : François est trop jeune et sa maîtresse n'est de toute façon pas libre, même si elle se fiche éperdument du qu'en-dira-t-on. Ce roman ne m'a pas passionnée, mais je l'ai trouvé intéressant du point de vue du contexte historique, car il compte énormément de références à la Grande guerre, et du point de vue psychologique car le narrateur parvient très bien à analyser ses failles : c'est un enfant qui va se retrouver très vite à devoir gérer une situation que doivent gérer habituellement des adultes. Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'il s'agit en fait d'une histoire vécue par Radiguet, même si elle a été largement modifiée pour les besoins de son roman. D'autres choses sont à souligner : les relations père-fils (il y a une complicité presque totale entre le narrateur et son fils), Radiguet malmène le milieu « petit bourgeois » choqué par la relation extra conjugale de nos héros, mais qui n'hésite pas à organiser un « raout » pour permettre à ses convives d'entendre les ébats des amants, etc. Quant à la fin du roman, je n'en avais pas entendu parler et n'y aurais jamais pensé…

Au final, ce qui m'a quand même le plus bouleversée, c'est que Radiguet, talent précoce, soit décédé si jeune. Dans le Diable au corps, il évoque plusieurs fois le fait de mourir jeune. Ce moment du roman m'a donc particulièrement touchée : « Un homme désordonné qui va mourir et ne s'en doute pas met soudain de l'ordre autour de lui. Sa vie change. Il classe des papiers. Il se lève tôt, il se couche de bonne heure. Il renonce à ses vices. Son entourage se félicite. Aussi sa mort brutale semble-t-elle d'autant plus injuste. Il allait vivre heureux ».
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Souvent avant d'ouvrir un livre on relit la quatrième de couverture, excité par les promesses enfermées dans l'ouvrage.

En réalité ce n'est que notre imaginaire où celui de la personne qui nous a vendu le bouquin qui est à la manoeuvre.

Deux possibilités : Soit le livre n'est pas conforme à nos attentes mais c'est indifférent car l'histoire nous plaît encore davantage, soit nous restons sur nos attentes et regrettons que l'auteur n'ait pas tenu sa promesse et écrit le livre que nous voulions lire.

J'ai parcouru vos critiques, et certains sont déçus par le Diable au Corps. C'est très enrichissant de pouvoir débattre sur cette oeuvre aussi je vous livrerai à mon tour mon sentiment.

Ce qui me frappe d'abord dans vos critiques c'est le soi-disant égo, la prétention, le mépris, le style pompeux de l'auteur. Certes le personnage ne souffre aucun excès de modestie Il y a néanmoins chez le narrateur une pudeur, une timidité qui fait commettre certaines duretés et maladresses au personnage. le style n'est pas pompeux, je le trouve très bien ajusté, il est élagué, mais pas à l'excès, il est disons taillé sur mesure.

Je rejoins un certain nombre d'entre vous sur le fait que ce n'est pas le roman sulfureux que l'on nous vend. Les deux personnages n'ont que trois ans d'écart…la belle affaire. Ce n'est pas non plus un roman érotique, les scènes charnelles sont très sobres (ce qui n'est pas à porter au débit du livre). En revanche je me faisais moi aussi une autre idée de ce livre avant de le lire – et qui n'est pas du fait de l'auteur – simplement un mélange de mes projections et des « critiques » officiels.

J'imaginais un livre plus grinçant, plus impertinent. Certes cela se passe pendant la sacrosainte période de la Guerre, de l'union nationale et le narrateur se veut provoquant en parlant de ces années comme d'un grand bonheur qu'il redoutait de voir s'achever. Mais au-delà de ça le roman n'est pas si sulfureux que l'on veut bien nous le vendre.

J'accorde également à ses détracteurs que l'empathie vis-à-vis du personnage principal n'est pas une évidence. Mais en même temps la cherche-t-il ? C'est un anti héros sans doute mais on ne lit pas nécessairement pour être d'accord avec les personnages, au contraire, comme l'écrivait Roland Barthes, parfois on apprécie davantage une expérience de lecture qui va à l'encontre de nos valeurs.

Il n'en reste pas moins un très bon roman de « coming of age » au ton très intimiste et qui ne prétend pas à l'universalisme des sentiments mais qui décrit les fulgurances du coeur et les tactiques de la raison dans un tout premier jeu de séduction en 1914. S'y reconnaitra qui veut.

Qu'en pensez-vous ?
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1918, dans une ville au bord de la Marne, vit François, un lycéen. En attendant d'intégrer le prestigieux lycée Henri IV, il reste chez lui, à travailler seul et passe alors beaucoup de temps à se promener en toute liberté et à lire. Puis, il rencontre Marthe. Elle est plus âgée que lui, et surtout, elle est mariée à Jacques, un soldat se trouvant au front depuis le début de la guerre.

Marthe et François entament une liaison tout en essayant d'être discrets. Car, dans les petites villes, tout se sait, tout se remarque. Mais, rien n'y fait. du côté des voisins, des amis, des commerçants, cela fait vite le tour, au grand désarroi des parents des 2 amants.

Le diable au corps” est l'histoire d'un premier amour, d'une passion dévorante qui se déroule en temps de guerre.

François a douze ans lorsque la France entre en guerre et que les hommes sont mobilisés. Il en a quinze lorsqu'il tombe éperdument amoureux de Marthe, une femme de vint ans. du son côté, la jeune femme se rend compte que la distance a eu raison de son mariage et se rend compte qu'elle n'aime plus Jacques. Voilà quatre ans qu'elle le voit si peu. Elle est jeune, elle s'ennuie. Avec François tout change.

Lui est heureux avec elle, et même s'il est jaloux de Jacques, il profite de chaque instant de liberté avec elle même si les deux jeunes amants savent que cette histoire ne peut pas durer.

J'ai aimé le contexte de ce récit. Nous sommes à la fin de la Première Guerre mondiale. Les hommes sont tous partis. Seuls restent les jeunes, les blessés et les personnes âgées. Lorsqu'elle éclate, François est un enfant et Marthe est une toute jeune mariée. Pour elle, c'est la séparation et la solitude, pour lui c'est le début de l'adolescence.

Raymond Radiguet a lui-même entretenu une relation amoureuse à l'âge de quatorze ans avec une femme plus âgée. Il s'est probablement inspiré de son histoire personnelle pour rédiger ce roman abordant la jeunesse d'un jeune garçon en temps de guerre, les premiers amours, la passion, l'adultère d'une femme, l'histoire d'un amour impossible.

J'ai beaucoup aimé découvrir ce livre qui a fait scandale lors de sa première publication en 1923, avant d'être adapté au cinéma en 1947, puis en 1986, et de devenir un classique de la littérature française.

Une très bonne lecture.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Aaaargh! voilà la réaction qui me vient en refermant ce livre, que je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas!
Une chose est certaine, j'ai détesté le personnage-narrateur, ce jeune ado coincé dans les affres de l'amour, qui décortique ses sentiments mais aussi ceux des autres. Il tergiverse, hésite, part, revient, mais surtout fait souffrir autour de lui.
Certes c'est un ado, je l'ai dit, qui découvre l'amour, il ne choisit pas la facilité puisque l'élue de son coeur est mariée à un soldat parti au front, mais tout de même, qu'il m'a agacée!

Au delà de ça, l'écriture est parfaitement maîtrisée, et c'est ce qui vaut à ce livre 3 étoiles...c'est mon jour de bonté!
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Raymond Radiguet ,l' auteur du roman "Le diable au corps", est mort très
jeune .Les principaux protagonistes du récit sont un lycéen ,François,et une
jeune femme , Marthe, âgée de dix-neuf ans .Cette dernière est mariée Son
époux est au front durant la Première Guerre mondiale .
Le lycéen est un élève intelligent et doué .C' est un manipulateur.
Il rencontre la jeune épouse .Il lui fait la cour et lui déclare sa flamme. La jeune femme est prise dans ses rets .Ils sont amoureux , très fortement amoureux l' un de l' autre .Tout leur entourage est au courant de leur relation mais ils passent outre .La femme tombera enceinte et met au monde un enfant mais elle meurt après l' accouchement .
Ce roman est court et bref .Il se lit aisément .J' exprime un avis modeste ,
c' est un livre que j' ai trouvé banal et ne laisse aucun souvenir une fois lu .


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Raymond Radiguet n'a que 20 ans lorsqu'est publié son premier roman : le Diable au corps, un texte auquel on prête des sources autobiographiques. Scandaleux, sulfureux à sa sortie, à peine cinq ans après la fin de la première guerre mondiale, il traite de la liaison d'un jeune garçon et d'une femme dont le fiancé se bat au front.
Le narrateur adulte décrit avec justesse et précision le contexte de sa liaison marquante, les sentiments qui l'animaient, tout est finement analysé. Ce sont des mots sensibles, de la pudeur pour parler de cet amour immoral, passionné, impossible. Il en ressort une sincérité désarmante. L'on est chahuté entre innocence et maturité, entre bonheur et malheur, entre coeur et raison.
La lecture de ce roman tragique au titre éloquent se fait presque d'un souffle, on l'attend, on le sait, la chute sera terrible. Comment pourrait-il en être autrement ?
Un classique d'une force incroyable qui n'a cessé de revenir hanter mes pensées.
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J'ai été très agréablement surprise par ce court roman : j'aime beaucoup les classiques (bon, celui-ci n'en est pas tout à fait un) mais j'ai toujours du mal à me lancer dans leur lecture... du coup le diable au corps à beau faire parti des livres à lire, j'ai mis beaucoup de temps à le sortir de ma PAL.

L'histoire m'a agréablement surprise : j'ai beaucoup aimé me retrouver en pleine première guerre mondiale à un moment où, bien que les convenances sont toujours de mises, elles commencent peu à peu à s'effacer.
J'ai beaucoup aimé le côté universel de cette histoire d'amour entre Marthe et François : quelque soit l'époque, je ne doute pas qu'elle puisse réellement exister... Je crois que ce qu'il m'a beaucoup plu dans tout ça, c'est le fait que l'auteur ne les juge pas, au contraire même, qu'il les encourage ! Bon, bien sûr, l'adultère, c'est pas bien toussa toussa... mais leur amour à tout les deux est vraiment sincère et personnellement, ça m'a totalement fait oublier le fait que Marthe est sensé être avec un autre homme.
La fin m'a également beaucoup plu, mais personnellement, je trouve qu'elle arrive un peu trop vite. Je crois que, sur le coup, je n'ai pas réalisé ce qu'il se passait. En fait, je crois même que c'est en lisant d'autres chroniques sur ce livre que j'ai eu conscience de ce qu'il venait de se passer !

J'ai trouvé les différents personnages assez sympathique. Marthe et François ont vraiment toute mon affection même si par moment j'ai eu l'envie de donner des claques au jeune homme : il est assez imbut de lui-même et par moment j'ai eu l'impression qu'il ne comprenait pas vraiment pourquoi tout le monde n'était pas systématiquement en admiration devant lui. Cela dit, c'est vrai, que j'ai du par moment passer outre les mentalités de l'époque et surtout la place de la femme pour apprécier pleinement les personnages et leur histoire.
En tout cas, mention spéciale aux parents de François qui sont vraiment "hypra cool" pour l'époque !

L'écriture de Raymond Radiguet m'a beaucoup plu et touchée. Comme je le disais un peu plus haut, il a su parfaitement trouver le bon ton pour nous faire voir de la meilleure façon son histoire. Sans oublier qu'il a une écriture des plus agréables. Ça se voit qu'il avait foi en son histoire !
Le diable au corps est vraiment un roman à découvrir.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Un film de Claude Autant-Lara de 1947 interprété par Micheline Presle et le bel Adonis, charmant, craquant et talentueux Gérard Philippe.

Il me tardait de lire ce livre.

Le diable au corps ; l'amour au corps ; la passion au corps ; la folie des sens qui fait fi du qu'en dira t-on.

Comment ne pas aimer.

Lui 16 ans, Elle Marthe 19 ans qui vient de se marier avec Jacques qui la lasse déjà mais ils se fréquentaient depuis quelques temps et le mariage était prévu.

Jacques parti pour la guerre.

Marthe s'ennuie, elle va succomber aux charmes et aux manipulations de ce jeune garçon et l'aimer plus que tout, lui l'aimera mais avec il sera tour à tour, doux, exigeant, jaloux, manipulateur et inconstant.

Marthe l'aime beaucoup plus qu'il ne l'aime et cela l'agace parfois mais il en tire une certaine fierté.

Beaucoup de sentiments contradictoires.

C'est beau et en même temps déchirant !








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