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EAN : 9782237000367
268 pages
Au Sans Pareil (30/11/-1)
  Existe en édition audio
3.7/5   238 notes
Résumé :
Le diable au corps

Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Cet ouvrage m'aura étonné du début à la fin :

Par la modernité du thème qui a dû choquer au début du XX ème siècle ; au sortir de la grande guerre. J'imagine le côté guindé des moeurs, des habits, des moralités de l'époque – nous ne sommes pas encore dans les années folles - , et là il est question de liberté, de nudité, d'atteinte aux bonnes moeurs, d'adultère.

Par la pertinence de l'auteur âgé de 18 ans, sa « maturité ».
Je mets des guillemets car s'il fait référence à la maturité de son personnage, je pense que cent ans après cela peut être largement jugé comme sexiste, misogyne, machiste, tyrannique, jaloux, bref totalement immature. Mais il faut se remettre à l'époque et là, oui, quelle maturité.

Par l'éloignement de la guerre. L'action se passe en 1917 et cette guerre qui faisait des millions de victimes semble loin, si peu terrifiante. comme une période de grandes vacances pour ce jeune homme de 14 ans.

Par l'élégance de la langue que l'on pourrait jugée datée, maniérée ; mais qui est juste belle, sans tic, sans anglicisme, sans expressions isomorphiques, sans trivialité

Par l'usage de l'imparfait du subjonctif qui pû me choquer mais qui jamais ne le fît.

Par la concision des paragraphes qui rend la lecture rapide et entrainante.

Par la puissance de certains aphorismes de l'auteur

Par l'absence de sentiments véritables. L'amour dont il est question m'a parut bien froid, exclusivement hormonal ; ce que le titre choisi par Raymond Radiguet semblerait attester : juste le diable au corps

Et par l'excipit qui clôt brutalement le récit et « L'ordre, à la longue, se remet de lui-même autour des choses »

Un livre étourdissant et que je ne manquerai pas de reprendre un jour ou l'autre.

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Ma situation est, pour citer l'auteur lui-même la suivante : "ce qui est trop simple à dire, on n'arrive pas à l'énoncer clairement". Je devrais donc vous annoncer, sans plus tarder, mon plaisir de lecture, malgré un rythme de la narration qui ralentit par moments. Je suis arrivé(e) à cette lecture grâce à un auteur roumain de la même époque, Anton Holban. Celui-ci, dans sa nouvelle "Prélude sentimental", non encore traduite en français à ma connaissance, explore les ressorts et les paradoxes de l'amour. Son narrateur affirme n'avoir ressenti le bonheur parfait qu'à l'écoute du quartet Op. n°127 de Beethoven, mais surtout il offre à son amoureuse le Bal du Comte d'Orgel qu'il qualifie de "livre subtil, écrit probablement sous l'obsession de Dominique". L'histoire des "sentiments interdits" (le syntagme revient plusieurs fois dans le roman) entre Mahaut (Mme. d'Orgel) et François de Séryeuse est, en effet, une fine analyse psychologique écrite en un style sobre je dirais, mais d'époque. le charme est désuet, mais il opère, comme ce "charme slave", la seule chose dont peut encore se vanter le prince Naroumof.
Je cite encore un passage sur l'idée de bonheur (parfait ?) : "François de Séryeuse se laissait porter par la sérénité des lieux, comme le nageur qui fait la planche. Tout ne s'attachait-il pas à lui donner des leçons de calme ?"
Cela me fait penser aussi à l'image de fin du film de Mathieu Almaric, "Le stade de Wimbledon" (1997) où, Jeanne Balibar, si je ne m'abuse, fait la planche. Il ne me reste naturellement plus à présent qu'à me plonger dans la lecture du "Diable au corps".
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Le diable au corps raconte les amours brûlantes, troublantes ainsi que l'adultère entre Marthe, une femme mariée et le jeune narrateur, un adolescent précoce.
Ce dernier n'a que 15 ans lorsqu'il tombe amoureux de la jeune femme promise à un autre (elle en a 18). Les événements se déroulent durant la première guerre mondiale qui ne constitue pas le décor principal, elle est surtout évoquée au travers du personnage de Jacques le fiancé de Marthe. le décor est alors une petite ville près de Paris, F... accueillant les amours interdites du narrateur et de Marthe. La campagne n'est pas exclue du récit.
La narration est prise en charge par le narrateur, héros du roman qui raconte avec lyrisme mais aussi ironie et parfois humour la passion qui le consume.
Les deux amants sont rebelles en amour et se préoccupent peu des conventions à ce sujet. Cet amour est condamné par la société ; les habitants de F..., les voisins, les amis se détournent des principaux protagonistes de l'histoire. Il est cautionné par le père du narrateur mais la mère en éprouve une terrible honte.
Au fur et à mesure de l'avancée du récit, cet amour bien que réprouvé en devient exclusif, réciproque, fusionnel ; les amoureux sont seuls sur une "île d'amour" délaissant l'amitié, leur familles respectives et leurs engagements. Tout tourne autour de cette passion contrevenant à la morale.
Cet amour clandestin couvert par le mensonge raconte le désir naissant, le flirt, le jeu de la séduction, les premiers émois de l'amour à l'adolescence, la sensualité, le plaisir.
Tous les subterfuges sont utilisés pour cacher cet amour adultère pour les âmes bien pensantes à la face du monde. le narrateur rejoint quotidiennement Marthe dans la chambre choisie de manière ironique par le narrateur...C'est la jalousie pour le fiancé de Marthe qui a présidé à son choix, cette chambre est la future chambre des mariés et non celle des amants, elle représente le lieu en quelque sorte de la profanation.
C'est avec une plume marquante et cynique que l'auteur décrit dès lors les tourments de cette passion, de son ascendant sur les personnages. Y est évoqué la jalousie, celle qu'éprouve le narrateur pour le mari de Marthe, celle qu'il ressent lorsque celle-ci semble lui échapper parfois. Les pensées du narrateur sont parsemées de doute, d'interrogations, de souffrances psychologiques ; le remord, le manque et le désespoir se font sentir lorsqu'il est séparé de Marthe.
De cet amour impossible naitra un enfant laissé comme un don et un souvenir marquant de ce que fut cette passion. Ce roman est pour l'époque où il a été écrit peu conventionnel, il y flotte un parfum de scandale.

Cette lecture ne laisse pas indifférent, le livre est marquant.


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Livre de mon adolescence. Marquant par la passion qui s'y joue ! Une belle écriture, une ambiance comme on les aime à l'âge des "bocks et de la limonade", ce livre a fait partie d'une longue série de romans d'amour fous que je lisais alors : Roméo et Juliette, le diable amoureux, la morte amoureuse, Tristan et Iseult, le grand Meaulnes... et a laissé une marque indélébile sur mon coeur.
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Un livre lu lorsque j'étais jeune et dont je ne gardais qu'un très lointain souvenir, il me semblait avoir aimé cette lecture. Aujourd'hui, à l'âge adulte, ma lecture en est forcément différente.
La critique serait facile : un héros méprisable bouffi d'orgueil, arrogant pas même condescendant. Un tyran qui se plaît à malmener celle qu'il aime, mais l'aime-t-il vraiment? le narrateur, s'il n'est pas l'auteur, lui ressemble par certains aspects : sa jeunesse, sa précocité, aussi est-il tentant de faire l'amalgame mais là encore ce serait tomber dans la facilité. Et puis c'était une autre époque, bien différente de la nôtre alors en faire la critique sans mesurer cet aspect serait une erreur.
Quoiqu'il en soit, il en ressort un récit plutôt froid, presqu' analytique, d'une relation vouée dès le départ à l'échec entre un adolescent qui, bien que précoce, n'en est pas moins perdu dans un âge où les questions sont plus nombreuses que les réponses et une jeune femme d'éducation bourgeoise, fraîchement mariée, d'une naïveté qui devait être la norme à cette époque. Je l'ai lu ce livre vite, ne l'ai pas détesté mais ne l'ai pas aimé non plus. Je n'en ai retiré aucune émotion particulière et c'est bien là que le bât blesse : ne rien ressentir lors d'une lecture...
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Au fantastique de cette maison du crime, sur le toit de laquelle se promenait, comme sur un pont de navire pavoisé, une femme aux cheveux flottants, contribuait beaucoup la voix de cette femme : inhumaine, gutturale, d'une douceur qui donnait la chair de poule.
Les pompiers d'une petite commune étant des " volontaires ", ils s'occupent tout le jour d'autre chose que de pompes. C'est le laitier, le pâtissier, le serrurier, qui, leur travail fini, viendront éteindre l'incendie, s'il ne s'est pas éteint de lui-même. Dès la mobilisation, nos pompiers formèrent en outre une sorte de milice mystérieuse faisant des patrouilles, des manœuvres et des rondes de nuit. Ces braves arrivèrent enfin et fendirent la foule.

LE DIABLE AU CORPS.
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Je l’embrassai, stupéfait de mon audace, alors qu’en réalité c’était elle qui, lorsque j’approchai de son visage, avait attiré ma tête contre sa bouche. Ses deux mains s’accrochaient à mon cou ; elles ne se seraient pas accrochées plus furieusement dans un naufrage. Et je ne comprenais pas si elle voulait que je la sauve, ou bien que je me noie avec elle.
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Si la jeunesse est niaise, c’est faute d’avoir été paresseuse. Ce qui infirme nos systèmes d’éducation, c’est qu’ils s’adressent aux médiocres, à cause du nombre. Pour un esprit en marche, la paresse n’existe pas. Je n’ai jamais plus appris que dans ces longues journées qui, pour un témoin, eussent semblé vides, et où j’observais mon cœur novice comme un parvenu observe ses gestes à table.
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[...] pas une seconde la pensée ne l'effleura que Mrs Wayne pouvait disposer, pour le fatiguer, d'autres moyens que sa conversation.
(Le Bal du Comte d'Orgel)
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Marthe ! Ma jalousie la suivant jusque dans la tombe, je souhaitais qu’il n’y eût rien, après la mort. Ainsi est-il insupportable que la personne que nous aimons se trouve en nombreuse compagnie dans une fête où nous ne sommes pas. Mon cœur était à l’âge où l’on ne pense pas encore à l’avenir. Oui, c’est bien le néant que je désirais pour Marthe, plutôt qu’un monde nouveau, où la rejoindre un jour.
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Videos de Raymond Radiguet (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raymond Radiguet
Le début du XXe siècle avait vu une remise en cause de l'art figuratif traditionnelle et académique, c'était le début des avant-gardes, de l'abstraction, du cubisme… Après le premier conflit mondial, les artistes les plus avant-gardistes comme Picasso, Braque, Matisse, Derain reviennent à un art plus classique s'inspirant des maîtres du passé. On remarque ce même retour au classicisme chez les sculpteurs (Maillol, Pompon, Bourdelle), les écrivains (Gide, Valéry, Radiguet), les musiciens (Stravinsky)
--- Le MOOC « Arts dans les Années folles » est proposé à partir du 28 mars 2022 par la RMN-Grand Palais avec le soutien de la Fondation Orange.
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