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3,71

sur 3191 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai lu une première fois ce livre il y a une quinzaine d'années sur les recommandations chaleureuses d'un de mes meilleurs amis. Je dois dire qu'il m'avait bien vendu l'affaire, le salopard, car en une discussion, il avait réussi à m'intriguer suffisamment sur cet écrivain précoce pour que je voulusse à tout prix en savoir davantage.

Et, contrairement à toutes mes attentes, ce fut une cruelle déception. J'avais trouvé l'histoire totalement creuse, n'avais ressenti aucune émotion à la lecture ; pas la moindre empathie pour ces ébats de jeunesse en contexte de première guerre mondiale.

Le style ne m'avait pas davantage fait trépidé bien qu'il était spécifié un peu partout qu'on avait affaire à un génie précoce, un Rimbaud du roman, etc., etc., je vous épargne les superlatifs habituels de quand on cherche à tout prix à vous fourguer une camelote.

J'en avais donc gardé une impression particulièrement négative, à telle enseigne que, j'en suis venue récemment à me dire que la déception initiale avait dû altérer mon objectivité, si tant est que ce mot puisse avoir une once de sens en matière de sensation littéraire.

J'ai donc repris la lecture, à froid, sans enthousiasme, ne m'attendant à rien de bon, dans l'espoir de m'en faire une opinion, si possible plus juste et plus nuancée. Nuancée, comme vous le voyez, elle l'est puisque j'ai péniblement hissé ma notation de une à deux étoiles.

Deux étoiles et ce sera mon dernier prix car, malgré tout, je ne suis pas cliente de ce genre d'ouvrage. Tout d'abord quant au style. Alors, certes, la langue française y est admirablement maîtrisée, les accords sont excellents, la concordance des temps admirable et, je pense même que certains écrivains actuels plus chevronnés pourraient s'en inspirer tellement le français académique s'y épanouit dans toutes ses dimensions.

En outre, que c'est verbeux, que c'est sentencieux, que ça fourmille de maximes universelles creuses à souhait ! Quand un petit trou du cul de vingt ans fraîchement dépucelé vient m'expliquer en termes universels et définitifs ce que c'est que la vie, ce que c'est que l'amour, excusez-moi, mais ça me fait doucement rigoler.

Alors d'accord, cela s'appuie sur son expérience personnelle, d'accord cela relate un élément de tension sociétale (les hommes mariés partis à la guerre et le vide qui s'ensuit auprès des épouses) et une dimension émotionnelle et psychologique exacerbée (la naissance et l'épanouissement d'un premier amour physique) à une époque où les interdits sociaux étaient bien plus marqués qu'ils ne le sont à l'heure actuelle.

Mais cela dit… cela dit… euh… plus grand-chose à dire.

Au demeurant, pendant toute cette relecture, je n'ai pu me défaire d'une sensation désagréable de supériorité de l'auteur, de fausse modestie, de condescendance, le tout non dénué d'un certain mépris tant pour les femmes en général que pour celle auprès de laquelle il a vécu ce que tout jeune homme hétérosexuel rêve de vivre pour la première fois.

Sous des airs de grand rebelle aux conventions et exigences sclérosées imposées par la société, ce gamin nous fait sentir, nous glisse comme à l'oreille : « Regardez comme je suis précoce, regardez comme j'ai des grosses couilles, regardez comme j'envoie paître toute cette société. Regardez comme vous êtes niais de vous y plier. »

À aucun moment je n'ai ressenti qu'il témoigne de véritable empathie pour cette Marthe. Je n'y ai perçu qu'un ego, qui se développe, qui s'étale dans toute sa longueur ; ego de l'auteur à peine dissimulé sous le voile du narrateur.

Narrateur de seize ans qui rencontre une jeune femme de dix-neuf fraîchement mariée avec un homme parti au front durant la guerre de 1914. Cette manière de dandy collégien, fait le dur à expérimenter l'école buissonnière et quand Marthe lui est présentée, c'est plutôt en faisant la fine bouche qu'il daigne y porter un regard.

Puis, peu à peu, il finit par lui découvrir quelques charmes et s'étonne de constater qu'elle ne semble pas totalement hostile aux siens ni à ses avances de grand rebelle des collèges. Il faut dire qu'elle n'est vraisemblablement pas totalement éprise de son légitime époux dont on sent qu'elle a peut-être eu la main un tantinet forcée par les parents.

Puis la bobine se déroule, et l'auteur en fait des tonnes sur les fantastiques obstacles à surmonter, sur le carcan des interdits et du qu'en dira-t-on. De même, dans le final, alors même que les événements offrent une tension dramatique qui aurait pu donner cours à un vrai bon moment de littérature qui ne serait plus autocentré, Raymond Radiguet botte en touche, en termine avec son histoire tout comme j'en termine avec cette critique.

Ouais… bof, comme vous l'aurez deviné, je ne le relirai pas une troisième fois. Je m'étonne du succès de ce livre, probablement est-il sorti au bon moment, probablement l'auteur, bien que décédé jeune, avait-il eu le temps de nouer des contacts intéressants avec le monde littéraire ce qui lui a permis d'avoir une bonne publicité sans doute pas exagérément justifiée. Qu'en est-il de l'intérêt que présente ce livre aujourd'hui ? Là, ce sera à vous d'en décider, car, quoi qu'il en soit, ceci n'est qu'un avis, c'est-à-dire pas grand-chose.
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Les romans que je lis « pour la culture générale » sont souvent des coups de coeur. Et pour cause, ce n'est pas pour rien que ces derniers ont traversé les décennies ! Il y a nécessairement une bonne raison, que cette fois-ci malheureusement je n'ai pas trouvée, et je me suis plus trainée qu'autre chose le long de ces quelques 150 pages.
Certes, outre la qualité de l'écriture (qualité plus technique que stylistique d'ailleurs, la plume de Radiguet m'a impressionnée mais pas fait vibrer), il y a matière au début du livre à s'ébaudir devant le culot de ce tout jeune auteur, qui, non content d'asséner en 1920 que la première guerre mondiale, ce furent de grandes vacances, enfonce un à un tous les tabous de cette époque corsetée : école buissonnière, non respect du père, amours pré-maritales, adultère, et un bébé par là-dessus sur le dos du mari poilu.
Gonflé, mais pas assez pour que l'on s'attache au héros narrateur, tant il en fait des caisses dans le registre petit con prétentieux, égotiste et sentencieux, amant irascible et machiste désuet ; un ado de l'époque en somme, un peu plus déluré que les autres.
N'étant portée ni sur les romans ados, ni sur l'autofiction, je n'ai pas adhéré, et ne serai donc pas parvenue à me prosterner devant l'icône grunge, toute adulée de Cocteau et morte à 20 ans qu'elle est.
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Raymond Radiguet ,l' auteur du roman "Le diable au corps", est mort très
jeune .Les principaux protagonistes du récit sont un lycéen ,François,et une
jeune femme , Marthe, âgée de dix-neuf ans .Cette dernière est mariée Son
époux est au front durant la Première Guerre mondiale .
Le lycéen est un élève intelligent et doué .C' est un manipulateur.
Il rencontre la jeune épouse .Il lui fait la cour et lui déclare sa flamme. La jeune femme est prise dans ses rets .Ils sont amoureux , très fortement amoureux l' un de l' autre .Tout leur entourage est au courant de leur relation mais ils passent outre .La femme tombera enceinte et met au monde un enfant mais elle meurt après l' accouchement .
Ce roman est court et bref .Il se lit aisément .J' exprime un avis modeste ,
c' est un livre que j' ai trouvé banal et ne laisse aucun souvenir une fois lu .


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Roman psychologique d'un scandale devenu banal, l'histoire de ce jeune homme amoureux dépassé par la vie peine à décoller. Tragédie sentimentale en écho à la tragédie mondiale, folie, mensonges, mort, l'enfant s'engage comme à l'époque les grands s'engageaient à la guerre. Victoire. Marthe cède, un enfant, le sien, arrive. Défaite, Marthe meurt. La guerre est finie. Son mari revient. Tout a eu lieu comme prévu et il n'y a même pas eu de scandale. L'initiation est faite. François peut devenir adulte. Rien là de bien bouleversant. Les sentiments sont exacerbés mais on a une impression de distance, comme si ce roman sonnait le glas d'une vision dépassée de la passion amoureuse et de son écriture.
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Pendant la 1e guerre mondiale, un adolescent tombe amoureux d'une jeune fille à peine plus vieille que lui, mais qui est sur le point de se marier. Ils auront donc une liaison adultère, profitant de l'absence du mari, parti à la guerre.
L'histoire est plutôt prenante, on a envie de savoir comment cela finit, mais il y a un côté insupportable dans ce roman à plusieurs niveaux: les personnages dont la plupart ont une attitude immature qui les rend très agaçants (comme le narrateur, son père, Marthe...), et la fin, qui est finalement sans surprise et décevante.
On prend tout de même plaisir à lire ce livre, comme une lecture légère sans prise de tête, et puis parce que l'histoire est bien écrite.
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Publié en 1923 ce roman dont je connaissais l'adaptation cinématographique a été dans un premier temps un peu difficile à aborder en raison du style très académique de son jeune auteur âgé de 20 ans et par la personnalité du héros. Inspiré, semble-t-il par un épisode que lui-même a vécu, ce roman relate la relation entre François, âgé de 16 ans et une jeune épousée, Marthe, dont le mari est sur le front durant la première guerre mondiale.
Il fut objet de scandale lors de sa parution de par le sujet et peut-être aussi par la manière dont le narrateur (François) revient sur cette relation. On ne sait que penser de lui, de ses sentiments, de la manière dont il vit cette relation : comme un éveil à la sexualité, au passage à l'âge adulte, à une sorte d'émancipation ou à un réel amour pour Marthe.
J'ai trouvé le style de l'écriture très travaillé, trop même, manquant de la spontanéité de la jeunesse et ce qui m'a retenue et à ne pas l'abandonner c'est justement de lire la manière dont l'écrivain allait terminer son roman, une fin assez vite expédiée avec la même distance par rapport aux faits (dramatiques) et une sorte de suffisance de la part de son héros qui me l'a rendu fort antipathique.
J'ai du même auteur le bal du comte d'Orgel, publié à titre posthume, mais que je vais attendre un peu avant de l'aborder.
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Après lecture du Diable au corps, je commence vraiment à me dire que la littérature romanesque du premier quart du XXème n'est pas faite pour moi. J'ai refermé ce roman avec le même sentiment d'ennui que lorsque j'ai refermé, il y a environ un an, le grand Meaulnes.

Le narrateur, qui a 15 ans, nous relate, dans ce très bref roman, sa rencontre avec Marthe, jeune femme qui en a quant à elle 18, ainsi que la liaison qu'il noue avec elle, alors que son fiancé, qui deviendra son mari au fil du récit, est au front. En 1917, cette liaison, qui va aller en se complexifiant, aura des conséquences funestes pour le couple officieux. Histoire en somme assez classique en littérature que ces amours au destin funeste, car amours interdites : c'est pourquoi il m'aurait fallu un soupçon de nouveauté dans le traitement de ce schéma devenu canonique pour en ressortir surprise, et même conquise. Ce n'aura malheureusement pas été le cas : rien ne dépasse, stylistiquement parlant, de la narration ; rien ne surprend, ne perturbe, ne choque – suffit de lire des auteurs décadents de la fin du siècle précédent, ou des poètes comme Baudelaire, Verlaine ou Apollinaire – pour n'en citer que quelques-uns -, pour se rendre rapidement compte que l'on est dans un registre bien gentillet de l'évocation de la sexualité en littérature -. L'ennui a donc rapidement pointé le bout de son nez, n'a fait qu'aller crescendo, jusqu'au dénouement qui, pour filer la métaphore, se voyait comme le nez au milieu de la figure depuis les premières pages.

Un nouveau classique qui n'aura donc pas retenu mon attention, en grande partie par manque d'originalité, ce qui peut, malheureusement, être une des principales problématiques des premiers romans. Dommage que la vie n'ait pas laissé le temps à ce jeune auteur de faire beaucoup plus…
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J'avais lu ce classique il y a 20 ans environ et il ne m'avait pas laissé un grand souvenir. J'ai décidé de le relire et décidément je ne suis pas séduite par ce roman. le sujet, l'écriture, l'originalité de mettre en lumière la vie de l'arrière pendant la première guerre mondiale, tout cela suscite mon intérêt. Mais la description des états d'âme de deux jeunes gens, la description des sentiments m'ont semblé traîner en longueur et ont fini par m'ennuyer fermement. Seule la toute fin m'a touchée.
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Encore une fois, j'ai été attirée par ce livre via l'esthétique de sa couverture et de sa mise en page, un peu rétro, et qui rappelle le design des jeux de cartes. le nom de la collection, aussi, "Vient (presque) de paraître", m'a paru un concept intéressant. C'est d'ailleurs ce nom de collection qui m'a mis la puce à l'oreille : j'ai ainsi compris que j'avais entre les mains un classique de la littérature française, et non une parution récente et contemporaine. Il s'agit donc d'un roman qui se passe pendant la Première guerre mondiale, quoique le lecteur ne s'en rende pas bien compte (le roman a d'ailleurs été un peu boudé à l'époque, parce que taxé d'antimilitarisme). le jeune héros m'est apparu comme très antipathique, car égocentrique, volage et calculateur. Cependant, c'est cela qui donne du cachet au roman, je crois, plus que la scandaleuse relation d'adultère. Marthe est ainsi un peu une victime, le narrateur, son bourreau, et c'est tout naturellement qu'on sent le récit tendre vers le drame. Cela dit, les grands élans passionnés et narcissiques du narrateur m'ont parfois agacée, et c'est sans grand enthousiasme que j'ai refermé le livre.
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Ma lecture fut assez fastidieuse. J'ai eu beaucoup de mal à écouter les atermoiements des deux personnages principaux.
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