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3,86

sur 1381 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Norvège , quelques jours avant le grand déballage de fin d'année , petit papa Noël décide d'offrir un cadeau original à la famille Neshov . En effet , Anna , mère à la poigne de fer et au verbe haut , se meurt . La fratrie , morcelée depuis bien longtemps , se voit désormais dans l'obligation de faire face à l'inéluctable , ensemble , en remisant au placard les vieilles rancoeurs personnelles . Les retrouvailles s'annoncent à l'aune du temps qui sévit sur la vieille ferme familiale aussi chancelante que le sont les rapports unissant ces trois frangins disparates...

C'est Scandinave et pourtant pas l'ombre d'un meurtre . Tout se perd...
Non , le canevas est sans doute beaucoup plus pernicieux puisqu'il évoque l'éclatement d'une famille en plein vol , les traumas persistants d'une enfance passée sous le joug d'une génitrice despotique .
Trois frères .
Trois entités totalement distinctes qui n'ont en commun que leurs origines .
Trois caractères , aux horizons divers , forgés à l'ombre d'une figure tutélaire aussi dure que le bois des forêts environnantes .

Le maître mot de ce premier opus , patience .
Une histoire qui ne se livre pas immédiatement mais s'appréhende au gré des quatre protagonistes que l'auteure dépeint fort justement sur deux bonnes centaines de pages .
Radge pose des bases d'une rare solidité .
De Magido , oeuvrant dans les pompes funèbres , à Erlend , homosexuel comblé et avec Krumme son compagnon et dans son boulot de décorateur de vitrine ; de Tor , fils aimant tentant tant bien que mal de tenir la ferme , à Torunn , sa fille exilée depuis bien longtemps avec qui il entretient de bien piètres rapports , quatre personnages forts , complexes , finalement très attachants malgré leurs dissemblances .
Un récit de prime abord aussi haletant qu'un 100 m entre Derrick et Navarro et pourtant , quel plaisir d'évoluer au sein de cet environnement rarement d'une gaieté folle , souvent conflictuel mais finalement empreint d'une étonnante douceur narrative , la palme en revenant à Erlend l'excentrique et la sage Torunn , sa nièce nouvellement intégrée qui cravache dur pour recomposer une famille qui n'en a plus que les apparences .
Un premier tome ultra convaincant avec un twist final vraiment bien amené qui finit , si besoin était , de persuader le lecteur de poursuivre plus avant la découverte des Neshov et de leurs aventures terriennes...

La Terre des Mensonges : ugs due fleu de moete ! *
* Fallait prendre Norvégien deuxième langue ;)
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Une terre lointaine, là-bas en Norvège, un fjord, une famille pour le moins éclatée autour d'une morte. Et voilà, le décor est planté. L'histoire aussi, d'ailleurs.
C'est que la morte, Anna, a eu énormément d'influence sur cette famille, a provoqué des bouleversements majeurs par son caractère qu'on devine opiniâtre, avare, intolérant. Et pourtant, des gens l'ont aimée, à commencer par son fils ainé, qui s'occupe de la ferme càd de l'élevage des cochons, et qui est resté près d'elle, malgré qu'il soit père. Ses 2 autres fils, par contre, se sont éloignés depuis des années. Et son mari...mais non, je ne parle pas de son mari. de la petite-fille, par contre, je peux parler, car c'est la nouvelle venue, l'inconnue. C'est elle qui va faire le pas pour aller à la rencontre de sa « famille ». Je l'admire, cette femme d'une quarantaine d'années, car elle prend les choses en main, elle agit. Et ça, j'aime !
Anne Ragde m'a introduite dans cette famille de manière feutrée, à coups de descriptions, de gestes, de quelques larmes quand même, de paroles pudiques et soudain violentes. Jamais elle ne livre les gens d'un coup, jamais elle n'explique avec de grandes phrases « psychologiques » et spectaculaires. Non, elle les livre en catimini, pourrait-on dire. Je me suis habituée à leur quotidien (oui oui, j'ai même aimé les petits cochons si bien couvés par le fils ainé !), leur profession (ah là là, le métier du second fils ! J'ai été submergée par une émotion dévastatrice !), leurs habitudes que l'auteur « donne à voir ». Je me suis même attachée à certains, comme au fils cadet, si sincère et si mélodramatique, si « drama queen » par moments... C'est marrant et touchant à la fois. Et puis la réunion de famille a lieu et là, tout bascule, mais par degrés...jusqu'à la scène finale, où LE secret éclate.
« La terre des mensonges » est le premier tome d'une saga. Je suis partante pour vivre encore un bout de vie avec ses membres !
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J'ai mis un peu de temps pour m'installer dans cette famille. Nous faisons connaissance tour à tour avec les trois fils avant de les voir tous réunis à la ferme familiale pour assister à la mort de leur mère Anna. C'est également l'occasion de rencontrer la fille d'un des trois fils.
Le rythme est lent mais je m'y suis fait et j'ai même pris plaisir à me retrouver parmi cette étrange famille qui ne se connait pas, qui a des relations distantes et même de rejets.
Des non dits certes il y en a ! On comprend progressivement que la construction identitaire de chacun s'est faite sur des mensonges et ces non-dits.
Des moments touchants entre un des fils Erlend et son père, des moments d'attention et d'intentions, des failles chez les uns et les autres, qui font que l'on a envie de poursuivre et d'en savoir plus.
C'est un livre dans lequel je me suis sentie bien et même apaisée, malgré un poids qui pèse sur cette famille. le deuxième tome va bientôt se retrouver entre mes mains...
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Première partie de la trilogie des Neshov, la mise en place prend son temps et on pourrait craindre l'ennui, mais il n'en est rien, en tout cas pas pour moi. Mais si vous préférez les livres à rebondissements multiples et incessants, sachez cependant que tout le roman se déroule au rythme des saisons qui passent, et qu'il ne sert à rien d'être pressé : les heures et les jours passent lentement, mais sûrement.
L'histoire est simple: en Norvège, la vieille Anna, matriarche du clan Neshov, est à l'agonie dans sa ferme. Mais n'allons point trop vite, et laissons l'auteur nous présenter successivement les trois fils d'Anna: Margido, croque-mort, Erlend, décorateur homo exilé à Copenhague, en couple depuis des années avec Krumme, et Tor, qui n'a jamais quitté la ferme, où il prend soin de ses porcs comme une mère-poule. Il y a aussi Torunn, la fille de Tor, qui connaît à peine son père, qui n'a jamais rencontré sa grand-mère mais qui pourtant fera le déplacement pour les funérailles. Enfin, il y a le vieux père, considéré comme sénile et encombrant, mais qui pourtant, à la fin du récit, se révélera central et dissipera le voile de mensonges qui enveloppe la famille depuis tant d'années. Entretemps, on assiste aux retrouvailles (n'imaginez pas les grandes embrassades et les tapes cordiales dans le dos avec les inévitables « tu te souviens… ») entre frères, et à l'irruption d'un vent de fraîcheur avec Torunn.

Les personnages, leur psychologie, leur métier et leur cadre de vie respectifs sont longuement décrits, avec précision et une foule de détails telles qu'on s'y croit vraiment. Les scènes sont parfois glauques (Margido), cocasses (Erlend), écoeurantes (Tor dans la promiscuité de la ferme). Loin d'être ennuyeux, tout cela contribue à rendre l'ambiance oppressante, à illustrer la tension dans les relations entre frères, faites de non-dits et de rancoeurs. Torunn est le seul rayon de soleil dans cette histoire pas franchement gaie, mais la plupart des personnages finissent par devenir attachants.
Très bon livre, facile à lire (à condition d'être patient), prenant et émouvant, au dénouement inattendu.
Je vous laisse, "la ferme des Neshov" m'attend...
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Une ferme, une fratrie, un secret de famille.
Premier volet d'une trilogie, La Terre des mensonges, nous transporte à Trondheim, Norvège, quelques jours avant Noël.
Dans ce roman, j'ai particulièrement apprécié le réalisme appliqué pour décrire, entre autre, la vie de la ferme, avec les bruits et les odeurs de l'étable et de tous ses compagnons (veaux, vaches, cochons) mais aussi évoquer les liens qui se tissent entre Tor, le fermier et ses bêtes...c'est magnifique!
Attachement et complicité d'autant plus forts que la vie sociale et personnelle de Tor, réglée comme du papier à musique, n'est pas des plus animées.
Mais voilà, à quelques jours de l'Avent, la ferme des Neshov va être secouée...
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La terre des mensonges est le premier tome d'une saga familiale dont le quatrième tome vient de sortir. En Norvège, dans une vieille ferme de Trondheim, Anna Neshov est une vieille femme qui se meurt tranquillement peu de temps avant Noël. Mère de trois fils très différents les uns des autres, sa mort sera l'occasion des retrouvailles. le fils aîné, Tor, vit encore avec elle et avec un père fantôme et tient comme il le peut la ferme familiale, le deuxième fils, Margido, travaille dans les pompes funèbres alors que le cadet des trois, Erlend, vit de façon plutôt aisée à Copenhague avec son compagnon.

La première partie du roman se concentre tour à tour sur la présentation de ses trois frères qui n'ont plus aucun contact entre eux depuis des années. Vivant dans des univers totalement différents, il en devient difficile d'imaginer leurs liens familiaux. J'ai trouvé cette partie particulièrement longue. Il est certes intéressant de comprendre les modes de vie de chaque personnage mais j'ai trouvé que l'on se perdait énormément dans les détails et dans des faits anodins. Finalement on attend qu'une chose, chose promise dans la quatrième de couverture : les retrouvailles dans la vieille ferme ! La mort de la mère va être l'occasion pour la famille de tenter de renouer des liens et par la même occasion d'en découvrir plus sur l'histoire familiale.

Les sagas familiales est un genre que j'aime plutôt bien mais que je lis finalement très peu. Quand j'ai entendu parler de ce roman, j'ai eu envie de le découvrir. La Norvège est un pays que j'aime énormément et le dépaysement était garanti. Bien que la première partie soit assez longue, La Terre des mensonges vaut malgré tout le coup que l'on prenne son mal en patiente. Anne B. Ragde nous décrit des personnages complexes et il est important de comprendre totalement leurs psychologies personnelles pour mieux appréhender les tenants et les aboutissant de ces retrouvailles. Les secrets commencent à se dévoiler, je continuerai bien entendue cette saga pour mieux comprendre cette famille si particulière.
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Nous somme en Norvège, dans une ferme délabrée, c'est bientôt Noël et pour ses occupant un cadeau merveilleux va leur être donner. Anna la mère de cette maisonnée décède, quelle joie pour les habitant, une mère diabolique, méchante, sans coeur qui dirigeait ses sujet d'une main de fer. Pour eux une nouvelle vie va commencer, ça ne sera pas facile mais ils vont y arrivés. Pas facile pour eux de reprendre confiance en soi, de faire un peu ce qu'ils veulent, mais des drames secrets vont tisser cette nouvelle vie. Très beau roman d'Anne B. Ragde (le premier que je lis, je ne suis pas déçue)
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Ce roman explore les relations familiales dans une atmosphère typiquement scandinave. Il illustre de façon poignante le travail épuisant des agriculteurs, et les conditions précaires dans lesquelles ils vivent.

On est dans la Ferme des Neshov en Norvège, exploitée par Tor. La ferme, ce monde dans le monde et pourtant si loin du monde. Un beau matin, Anna, la mère, craque. Les rideaux de sa chambre vont rester fermés. Au début, Tor ne s'inquiète pas trop, pour un fermier, un refroidissement est vite maîtrisé. Mais il pressent un souci. Et si Tor n'a plus la présence de sa mère à ses côtés pour le soutenir, comment affronter seul les événements qui vont lui tomber dessus les uns après les autres à Neshov la veille de Noël ?

Quand le quotidien de Tor se trouve ainsi bouleversé, ce sont ses truies qui le subissent aussi. La dévotion et le respect qu'il a pour elles montrent que son métier est une passion dont il est fier et qu'il aime partager.

Les trois frères Neshov se sont épanouis dans des métiers complètement différents : Margido, entrepreneur de pompes funèbres, Erlend, décorateur de vitrine réputé à Copenhaghe, et finalement Tor, éleveur de porcs. Ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est que l'auteure prend le temps de nous faire découvrir ces trois personnages situés aux antipodes, au travers de leur profession. La narration est linéaire et on entre agréablement dans ce récit en s'attachant aux personnages.

C'est le moment où les chemins vont devoir se rejoindre de nouveau au chevet d'Anna, et où les mondes vont s'entrechoquer. Epuisés par des préjugés, des émotions vives de désespoir pour les uns, ou pire encore, d'indifférence ou de dégoût coriace pour d'autres, … ils vont essayer d'oeuvrer ensemble malgré tout. C'est poignant et authentique à souhait, presque fatigant d'authenticité parfois, et c'est cela qui réveille la curiosité et l'émotion, et la surprise de Noël est tout à fait inattendue.

Un livre remarquable qui invite à s'intéresser au prochain tome.
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La terre des mensonges permet de se rendre compte du réel talent de conteuse d'Anne B. Rage qui arrive ici à nous intéresser à des personnages aussi inattendus qu'un éleveur de porc, qu'un entrepreneur de pompes funèbres ou qu'un décorateur de vitrines.
Ces trois hommes que tout semble séparer vont pourtant se trouver réunis et devoir essayer de coexister, au moins pour quelques jours.
Une jeune femme se joint également à eux, comme un chien dans un jeu de quilles, faisant évoluer les lignes invisibles tracées entre les uns et les autres.
Dans un univers où personne n'évoque les sujets qui fâchent, nombreux sont les non dits. La curiosité du lecteur ne peut qu'être piquée ... Et si elle est partiellement assouvie à la fin de ce tome, on peut malgré tout penser qu'elle réclamera rapidement la lecture du volume suivant !
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Il y avait le Conte de Noël de Dickens, on comptera aussi sur La Terre des mensonges pour aborder une nouvelle année avec la larme à l'oeil, le sourire aux lèvres et un maximum de bonnes résolutions. Alors oui, c'est un petit plaisir coupable, un feel-good-book régressif sur les joies contradictoires de la famille et des traditions, parfait pour un 31 décembre !
Que les amateurs de mystère soient prévenus, le fameux secret se trouve comme il se doit dans le prologue. Pas de suspens donc mais des tranches de vie -et c'est sans doute pour ça que j'aime lire, pour devenir quelques heures durant éleveur de porcs, décorateur homosexuel ou thanatopracteur protestant. Et pour croire qu'un grand ménage résout tous les problèmes.
Très bonne année 🎆🎈🎊 à tous donc, ou tout au moins, pour les plus circonspects, très bonnes agapes avec ceux que vous aimez.
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