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3,69

sur 82 notes
Un auteur que je ne connaissais pas et un livre que j'ai dévoré d'une traite, tellement j'ai été pris par le fond, la forme, l'histoire, et ses personnages bien campés.
Certes, l'envahissement de Notre-Dame peut rappeler celle antérieure de l'église Saint-Bernard, certes le tandem Gombrowicz -flic ébranlé pour avoir fait feu sur un homme quelque temps plus tôt, quelque peu coincé, qui ne prend plus son arme de service et est amoureux de la belle juge d'instruction Claire Kaufmann (qui préfère les femmes)-, et son supérieur Landard, intuitif, fumeur invétéré en rappellent d'autres, certes ce père Kern - qui semble au milieu de l'histoire- est quelque peu énigmatique, certes cet homme amputé d'un oeil et cet autre au physique impressionnant de brute ont un côté de déjà vus, -déjà lus-, mais Alexis Ragougneau a su, sur le fil du rasoir, ne pas tomber dans les stéréotypes, les redondances, et m'a maintenu en haleine durant toute cette lecture.
Une plongée également dans le monde des SDF, des oubliés, avec leurs codes, d'honneur, de savoir-faire, et surtout de savoir-être. Une cour des miracles qu'un certain Victor Hugo n'aurait pas reniée.
Et que dire des secrets des uns et des autres que Ragougneau livre au compte-gouttes, des imbrications police-politique-église, quand sauver l'apparence et les intérêts l'emporte sur la découverte de la "V"érité?!
Vivement que je trouve un autre des romans de cet auteur.
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A quelques jours de la célébration de Pâques, le corps d'un homme est retrouvé dans la Seine. Il est mort de noyade mais porte étonnamment les stigmates du Christ ainsi qu'une plaie sur le flanc. La police l'identifie rapidement, il s'agit de Mouss, un SDF qui, avec une dizaine d'autres sans abris, avaient occupé Notre-Dame de Paris, deux jours avant Noël, demandant un logement pour les laissés pour compte, après de nombreuses revendications restées lettres mortes. A l'époque la police etait intervenue brutalement pour chasser les occupants sous le regard du père François Kern, demeuré etonnament passif et depuis, se sentant responsable. Cette opération de force avait été très mal vécue par les autorités religieuses et notamment par les Cohors Christi, une organisation catholique rigoriste qui avait gardé dans sa ligne de mire le chef de cette revendication ; d'autres pistes sont évoquées, avec l'entourage des sans abris, un monde de promiscuité où vengeance et jalousie sont souvent exacerbées.

Une deuxième enquête dans laquelle on retrouve quelques uns des personnages de la madone de Notre-Dame, le père François en tête, prêtre officiant à Poissy, suppléant à Notre-Dame de Paris. L'homme est très affecté par la mort de Mouss, un homme qu'il a côtoyé, aidé mais également abandonné et trahi et puis l'on retrouve la jeune juge Claire Kauffmann qui va devoir démêler les fils d'une enquête qui résonne curieusement avec la passion du Christ.
Alexis Ragougneau continue son exploration des grands épisodes de l'évangile, après le 15 août et la fête de la Vierge, c'est Pâques qui sert de contexte à sa deuxième enquête, une intrigue très érudite et savante, dans laquelle il fait preuve d'une grande connaissance des rites religieux et du contexte spirituel autour de Notre-Dame de Paris. Une intrigue christique, pas toujours vraisemblable mais diablement intelligente.
Avec l'incendie de Notre-Dame de Paris, il sera sans doute difficile de continuer ces enquêtes et cette exploration de la Cathédrale comme lieu d'investigation, mais qui sait, Alexis Ragougneau est plein de ressources et trouvera peut-être une solution pour explorer le personnage du prêtre ou se concentrer sur un autre édifice religieux...
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Evangile pour un gueux raconte l'enquête menée par une juge d'instruction après la découverte du corps d'un sans-abri dans la Seine. L'homme était connu pour avoir occupé la cathédrale Notre-Dame avec d'autres, afin de réclamer le droit au logement pour tous.

Je trouve que, pour un policier, ça manque de rebondissements et de potentiels coupables différents. Il y a beaucoup de métaphores et références bibliques, ce que je trouve intéressant en soit, mais elles étaient trop lourdes à mon goût. Je pense que j'aurais davantage apprécié s'il y avait eu plus de subtilité. Après, ça reste une écriture intéressante, on est malgré tout entraîné dans l'histoire et dans l'ambiance.
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Après Opus 77 je fais davantage connaissance avec Aléxis Ragougneau, cette fois par un écrit bien différent puisqu'il s'agit d'un polar social. Par la belle nuit de Noël, ce n'est pas la neige qui étend son manteau blanc mais les gueux du bord de Seine qui étendent leurs pelures mais surtout leur misère dans le coeur de Notre dame. Très mauvaise pub pour les politiques, imprévu plus que dérangeant pour la police mais peut-être bonne aubaine pour les extrémistes en tout genre. A.Ragougneaux sait nous rendre attachant chacun de ces "sans dents" sans pour autant nous épargner la réalité de la rue avec la déchéance des corps, la puanteur, la maladie, et la violence. Mais il y a aussi l'humanité, l'espoir, la poésie et la révolte. Mouss le porte parole de cette nouvelle cour des miracles ,Catherine la jolie Juge d'Instruction, Kern le petit curé de Notre Dame, Gombrowicz le flic au coeur d'artichaut , Kristoff le polonais et sa flamboyante fille laissent tomber peu à peu l'habit qui ,une fois encore, ne fait pas le moine! et nous découvrons l'intime, les blessures qui font de chacun un être singulier et poignant. A.Ragougneau nous entraîne dans le sillage déroutant et percutant du besoin de croire à tout prix, du besoin de transférer sur une icône tout le poids du monde et d'en attendre la rédemption...J'ai beaucoup aimé ce polar pour son humanisme, son originalité mais aussi pour le style de l'auteur qui sait user de sensibilité, d'érotisme, d'humour aussi bien que de réalisme.
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Lent, interminable, misérabiliste, caricatural.

Rien ne signale qu'il vaut mieux avoir lu le premier tome, La Madone de Notre-Dame, avant de lire Evangile pour un gueux. On est donc étonné de voir fleurir toutes ces notes en bas de page renvoyant au premier roman du diptyque : on a un peu l'impression de s'être fait couillonner… Mais je crois que même en ayant lu le premier tome, le second ne m'aurait pas paru meilleur. M. Ragougneau voit le monde en noir et blanc, il ne connaît pas la nuance. On voit bien à quel sein politique il tête. Son livre, bourré de clichés éculés, m'est définitivement tombé des mains lorsque j'ai lu la phrase : [le personnage, un SDF, s'adresse à une juge d'instruction] « Vous faites aussi partie de l'Etat policier, qui s'acharne à taper sur les pauvres en guise de défouloir » (p. 109). L'auteur devrait prendre des cours d'histoire pour apprendre ce qu'est réellement un Etat policier.
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Le flâneur qui profite des bouquinistes quai de Montebello et quai de la Tournelle passe au dessus des gueux qui vivent entre la ligne RER et l'ex voie sur berge derrière les bouches d'aération et les plaques d'égout. Loin des yeux, loin des coeurs, ces clochards sont les vedettes de « l'évangile » publié par Alexis Ragougneau qui nous mêne aux côtés de Mouss, Stravos, Kristof et leurs disciples, loin des aménités de notre FRANCE en marche et des images touristiques valorisant le coeur de Paris.

Il s'agit plus d'une parabole que d'un polar et j'ai apprécié cette plongée dans les boues de la SEINE avec le père KERN, émouvant pasteur mobilisé avec les bénévoles d'ATD Quart Monde et Claire la juge torturée par des séquelles de son adolescence.

Une belle histoire, avec des héros engagés et l'écriture ciselée d'un romancier qui marche sur les traces de Victor Hugo en ressuscitant Quasimodo.
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Je ne suis pas spécialiste des romans noirs ou policiers et me laisse attirer par ce genre parfois.
C'est autant le titre que la couverture et l'éditeur qui m'ont séduite. Et j'ai trouvé l'entrée en matière fort réussie.

C'est un policier somme toute très classique en apparence : un meurtre à élucider, un tandem de policiers, l'ancien et le plus jeune, une juge d'instruction perspicace. Cependant, l'environnement et les circonstances changent la donne et y mettent de l'originalité. Choisir des SDF et un prêtre comme acteurs principaux ajoute une dimension sociétale au roman qui aborde alors les thèmes de la précarité, du mal-logement, et de la rue, mais aussi ceux de la foi et de l'intégrisme religieux.

Cela fait peut-être un peu trop. On tombe dans quelques travers poussant à caricaturer les personnages et à décrédibiliser certaines scènes .

Il n'en reste que l'histoire est prenante, nous éclairant peu à peu en nous restituant ce qui s'est passé quelques mois auparavant. Et, le lecteur est forcément interpellé sur la question des SDF.
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En mars 2016, j'avais découvert avec un grand plaisir 'La madone de Notre-Dame' d'Alexis Ragougneau, me promettant de lire les prochaines productions de cet auteur prometteur. 

Je n'avais pas oublié ... mais je ne le trouvais pas ... et quand je l'ai trouvé sur les rayonnages virtuels de la bibliothèque numérique de la Ville de Paris, j'ai cliqué ... et tourné les pages très vite !

Tout aussi passionnant que le premier, ce roman débute avec la découverte d'un SDF noyé dans la Seine quelques jours après Pâques 

On reconnait bien vite Mouss, ce SDF qui avait envahi la cathédrale Notre-Dame de Paris, en compagnie d'une dizaine d'acolytes l'avant-veille de Noël ... 

Au vu des blessures, Mouss n'est pas tombé à l'eau tout seul ... mais qui va s'intéresser à la mort - même violente - d'un SDF, même celui qui a défrayé la chronique quelques mois plus tôt ... 

Le père Kern, dans son exil de Poissy, regrette toujours d'avoir laissé tomber Mouss ... il mènera une enquête parallèle à celle d'une jeune juge d'instruction ... 

Des personnages attachants, un récit sur les trois mois qui séparent Pâques de Noël, une peinture réaliste de la vie sur les berges de la Seine, une description des relations parfois houleuses entre PJ et Parquet qui cohabitaient encore dans le coeur de Paris ... 

Un roman passionnant ...

Un auteur qui confirme qu'il faut le suivre !
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Deux jours avant Noël, un groupe d'une dizaine de SDF occupe la cathédrale Notre-Dame de Paris. Emmenés par le jeune Mouss, ils réclament le droit à un logement et se présentent comme porte-parole de tous les mal logés. le père Kern, prêtre de la cathédrale, et Gérard, le sacristain, sont pris en otage.
A l'extérieur, les soutiens et les détracteurs se regroupent sur le parvis, ainsi que les forces de police.
Mû par son sacerdoce et sa charité chrétienne, le père François Kern sert d'intermédiaire entre l'extérieur et les révoltés, sans prendre clairement position pour eux. L'intervention de la Police après deux jours d'occupation libére Notre-Dame de ses occupants. Lors de l'assaut, Mouss est blessé et transporté à l'hôpital.
Un an plus tard, Mouss est retrouvé mort dans la Seine. Il a été tué. Claire Kauffmann, juge d'instruction, va à la rencontre du père Kern qui officie désormais dans un centre qui consigne les biens des démunis, pétri de culpabilité depuis l'intervention policière.
Si l'action ne s'était pas déroulée d nos jours, on aurait pu aisément imaginer qu'elle se droulâr au Moyen-Age. En effet, comment ne pas penser d'emblée au roman de Victor Hugo à la lecture de ce livre?
Une bande de miséreux, une vraie cour des miracles, dont on suit la condition et le mode de vie. Ce groupe d'invisibles, individus avec chacun leur parcours, leur histoire, que l'auteur nous livre mais sans trop en dire non plus. Car ce milieu est celui de la déchéance, de ce qu'on fut et qu'on ne sera plus. Alors, envahir Notre-Dame, à Noël c'est un ultime coup d'éclat que Mouss et ses compagnons d'infortune s'autorisent.
A leurs côtés, physiquement parlant, le père Kern-et son sacristain dans un personnage plus secondaire, quoique...- voit lors de cet événement l'occasion de réfléchir sur sa foi, les raisons de son engagement dans la prêtrise. L'évolution de ce personnage, sa complexité, constituent un point très fort de cette histoire.
Et au-dessus de lui, la hiérarchie cléricale gravite, scandalisée par cette invasion de sous-hommes qui ébranle une tranquilité de façade que ces hommes d'église entendent maintenir pour conserver la mainmise. le clergé médiéval et de l'Ancien Régime n'est pas si loin...
Et enfin, la cathédrale elle-même, d'où part toute l'intrigue. Majuestueuse, imposante, l'auteur lui donne une véritable place et un vrai rôle dans toute cette histoire.
Alexis Ragougneau a réussi à transposer une intrigue traditionnelle à l'époque moderne. Il met en scène des personnages très travaillés, déroule un récit parfaitement maîtrisé. L'écriture est absolument remarquable, avec une mention spéciale pour les dialogues. La confrontation entre un abbé, personnage issu d'un autre temps, et la juge d'instruction lors d'un interrogatoire vaut le détour par sa justesse et son intensité.
Ce livre met en lumière tous ces jeux de pouvoirs, en particulier au sein du "clergé", mais aussi la place qu'occupent les marginaux dans notre société.
Il plaira aux amateurs de roman noir, à ceux qui lisent aussi des polars même ce n'en est pas vraiment un. Un coup de coeur.
Lien : http://monpetitchapitre.over..
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Sous forme de roman précisant dès la première page que : « les événements et personnages dépeints dans ce roman sont imaginés » l'auteur décrit pourtant avec beaucoup de réalisme des faits divers qui pourraient, qui ont, ou qui vont exister.
Une dizaine de SDF affamés, révoltés, qui cherchent à investir Notre-Dame de Paris et qui y parviennent. le décor est posé. Mouss, un jeune famélique prend la tête de la « révolte » et rapidement est considéré comme le Christ qui va les sauver.
Alors on assiste au déploiement irrationnel de la police, des CRS, de tout un cordon de sécurité disproportionné et commence l'outrance des forces déployées comparativement à la dizaine de mendiants. le clergé est clair, on ne rentre pas et on n'investit pas impunément la maison de Marie. Un curé se rapproche d'eux, leur parle et les comprend. Tout se passe bien. Et puis i l y a l'assaut et surtout la fuite de Mouss.
On le retrouvera noyé quelques mois plus tard.
Ses derniers mois de cavale nous laissent un peu frustrés jusqu'à ce que l'on découvre la reconstitution d'un Christ et de son Judas.
Très bien écrit, atmosphère lourde, suspense, un très bon roman, qui loin d'être anodin, ne doit pas être lu « en diagonale » il vaut mieux que cela et puis on tombe nous aussi dans les bas-fonds des alentours de Notre-Dame.
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