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Citations sur Opus 77 (145)

La pire des punitions n'est pas la critique, même acerbe, mais l'oubli.
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Car c'était bien l'enjeu de cette dernière nuit : il y avait la mort de mon père, il y avait le retour de mon frère, et moi au milieu, à leur tenir la main, à me demander quand l'un partirait et si l'autre resterait.
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Le chef d'orchestre − faut-il le rappeler ? − n'est pas qu'un musicien. Il est aussi là pour sauver la planète. Ou tout au moins pour lui éviter de passer à côté de la prochaine Callas, celle qui, par la beauté de sa voix, raccommodera les plaies de ce monde à feu et à sang. Il écume donc les pouponnières à virtuoses que sont les conservatoires pour dénicher une Maria au berceau. C'est une question de réputation. Le chef a de l'oreille ; par conséquent il sait reconnaître le potentiel, déceler dans un morceau de cristal blond pisseux le diamant qui, une fois taillé par ses soins, deviendra le plus brillant joyau de sa couronne.
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Elle s'est souvenue de sa judéité comme d'un talisman oublié dans une poche, et que l'on finit par triturer à longueur de journée, d'un geste obsessionnel.
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La vérité est que l'on perd à tous les coups. Se plier au jeu de l'image et de l'exposition médiatique, c'est se consumer dans la lumière, s'égarer, ne plus reconnaître son visage dans le miroir. Refuser les règles, c'est se condamner à la quête solitaire, à l'errance, à l'épuisement ; à force de s'en vouloir d'être passé à côté du succès, on finit par s'assécher, se ratatiner, vieillir avant l'heure.

Enfant, adolescente, je n'en avais guère conscience. J'étais tout à la joie de jouer, de progresser. Le simple contact de mes doigts sur le clavier me procurait la jouissance. Je pressais les touches et la succession de sons sans cesse renouvelés m'emplissait d'un bonheur intense.

J’ai compris à seize ans. J’ai compris à Bruxelles devant le spectacle de mon frère. Toutes les voies sont fatales, il n'y a que des chemins de mort. Désormais femme — et désormais soliste internationale -, je sais. Pourtant, chaque soir ou presque, je monte sur scène ; chaque soir ou presque, je me carbonise un peu plus. C'est plus fort que moi. Nous appellerons cela : l'irrépressible appel de la musique.
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Je me suis rendue dans un musée, celui des Cloîtres, au nord de Manhattan, pour tuer le temps. (...)
The Cloisters, c'est l'invraisemblable assemblage de cinq monastères romans et gothiques transportés d'Europe en Amérique pour y constituer un musée d'art médiéval, le tout financé par John D. Rockefeller Jr. J'ai erré deux bonnes heures dans cette abbaye d'opérette, songeant à ce frère qui s'était enfermé dans un bunker pour y vivre son idéal monastique et y ressasser son goût immodéré pour le silence.
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Je vais vous dire, pianistes et violonistes ne sont pas égaux face aux problèmes de mémorisation. Mon instrument à moi est une usine à trous, un véritable gruyère. Il suffit de voir l’épaisseur des livrets, la quantité de notes à retenir. Quatre-vingt-huit touches et huit octaves d’un côté, quatre cordes et quatre octaves de l’autre. Il ne faut pas s’étonner que je me fasse chroniqueuse du passé familial. C’est une habitude chez moi, tout s’ancre, tout pèse, tout macère, les dièses, les bémols et les souvenirs. Je retiens avec facilité. Mon frère, lui, en choisissant l’exil intérieur, a décidé de voyager léger. Dans le temps, il ramassait mes partitions quand elles tombaient par terre; désormais il vit retiré dans un bunker, sur les hauteurs valaisannes au-dessus de Sion. Il s’y est enfermé voilà onze ans, faisant table rase du passé. Ou bien, tout au contraire, dans l’incapacité totale de Ie digérer. p. 32
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Le vibrato, ce qui fait d'un violoniste ce qu'il est, ce qui le rend immédiatement reconnaissable à l'oreille de tous.
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Tous les enfants prodiges ont une mémoire exceptionnelle. C’est le minimum syndical. (p. 105)
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A quoi tient la trajectoire d'une vie ? A son père. A sa mère. A son frère ou à sa soeur. A ses échecs, à ses succès. A la musique qu'on entend et aux livres qu'on lit.
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