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Citations sur Opus 77 (145)

Derrière chaque grand soliste il y a un grand enseignant. On dit parfois que tous ces concours internationaux où s’affrontent des musiciens à peine sortis de l’adolescence ne sont en réalité qu’une façon de départager leurs illustres aînés.
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Et puis, Bien sûr, il y a le rapport au public. En d'autres termes, la capacité à susciter non pas la sympathie mais l'admiration extatique. Il faut trouver la juste distance. Lui donner l'impression qu'il est en train d'assister à un moment unique dans l'histoire de la musique, une espèce de strip tease à la fois audacieux et pudique.
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« La confiance, bien sûr. En musique comme dans la vie, on ne peut s’en passer. C’est comme jouer avec une sourdine. Sans confiance, comprenez-vous, impossible de se faire entendre. » (p.118)
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Ils sont parfois venus de loin, de l’autre bout du monde, de Russie, d’Argentine ou de Chine, pour étudier l’art du clavier entourés des meilleurs professeurs. La concurrence est féroce. La somme de travail phénoménale, le don de soi total, obligatoire, sine qua non.
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Pour jouer l'Opus 77, il faut avoir été tout au fond, et y resté un moment.
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Car, voyez-vous, je me rattrape toujours. Le gouffre du silence s'ouvre sous mes mains et je sais d'expérience qu'il faut fermer les yeux de toute urgence. S'oublier. Ne plus être une soliste de premier plan mais simplement dix doigts galopant sur des touches noires et blanches... silence lourd de sens
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Dans le monde de la musique classique, il y a ce qu’on appelle « les connaisseurs ». Si l’on veut faire carrière, il est indispensable de les caresser dans le sens du poil. Ce sont eux qui décident du sort des solistes en déterminant ce qui relève du bon et du mauvais goût. Cet establishment composé d’une poignée de journalistes, d’agents, de dirigeants de maison de disques, de musiciens et de professeurs, auxquels viennent s’ajouter quelques riches mélomanes, se choisit ses champions, les portent aux nues, leur fournit soutien inconditionnel et parfois financier à chaque étape de leur progression. En échange, il faut filer doux, flatter, remercier, faire des courbettes, surtout ne pas sortir des clous.
Qu’un artiste décide de suivre une ligne différentes, orienter sa recherche dans une autre direction sans en demander la permission à ses gardiens du temple, et c’est la profession entière qui, comme un seul homme, lui tourne le dos. La pire des punitions n’est jamais la critique, même acerbe, mais l’oublie. Lorsque le téléphone cesse de sonner. Lorsque le musicien passe de mode. Son carnet de bal se vide pour ainsi dire du jour au lendemain. D’autre, plus jeunes, plus photogéniques , jugés plus talentueux ou plus singuliers, se bousculent pour signer les contrats sa place. La traversée du désert commence.
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À quoi tient la trajectoire d'une vie ? À son père. À sa mère. À son frère ou à sa soeur. À ses échecs, à ses succès. À la musique qu'on entend et aux livres qu'on lit.
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Le vrai virtuose mondial , c'est celui qui a peur à s'en pisser dessus et qui avance seul devant trois mille spectateurs pour jouer Ravel, Chopin, Rachmaninov, sans cilller.
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EXTRAITS
P29 Tu n’aimes pas parler juste après avoir joué. (C’est entre multiples choses, ce qui nous rapproche, le grand frère et la petite sœur, cette attitude quasi mutique, pendant bien une demi-heure, dont personne n’arrive à nous tirer) Notre silence fait de nous des complices, depuis l’enfance, depuis la nuit des temps. La ville peut être mise à feu et à sang, les deux Claessens auront toujours ce reflexe partagé, ce temps de latence avant de commencer, ce temps de résonnance après avoir fini de jouer, qui met le monde à distance, qui fait de notre fratrie une cité à part entière, aux frontières étroitement contrôlées, aux accès difficiles. Entre ces deux silences, à l’intérieur, nous bâtissons une forteresse de notes infranchissable, imprenable, pourtant si belle à écouter de l’extérieur.
P 49 Un jour peut être aurai-je cette sagesse, cette maturité d’entrer sur scène ma partition à la main, de la poser sous mes yeux, sur le piano, et de jouer libérée, au moins de cette trouille-là, de cette imbécile course à l’apparence – le virtuose joue par cœur car le virtuose a une mémoire d’ordinateur.
P 82 Je comprenais aussi dans quelle terrible solitude j’avais laissé Claessens. J’avais été la dernière à partir, achevant, le jour de mon départ, la désagrégation de notre curieux quatuor, cette drôle de famille que mon père avait tenté de bâtir en parallèle de sa propre carrière.
P 85 Hypothèse de départ, hypothèse de colère : tu n’existes qu’à travers ton conflit au père. Si l’on t’enlève cette colonne vertébrale, tu t’effondres comme une poupée de chiffon. Sans cette opposition frontale, consciente ou non, née d’une course enfantine sur la scène de Victoria Hall, tu n’es qu’un petit-bourgeois paumé, un gosse de riche foncièrement transparent.
P 99 Tous au niveau où nous sommes nous affichons une technique en béton. La différence se fait plus tant au niveau du talent, mais dans notre capacité d’attirer l’attention. Il faut faire preuve d’une originalité bien calculée. Ni trop ni pas assez. Le détail physique ou vestimentaire qui change tout, qui rend populaire, qui fait acheter les disques. Bien sûr les femmes sont condamnées à afficher une beauté ravageuse, sinon ce n’est pas la peine de mettre un pied sur scène. Et en même temps vous trouverez toujours quelqu’un parmi la meute des connaisseurs pour vous dézinguer en coulisses, précisément parce que vous êtes trop belle pour être une véritable artiste.
P 119 Et puis les violoniste vivent et voyagent avec leur instrument ; il fait office de doudou dans les moments difficiles, les plages de dépression ; le violon est le meilleur ami du violoniste, sa boussole, sa part d’enfance aussi, il ne s’en sépare pour ainsi dire jamais ; l’étui qui le protège est une véritable maison miniature, il recèle un tas de souvenirs, de photos, de porte-bonheur qu’il fait bon regarder ou toucher à quelques minutes du concert, quand le stress est si fort qu’il donne envie de vomir. Le pianiste, lui, n’a guère de possibilité de voyager avec le paquebot qui lui sert d’instrument.
P 206 Mais David ne participe pas à la même bataille il n’est pas là pour gagner une compétition. C’est son existence d’homme, le passage de l’adolescence à l’âge adulte, qui se joue ; et s’il faut lui en trouver un, c’est bien ce monsieur, au frac noir, celui qui dirige l’orchestre dans un instant, qui fait office de rival.
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