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Citations sur Opus 77 (145)

La solitude absolue est celle du toucher. Vous aurez beau jouir d’une vie sociale et professionnelle frénétique, si vous ne touchez jamais personne alors vous serez plus seul qu’une pierre.
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Je plonge mes yeux dans les siens, épuisés, vaincus. Dans cinq minutes, ce sera mon tour de me présenter dans la fosse aux lions. Je pense au courage qu'il a fallu à ce vieillard, peut-être le plus grand pianiste de tous les temps, pour boire le calice jusqu'à la lie, jouer jusqu'à la dernière note de ce concert maudit. La force inouïe. La volonté de marcher à tâtons dans le brouillard, à la recherche de son âme perdue.
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Vous l'avez entendu déjà, tout commence par un Nocturne noir et cataleptique. Décidément l'ambiance sied bien à un mort, en l'occurrence mon père, mais aussi à une absence, celle de mon frère. David Oïstrakh, qui créa le concerto à Leningrad en 1955, disait de ce premier mouvement qu'il exprimait l'absence totale de sentiments. Il y a un terme clinique, l'alexithymie, pour désigner l'impossibilité d'exprimer ses émotions. Dans la famille Claessens, finalement, il n'y aura eu que ma mère à ne pas être atteinte d'alexithymie, et l'on sait comment tout cela a fini.
(Page 102)
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Un jour, je suis venue laper tes larmes, te souviens-tu ? À la manière d’un chiot, j’ai bu à la fontaine de ta tristesse, laissant sur tes joues un film de salive pellucide. Surprise intense sur ton visage si souvent impassible, tu ne t’attendais pas à cela venant de la petite rouquine. Mon geste t’a fait passer en un instant des larmes au rire. Recommence, recommence, recommence…
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Quand la main du pianiste est en souffrance, alors c'est le monde entier qu'il faut repeindre en noir.
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Tous nous fuyons quelque chose. Nous cherchons la porte de sortie. Nous pensons que c'est cela l'existence. Certains, les plus forts d'entre nous, parviennent à faire comme si de rien n'était. Toi tu as décidé qu'il n'y avait rien à fuir, qu'il n'y avait rien à faire, pas moyen de s'échapper, alors tu restes assis dans ta chambre, cloîtré, à regarder le mur, à griffonner tes partitions.

A quoi tient la trajectoire d'une vie ? A son père. A sa mère. A son frère ou à sa soeur. A ses échecs, à ses succès. A la musique qu'on entend et aux livres qu'on lit.
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Toutes ces années ne m'ont enseigné qu'une seule leçon, un jour il faudra bien que je me décide à l'appliquer : la vraie richesse, le vrai succès, c'est avoir la force de faire silence.
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L'un des plus grands artistes du siècle est en train de faire naufrage devant les caméras de télévision. Et, entre chaque pièce, entre Beethoven et Schuman, puis entre Schuman et Chopin, Horowitz se lève tel un pantin et sourit à la salle, qui l'applaudit à tout rompre et lui lance des bravos par gerbes entières.
Puis sur un dernier accord à la hauteur de tout le concert, il rempoche son mouchoir, se lève, marchotte sur scène, sourit, sourit encore à la manière d'un vieux clown épuisé, qui n'en peut plus de tourner en rond dans la sciure, qui n'en peut plus de l'odeur de la sueur et des animaux, qui n'en peut plus des rires et des applaudissements idiots, qui n'en peut plus de tout ce cirque. Il a le regard vide, le regard d'un mort. La salles s'est levée et lui fait un triomphe. Horowitz, hagard, n'en finit plus de sourire.
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Vous comprenez, maintenant, n’est-ce pas ? Pourquoi je refuse obstinément de me soumettre au jugement des hommes. Jamais ils n’auront de droits sur moi. Je me façonne seule ; je prends sans jamais me laisser prendre ; je choisis sans jamais me laisser choisir. J’assemble mon personnage pièce à pièce. C’est mon œuvre à moi, mon lent travail de compositrice, en dehors des modes, en dehors de toute influence. Je laisse à Miroslav le soin de régler les détails - les hôtels, les avions, les contrats. Mais lorsque je m’assois au clavier sous le feu assommant des lumières, personne - je dis bien, personne - ne me dicte ma façon d’être ou de jouer.
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La solitude absolue est celle du toucher. Vous aurez beau jouir d'une vie sociale et professionnelle frénétique, si vous ne touchez jamais personne alors vous serez plus seul qu'une pierre.
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