Syngué Sabour : Pierre de patience

J'ai eu beaucoup de peine à lire ce livre à cause de son style d'écriture déconcertant. Ce fut une lecture calvaire. L'ensemble est à l'image d'une pierre : pesant, lapidaire et écrasant.
Pourtant, c'est aussi un roman fort, porté par un personnage principal féminin tour à tour touchant et déroutant. le personnage du mari n'est pas en reste : bien qu'il soit inerte, sa présence n'en est pas moins écrasante pour son épouse et le lecteur.
La violence et la mort hantent la vie de cette femme, depuis les rues de sa ville jusqu'à l'intérieur de son foyer.
Ce récit nous donne à voir ce que nous ne sommes pas censé voir. C'est l'homme que l'on place derrière le voile et la femme qui se libère peu à peu des carcans culturels et sociaux. Qu'elle vienne par la parole, la prière ou la mort, la délivrance la saisit.
Bien que l'intention de l'auteur soit claire, pour moi, le but n'a pas été complètement atteint à cause du style d'écriture et des répétitions.
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La parole d'une femme d'abord sans relief puis qui enfle et explose,
au chevet de son mari qu'elle veille et qui devient sa "pierre de patience".
Beau texte porteur de la voix de toutes les femmes opprimées ou asservies.

Certes, ce roman nous informe sur la "cause des femmes" en Afghanistan et nous raconte l'histoire poignante d'une jeune femme piégée entre familles et religion dogmatique...Mais, entièrement écrit en "focalisation externe", il reste très "froid". En fait, plus qu'à un roman, ce livre s'apparente à un scénario de film -ce qu'il est, sans doute!

J'ai lu le livre à sa sortie. Il ne m'avait pas bouleversée
.Aujourd'hui, je suis allée voir le film que j'ai trouvé magnifique. Je vais réouvrir le livre.

Confiné entre les quatres murs de leur chambre, que nous apprennons à connaître par coeur comme un malade alité depuis des jours, nous portons, avec cette femme, l'angoisse des avoeux faits à son mari inerte.

Le final claque comme un élastique lentement étiré à son maximum...


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Une femme. Seule. Un homme. Allongé. Dans le coma. Atiq Rahimi fait parler cette femme, qui va révéler ses meurtrissures les plus intimes à son mari tombé inconscient après avoir reçu une balle dans la nuque. C’est comme un flot, d’abord mince, puis enorme et incessant, qui se déverse dans cette chambre d’une maison encore debout au milieu d’une ville devastée par la guérilla, “en Afghanistan ou ailleurs” dit l’épigraphe.

Le Coran, les quatre-vingt dix neufs noms d’Allah et une montagne de confessions autour du sujet sans doute le plus tabou dans bien des religions, le sexe. Et tout y passe : la prostitution, l’inceste, le viol, l’adultère, la stérilité, les règles. On se dit que tout ça, c’est pour crever un abcès, faire sauter la soupape énorme qu’écrase la religion, la culture, la tradition. L’auteur use d’un style dépouillé qui fait penser à ces indications qu’ajoute l’auteur dans une pièce de théâtre, il ne serait d’ailleurs pas étonnant de retrouver ce récit adapté pour les planches.

Pas un instant on ne perd de l’intérêt à lire ce récit. Les relations de cette femme avec son beau-père, le conte philosophique de sa tante, la signification de cette “pierre de patience”, on trouve là matière à réflexion sur la vie et le sens qu’on lui donne.

Mais la fin laisse songeur car il semble finalement que c’est la religion qui l’emporte, que le sort de cette femme n’est que le résultat de ses actes et non d’une société étriquée dans ses dogmes. Et c’est assez décevant, pour un livre écrit à la mémoire d’une poétesse Afghane “sauvagement assassinée par son mari”.
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Un livre fort et puissant en mots sur les conditions de vie des femmes afghanes! Une culture très différente de notre vie occidentale et qui nous donne parfois envie de crier face à ce qu'elles vivent!

Pris ds ma bibliothèque ce livre non lu sans savoir qu'il est en lien avec la condition des femmes en Afghanistan, mais pas que!Elles sont opprimées!!! Une femme se met à Dire sa vie à son mari,agonisant.S'émancipe.Enfin libre?Lisez-le pour savoir. Oppressant.

Le sujet est tellement affligeant, que le style a été au second plan dans ma lecture. Rare. Envie de lire à nouveau cet auteur pour ressentir son style.

Dans Syngué Sabour, Atiq Rahimi nous raconte une histoire a la fois tragique et touchante. Dans un pays indéterminé, en guerre, qui semble être l'Afghanistan, il met en scène une “Femme victime de la guerre” dont le mari est souffrant. Durant tout le roman, elle combat chaque seconde aux côtés de cet homme contre la maladie. L'histoire est écrite dans un style sobre, plutôt plaisant, avec des phrases hâchées au rythme de la respiration de l'homme. Plus on avance dans l'histoire, plus on attend l'issue qui ne peut être que tragique. La femme au fur et a mesure prend confiance en elle et avoue ses secrets (par exemple que ses enfants ne sont pas les siens mais celui de son ami), son ressenti , ses émotions, à son mari lors d'un long monologue qu'elle entreprend a ses côtés. J'ai aimé le personnage de cette femme, qui n'est pas nommée. Beaucoup d'autres femmes peuvent donc se reconnaître à travers ce personnage. Elle transporte le lecteur dans son univers, à la fois douloureux et mystérieux, de savoir si le combat arrivera à bout ou pas. La fin du roman est sans tragique et plutôt terrible et triste pour l'héroïne de l'histoire ; elle se fait assassiner par son mari, qui sort du coma. Le titre “Syngué Sabour” qui en persan est une pierre noire qui accueille la détresse de ceux qui se confient à elle , une Pierre de Patience. Elle prend tout son sens ici avec le comportement du mari, qui a réagi au pouvoir des mots de sa femme qui le met hors de lui. La pierre de patience éclate.
Je trouve ce roman magnifique pour la réflexion qu'elle offre sur l'impact de la guerre à travers l'héroïne du roman, et aussi sur la syngué sabour qui éclate , le mari est à bout de nerf .
Atiq Rahimi a dédié son roman à une poétesse afghane , qui a été assassinée par son mari.
M-M



Syngué sabour est le premier roman écrit en français par Atiq Rahimi, cinéaste et écrivain afghan réfugié en France depuis plus de vingt ans.
C'est un livre sur l'enfermement, sur l'aliénation des femmes, mais aussi des hommes. L'auteur y porte un éclairage très dur sur une société privée de parole, confinée dans la peur, dans l'asservissement de femmes muettes, brisées par la domination masculine, ne sachant s'exprimer que par la violence du sexe ou celle des armes.
Atiq Rahimi révèle la grande solitude de ces femmes et de ces hommes, dépossédés d'eux-mêmes, de leur sensualité, de leur humanité.
Un roman qui se déroule tout entier dans la pénombre close d'une maison cernée par le combat.

Dans la chambre vide aux murs clairs, derrière les rideaux aux motifs d'oiseaux migrateurs, nous sommes témoins d'un étrange dialogue ou plutôt monologue entre un homme mourant et sa femme qui le veille. Il n'a plus sa connaissance ni la parole et seul son souffle ténu mais régulier témoigne de ce qu'il est encore en vie. Cela se passe sans doute en Afghanistan. L'homme a reçu une balle dans la nuque lors d'un combat. En arrière fond, la guerre, le bruit des chars et le claquement des fusils. Parfois cela se rapproche.

Elle prie et croit à une guérison miraculeuse encore possible. Tous les jours elle assure les soins.
Au fil des pages, par la magie de l'écriture, le lecteur crée un lien avec cette femme. Un lien personnel et de confiance. La voix ce cette belle femme aux cheveux noirs dont la vie a été si dure, se fait proche. Et à l'écouter nous devenons nous aussi « pierre de patience ».

Elle pourrait être une soeur. Son histoire touche chacun d'entre nous, au plus profond. Nous l'accompagnons jusqu'à partager avec elle l'intime et le secret, la violence, la révolte.

Livre de prière . Livre de sagesse : La guerre, le sexe, l'amour, la place des femmes, Dieu, la mort. Tout ce qui agite et inquiète nos existences est là. Les questions sont posées. Y-a-t-il des réponses ? Quelle est la fin de l' histoire.

Soyez « pierre de patience » à votre tour et ouvrez ce livre tendre qu'on lit la gorge serrée, les larmes aux yeux et qui plonge
Enfin, ce livre m'a touchée d'une façon très personnelle également. Car, dans ces moments difficiles que je vis depuis janvier, j'aurais tant besoin d' un syngué sabour.
M.N

Dans tout livre git une "pierre de patiente", Atiq Rahimi la révèle avec le brio d'un polisseur de pierres fines; et plus encore dans le film qu'il réalise, il en fait chatoyer toutes les couleurs.