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Editeur Il est Midi (Autre)
EAN : 9782494282339
272 pages
AFNIL (22/11/2023)
5/5   2 notes
Résumé :
2059, le plateau volcanique et granitique du Massif Central regagne en vie, au son de quelques oiseaux survivants et d’une fillette cueillant des plantes. Depuis la disparition de ses parents, Anastasie y vit seule avec son grand-père.
Une lettre parvient à la longère : la maman d’Anastasie serait vivante, captive dans la région du littoral méditerranéen. La fillette dit alors être prête à tout pour partir retrouver ses parents. Un dilemme s’installe pour le... >Voir plus
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« Le monde de demain sera celui des rats entassés et éculés, se battant pour des miettes. Un monde séché par un siècle et demi de folles exploitations, une Terre fatiguée comme une pauvre chienne d’élevage en bout de course après des années de mise bas forcées. Des ressources naturelles pillées, un monde surpeuplé devenu un produit hifi à obsolescence programmé. C’est particulièrement cynique d’avoir œuvré pour ces produits de consommation et finalement le devenir soi-même.
Un monde où les réfugiés climatiques se noient sur des côtes lointaines tandis que des yachts de plus en plus gros s’installent dans des fjords épargnés par les éléments déchaînés et la fournaise ardente. Ce climat épargne les riches, mais est-ce une coïncidence ? Non. L’inégalité sociale produit une survie à deux vitesses : les puissants voyagent en 1ere en profitant du paysage et les pissants se font dessus la peur au ventre face au mur qui s’approche à vive allure. Ces derniers savent que la fin approche, que le crépuscule tombe définitivement.
Un monde de la guerre pour l’eau, pour l’électricité et pour l’ombre ; l’ombre des immeubles et du béton à défaut d’arbres majestueux puisque de très nombreuses forêts partent dans les feux de l’enfer. Une dévastation causée par la main avide d’un Homme vide de l’âme, des déboisements pour des bêtes à viande afin de gaver notre appétit vorace, des porcs et des vaches pour des porcs et des vaches, des porcs et des vaches pour des asticots et des mouches.
Demain est dans mes cauchemars, une certaine intuition. Demain le sera sûrement, je le crains et nous ne faisons rien même si nous le savons ».
Le grand-père apparaît dans la chambre. En le voyant arriver devant elle, Anastasie dépose la lettre sans un mot, circonspecte.
« Tu n’es pas tombée sur mon plus beau message, dit-il avec une ironie n’atteignant pas sa cible.
— Je ne comprends pas, c’est triste non ?
— Oui ça l’est effectivement.
— C’est toi qui as écrit ? C’est pour qui ?
— C’était pour demain. Je l’ai écrit pour moi, pour me souvenir qu’on a vu la catastrophe arriver. Je l’ai écrit pour toi, pour que tu saches un jour ce qu’il s’est passé.
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Il lui a appris la lecture. Il faut dire que les écoles ont encore des difficultés à rouvrir, que cela soit en ville ou dans les champs. Dans les zones rurales, l’instruction se fait en auto-organisation ; des régions isolées où les survivants sont dispersés. Anastasie a toujours eu la soif d’apprendre malgré ce contexte, nul besoin de technologie pour alimenter le savoir. La curiosité suffit pour la guider vers des ouvrages existants et résistants.
Son grand-père s’appuie sur des connaissances et des ouvrages sauvés ou récupérés. Objet de moquerie au temps de l’idiocratie, sa modeste et néanmoins belle bibliothèque, ferait désormais des jaloux. De nombreuses personnes sont allées jusqu’à voler des livres pour les brûler à des fins utiles, c’est-à-dire pour se chauffer tout simplement pendant les derniers hivers sombres et froids sans un réseau électrique. De plus, une grande pénurie de gaz a frappé la planète, et en particulier les pays non pourvus de réserves naturelles. Le reste de la production est devenu un marché de luxe.
(...)
Dans sa curiosité juvénile, Anastasie ouvre une boîte métallique qui, jadis, a résisté à un feu qu’elle n’a pas connu. Cet objet appartient à son grand-père. Elle tombe sur une lettre tapée à l’ordinateur, cette machine énergivore devenue obsolète depuis la crise. À la lecture des premiers mots, son visage s’assombrit, le ton de la lettre est alarmant.
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Il a donc fallu attendre le paroxysme de la crise pour que le réveil sonne chez de nouvelles personnes : lorsque la perfusion d’État a été rompue, lorsqu’internet a lâché et les télévisions se sont éteintes, lorsque la peste brune personnifiée par des êtres tyranniques et malveillants a tapé à la porte pour s’approprier les biens. Les gens avaient enfin tout perdu et certains y ont vu la liberté de se lever du canapé. Pour d’autres, la vie devenait la dernière chose à perdre et ils se sont terrés. Après la chute de l’état de droit, le retour à l’état de nature a exacerbé les relations entre les prédateurs et les proies. Le rapport de force a tourné en faveur des premiers, en particulier dans les régions les plus peuplées, soit les zones urbaines. Les citadins, tel un troupeau de gnous, y étaient particulièrement vulnérables : des habitats sans énergie, la faim grandissant dans les champs de béton, pris dans les lianes d’un espoir de trouver des emplois au sein de parcs d’activité à l’arrêt.
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Malgré les mises en garde et les conclusions des travaux scientifiques communiqués dès le début du xxi ͤ siècle, les individus ont fini par être dévorés symboliquement par leurs écrans, noyés dans leur propre reflet comme Narcisse.
L’agrégat de déficits provenant de l’enseignement national précarisé et de l’éducation familiale déléguée aux écrans a formé des générations à la Raison dégradée, à l’intellect appauvri. En conséquence de cette nouvelle conscience, les actes ne pouvaient donc pas les corriger : l’effondrement de la civilisation occidentale globalisée n’était plus à craindre, mais bien réel.
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— Le sens de la madeleine de Proust qu’on utilise comme expression, c’est qu’un bon souvenir d’enfance créé à partir d’un objet, d’un aliment, d’une boisson ou autres permet d’offrir une sensation très agréable, même plusieurs années plus tard.
— Moi c’est le câlin qu’on faisait avec papa et maman. »
Il lui est alors difficile de poursuivre tant la remarque de sa petite-fille l’émeut. À travers elle, il ressent ce qui la touche, ce qui lui manque.
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