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Citations sur Aline (40)

Mais il se passa que son amour, ayant grandi comme une plante sous la dalle, dérangea ses raisonnements. Il poussa toujours plus fort, elle souffrit toujours plus. Il lui semblait que chaque jour en passant jetait une pierre dans son coeur; il devenait si pesant qu'elle tombait de fatigue.
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- Est-ce que je t'ai fait du chagrin ?
- Oh ! non.
- Alors, quoi ?
- C'est parce que je t'aime.
Mais l'idée de Julien était qu'on n'avait pas besoin de pleurer parce qu'on aime. On n'a qu'à se prendre et à s'embrasser. Les femmes n'ont pas le tête bien solide. Elles pleurent pour le bonheur, elles pleurent pour le malheur. Il voyait qu'Aline n'était pas faite comme lui.
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On entendit un harmonica qui jouait. Mais la nuit, qui venait déjà, prit tous les bruits contre elle en passant et les emporta.
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Elle prenait l’ouvrage et défaisait tout. Aline s’appliquait pourtant tant qu’elle pouvait. Seulement il faut que l’ourlet soit bien droit et il faut encore que les points soient égaux et faire attention de ne pas casser son fil : il y a tant de choses qu’on s’y perd. Et elles étaient là, rien que les deux, en face l’une de l’autre, avec l’hiver dehors.
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Novembre était venu.

— Oui, dit un jour Henriette, il te faudrait au moins avoir de quoi mettre ton enfant au sec quand il sera là.

Aline prit son fil et sa toile et se mit à coudre. Sa mère avait fait le compte :

— Deux ou trois langes, quatre chemises et puis des mouchoirs ; tu as de la besogne tant que tu voudras et juste le temps.
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Mais il se passa que son amour, ayant grandi comme une plante sous une dalle, dérangea ses raisonnements et la fit souffrir. Et il poussa toujours plus fort et elle souffrit toujours plus. Il lui semblait que chaque jour en passant jetait une pierre dans son cœur ; et il devenait si pesant qu’elle tombait de fatigue. (p. 41)
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Les semaines passèrent encore. A présent, elles étaient vides et bien noires pour Aline, avec de temps en temps un jour comme une lumière dedans, et tout le reste du temps n'est plus rien. Et à son tour cette lumière pâlit. Cela se fit lentement. Elle pâlit et décrut par degrés, comme une lampe où l'huile manque. Il y avait quelque chose qui était changé, qui allait changeant toujours plus. Elle restait la même, mais Julien n'était plus le même. Il était pareil à un home qui s'est assis à une table servie et se lève quand il n'a plus faim. Il se lève et on voit qu'il va s'en aller et qu'on ne peut plus le retenir parce que l'amour qu'il avait était une faim qui passe comme la faim passe.
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Elle regrettait le temps perdu sans Julien. Quand on aime, le temps où on ne s'est pas aimé est comme une belle robe qu'on n'a pas mise.
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Elles étaient là rien que les deux. La cuisine avait quatre murs et sa petite fenêtre. Il faisait triste. Elles ne parlaient pas.

Et Aline pensait au petit qu’elle aurait. Elle se demandait : « Comment est-ce qu’il fera pour sortir ? Est-ce qu’on a mal ? Oh ! on doit avoir bien mal ! » Elle se rappelait des amies qui avaient eu des petits frères. Elles disaient :

— On nous avait mises dans la chambre d’en haut, mais on a bien entendu maman crier tout de même.
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La toile était grossière, les petits des pauvres n’ont pas des draps fins. Aline cousait ; les doigts s’envolent, l’aiguille brille ; mais c’est un ouvrage qu’elle n’aimait pas faire ; elle le faisait parce qu’il le fallait. Et Henriette la surveillait, assise à côté d’elle et disant à tout moment :

— C’est pas comme ça. À quoi est-ce que ça sert de t’avoir appris ? Regarde-moi ça. C’est tout plissé, une misère !
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