Sa mère ne cessait de remettre du petit bois dans le feu, en disant à Jared que s’il regardait bien il verrait des ailes d’anges battre dans les flammes.
Son visage tout entier rayonnait, comme si la courbe de ses lèvres déroulait une vague lumineuse de la bouche au front.
Puis son esprit s’était égaré en un lieu où elle n’avait pu le suivre, emportant avec lui tous les gens de son entourage, leurs noms et les liens qui les unissaient, s’ils vivaient encore ou s’ils étaient morts. Mais son corps s’était attardé, dépouillé d’un être intime, aussi vide qu’une carapace de cigale. »
Je reste là dans le noir et je pense à un truc qu'elle a dit il y a longtemps, le jour où elle a décidé de reprendre les études. "Tu devrais être fier que je veuille arriver à quelque chose dans la vie", elle a dit. C'est peut être pas comme ça qu'elle le sent , mais je peux pas m'empêcher de penser qu'elle disait aussi : Bobby, c'est pas parce que t'es jamais arrivé à rien dans la vie que je dois faire pareil.
Nouvelle : Etoile filante
"C'est pas mon genre de vouloir te cacher quelque chose" il dit, la preuve que c'était exactement ce qu'il avait en tête.
Quelque chose en elle largue les amarres.
J’envoie quelques méchants riffs à la guitare, et j’ai beau ne pas être un grand chanteur je me donne à fond, et La Dernière Chance a beau maintenant être quasiment vide ça va aussi parce je mêle le primitif et l’existentiel et j’ai tellement poussé le volume que les bouteilles de bière vides tombent des tables à force de vibrations et les phares de tracteur palpitent comme des lumières stroboscopiques et quelle que soit la bête brutes qui dort dehors dans le noir pour elle l’heure du réveil sonne et moi je suis prêt et j’attends de voir ce qu’elle me réserve.
Waiting for the End of the World.
Parson chercha ce qui pourrait la distinguer de la bonne douzaine de femmes qu'il voyait chaque semaine. Il lui fallut un petit moment mais il trouva quelque chose, un trèfle à quatre feuilles bleu tatoué sur son avant-bras. Il plongea son regard dans ses yeux morts et ne vit aucun signe que la chance l'ait trouvée.
Jacob ferma les yeux mais ne dormit pas. Non, il imagina des villes où des hommes affamés s’accrochaient à des wagons de marchandises pour aller chercher un travail impossible à trouver, des baraques où vivaient des familles qui n’avaient même pas une vache à lait au dos creux. Il imagina de grandes cités où du sang maculait les trottoirs au pied d’immeubles aussi hauts que des montagnes. Il s’efforça d’imaginer un endroit pire que celui où il se trouvait.
Et ce que je pense, c'est qu'il est peut-être temps d'interrompre toute reproduction humaine. Que Dieu ou l'évolution ou ce qui a pu nous mettre sur terre au départ reprenne tout de zéro, parce que là ça ne marche pas.