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EAN : 9782072847608
320 pages
Gallimard (21/03/2019)
4.1/5   709 notes
Résumé :
Shérif d’une petite ville des Appalaches du Sud, Will Alexander sait que Holland Winchester, le voyou local, a été assassiné. L’ennui, c’est qu’il ne trouve ni corps ni aucun témoin du meurtre. Raconté avec simplicité à travers les voix du shérif, d’un fermier voisin, de sa superbe femme, de leur fils et de l’adjoint, Un pied au paradis a marqué la naissance d’une des plumes les plus fines et singulières de la littérature américaine.

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Critiques, Analyses et Avis (166) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà , c'est fait , l'eau a complètement envahi la vallée, les " bouseux " ont quitté leur terres pour aller " pointer " à l'usine...Et les morts ont été déterrés pour trouver un autre lieu de repos éternel . Les secrets les plus sombres vont disparaître sous les eaux du barrage édifié par Carolina Power , une de ces énormes multinationales que la nature n'émeut pas le moins du monde lorsqu'il s'agit de progrès et , bien sûr et surtout , de retombées financières ....Ce thème du respect de la nature est toujours bien présent dans l'oeuvre de Ron Rash , mais comme il s'agit de son premier roman , ça , on le saura plus tard ......
Là , le décor est planté , une vallée en perdition et dans cette vallée deux familles , les Winchester et les Holcombe , des voisins sans histoires autre que des problèmes de clôture, jusqu'à...On s'aime pas trop mais on ne se déteste pas vraiment non plus....on se supporte.
Holland Winchester ,jeune voyou du Comté ,vit chez sa mère .Tout près , il y a Billy et Amy Holcombe qui ne parviennent pas , malgré l'amour qu'ils se portent , à concevoir un enfant .....Holland disparait et le shérif Will Alexander enquête. Pour lui , aucun doute , le jeune homme a été tué et le coupable , c'est ...Oui mais voilà, sans cadavre , pas de crime , pas de coupable...
Je n'en dirai pas plus si ce n'est que vous tenez là une pépite , un livre dérangeant , incroyablement " scotchant" , une histoire qui va vous dominer et vous mettre dans un état second , une histoire terrible racontée par cinq protagoniste différents , le shérif du Comté ,la femme , le mari , le fils et l'adjoint du shérif . Cette alternance est très efficace et ces points de vue différents rendent le récit encore plus terriblement beau . J'ai trouvé , certes , la toute première partie un peu , un tout petit peu ,fastidieuse , longue car moins rythmée ; les autres parties , c'est un feu d'artifice de noirceur , de l'amour à la haine et la violence , de la dynamite ( et pas celle utilisée pour le barrage !!!) , noir c'est noir et , ne me faites surtout pas dire que ca s'arrange vers la fin , non ," le calice il faut le boire jusqu'à la lie ", se vautrer encore et encore dans la fange boueuse charriée par les flots .
Ron Rash connait aujourd'hui un immense succès auprès des amateurs du genre .En présentant, en 2002 un tel premier roman , il a frappé très , très fort et bien confirmé depuis.
Franchement , Rash c'est de la dynamite , oui , et celle - ci ,elle" aRash",croyez moi. Vous aimez le roman noir ? Vous n'avez pas lu ce bouquin ? Mais à quoi pensez - vous ?....
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Au milieu du siècle dernier les techniques de procréation médicalement assistée étaient balbutiantes et inopérantes si bien que la plupart des couples infertiles vivaient très mal cette injustice de la vie.

Amy et Billy Holcombe cultivent un lopin de terre avec l'aide précieuse de Sam le cheval de labour. Malgré la sécheresse qui cette année encore sévit au coeur de la Caroline du Sud, la plantation de tabac à proximité de la rivière pourrait bien compenser en rendement les autres cultures déjà en partie grillées par le manque de pluie estivale.
Les questions de subsistance ne préoccupent pas outre mesure ce jeune couple besogneux qui du matin au soir travaille l'un pour l'autre. Un mal insidieux risque pourtant de ronger petit à petit leur amour qu'ils croyaient indéfectible : d'après le médecin de famille les spermatozoïdes de Billy sont défaillants.
Le ventre de la jolie Amy commence pourtant à s'arrondir quelques temps plus tard au moment même où leur plus proche voisine, la veuve Winchester, appelle le shérif pour lui signaler la disparition de son fils, un colosse bagarreur récemment rentré de Corée avec dans sa bourse en cuir huit oreilles asiatiques en guise de trophées.

Voilà un fait divers à priori facile à élucider pour le brave officier de police d'autant que le pick-up de l'ancien soldat est resté garé devant la maison familiale depuis la veille !

Ainsi commence “Un pied au paradis”, le premier roman de Ron Rash publié en 2002. Une vallée, condamnée tôt ou tard à la destruction en raison du barrage en construction à flanc de montagne, est le théâtre de ce thriller choral dont les cinq voix attisent tour à tour la curiosité du lecteur.

Majestuosité des paysages appalachiens aux vastes écosystèmes forestiers mais aussi superstitions et croyances rurales sont omniprésentes dans ce policier. Le lecteur se sent tout petit dans cet environnement quelque peu déstabilisant et, à l'image du shérif, éprouve une certaine mansuétude à l'égard des protagonistes fussent-ils innocents ou coupables.

“Un pied au paradis” est un pénétrant mélange de suspense et de poésie, un petit voyage en terre autrefois Cherokee que l'on effectue d'une seule traite tant le bonheur littéraire semble d'une page à l'autre à portée de main.
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Près de cent pages englouties. Fin du premier chapitre. Oui, oui… et alors ?

C'est ainsi que j'ai tourné la page pour découvrir le second chapitre : « La femme ». Et puis, comme par miracle, je suis passé d'un scepticisme profond à l'illumination la plus totale. Un peu comme si j'avais déjà un pied au paradis

Vous vous demandez surement pourquoi un tel revirement de situation en quelques lignes seulement ?

Comment une femme, non, non, « La femme » peut-elle avoir eu autant d'effet sur moi ?

Serait-ce une grande blonde aux yeux verts ? Ou plutôt une petite brune aux yeux bleus ?

Et bien détrompez-vous tout de suite ! Cessez d'imaginer des scènes passionnelles ou encore torrides ! Même si, à un moment, nue dans une bassine...

Non, non, cela n'a rien à voir avec le personnage féminin comme cela peut survenir, je vous le concède, dans certains romans… Je pense (ou j'espère) qu'une lectrice aura eu autant de plaisir que moi à quitter un roman quelconque et sans saveur particulière pour basculer vers une oeuvre maitrisée, fluide et passionnante. Un passage éclair de l'ombre à la lumière en quelques pages …

Une fois ébloui par l'écriture de Ron Rash, je suis revenu au titre du premier chapitre qui m'avait complètement échappé : « le shérif du comté ».

Effectivement. Au début du roman, Will Alexander, shérif expérimenté, est appelé par une habitante de son comté pour enquêter sur la disparition d'un parent, son fils en l'occurrence Holland Winchester. Sa mère suspecte très fortement son voisin Billy Holcombe de l'avoir tué et caché sur son terrain pour des histoires de tromperie avec sa femme. Et, qui plus est, elle dit avoir entendu un ou plusieurs coups de feu provenant du champ de son voisin.

Ainsi pendant quelques jours, le shérif va donc mener son enquête à la recherche du disparu dans une vallée de Jocassee vouée à disparaitre tôt ou tard comme ses habitants car la compagnie d'électricité Carolina Powers a décidé d'immerger toutes les terres en érigeant un barrage hydraulique.

Contrairement à un roman policier classique, l'auteur va alors prendre la main d'une certaine manière sur cette enquête et nous délivrer les mystères de cette vallée au compte-gouttes au travers le récit de différents personnages.

Pour conclure, après la lecture du remarquable « Voleurs » de Cook, j'ai eu la grande chance d'enchainer avec cet excellent roman noir à plusieurs voix (1) dont Ron Rash en tire la quintessence grâce une construction magistrale et sans faille.

Si vous n'êtes pas encore totalement convaincu, j'ajoute comme dernier argument que j'ai oublié un matin pour la première fois depuis huit ans de descendre à la station « Chatelet les Halles » à cause de ce roman complètement captivant. Rassurez-vous ! Je me suis arrêté avant d'avoir terminé « Un pied au paradis » !


(1) J'avais déja été convaincu par cette technique dans un livre jeunesse « Une histoire à quatre voix » dont les somptueux dessins d'Anthony Browne retranscrivaient remarquablement l'humeur de chacun des personnages.
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J'ai acheté par hasard le premier ouvrage de cet auteur que j'aime beaucoup ( déjà lus Une terre d'ombre, Serena et Le-monde à l’endroit .)

On repère de suite le talent naissant , la maîtrise et la fluidité du romancier au sein de cet excellent polar choral qui tient le lecteur en haleine jusqu'au bout.

En cinq chapitres qui donnent voix simplement au shérif, au voisin, à la voisine, à leur fils et à l'adjoint le lecteur est plongé au coeur du territoire des indiens Cherokee .

L'on assiste à la fin d'un monde puisque la vallée est condamnée à être inondée par la compagnie d'électricité Caroline Power.

Avec finesse, sensibilité et profondeur l'auteur dissèque, fouille les âmes de Bill, Amy et les autres ... des vies passent , des drames surviennent , la nature est au coeur ( thème cher à l'auteur qui la dépeint merveilleusement ) , les personnages s'expriment à l'aide de tournures orales paysannes—- Convaincantes —-qui donnent du dynamisme, du vivant du naturel au récit sans ridicule , ni exagération .

Les protagonistes sont attachants, la chaleur écrasante imprègne ce récit lors de la culture ardue du tabac ,du maïs ou des choux.
«  Je me souvenais des paumes de mains qui devenaient aussi rêches que du papier de verre, et de la nuque aussi rouge que de la brique , et aussi qu'en arrivant au bout du rang , on gardait la tête baissée , comme une mule avec des oeillères , pour ne pas voir combien il restait de ces rangs interminables. »
Ou l'on côtoie « la sorcière »ou «  guérisseuse » , le médecin, le voyou local dont le cadavre reste introuvable ...les secrets de famille , les différents aspects d'une relation amoureuse , la vengeance, le handicap de la stérilité ..... quatre personnages , quatre points de vue différents.

Un polar passionnant , mystérieux, abouti .
Une très belle plume !
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Oconee, comté rural au nord des Appalaches, dans les années 50. Dans un bouiboui, une bagarre éclate entre de jeunes gaillards de Salem et Jocassee et des gars de la Caroline du Nord. le shérif Alexander, accompagné de son adjoint, se rend sur les lieux en pleine nuit. Holland Winchester, encore traumatisé par la guerre de Corée et en partie responsable de cette rixe, devra s'acquitter des dégâts causés. le shérif ne sait pas encore que ce sera la dernière fois qu'il verra ce brave Holland vivant. En effet, 15 jours plus tard, il disparaît. Sa mère est persuadée que Billy Holcombe, son voisin, l'a tué, d'autant plus qu'elle a entendu un coup de feu, que son fiston n'est pas rentré manger à midi et que son pick-up est toujours à la ferme. le shérif décide alors d'aller rendre une petite visite à ce Billy Holcombe, affairé, comme à son habitude, à sarcler ses rangs de tabac...

C'est dans cette nature aride, au coeur de cette vallée bientôt recouverte par un immense lac, que Ron Rash plante le décor de ce drame avec la tragique disparition de ce vétéran décoré. Billy Holcombe, son voisin, est de suite désigné comme le coupable. Mais, encore faudra-t-il que le shérif Alexander trouve le corps et le mobile. Dans ce roman à cinq voix où entrent en scène le shérif, Billy, Amy, sa femme, Isaac, leur fils et l'adjoint, Ron Rash dévoile peu à peu les secrets familiaux, les misères et les rancoeurs. Jalousie et vengeance sont au coeur de cette tragédie humaine. Bien plus qu'un simple polar, l'auteur fait la part belle à cette nature environnante et aux sentiments humains. Tous les personnages recèlent bien des mystères mais tous sont attachants dans leur désir de vivre et de survivre.

L'on a presque Un pied au paradis...
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critiques presse (1)
BDZoom
04 novembre 2022
Cette histoire sombre est portée par un dessin assez sobre, simple, quelquefois inabouti, mais rehaussé par des couleurs d’une belle efficacité. Michele Foletti, sur plus de 170 pages, nous plonge efficacement dans cette chronique de l’Amérique profonde.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (170) Voir plus Ajouter une citation
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QUID ?

J’ai su à cet instant-là que je devais choisir entre l’homme qui m’avait élevé et le sac d’ossements et de terre que j’avais à la main, et que ce choix je devais le faire de ce côté-ci de la rivière.

C’était loin d’être aussi simple, évidemment. Il ne s’agissait pas de ce qu’il convenait ou non de faire, ou de ce que je devais aux hommes qui me revendiquaient comme leur fils.

Tout ce qui comptait, c’était ce avec quoi je pourrais vivre.





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Quand j'ai atteint la route goudronnée, le crépuscule avait pris l'étrange couleur qu'il a toujours en août, un rose teinté de vent et d'argent. Cette couleur m'avait toujours donné l'impression que le temps avait on ne savait trop comment fui hors du monde, le passé et le présent se mêlant l'un à l'autre.
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- Où est-il ?
- Je n’en sais rien, m’a-t-elle avoué. Mais j’ai bon espoir de le découvrir un jour.
- Alors il est vivant.
- Non. Il est pas vivant.

Je n’ai pas compris, mais il y a des tas de choses que racontent les grands qu’on ne pige pas quand on est gamin.

(un fils qui parle de son père qu'il n'a jamais connu et qui a disparu)
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J’ai quitté la route en arrivant devant le magasin de Roy Whitmire, pour aller me garer à côté du panneau annonçant DERNIÈRE POMPE À ESSENCE AVANT TRENTE KILOMÈTRES. Je suis passé devant des types assis sur des caisses de Cheerwine et de Double Cola. Avec leurs crânes chauves et leurs cous ridés, ils ressemblaient à des tortues d’eau se chauffant au soleil sur des souches. Les types m’ont salué d’un signe de tête familier, mais la canicule les avait vidés de tout bavardage. J’ai farfouillé dans la glacière installée sur la galerie, les doigts engourdis par l’eau et la glace, avant de tomber enfin sur une petite bouteille. Je n’avais pas soif, mais il n’était pas convenable de ne rien acheter. Je suis entré dans une vaste pièce, plus sombre que l’extérieur, mais pas plus fraîche.

La boutique n’avait guère changé, la première étagère était chargée de toutes sortes d’articles allant des hameçons Eagle Claw aux poudres contre les maux de tête Goody, et sur le comptoir se trouvait un grand bocal où nageaient dans une saumure trouble des oeufs durs plaqués contre la paroi de verre tels d’énormes yeux. Près de la caisse enregistreuse, un autre bocal, celui-ci rempli de rubans de réglisse.

— Ça va-t-y, étranger ? a lancé Roy, en sortant de derrière le comptoir pour me serrer la main.

On a bavardé de tout et de rien quelques minutes. Mes yeux se sont habitués à l’obscurité et j’ai aperçu le lynx empaillé sur le mur du fond – la patte levée prête à frapper, les yeux jaunes et luisants – toujours aux abois après trois décennies. Des sacs de vingt kilos de semences de maïs Delkab étaient empilés par terre en dessous.

— Je suppose que tu n’as pas vu Holland Winchester ces deux derniers jours ? ai-je fini par demander, en en venant à la raison pour laquelle je m’étais arrêté.

— Non, a répondu Roy. C’est pas que je l’aie cherché partout, note. J’ai assez d’ennuis comme ça pour pas aller m’en dénicher d’autres.
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Un pied encore au paradis,je me tiens
Et mon regard traverse l’autre terre.
Le Grand Jour du monde arrive en retard
Pourtant qu’ils semblent étranges
Ces champs que nous avons ensemencés
D’amour et de haine.

Edwin Muir
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