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sur 478 notes
Dans ce monde des Appalaches la nature éblouissante vient contrebalancer la noirceur des hommes, leur fragilité, leur bêtise, leur ignorance. Elle parviendrait presque à effacer les traces de leur passé enfouies sous la neige.

Sauf pour Travis et Leonard, qui en suivant le même chemin, déterrent le passé, remuent les blessures, déséquilibrent les forces et nous plongent dans un monde fou. Là où l'homme n'a plus de limites, où il a oublié la beauté du monde.

Dans ce coin paumé de Caroline du Nord, la seule façon d'échapper à son destin, pour les jeunes filles et jeunes garçons, est de ne pas lâcher leurs études. Sinon ils s'enfermeront physiquement et moralement dans cet endroit où les chemins sont tortueux, où l'alcool, la violence et la pauvreté seront leur monde, empli d'échos du passé, où les hommes marchent de travers.

Un roman où le noir et le blanc se mélangent, où la nature est à la fois guérisseuse et étouffante, où l'homme peut se révéler sous toutes ses facettes. Un roman sombre avec une bonne dose de poésie, comme pour lui donner une lueur d'espoir, tenter de le mettre le monde à l'endroit.

« Il n'y avait pas de lune dans le ciel, et les étoiles n'avaient pas encore planté leurs tentes et allumé leurs petits feux de camp. »

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La nature peut y être sublime et la population de petits fermiers, très frustre. Certains d’entre eux, confrontés à l’évolution de leur condition dans les années 70, se sont transformés en cultivateurs ou en dealers de marijuana. Comme Travis qui se fournit en volant des plants dans le champ de ses voisins jusqu’au jour où le jeune homme, blessé par les propriétaires du champ et en en conflit avec son père cultivateur de tabac, se réfugie auprès d’un professeur marginal.

Les personnages du Monde à l'endroit évoluent dans le sud des Appalaches, en Caroline. Une région choisit par Ron Rash parce que sa famille y est implantée depuis deux cents ans et que son âpre histoire et celle de ses habitants illustrent parfaitement l'idée selon laquelle notre destin dépend de l'endroit où l'on vit. le sud, un lieu où se sont déroulées les grandes batailles de la Guerre de Sécession, dont on ne bouge peu, souvent parce qu'on ne peut pas. Allez-y, l'endroit vaut vraiment le détour.
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Après Un pied au paradis et Serena, Ron Rash revient en force pour notre plus grand plaisir. Contrairement à ces derniers, le monde à l'endroit n'est pas exactement un polar, mais tout simplement un remarquable roman noir, âpre et très poétique. Rash nous livre une oeuvre profonde, très liée à son pays et son vécu, cette Amérique où les paysages, à couper le souffle, modèlent les habitants.

Travis Shelton est né aux pieds des Appalaches dans le comté de Marshall (Caroline du Nord) et est le fils d'un producteur de tabac. Il a 17 ans, est ignorant sans être stupide, s'ennuie fermement, ne pense pas à l'avenir et encore moins au passé. Il erre dans la vie sans but avec une seule passion, la pêche à la truite. Son destin bascule le jour où il découvre une plantation illicite. Il se sert et revend le fruit de son petit larcin à Léonard, dealer local. Leurs vies vont, dès lors, se trouver intimement liées. Léonard, tel un père, livre peu à peu à Travis les clés pour s'éveiller à la vie. Il lui donne la force d'étudier et surtout l'envie de s'intéresser à ses racines.

Ron Rash nous offre une nouvelle fois une histoire passionnante, écrite dans un style vif et prenant, où se mêlent suspens, intrigue, Histoire (ici un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession) et quête d'identité. Il parvient à créer des personnages complexes, riches et entiers. Ils nous prouvent que les apparences sont parfois trompeuses et qu'une seule rencontre peut changer toute une vie ! Bien sûr, c'est un roman noir, mais au sein duquel transparaît cet optimisme qui consiste à croire que l'éducation et la connaissance, entre autre historique, peuvent être de véritables facteurs de développement personnel, d'accomplissement de soi. le questionnement des actes commis durant la guerre de Sécession, la difficulté de quitter sa région pour étudier ou travailler, la beauté de la nature, de ces parcs, de ces torrents et de ces ravins où tout se termine, font de ce roman initiatique un grand roman dans la pure tradition américaine.

A lire en écoutant du Johnny Cash dont la voix est “capable de transformer le chagrin et le regret en quelque chose de beau".
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Voilà bientôt deux ans que j'ai lu ce livre.
Je m'apprête à entamer "Une terre d'ombre" du même auteur et je ressens le besoin de partager une étrange sensation.
Vous arrive-t-il d'aimer un livre bien après l'avoir lu ? D'avoir un avis qui s'adoucit alors que pendant la lecture vous étiez plutôt mitigé ? de vous en souvenir comme si vous l'aviez découvert le mois dernier alors que des années se sont écoulées ? Vous ne pouviez pas savoir que cette lecture vous marquerait autant puisque vous pensiez l'avoir moyennement aimé.

C'est ce que je ressens pour ce roman.
J'en garde un vif souvenir.
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Un jour de pêche comme un autre au pied de Divide Mountain pour Travis, enfin presque, car il tombe par hasard sur un champ de cannabis dans une propriété privée, celle de Toomey, un des habitants de ce coin des Appalaches pas commode. Qu'à cela ne tienne, l'adolescent, qui vient d'arrêter le lycée, a bien besoin d'un peu d'argent, pour son pick-up, pour la pêche, alors ni une ni deux, il en prend quelques plants. Et il revient, une fois, deux fois, qui est celle de trop, et qui lui coûtera beaucoup, tout en lui apportant tout autant, en une rencontre avec Leonard, celui qui va redonner une chance au gamin perdu du fin fond de la Caroline du Nord, en lui faisant toucher du doigt et son passé, et son avenir, en quelques mois.

Tous les ingrédients des romans de Ron Rash déjà lus et appréciés sont présents également, pour mon plus grand plaisir, dans le monde à l'endroit : intrication progressive d'une part sombre de l'Histoire des Etats de la Caroline - ici en lien avec la guerre de Sécession -, inextricable de l'histoire même de son jeune protagoniste, qui va créer un puissant lien, paradoxal, entre deux êtres qui auraient dû, en raison de cette Histoire, s'abhorrer ; descriptions sobres, mais malgré tout d'une grande force d'évocation, de la nature environnante, de ses plus hauts sommets à ses plus basses profondeurs ; roman de la nature qui glisse progressivement vers le roman noir, pour mieux nous proposer un regard éclairé sur la vie en milieu rural états-unien, où les secrets, de la petite comme de la grande histoire, y sont les mieux gardés.

Une troisième lecture tout aussi passionnante que les précédentes d'un roman de Ron Rash, même si je regrette un dénouement un peu trop précipité à mon goût : le caractère d'urgence des évènements l'explique certes, mais il aurait tout de même pu s'étoffer davantage.
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« le monde à l'endroit » de Ron Rash est un superbe roman noir.

D'un côté, vous avez une nature inviolée, propre, douce, intègre, grandiose, majestueuse, lumineuse et somptueuse : les Appalaches dans toute leur couleur et leur magnificence. D'un autre côté, vous avez des femmes et des hommes marqués par une vie personnelle très contrastée et par un passé mystérieux, pas toujours glorieux, celui de la guerre de Sécession. Ron Rash nous dépeint un monde, ni à l'endroit, ni à l'envers, où la lumière et l'obscurité côtoient la réalité et ses fantômes d'un autre temps, où l'ingéniosité côtoie la méchanceté et la perversité, où l'envie de vivre côtoie le renoncement et le désespoir.

De cet univers particulier du Middle West, Ron Rash nous montre l'homme comme pur produit d'une histoire personnelle et collective, mais aussi comme être modelé par la nature dans laquelle il évolue. La guerre de Sécession a déchiré le peuple américain : les cicatrices apparaissent à fleur de peau des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Par ailleurs, le sol américain regorge, malgré eux, de vestiges et de marques innombrables qu'on ne peut effacer (une paire de lunettes par-ci, des morceaux de visière militaire par-là, des boutons de veste, des éclats de crosses de fusil …). Pour les jeunes et les moins jeunes d'aujourd'hui, se pose la question de la responsabilité trans-générationnelle. Ron Rash ne nous propose pas de réponse à cette question : il attire seulement notre attention sur une situation qui touche l'Amérique et le monde contemporain.
L'Amérique sociale d'aujourd'hui ? Un « melting-pot » où le riche côtoie le SDF ou le quart-monde en sursis : dans cette Amérique là, les marginaux cherchent à survivre, quitte à s'adonner à un commerce louche pour ne pas dire illégal (vente de drogues dures et de pilules, contrebande, racket …), un fléau qui irrigue la société contemporaine. Dans ce contexte, certains américains essayent de s'en sortir (Travis va tenter de passer son GED ; Léonard va subitement décider d'arrêter de dealer), dans une démarche très « Yes ! we can » ou plutôt « Yes ! we go ».
Ron Rash nous montre également une Amérique agricole, loin des centres urbains et de son hyper consommation. On y voit des paysans rudes (Carlton Toomey sait user de son scalpel dès lors qu'une faute doit être réparée) mais simples, attachés à leurs racines et peu enclins à toute remise en cause (pour ne pas dire à toute contestation, y compris à la remise en cause de l'autorité parentale) On y trouve des amours campagnardes assez loin des images « peace and love », des amours toutes en retenue (ainsi, Lori ne voudra pas coucher avec Travis tant qu'ils ne sont pas unis par les liens du mariage). On y trouve une Amérique où la femme n'a pas le beau rôle : la mère de Lori, la femme de Léonard, mais aussi Déna sont à leur façon des exemples évidents de femmes que la vie a bousculées. Lori ne veut pour rien au monde ressembler à sa mère : elle fait donc des études pour se sortir de son milieu social et de la condition qui l'attend. Kéra, la femme de Léonard, profite d'une faute de son mari pour le quitter et emmener leur fille en Australie : Léonard s'est fait pincer par la police qui a découvert de la marijuana dans sa voiture, marijuana qu'un élève avait planquée « en échange » d'un zéro reçu à un devoir sur table pour cause de tricherie. Déna, qui est hébergée dans le mobile-home de Léonard, est ravagée par une vie de drogues et de nuits passées dans des motels minables.
« le monde à l'endroit » nous montre également la difficulté de construire et d'entretenir une relation satisfaisante entre un père et son fils. Travis vit chez ses parents qu'il aide dans leur production de tabac. Chétif, il envie son père, lequel le jalouse (puisque le fils a la chance de pouvoir orienter sa vie vers un avenir plus prometteur et moins dégradant) et le rejette. du coup, Travis veut tout envoyer promener, contestant cette autorité parentale et retournant « jouer le caïd » au sein d'une bande d'adolescents que la rudesse, la vantardise et les manifestations de violence, n'effraient plus dans la mesure où elles font partie intégrante de leur fonctionnement au quotidien..
Dans ce bout d'Amérique, la musique – et notamment le gospel – fait bien plus qu'adoucir les moeurs : elle permet au mal (en l'occurrence, à Carlton Toomey) d'avancer masqué, travesti, sous les apparences de la douceur, de la générosité et de la réconciliation avec autrui : lors de la fête foraine, aidé par des proches, le vieux Carlton Toomey, 1 m 90 et 140 kg, monte sur l'estrade et se met à chanter le gospel, arrachant des larmes aux yeux de la foule attendrie ! Mais c'est le même Carlton Toomey qui, froidement, avait tranché le talon d'Achille de Travis après l'avoir surpris à couper quelques plants de cannabis dans sa propriété.

Les personnages du roman sont riches en couleurs :
Travis, intelligent, obstiné et ambitieux, révolté contre son père, désireux d'être considéré par Lori et par la société comme un adulte à part entière, souhaitant décider de son destin.
Léonard, ex-prof « baba cool », reconverti après une sordide affaire de tricherie aux examens (voir plus haut) en dealer de dope, ayant perdu sa femme Kéra et sa fille Emily, accompagné dans sa vie par Déna, une femme qui vit avec lui dans un mobile-home vraiment crade, au plancher et au toit vermoulus, planqué au milieu de nulle part.
Déna, ravagée par l'alcool, la marijuana et les qaaludes, offrant son corps à tout homme qui pourra lui apporter sa ration de dope ; une loque humaine au grand coeur, se prenant d'affection pour Travis, lequel vit avec Léonard et avec elle dans ce mobile-home.
Hubert et Carlton Toomey (le père et le fils), des paysans rudes et simples, cultivant la marijuana, jouant les racketteurs et terrorisant de temps en temps ceux qui auraient des velléités d'autonomie.
Shank et Wesley, adolescents ratés, adeptes de la défonce (alcool, drogue) et de la déconne, sur fond de vie insipide et sans réel avenir.

Les massacres perpétrés lors de la guerre de Sécession ne sont qu'à peine esquissés dans ce roman, en tout cas avec pudeur et retenue : ils n'apparaissent qu'en toile de fond. Ron Rash aurait pu se dispenser de les évoquer mais il tenait à montrer que l'histoire joue un rôle dans la construction identitaire de chaque individu, qu'elle est un marqueur trans-générationnel. Ron Rash ne nous apprend d'ailleurs pas grand chose sur cette guerre : les historiens resteront donc sur leur faim !

La nature est magnifiquement décrite dans ce roman, avec poésie et simplicité, pour ne pas dire avec candeur et naïveté. L'écriture est directe, certainement pas alambiquée : le lecteur « voit » se dérouler les images précises d'un film riche en couleurs, plein de sonorités (le bruit de l'eau, des branches qui craquent …) et d'odeurs (le tabac imprégné de goudron, l'herbe mouillée …). Un scénario propre, un réel suspense (même si la tension n'est pas extrême), une fin assez inattendue. Certains lecteurs considèrent que ce roman n'a rien d'original, signalant qu'il y a déjà pléthore d'excellents romans américains où l'on trouve la nature, la pêche à la truite, les forêts, les marginaux, les flics plus ou moins corrompus, la drogue, les ados, l'Amérique du Middle West, etc. Certes, mais la « patte » de Ron Rash vaut le détour. Voyez par vous-mêmes : une petite sortie de route et le monde se met subitement à l'endroit. Je ne vous en dis pas plus …
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Travis Shelton a 17 ans et au moment où il remonte la rivière, il ne sait pas encore que sa partie de pèche aura des répercussions sur le reste de sa vie… Il ne sait pas encore que ses actes, ses humeurs, son impulsivité, auront des conséquences graves plus tard.

Comme quoi, le battement d'aile d'une cuiller "Panther Martin" en argent au bout d'une canne à pèche peut déclencher un tsunami d'événements.

Il n'avait pas pêché depuis l'automne et ce serait agréable de sentir l'eau palpiter contre ses jambes, encore meilleur de sentir le moment où une truite mordait, cette secousse remontant de son poignet le long de son bras et jusqu'à son cerveau, comme si le courant n'était pas de l'eau mais de l'électricité. À cet instant-là, avant de pouvoir évaluer la charge qui courbait la canne ou le bourdonnement du frein, vous ignoriez si la truite n'était pas plus grande que votre main ou la plus grosse de votre vie.

Travis, tout comme la truite devant qui ont agite un leurre, s'est fait ferrer par un terrible leurre : des plants de cannabis ! Il est si simple d'en chiper quelques uns afin de les vendre et de payer son assurance voiture.

Bingo, tel une truite mouchetée, Travis va céder et mordre dans l'hameçon, prenant même le risque de revenir une deuxième et une troisième fois. Grave erreur ! Toomey, le proprio, n'est pas content du tout et le tendon d'Achille de Travis en subira les conséquences.

Le problème de notre Travis, c'est qu'il souffre du manque de reconnaissance de son père, véritable handicapé des sentiments, incapable de féliciter ou de remercier son fils pour le travail abattu…

Vous avez sans doute dans votre entourage des gens qui au lieu de voir ce qui est bien fait, met le doigt sur le petit truc qui n'est pas fait ou pas bien fait.

Commencer à penser qu'on est trop bien pour avoir de la terre sous les ongles. C'était le genre de truc que son père dirait s'il entendait un discours pareil, trouvant à critiquer parce qu'il était impossible à satisfaire.

Le père de Travis est ainsi et il sera "le détonateur" de tout le reste. S'il avait prodigué un peu d'attention à son fils, ce dernier ne se serait pas enfui après son agression par les Toomey – père et fils – pour atterrir chez Leonard Shuler, le revendeur de drogue et d'alcool du coin.

Mes lectures avec Ron Rash sont toujours un découverte : sa plume continue de m'enchanter, ses histoires me font voyager, ses personnages sont toujours d'une grande profondeur et d'une complexité qui me fait les imaginer bien vivant.

Il y a du contraste dans ces personnages. Entre un Carlton Toomey, véritable montagne de muscles d'1,40m, monstre sans pitié qui possède une voix qui, quand il entonne un Gospel, fait chialer l'assistance et un ancien professeur qui, suite à une manipulation, s'est retrouvé accusé de dealer de l'herbe et qui, maintenant, le fait vraiment, le contraste est étonnant.

Pas de lac, mais malgré ça, on continue d'explorer les tréfonds de l'être humain, le tout sur fond de nature sauvage et de guerre de sécession.

Oui, les événements passés agissent encore sur ceux du présent.

Travis va devoir se prendre en main et on va le suivre durant sa remontée de la pente, cherchant toujours cette reconnaissance qui lui manque.

Un roman sombre, noir, même, avec tout juste une lueur d'espoir qu'il faudra protéger du vent afin de ne pas moucher la chandelle.

Ici, on se promène dans l'Amérique profonde, celle des gens un peu rustres qui doivent composer avec la nature qui n'est pas une tendre, par là, et une histoire de massacres durant une sale guerre civile.

Un roman où s'entremêlent l'Histoire, le premier amour, l'amitié, les drogues, du mystère (les notes d'un médecin en 1850 à la fin de la guerre civile), les conneries d'un adolescent et toutes les conséquences qui peuvent en découler d'une manière stupide… Travis mérite parfois des baffes !

Ah, si tout le monde y avait mis un peu du sien, on n'en serait pas arrivé là ! Mais on serait passé à côté d'un grand roman qui m'a mis la tête à l'envers mais le coeur au bon endroit.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Et si je t'emmenais pêcher la truite ce soir. Monte dans le pick-up, je connais un coin qui mord à coup sûr, au pied des Appalaches, Caroline du Nord. Peut-être même la première fois que je plante mes santiags dans ce comté. Une nature luxuriante et paisible. L'endroit est idéal pour découvrir Ron Rash. « le monde à l'endroit » et sa couverture qui sent bon le nature writing. Et effectivement, cela commence par une promenade, le long du ruisseau, de Travis jeune gamin du coin, 17 printemps et en pleine rébellion avec son vieux. Une truite dans sa besace… mais que voit-il aux détours d'un coude de la rivière ? Dans le mille, des plants sauvages de cannabis. Enfin, pas si sauvages. Ils doivent bien appartenir à quelqu'un.

Et voilà comment les ennuis commencent, comment le roman deviendra roman noir…

Car lorsqu'on revend des plants de cannabis qui ne t'appartiennent pas, attends-toi à de sérieux ennuis, l'ami. D'autant plus qu'en conflit permanent avec son paternel, cultivateur de tabac intransigeant, le jeune Travis va trouver refuge auprès de Leonard, vieux solitaire, ancien professeur, dealer à l'occasion. Deux paumés qui vont se trouver et retrouver le gout de la vie, de l'enseignement et de l'étude. Une seconde chance, pour les deux… A voir. A lire.

Mettre un disque de Johnny Cash, fumer un joint et lancer la mouche. Les pieds dans l'eau glacée, les premiers émois adolescents et une réflexion sur la vie. Savoir saisir une seconde chance, peut-être la dernière et accepter l'aide d'autrui. Savoir qu'à dix-sept ans, ce n'est pas parce qu'on conduit un pick-up qu'on connait déjà tout de la vie. Et en guise de rédemption, apprendre que sa vie n'est que le découlement de ses racines. Sauf que là-bas, en Caroline, il faut aller chercher ses racines dans la guerre de Sécession et le massacre de Shelton Laurel.

« le Monde à l'endroit », du Cannabis, du Johnny Cash et une histoire d'Amitié.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Nous sommes dans les Appalaches, lieu d'un massacre perpétré pendant la Guerre de Sécession. Travis Shelton âgé de 17 ans ne supporte plus l'intransigeance de son père propriétaire de terres de culture du tabac. Après un vol de plans de cannabis, surpris par le propriétaire du champ, celui-ci lui laisse la vie sauve mais lui sectionne le talon d'Achille. Travis trouvera refuge auprès de Leonard, professeur déchu et devenu dealer. Leonard, originaire du lieu, possède des carnets relatant la vie des habitants pendant les affrontements entre les soldats de l'Union et les Confédérés.
La cohabitation de Leonard et Travis va changer leur vie. Leonard ne va plus dealer et Travis obtiendra son certificat d'études. Ron Rash décrit magistralement la nature lors des parties de pêche à la truite de Travis et a comblé la lectrice que je suis avec une histoire et des personnages très intéressants.
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Le monde à l'endroit, ce n'est pas vraiment la conclusion que l'on peut faire en refermant ce roman plutôt court mais dense en actions et en émotions ...

Travis,17 ans, lors d'une de ses parties de pêche à la truite qui tout en lui procurant quelque menue monnaie lui permettent surtout de s'échapper de l'emprise paternelle qu'il ne supporte plus découvre un champ de cannabis et quoi de plus simple que d'en couper quelques pieds et comme la vente a été simple et plus rémunératrice que les poissons , il trouve tout naturel d'y retourner ; bien mal lui en prend car il manque d'y laisser sa peau et se réfugie dans le mobile home de Léonard, professeur répudié et devenu dealer par facilité .

Drôle de trio que les deux hommes forment avec Dena , une jeune femme paumée et droguée qu'a recueilli Léonard .
Léonard bouscule le jeune homme comme s'il voulait rattraper ses propres erreurs et éviter au jeune homme une vie médiocre et finalement ratée: une rédemption par personne interposée ?

Travis commence une autre vie et orienté par l'ex prof découvre un passé douloureux qui concerne directement sa famille: le massacre d'une partie d'un village lors de la guerre de sécession , la découverte de la vérité va devenir le cheval de bataille du jeune homme parallèlement à celle des réalités liées aux choix pas toujours judicieux mais qu'il faut accepter et qui font avancer.

Personnages attachants, toujours sur la corde raide avec un mal être qui se ressent à chaque génération, souvent lié au manque de combativité devant les difficultés.

Un livre marquant .
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