Adultère

La veille ils ont fêté leurs dix ans de mariage.
Cette nuit sa femme Remedios est rentrée à l'aube raccompagnée par Walden, le président du tribunal de commerce. Il est sorti et a lancé un grand salut. Que sa femme rentre si tard, aucun souci, c'est la présence de Walden qui le préoccupe. Il le lui dit. Walden est offensé et démarre. Sa femme trouve son comportement bête et mal élevé vu qu'il vient de déposer son dossier de dépôt de bilan de la station de service qu'il gére à ce même tribunal où le Walden est président.
Vous pensez qu'il y a un problème ?
Deux femmes vont le confronter à ses propres difficultés.....dans un décor qui rappelle les tableaux de Hopper.

Chez Ravey tout est cartes sur table, pourtant jusqu'au bout on n'y croit pas, cherchant la petite bête 😁! C'est court, sans fioriture, sans psychologie, à la limite du minimalisme, très cinématographique avec des personnages impassibles esquissés en quelques traits. Et pourtant rien ne manque à cette fausse intrigue qui se déroule dans un climat de mal être constant , et qui nous tient en haleine jusqu'à un final qui laisse pantois 😆!

On peut se fier au titre : dans ce roman, il est bien question d'adultère, et de vengeance. Un garagiste soupçonneux découvre que sa femme le trompe, ajoutez à cela sa mère qui est très pénible, le garage en faillite, et il part en vrille...
Écriture honnête et plaisante, mais c'est trop bref pour laisser un vif souvenir !

C'est avec ce court roman que j'aborde Yves Ravey, que je voulais découvrir depuis longtemps et je vais en effet en lire d'autres !

Le format très court presque de la nouvelle, est parfait pour cette écriture. Il n'est pas nécessaire d'en rajouter ; le ton est incisif, les personnages sont tranchés. L'objectif est atteint.

Des gens ordinaires dans des situations ordinaires. Des vies ordinaires, de celles que nous pouvons croire restées figées dans des situations loin de celles imaginées mais auxquelles par la force de l'inaction, ankylosés, nous nous sommes habitués voire attachés. Pourquoi vouloir que cela change ?
Mais quand, malgré tout, le changement s'impose, que faire ? Agir bien sûr, ne pas subir le changement et en être acteur ! Mais au moment où tout bascule, avons-nous dans l'instant le bon recul pour agir ? Je ne suis pas sure et d'ailleurs, Jean, le « héro ordinaire » maltraité de ce roman pense être à la hauteur de ses ambitions. Toutes ses ambitions mêmes celles que personne ne s'attend de lui. Quoique n'est-il finalement pas tellement prévisible ?

Le décor est planté dans une station-service au bord d'une nationale française mais j'imagine cela tout à fait transposable à un bord de longue route de l'Amérique profonde aussi, comme tant de fois représentée dans de nombreux films pour représenter des lieux tranquilles où il ne se passe jamais rien mais où on sent qu'un rien pourrait tout faire basculer. Tout y est banal, gris, poussiéreux presque hors du temps. Il m'a semblé que la seule chose lumineuse a été l'enseigne au-dessus des pompes et encore va-t-elle résister ?
Jean est un personnage de ce décor suranné et le sort semble s'acharner sur lui. le sort, ou lui-même en ayant fait de sa vie ce qu'elle est. le sort va donc s'acharner sous les traits de trois femmes et il va devoir réagir. Et là je reprendrais une phrase du dernier livre de S. King « C'est une mauvaise idée ». Et vous répondrez « l'univers en est rempli ».

Quoiqu'il en soit je ne sais pas quel est le réel message souhaité à travers ce livre de Yves Ravey mais cela m'a laissée à réfléchir sur la nature humaine. Réfléchir sur ce que tout ce qui fait que Jean est Jean aujourd'hui, est dû à une minuscule part de hasard et de chance et à une immense part des conséquences de ses choix, décisions et de son caractère intrinsèque. Réfléchir sur le fait que même si Jean se décide à agir, à se métamorphoser pour cela, il ne trompera que lui et cela ne le fera que poursuivre le même chemin et peut être finalement arriver un peu plus vite à sa destination finale qui elle, n'a toujours pas changé.

J'extrapole surement selon mon ressenti personnel mais c'est pour dire que peu importe, ce livre est très intéressant et que pour bien comprendre Yves Ravey, je pense qu'il faut poursuivre avec d'autres livres de lui. Et voir s'il est possible d'appréhender plus surement les intentions de l'auteur dans leur intégralité.

Mon dernier Rayey lu avec délectation par sa prose littéraire fine, bien écrite et qui plonge dans les pensées, pas toujours bonnes, d'un homme acculé de dettes et dont le couple semble malmené. J'ai aimé et je recommande comme chaque livre de l'auteur dont j'apprécie vraiment l'écriture et l'imaginaire narrant des vies aux apparences simples mais qui cachent bien des parts sombres.

J'ai trouvé l'ambiance du roman assez spéciale et j'ai eu aussi beaucoup
de mal avec le style du roman.
En revanche, le roman est court et se lit bien.
L'intrigue est là, l'histoire est un peu facile malgré tout.
Le personnage de Jean est volontairement froid, ce qui paraît au premier
abord étonnant.

Court, très court roman (141 pages) d'Yves Ravey, Adultère nous emmène dans la station-service de Jean Seghers. Malheureusement, le dépôt de bilan est proche et la vie de son propriétaire prend la même direction. Persuadé que sa femme Remedios le trompe, Jean va tenter de sauver les meubles et son couple en y mettant toute son énergie.
Yves Ravey maîtrise parfaitement le roman noir, y mêlant des phrases courtes, un personnage au style désabusé ainsi qu'une intrigue contenant quelques rebondissements, et tout cela avec une remarquable finesse.
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ADULTÈRE DE Yves Ravey

Jolie plume mais un personnage principal qui agit de façon incohérente et contradictoire alors, il est difficile d'adhérer à cette histoire bancale. Ainsi, pourquoi une visite à Amina et une autre à Walden ?

Quoi qu'il en soit, Ravey ne manque pas de talent. Ça se lit très bien.

Petit polar d'Yves Ravey dans son style habituel qui est toujours aussi plaisant. Pas le meilleur de ces romans car l'histoire est assez banale et le petit twist final n'est pas très intéressant. Foncez plutôt vers Trois jours chez ma tante ou Un notaire peu ordinaire.