Sur les - toujours - excellents conseils de mes libraires indépendantes préférées, je découvre sur le tard (honte à moi) l'univers d'
Yves Ravey à travers
Adultère, sorti ces jours-ci. Et ce court roman ou cette novella noire m'a sacrément donné envie de plonger dans les parutions précédentes du sieur Ravey.
Comme disait Jacques C., grand philosophe du siècle dernier, « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille » ! Seghers en sait quelque chose : son garage est en faillite, ses comptes dans le rouge, son veilleur de nuit Ousmane le harcèle pour le paiement de ses indemnités de licenciement et, last but not least, il semblerait que Mederios, femme de Seghers, le trompe allègrement avec Walden, son ami et président du tribunal de commerce qui gère son dossier. Fermez le ban, la coupe est pleine, et place à la réaction !
L'histoire d'
Adultère est simple, saynète banale d'un quotidien vécu par tant de gens, hier et davantage aujourd'hui. L'analyse de la situation par Seghers et sa réaction le seront beaucoup moins.
Dans un style épuré où le moindre mot compte, où la digression superflue n'est pas une option, où les dialogues sont réduits à l'essentiel, Ravey réussit en quelques pages à capter son lecteur et à l'installer dans une tension qui monte au fil des pages, pour ne le relâcher qu'au dernier mot. Sans affect pour ces personnages qui ne le méritent pas, sans pathos non plus, on se prend étonnamment à s'intéresser à cette tranche de vie qui finit mal. Chapeau !