AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,34

sur 193 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rien ne va plus pour Jean Seghers : sa station-service est en faillite, tout laisse à croire que sa femme le trompe avec le président du Tribunal de commerce, et son employé lui réclame le paiement immédiat de ses indemnités. Mais notre homme et narrateur n'a pas dit son dernier mot…


Clair, net et sans bavure : Yves Ravey n'abandonne pas sa marque de fabrique et nous plonge à nouveau dans un de ses courts récits dont le minimalisme fait toute la force de frappe. La situation est banale, les personnages ordinaires et l'intrigue d'une extrême simplicité, pourtant le texte subjugue, surprend et finit par ouvrir des perspectives aussi dérangeantes qu'inattendues. En se cantonnant à l'observation et à la description sèches de leurs faits et gestes, la narration suscite une impression étrange de décalage et de malaise face à des personnages dont le lecteur, perturbé par un tel vide, ne pourra que supputer les sentiments et la psychologie. Sur ce plan, la conclusion, que d'aucuns pourront juger trop abrupte et à première vue frustrante, est une apothéose de non-dit, où s'entrevoit soudain un au-delà du récit, glaçant et diabolique.


Aussi implacable que dépouillée, cette noire histoire aux accents chabroliens se lit d'un trait et vous laisse, déstabilisé, sur les bords de ce faux vide qu'est le non-dit.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          745
Jean Seghers sur le point de perdre sa station service, en redressement judiciaire et sa femme, infidèle, imagine un moyen radical de résoudre ses problèmes.
Première incursion dans le monde très particulier d'Yves Ravey (merci Idil) qui en très peu de pages, et une histoire au premier abord banale, intrigue, dérange et déstabilise. Comme son héros, champion de la manipulation, on a le sentiment d'être baladé par l'auteur dont le récit en apparence prosaïque nous pousse à de multiples supputations sur le dénouement, qui finalement arrive tellement inattendu et abrupt qu'il nous laisse sans voix. Vraiment du grand art.
Commenter  J’apprécie          654
Sur les - toujours - excellents conseils de mes libraires indépendantes préférées, je découvre sur le tard (honte à moi) l'univers d'Yves Ravey à travers Adultère, sorti ces jours-ci. Et ce court roman ou cette novella noire m'a sacrément donné envie de plonger dans les parutions précédentes du sieur Ravey.

Comme disait Jacques C., grand philosophe du siècle dernier, « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille » ! Seghers en sait quelque chose : son garage est en faillite, ses comptes dans le rouge, son veilleur de nuit Ousmane le harcèle pour le paiement de ses indemnités de licenciement et, last but not least, il semblerait que Mederios, femme de Seghers, le trompe allègrement avec Walden, son ami et président du tribunal de commerce qui gère son dossier. Fermez le ban, la coupe est pleine, et place à la réaction !

L'histoire d'Adultère est simple, saynète banale d'un quotidien vécu par tant de gens, hier et davantage aujourd'hui. L'analyse de la situation par Seghers et sa réaction le seront beaucoup moins.

Dans un style épuré où le moindre mot compte, où la digression superflue n'est pas une option, où les dialogues sont réduits à l'essentiel, Ravey réussit en quelques pages à capter son lecteur et à l'installer dans une tension qui monte au fil des pages, pour ne le relâcher qu'au dernier mot. Sans affect pour ces personnages qui ne le méritent pas, sans pathos non plus, on se prend étonnamment à s'intéresser à cette tranche de vie qui finit mal. Chapeau !
Commenter  J’apprécie          410
Pas de surprise avec Ravey, il a un style qui ne change pas roman après roman. Il raconte, sans fioriture mais ce ne sont pas des idées ou pensées mais des actes. Une fois l'histoire partie il déroule les faits. Son écriture est fluide et les romans ne sont pas encombrés.
Dans celui-ci c'est l'adultère qui est mis en avant. Seghers, garagiste en faillite imagine..découvre que sa femme le trompe. de plus son employé lui réclame ses indemnités de départ.
Que faire pour se sortir de cette situation?
On est accrochés dès la première ligne. Ce pourrait être une histoire banale, mais c'est mal connaître Yves Ravey. Un roman sans bruit, mais pas sans conséquence. le portrait d'un salaud ordinaire, finalement.
j'ai beaucoup aimé, comme d'habitude.
Commenter  J’apprécie          180
Jean et sa femme Remedios ont repris il y a dix ans une station-service en bord de nationale. Aujourd'hui elle est en faillite. Ousmane, le veilleur de nuit, réclame son indemnité de licenciement qui tarde. Walden, le président du tribunal de commerce, cherche une solution. Mais Jean est préoccupé par autre chose : sa femme le trompe-t-elle ? Comment réagir face à l'adultère ?

L'intrigue est convenue, rebattue, et ainsi exposée n'a strictement aucun intérêt. Pourtant, ce très court roman de 140 pages est fascinant ! L'écriture est dense, très serrée, elle installe un décor, un rythme à la fois très situés et insaisissables - comme une forme de naturalisme vaporeux. le récit est mené à l'image d'un rêve que l'on raconte pour s'en être très précisément souvenu au réveil. Malgré les sauts, les improbables, les ellipses.

À mi-chemin de la recension brute et de la trame incertaine, aux dialogues noyés, le roman est percutant, original et atypique. Comme dans une parfaite réalité, quotidienne, s'installe l'étrange, le décalé. Alors que l'histoire n'est que celle de sentiments et passions, l'écrit n'est que faits. Une belle découverte !
Commenter  J’apprécie          160
Un petit roman bien ficelé à la manière d'un thriller avec une écriture qui écarte le superflu pour ne conserver que l'essentiel de l'intrigue. La station service de M Seghers fait faillite et doit être reprise par M Walden, un ami d'enfance de sa femme Remedios un peu volage. Mais avec qui commet-elle l'adultère, Walden ou l'employé Ousmane ? le doute ne durera guère, et les éléments principaux de l'histoire sont assez rapidement mis en place mais l'angoisse reste présente et palpable jusqu'à la fin du roman.
Commenter  J’apprécie          130
Jean est en train de perdre tout ce qui fait sa vie : sa station-service, dans un coin perdu, en redressement judiciaire et sa femme qui le trompe; il est harcelé par son employé qui réclame ses indemnités de licenciement, il doit voler de l'argent à sa mère. Il ne voit qu'une issue à ses problèmes : le crime. Et pourtant une toute petite lueur d'espoir, inattendue, naîtra à la fin du roman.
J'ai ressenti une espèce de malaise pendant toute ma lecture face à cet homme froid, sans émotion apparente qui se trouve acculé et qui n'a plus la ressource pour réfléchir.
Ce très court roman est froid comme son personnage, chirurgical. Il n'y a aucune description, pas d'envolées lyriques, pas de réflexions philosophiques. Seuls comptent les actes; même les dialogues ne sont pas visuellement marqués.
Le style renforce le malaise ; abrupt, sec, avec des phrases courtes et incisives.
Ce roman est hypnotique car l'auteur nous met un peu dans la position du voyeur qui regarde Jean s'enfoncer inéluctablement et qui ne peut détourner le regard.
J'ai découvert cet auteur avec "Adultère" alors qu'il a déjà écrit une dizaine de romans; je ne manquerai pas d'aller plus loin dans son univers.
Commenter  J’apprécie          90
Un petit roman thriller étonnant par sa simplicité et son déroulement.
Jean Seghers vient de faire faillite et doit céder sa station service à un ami de son épouse qui accepte de lui acheter et de le reprendre comme salarié. Seulement le doute s'immisce cet ami est-il l'amant de sa femme ? Autour de cette question, l'intrigue pleine de rebondissements, se dévoile sur 140 pages.
Commenter  J’apprécie          80
Comme ses précédents romans, Yves Ravey nous conte avec une précision d'horloger suisse la lente préparation du méfait, irréversible et dramatique, puis sa résolution, mais non pas par un policier cette fois, mais par une experte mandatée par la compagnie d'assurance, une enquêtrice implacable et tenace. On est dans du Simenon revu par Echenoz ou plus simplement, pour ceux qui comme moi dévore ses romans à chaque nouvelle sortie, du Yves Ravey de grande qualité, pour le style faussement simple, pour les personnages de losers pas magnifiques pour un sou, essayant juste un dernier coup de dé, au cas où...
Adultère est un autre formidable roman d'Yves Ravey et réjouissez-vous : Pas dupe, le précédent et le plus "Colombo-esque de tous, sort parallèlement en poche.
Commenter  J’apprécie          70
Le problème d'Adultère vient de Pas dupe. Pas dupe, c'est le roman précédent d'Yves Ravey : il y avait atteint une quasi perfection. Économie de moyen. Personnages entêtants, hollywoodiens, suspendus. Intrigue tordue à souhait. C'était un diamant. Alors voilà : Adultère ressemble, sur un album de musique, à la chanson qui suit le hit (Pas dupe), celui qui a battu tous les records. On reconnaît le thème. On aime la mélodie. On rit et on frissonne. Mais... C'est juste moins bien.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (381) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}