Amours

Histoire sympa . Bien écrit

L'auteure nous donne à lire une histoire d'amour aussi délicate qu'intense.

Anselme, après une première noce infructueuse aspire à une descendance masculine. Il se remarie. Comme sa femme, Victoire, ne semble pas combler l'entièreté de ses désirs, il se rend dans la chambre de leur bonne, Céleste. Il abuse d'elle. Elle ne dit rien, pensant que c'est le triste et accablant lot qui accompagne sa condition. Mais un jour, elle tombe enceinte. Pour sauver l'honneur de la maison, Victoire décide d'adopter l'enfant. Mais aux premiers jours du nouveau-né, elle ne sait pas s'y prendre et manque à son instinct maternel. L'enfant dépérit… Alors, en cachette, Céleste va le chercher la nuit pour en prendre soin. Victoire les surprend et les rejoint. Tous les trois, dans ce lit, ils s'ouvrent enfin aux immensités de l'amour…

C'est un roman très délicat porté par un style empreint d'une grâce exceptionnelle. Les envolées lyriques sont nombreuses : elles sévissent dans les mots d'amour prononcés, les gestes effleurés et les partitions jouées au piano par Victoire. L'auteure nous charme d'une musique très élégante, par sa plume qui n'a rien à envier aux auteurs de l'époque décrite, début du XXème siècle. Les deux protagonistes principales sont gracieuses. Elles transpirent l'amour et le désir. Elles découvrent ensemble la féminité de leur corps et le plaisir que celui-ci peut leur procurer. Elles aspirent ensemble aux joies de la maternité, accompagnées de leur fils Adrien. Des amours dans ce roman, bien que le début nous ait fait penser le contraire -entre mariage arrangé et viol-, il y en a plusieurs dont ceux qui illuminent le livre : celui de Victoire pour Céleste, et inversement, et bien entendu, celui qu'elles entretiennent pour leur fils.

C'est une ode à la liberté, à l'émancipation féminine, à la joie d'être soi, d'aimer, mais surtout d'aimer qui on veut et de s'aimer soi-même. L'amour est bien présent dans ce roman, sentiment universellement partagé et vecteur de bien d'autres sentiments encore : la générosité, la douceur, et même le sacrifice… Car quand on aime, on se donne tout entier, quitte à se sacrifier…
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Ce roman dresse des portraits de personnages dans cette bourgeoisie de campagne au début du vingtième siècle. Un livre ou la question du corps, l'amour et la liberté d'être soi sont célébrés dans un monde fermé à ses idées-là et qui fait référence à notre monde actuel.

Victoire, jeune bourgeoise qui s'étiole dans sa vie d'épouse auprès d'un mari choisi par ses parents sur petites annonces.
Anselme, notaire de province, époux dérouté par sa femme, par « les femmes »…
Victoire et Anselme, un couple mal assorti, en mal d'amour et en mal d'enfant.
 
Et puis il y a Céleste, la petite bonne qui a grandi parmi sa nombreuse fratrie sous l'oeil presque indifférent de parents trop occupés, trop usés. Céleste, discrète et volontaire, qui cherche juste à « bien faire ».
Parfois Anselme monte dans la petite chambre de Céleste, sur le lit en fer forgé. Il prend sans demander et Céleste subit et se tait. Lorsque Céleste tombe enceinte, la vérité éclate.

Autour de cet enfant, les deux femmes vont se rencontrer, s'apprivoiser et finir par s'aimer. Amour pur et flamboyant mais voué à rester caché dans cette société où les apparences priment sur le bonheur.

Une écriture fluide et un récit prenant, qui se lit vite, à la fois tableau d'une époque et chronique intime d'un amour interdit...

1908, dans un village de province, Victoire est l'épouse d'Anselme. Issus de bonnes familles catholiques, on attend d'eux un héritier qui ne vient pas...
Jusqu'au jour où Céleste, la bonne de la famille découvre qu'elle est enceinte. le couple décide d'élever l'enfant.
Une naissance qui engendrera une passion soudaine et interdite.
Un très beau roman intime et sensuel servi par une écriture fine et concise.

Tout se joue sous ce toit. le pouvoir, la rancoeur, l'amour et même la pitié. Anselme, que j'ai commencé par détester car, au delà de l'époque, il représente tout ce que l'on peut haïr, fini par nous faire pitié, et on se dit quand même qu'il doit y avoir pas mal de secrets bien gardés dans nos cimetières.
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Malgré son titre et sa jolie couverture papillonnée, c'est une histoire bien cruelle qui se joue dans ce roman...

Nous sommes en 1909. Une jeune servante, Céleste, se fait engrosser par son maître. Son épouse, Victoire, qui n'arrive pas à avoir d'enfants, décide de garder le bébé en le faisant passer pour le sien légitime. Une relation particulière se noue alors entre les deux femmes, que tout oppose et tout rassemble à la fois...

C'est un roman à la fois cru et pudique, charnel et spirituel. Un roman intime, de ceux que j'ai du mal à lire, moi qui préfère rester éloignée de tout ce qui s'approche d'une mise à nu.
Un roman court mais fort. Deux femmes qui se sentent piégées par les moeurs, qui ne pourront jamais être ce qu'elles veulent.

Si le personnage de Céleste est doux et touchant, j'ai eu beaucoup plus de mal à cerner Victoire. Son égoïsme et son aveuglement (laisser constamment le bébé SOUS le piano pendant qu'elle joue inlassablement :o ) contrebalancent piteusement sa belle soif de liberté bien déterminée...
Quant à la plume, elle est parfaite, à la fois fluide et ciselée.

J'ai bien fait d'attendre le bon moment pour lire ce roman, car il n'est pas de ceux que je peux lire n'importe quand, n'importe comment. Et j'ai passé un très beau moment auprès de Céleste et Victoire !

Une histoire bouleversante, émouvante, très dure et pourtant tellement belle qui aura réussi à me faire verser quelques larmes. Un coup de coeur pour ce roman, mais aussi pour la plume de Léonor de Récondo.

Une ode à l'Amour, d'une féminine délicatesse et d'un désir brûlant, "Amours" est l'un des romans les plus sensuels de Léonor de Récondo publié aux Editions Sabine Wespieser en 2016.
Au début du XXème siècle, au coeur du Cher, Victoire désespère de ne jamais connaître un jour les joies de la maternité.
p. 19 : "Eh bien, madame de Boisvaillant, qu'attendez-vous pour avoir un enfant ? Tous ces bambins ne vous donnent pas envie ? "
A fleur de peau, elle ne prête aucune attention aux infidélités de son mari Anselme, qui abuse violemment de leur jeune bonne Céleste.
p. 12 : "Si elle avait eu le choix - mais ce mot n'existe ni dans sa condition, ni dans son vocabulaire -, elle aurait dit : "Non." Elle l'aurait même hurlé. "
Mais lorsque cette dernière réalise qu'elle est enceinte, la peur d'être renvoyée la tétanise.
p. 57 : " Un matin, Céleste touche son ventre, elle ne peut plus éviter cette vérité qui grandit. Elle murmure : Protégez-moi, protégez-nous..."
L'onde de choc n'épargne personne dans cette maison bourgeoise. Pour sauver les apparences, un abominable stratagème se met en place.
La naissance d'Adrien va alors bouleverser leur vie et leurs certitudes. Ce petit être va rapprocher ces deux femmes, que la rancoeur opposait pourtant, franchissant les barrières des conventions sociales, et n'écoutant que le désir de leur amour naissant.
p. 155 : "Les deux femmes plongent l'une en l'autre, éberluées d'aimer. Ce lien qui unit maintenant leurs corps brise en un instant l'interdit de leur amour et des conventions sociales. "
Souvent déconcertante par ses sujets d'inspiration variés, Léonor de Récondo n'en n'est pas moins passionnante.
C'est élégant, engageant et anticonformiste.
J'aime ces auteurs qui prennent des risques et bouleversent les conventions.
Je ne pourrai que trop vous recommander "Point cardinal" du même auteur...
Lien : https://missbook85.wordpress..

Victoire vient de se marier à Anselme un notable d'une petite ville de province et ne goutte guère aux plaisirs de la chair avec son mari, son éducation ne l'ayant pas préparé à "la chose". Anselme se retourne donc vers Céleste, la domestique et "l'engrosse". de cette situation naît une relation particulière entre les deux femmes où se développent un amour maternel et charnel.
Un beau livre sur la libération sexuelle de la femme et de son corps (à bas les corsets).
Je l'ai écouté en livre audio, c'est l'auteure qui lisait son livre, s'en sont dégagées une certaine sensualité et une musicalité.