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4,04

sur 1520 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Une ambiance très 19e siècle pour ce roman qui se situe au tout début du 20 et qui est imprégné d'une grande sensualité, entre répugnance et extase..
C'est un huis-clos feutré entre un couple de bourgeois provinciaux sans enfant et leur servante Céleste.
Pauvre Céleste, humble, naïve, dévouée et pieuse livrée à la concupiscence de ses maîtres, elle est consciente de jouer un rôle qui dépasse son entendement et ses modestes ambitions. Piégée entre le comportement de primate du Maître et les tendances saphiques de Madame, elle a largement de quoi y perdre son latin et le lecteur pressent pour elle un dénouement tragique.
Ce roman pourrait avoir pris sa source dans un chapitre de l'excellent essai "la place des bonnes" de l'historienne Anne Martin-Fugier ; chapitre qui évoque pudiquement mais explicitement la vie intime des servantes, réduite aux exigences de leurs employeurs.
Une vision caricaturale de la bourgeoisie provinciale, au temps des bonnes
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Léonor de Récondo nous livre une déclinaison particulière des amours ancillaires dans une belle maison bourgeoise d'une petite ville du Cher, en l'année 1908. Anselme de Boisvaillant a épousé en secondes noces, à la suite d'un mariage arrangé, la ravissante mais fluette Victoire. Sa charmante épouse s'accommode bien de faire chambre à part, le devoir conjugal lui étant pénible. Pour Anselme, quand le désir se fait pressant, il est plus simple de culbuter la petite bonne plutôt que d'aller au bordel. Mais que faire quand Céleste, 17 ans, tombe enceinte des oeuvres de son patron ? On garde l'enfant et on le transforme en héritier. Une idée qui n'est pas si bonne que cela…
Je l'avoue, je n'ai été convaincue ni par le style de Léonor de Récondo ni par le traitement de son intrigue. L'écriture, volontairement dépouillée de l'auteure, lui permet de faire une description assez brutale d'une société de classes, mais nuit à la profondeur des personnages. Céleste pieuse et proche de la nature, Victoire raffinée et velléitaire, demeurent des images un peu floues de la prolétaire et de la bourgeoise. Quant à Anselme, il n'existe quasiment pas, sinon en époux inconsistant et homme un peu benêt, trop heureux d'avoir un héritier même s'il naît de la bonne.
L'une est mère et l'autre pas. L'une est aimante et l'autre aimée. L'une est religion et l'autre passion. La nuance manque. Quant à la conclusion de l'histoire, que je ne révélerai pas, je la trouve croquignolesque.
Le coeur reste sec, car les barrières sociales ne sont jamais véritablement subverties et les convenances sont autant chez la romancière que dans son roman.
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Lecteur tardif (2019) et encouragé par les nombreuses critiques enthousiastes, j'ai été déçu .
Certes le roman est agréable à lire. Mais nulle surprise, ni sur le plan style, ni quant à l'intrigue.
Je me suis demandé pourquoi l'auteure a tenu à situer son roman au début du 20 éme siècle. le risque était de lui donner un aspect poussiéreux, de " déjà lu"..... et le piège s'est refermé.....
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Voilà un livre qui me laisse perplexe.
Attiré par la couverture si « suggestive » (et encore semble-t-elle édulcorée par rapport aux premières éditions) mais aussi par les mentions des prix RTL-Lire et des Libraires, j'entamais confiant sa lecture.
Et dès le début, je fus très surpris par l'indigence de son style, la platitude des situations.
Au début du vingtième siècle, dans une petite ville de province, un couple bourgeois. Lui, notaire, se distrait du manque d'ardeur sexuelle de son épouse en violant sa bonne. Sa femme incapable d'enfanter décidera de garder le fruit de ces turpitudes ancillaires.
Et tout d'un coup, on se retrouve en plein naturalisme ! Zola, Flaubert, Huysmans… même pas morts ! A une différence essentielle, le style et la pauvreté des situations, la naïveté des ressorts dramatiques. Et peut-on même parler de drame alors que l'on a plutôt le sourire aux lèvres devant tant de poncifs et de stupidités accumulées.
Alors le livre fermé avec soulagement, on se demande qui a décerné autant de prix à un roman aussi désert.
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Un court roman ayant le mérite de dénoncer les carcans de la condition féminine et de la bourgeoisie, mais en usant maladroitement des poncifs de la romance à six sous. J'avoue ne pas bien comprendre l'engouement suscité par ce titre… Pour ma part, je me suis ennuyée et suis, somme toute, restée assez indifférente face aux personnages et à leur histoire.
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Il s'agit d'une histoire d'amour entre deux femmes. Autour d'elles, il y a l'affreux prêtre qui fait tout basculer, Huguette et Pierre, le couple au service de cette maison bourgeoise, qui subit tout sans rien dire. Les autres sont trop ceci ou cela. Tout est manichéen dans ce livre.
Cela m'a laissé plus de vide que de plein. Il est aisé de deviner la fin.
La lecture est très facile, le texte visuel. Pourtant, je n'ai pas été conquise par ce roman sans surprise et sans personnages complexes pour faire travailler mon imagination.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Ecrit de façon limpide, ambiance surannée et bien réussie, la fin est surprenante de modernité, un bon moment mais sans plus par rapport à d'autres ouvrages. Je pense que le sujet novateur a fait son succès.
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J'ai toujours un peu une sale impression de moi-même quand je note mal un livre – vraiment. Je sais le travail derrière, l'implication. Personne ne peut juger ça.
Pourtant, c'est ce que je vais faire.
« Amours », de Léonor de Récondo, c'est une (autre) de ces (nombreuses) histoires d'amour lesbienne entre une servante et sa maîtresse.
J'espérais qu'elle serait différente, cette histoire, enfin. Mais non. J'espérais qu'elle finirait bien, pour en finir avec le Dead Lesbian Trope. Mais non (oups, spoil).
Pourtant, ça réunit tous mes kinks littéraires et ça éveille mon Downton Abbey frisson. Une maison XIXe, des dramas entre les domestiques et les maîtres, des histoires d'amour, les castes, des mômes illégitimes, bref. Mais y a même pas le plaisir du plaisir coupable, et ça c'est triste.
Parce que là, aucune pudeur vraiment dans l'écriture. Ça arrive avec ses gros sabots. On comprend d'entrée de jeu ce qui va se tramer quand l'héroïne mentionne avoir lu Madame Bovary et avoir aimé – what a surprise. Et encore, sachez qu'on a tout lu de l'histoire lorsqu'on en lit la quatrième de couverture, qui couvre les trois quarts du bouquin, sans exagérer nullement (et la lecture passe donc plus faiblement encore).
Les personnages n'ont que des strates de profondeur bien basses, des platitudes sans nom – même Charles Bovary en a plus lolilol. Ce sont des feuilles de papier cuisson.
En fait, tout peine à se faire une place. L'histoire, le décor, les persos. le seul personnage travaillé semble être Céleste, la petite bonne. Et encore, son être qui oscille entre la sainte Vierge (et ça sort au milieu du bouquin de nulle part), son fils issu d'un viol (mais les viols de Céleste tout le monde s'en bat un peu les roupettes et c'est jamais mentionné) et sa maîtresse amante avec laquelle elle échangent « peu de mots », ça peine à se broder ensemble, tout ça. « Peu de mots », ceci dit, cela décrirait bien ce livre.
C'est aussi son avantage : il se lit vite, grâce à l'écriture épurée, dépouillée, trop simple, beaucoup trop simpliste. Qui se veut simpliste sans doute, mais simpliste, on peut l'être en laissant supposer des choses, en utilisant de jolis mots. Meh.
Je ne me suis attachée à aucun personnage – pas même au bébé, il aurait pu mourir dans son berceau que personne n'aurait remarqué. Pas même à la bonne. Encore moins aux personnages secondaires qui feignent d'avoir des profondeurs. (le pauvre monsieur qui décide de ne plus jamais parler après avoir vécu la guerre, le pauvre maître violeur tout triste parce qu'il n'a jamais eu de papa et en fait son papa c'était son oncle caché, la pauvre gouvernante sévère-mais-juste qui a avorté six fois parce qu'elle était enceinte du maître)(vomi).
Et COMME DE PAR HASARD,
Bref.
Disons de ce livre que c'est un joli vase blanc Monoprix.
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Alors que je lisais des critiques élogieuses sur "Amours", j'avais été davantage attirée par "Rêves oubliés" (ici), que j'ai lu en premier. le style et l'étude psychologique des personnages m'avaient convaincue et j'étais assez confiante en commençant "Amours" mais j'ai finalement été globalement déçue.

L'Histoire

Nous sommes en 1908 dans une maison bourgeoise du Cher, Victoire est depuis cinq ans, l'épouse de Anselme Boisvaillant, notaire du village mais leur union reste stérile. Un jour, tout bascule.

Une Madame Bovary sans panache

Sans aucun doute, l'allusion de l'auteur à Madame Bovary que Victoire a dévoré n'est pas un hasard. Anselme est un Charles un peu maladroit, qui se laisse dépasser et diriger par ses instincts primaires (Boisvaillant?!...)

Tout comme dans "Madame Bovary", le personnage de l'époux amoureux, cocu mais bien gentil pourtant m'a touchée, bien plus que les personnages féminins finalement.

Car notre Madame Bovary manque de profondeur. Emma rêvait l'amour naïvement et c'est ce qui la rend attachante; Victoire fait sa révolution du jour au lendemain en toute conscience. Nous découvrons une bourgeoise malheureuse, soumise aux désirs sexuels de son mari et un événement fait d'elle une tout autre femme, qui abolit les frontières sociales et morales, une révoltée qui revendique sa liberté; le passage de l'une à l'autre ne me paraît pas bien clair. L'évolution n'est en rien progressive et m'a gênée dans mon approche du personnage.

Je pense que c'est cela qui m'a empêchée d'entrer dans l'histoire et d'avoir un intérêt pour ce personnage principal.

De plus, n'oublions pas que nous nous trouvons au début du XXème siècle. Même si l'histoire est tout à fait possible, je pense qu'elle se serait déroulée avec plus de pudeur et de réserve, celle-là même que nous impose la société.

Les codes sociaux renversés mais pas bousculés

C'est bien ce qui est gênant; on nous parle vaguement de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas mais les personnages semblent se défaire facilement des codes alors qu'en réalité, c'est un combat bien difficile à mener. Je regrette donc
suite sur le blog http://les-ebooks-de-marie.over-blog.com/2015/05/amours-leonor-de-recondo-une-emma-moins-attachante.html
Lien : http://les-ebooks-de-marie.o..
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Ce roman m'a déçu. de facture classique, ce qui n'est pas un défaut, il s'appuie sur une intrigue convenue. La situation a été maintes fois exploitée, les personnages sont conventionnels, même si les formes des "amours" le sont moins. L'ensemble m'est apparu assez "corseté", si je puis dire. Une grossière erreur d'orthographe n'arrange rien.
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