L'ouvrage est en fait une réédition d'un livre de 1890 et l'exemplaire qui nous est proposé en fac similé est effectivement difficilement lisible sur certaines pages.
Il a l'intérêt de dresser un tableau bibliographique de la vie de Mithridate. Il est difficile de trouver un ouvrage sur cette période et cette région en librairie de nos jours. Il met en perspective la carrière de cet homme d'Etat, et nous détaille l'histoire du Pont Euxin et des royaumes limitrophes (Arménie, Bithynie...) au moment où la présence de Rome se fait sentir.
Nul doute que Mithridate fut un homme d'Etat intelligent, parfois retors dans sa diplomatie. Il a su créer un grand royaume en peu de temps et se voulait sans nul doute, au début de sa carrière le trait d'Union entre l'héllenisme et l'Orient. Ce choix n'était sans doute pas désinteressé, tant il facilitait l'extension de son royaume. L'ouvrage montre bien ces dimensions.
Force est de constater pour autant que cette bibliographie a beaucoup vieilli. Plus personne ne rédige d'ouvrage historique de cette façon de nos jours. le ton est parfois à la limite du lyrisme. Certes, cela donne un récit très vivant, mais aussi sujet à caution. Les sources de l'auteur sont issues des écrivains antiques et parfois leur utilisation manque de prise de recul, ce qui fait que l'on est plus dans la légende que dans le récit historique.
Certains épisodes de la jeunesse de Mithridate sont similaires à ceux que l'on trouve dans les vies des grands hommes de l'époque rédigées sous le stylet d'historiens moins soucieux qu'aujourd'hui de la véracité de l'histoire. On ne peut s'empêcher de penser que l'on a affaire à des schèmes historiographiques communément utilisés mais dénués de tout fondement dans les faits.
De la même manière, l'ensemble des descriptions concernant les royaumes qui ont précédé celui du Pont sont marquées au coin de la fin du XIXème siècle. Depuis, les connaissances historiques ont largement progressé et nous donnent une toute autre vision de la vie de L'orient ancien, qui n'est bien entendue pas connue de l'auteur. Je ne lui en fait pas grief, mais ce n'est plus vraiment un état actualisé des connaissances.
Plus inquiétant : l'auteur ne s'interdit pas des jugements de valeurs sur des hommes ou des ethnies. Là encore, nous avons affaire à une historiographie très marquée par un européanocentrisme qui fait de toute peuplade de l'orient un groupe de barbares indolents et cruels...
Enfin, l'auteur va jusqu'à trouver quelque honneur au fanatisme de race, ce qui glace le sang quand on connaît a posteriori les outrances engendrées pas ce genre de pensées.
Les parties finalement les plus intéressantes selon moi sont celles qui concernent la structuration du royaume : organisation de la fiscalité, de l'armée..
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