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2,66

sur 242 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Allons droit au but : je n'ai pas aimé ce livre.
La quatrième de couverture est alléchante, et laisse entendre que le roman raconte l'histoire de Mathilde et Nicolas ; Mathilde se bat contre un cancer et Nicolas va la soutenir dans son combat, à travers l'écriture de sa symphonie.
L'idée de l'art comme lien entre la malade et son mari, comme vecteur de guérison, me plaît, et je suis ravie d'avoir l'occasion de découvrir Éric Reinhardt, auteur dont je n'ai encore rien lu.
À ce propos, je remercie vivement Babelio pour son opération Masse Critique, toujours très appréciée, et les éditions Gallimard pour leur envoi : recevoir un livre, avant sa sortie qui plus est, est toujours un grand plaisir.
Pourquoi, donc, n'ai-je pas aimé ce livre ?
Pour de multiples raisons, aussi bien sur le fond que sur la forme.
L'histoire n'est pas linéaire, différents récits sont imbriqués, façon "poupées russes". Cela ne me dérange en rien, j'apprécie même ce genre de construction, mais avec Margot, puis à travers les "doubles" que sont Nicolas et Mathilde, ainsi que dans la relation de Nicolas avec Marie, l'auteur ne parle finalement que de lui. Lui, lui et lui. C'est très nombriliste et ça devient vite agaçant ; du moins, ça m'a vite agacée.
Parce que dans chaque récit, c'est toujours le personnage masculin qui est mis en avant, c'est lui qui décide, c'est lui qui agit, bref, il fait tout tandis que les femmes ne sont là que pour leur maladie, et pour mieux mettre en valeur le héros masculin. On connaît tout ou à peu près tout de ses pensées, mais celles des femmes importent bien peu.
L'écriture m'a également beaucoup agacée. Il y a certes quelques jolies phrases au passage, mais diluées dans un ensemble qui ne me séduit pas, et que je trouve déplaisant. Beaucoup d'affectation et de phrases bien ennuyeuses à mon goût.
Je veux bien de longues phrases, mais à condition qu'elles aient une vie, une sincérité, une émotion qui les rendent attrayantes. Ici, j'ai eu la sensation tout au long du livre que l'auteur se regardait écrire, comme certains s'écoutent parler.
À l'inverse, certaines phrases sont comme inachevées, amputées. Cela peut être un effet de style, pourquoi pas, je n'ai rien contre l'innovation, mais leur accumulation dans certains passages fait déborder la coupe. (p 117 : "L'hypocondrie est la parfaite illustration de cette distanciation, scruter son propre corps en imaginant qu'il va te tendre des guets-apens, c'est un truc déjà un peu." ? p 118 : "Elle est tellement inadmissible l'idée que ta maladie." ?)
Un autre point m'a déplu également : l'auteur nous inflige des scènes de sexe à chaque occasion... et même quand il n'y a pas d'occasion. Je veux bien des scènes de sexe dans un livre, mais à condition d'y trouver un minimum d'humain, un minimum de sentiments, et un minimum de rapport avec l'histoire. Là, j'ai eu l'impression que le personnage / l'auteur se faisait plaisir.
Conclusion : pour ma rencontre avec Éric Reinhardt, c'est raté.
Le thème de ce livre m'a intéressée (l'accompagnement d'une femme mourante), mais la façon dont ce sujet a été traité et le style d'écriture ont fait que je n'ai pas été touchée comme j'aurais pu l'être, mais agacée. Dommage !
Au vu des différentes critiques, ce roman ne laisse manifestement pas indifférent : certains lecteurs aiment vraiment, d'autres n'aiment vraiment pas. Je fais partie de la seconde catégorie, et laisse désormais cet auteur à ceux qui l'apprécient.
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On peut parler d'exercice de style, mise en abyme, roman gigogne (dommage pour les Matriochka !) mais ce livre ne m'a pas plu ! c'est rare quand je descends un roman, j'essaie toujours de trouver quelque chose qui rachète les éléments que je trouve insuffisants voire déplaisants…

Cela commençait plutôt bien : Eric se sert de la difficile expérience de son couple liée au cancer du sein développé par sa femme : il se transcende pour écrire « Cendrillon » pour lui insuffler de l'énergie. Cela pourrait être une belle histoire, mais le narrateur ne sait plus bien exprimer son ressenti, ses émotions, les difficultés sexuelles liées aux réactions à la chimio.

Il propose d'analyser plus profondément en projetant cela sur un couple qu'il invente pour en tirer un livre qu'il désire appeler « Une seule fleur » et nous présente un couple bis formé par Nicolas, chef d'orchestre et Mathilde avec la problématique du cancer avec une variante : Nicolas compose une symphonie « miraculeuse » selon le même principe que l'écriture du « Cendrillon » …

On pourrait penser que Nicolas-Eric éprouvait tellement d'empathie qu'il voulait endosser le rôle du sauveur devant une femme en détresse aux portes de la mort, l'entourant de tendresse, de présence…

On se retrouve très vite dans un « truc » malsain » avec un homme qui a une attirance pour les femmes en fin de vie, après un cancer, qui ont perdu leurs cheveux, comme d'autres peuvent être adeptes de la nécrophilie. On a droit à une séance plus porno qu'érotique, avec des allusions phalliques à peine déguisées : la baguette magique du chef d'orchestre, un sperme guerrier qui prolonge la vie de quelques semaines, comme si une femme en fin de vie avec des métastases pouvait avoir une vie sexuelle aussi « épanouie ».

A noter une conversation surréaliste entre Nicolas et son épouse quand il lui explique qu'il doit aller empêcher une autre femme de mourir…

Bref, j'ai terminé ce roman à la limite de la nausée, (j'ai vraiment trouvé ce type malsain, pervers, bref à vomir, plutôt normal quand on parle de chimio), et uniquement car je n'aime pas ne pas laisser une chance à l'auteur dont j'avais aimé « L'amour et les forêts » (j'avais même prévu de lire « Cendrillon » ) et en plus je n'aime pas l'autofiction.

C'est dommage car Eric Reinhardt distille quelques très belles phrases dans ce récit… On peut lire par exemple : « Il faudrait toujours se comporter, quelques que soient les circonstances, de manière à devenir nostalgiques. »

ou encore « Pourquoi vouloir vivre si c'est pour passer sa vie à avoir peur qu'elle ne n'interrompe ? » P 112

Voilà, j'ai craché mon venin ce qui est assez inhabituel mais rien ne vous empêche de le lire et de l'apprécier…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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La chambre des époux d'Éric Reinhardt est ma quatrième plongée dans son
univers littéraire .
Autant j'ai apprécié le système Victoria, L'amour et les forêts, Comédies françaises,  autant je reste dubitatif après la lecture de la chambre des époux.
D'abord ce roman gigogne passant d'un couple à  l'autre jusqu à fondre les identités, que ce soit celle de l'auteur et de son double en écriture Nicolas ou qu' il s'agisse de Margaux femme de l'auteur  et de ses doubles Mathilde et Marie.
Puis le traitement par l'auteur d'une maladie , un grave cancer du sein. Je peux comprendre qu'Eric Reinhardt  fasse part de son expérience personnelle,  et de la maladie qu'a vaincu sa femme. Et qu'il s'était donné un objectif commun  : En huit mois vaincre le cancer pour sa femme et pour lui, terminer son roman Cendrillon. Je peux comprendre qu'il associe à  ce combat l'art et la beauté et que cet art et cette beauté aient pu  sauver leur couple et leur amour.
Mais pourquoi vouloir avec des poupées gigognes, réécrire de nouvelles histoires reprenant les mêmes thèmes : maladie grave, monde de l'art , de la musique. Et l'art ou la beauté qui magnifient d'une certaine façon la maladie .
Un cancer avec ses chimiothérapies , ses rémissions, ses rechutes peut être loin de la beauté et de l'art.  C'est un combat de tous les jours et cette façon " hors sol " de le traiter est dérangeante.
Tout comme ces scènes d'amour,  où à l'impudeur s'ajoute  des moments dégradants.
J'avais lu à plusieurs reprises que certains étaient agacés par le nombrilisme et un certain élitisme d' Eric Reinhardt.
C'est ce que j'ai ressenti à la lecture de la chambre des époux .
Pour de nombreuses personnes encore, le combat contre le cancer n'est pas gagné. L'expérience qu'ont vécu " les époux Reinhardt " est très belle en soi mais valait elle en plus un roman gigogne plus egocentré que recherche personnelle.

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Après la lecture de « L'Amour et les forêts » , et « le système Victoria », bien que pas vraiment « fan » je me suis laissée aller hier à lire ce roman paru dans la « Blanche «  de Gallimard.Cette lecture m'a passablement agacée , et la nuit n'a rien apaisé, bien au contraire.
Voilà un roman , ou récit, doublé d'une pseudo fiction et chance, on évite la troisième poupée gigogne .
D'emblée, il faut dire que la quatrième de couverture est plus qu'ambiguë, le texte ne correspond pas à ce résumé facile.
E. Reinhardt re-raconte la traversée difficile , il y a 10 ans, de son épouse , Margot face au cancer. Son mari, donc l'auteur l'a accompagnée, en écrivant un roman avec la même énergie qu 'elle mettait à guérir. « Cendrillon)
Et puis , apparemment, il perd sa faculté d'écrire, d'où, une introspection agaçante (certainement pour s'entendre dire : »mais non Mr Reinhardt, vous êtes un grand écrivain...)
Sil avait pu écrire...il aurait commis un roman « une seule fleur », copié-collé de leur propre histoire de couple, mais là , il s'agirait d'un musicien , Nicolas , et de son épouse adorée , Mathilde , pas malade celle là, .
Mais le Nicolas a rencontré un jour à Milan une jeune femme , Marie, en rémission d'un cancer, il apprend trois ans plus tard, qu'il lui reste peu de mois à vivre, alors, tel le chevalier blanc, il va la contacter, la rejoindre, et l'aimer, enfin c'est le terme employé;le cancer l'attire , il pense même que sa semence va la guérir...Il rentrera chez lui, le devoir terminé.
Très peu de texte est consacré à des scènes de sexe,mais suffisamment impudique pour déplaire . Qu'une femme atteinte au plus haut point parle de ses humeurs physiques intimes,si ça peu l'aider ou aider d'autres femmes, pourquoi pas, pas dans un roman en tous cas , mais qu'un homme qui dit aimer les femmes se permette d'être aussi crapoteux ne peut être sincère. Je suis à peine féministe et pas bégueule, mais là, c'est trop.
Et puis on évite une seconde fiction, ouf !
J'ai bien compris le cheminement de l'auteur, et l'ambition de faire un grand roman, et ça aurait pu...s'il n'était aussi imbu de lui-même, je lui trouve un ego boursouflé, comme parfois le style d'ailleurs. Des « je » des « moi » à foison,, dans le fond, les femmes cancéreuses lui servent de faire-valoir.
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Eric Reinhardt avait déjà usé de l'autofiction dans L'amour et les forêts mais la narration l'utilisait de façon intelligente et lui ajoutait même de la force. Ce n'est plus le cas dans La chambre des époux qui part du récit du cancer finalement vaincu par sa femme (avec son aide active dans le rôle de l'accompagnateur qui a pour mission de terminer son roman). Passons sur la panne créative qui s'ensuivit jusqu'à sa rencontre avec une autre femme tout juste remise de la même maladie. Sidération de l'auteur qui imagine alors une fiction qu'il n'écrira pas mais qui constitue la trame reconstituée de la deuxième partie de la chambre des époux. Hormis quelques rares passages, le livre est fastidieux, alourdi par un style bien souvent ampoulé. C'est que Reinhardt entend d'une part faire oeuvre originale, hors des sentiers battus du roman classique et d'autre part exalter un romantisme noir et morbide qui est sa marque de fabrique. Toutefois, dans la répartition des rôles, l'auteur est plutôt traditionaliste : à l'homme, artiste (écrivain ou compositeur), la santé florissante et le génie de la création ; à la femme, la faiblesse de la maladie et le bonheur d'avoir quelqu'un qui veille sur elle et la soutienne. Agaçant, d'autant que Reinhardt aime beaucoup parler de lui, de son désintéressement, de sa modestie et de son altruisme, ce dernier cependant systématiquement dirigé vers de jeunes femmes atteintes dans leur chair. Chaque lecteur a sa propre sensibilité, évidemment, et La chambre des époux ne peut qu'engendrer des réactions très diverses. Difficile pourtant de ne pas voir dans le livre un exercice égocentrique pas très plaisant à lire, vu le sujet.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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C'est la première fois que je lisais cet auteur. J'ai été touché par le premier chapitre où l'auteur raconte comment, en couple, il a lutté sa femme, Margot, et lui contre le cancer de celle-ci.
[...]
Ensuite, j'ai été déstabilisée par le tournant que prend le livre... Il vient de témoigner très joliment de tout l'amour qu'il a pour sa femme, et voilà qu'il raconte sa rencontre avec Marie à l'occasion d'un salon professionnel. Marie a survécu miraculeusement à un cancer du pancréas alors que les médecins ne lui donnaient que quelques semaines à vivre. En voyant Marie, le narrateur voit en elle la vie et il en tombe immédiatement amoureux... Etant un homme fidèle, malgré leur complicité réciproque durant la soirée, ils ne se passera rien de plus.
Le narrateur imagine écrire un livre à partir de cette rencontre, pour lui donner une suite...[...]
Pourquoi nous raconter deux fois la même histoire où presque ? Et surtout pour conclure qu'il n'écrira finalement pas le livre imaginé !
[...]
Conclusion, le rendez-vous avec ce livre est manqué, je n'ai pas aimé cette mise en abyme...
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Attirée par le 4e de couverture relatif à un sujet sensible, ce livre était présent dans ma PAL depuis plusieurs mois, mais j'avoue avoir été un peu déçue et avoir été déstabilisée en le refermant.

Ici, la forme de présentation est assez particulière car il s'agit de deux romances incluses l'une dans l'autre. le roman ne laisse pas indifférent même s'il ne suscite aucun trémolo malgré tous les thèmes abordés poignants et sensibles. Les idées récurrentes comme : cancer, chimio, fatigue, usure de l'âge dérangent en général, mais ces pages y apportent un prisme intimiste des implications relationnelles et affectives induites par ces dégradations physiques.

Voici un bel hommage rendu aux femmes qui luttent contre des cancers destructeurs. Un hymne à l'amour pour LA FEMME quand la vie a esquinté leur féminité et empiète leur vitalité jusqu'à leur procurer cette désagréable et implacable sensation d'être écrasée par le poids des années.

Du vécu selon les dires de l'interview de l'auteur Eric Reinhart recueilli par babelio.

J'y ai apprécié
Le réalisme sur le quotidien des femmes avec leur traitement et le travail psychologique dans la réappropriation de son corps. de plus y est abordé l'aspect physique où la résignation ou du moins l'approche d'autrui de cette métamorphose inéluctable. La dignité est rendue ici à la femme pourtant diminuée à cause des traitements et de la maladie.

La place de l'amour, et la représentation du couple et de la famille quand surgit la maladie, et les désagréments engendrés montre la dévotion et le dévouement du mari pour partager son pouvoir créatif.

L'humilité du narrateur s'épanche sur ses pleurs irrésistibles et incontrôlables quand il se représente ses peurs, et se désole du débit du flot de ses larmes… J'ai aimé cette confidence sur ce trait de sensibilité qui ne m'apparaît pas comme de la sensiblerie mais comme une soupape saine et naturelle.

J'ai moins aimé
Les nombreuses scènes érotiques, à mon sens auraient pu être soustraire plusieurs pages au récit… alors inutiles et indécentes, elles n'apportent rien. Pour le fond, je déplore cette obstination à vouloir vivre les derniers instants de Mathilde tout en délaissant sa propre épouse… L'amant infidèle sauveur ? La malade en rémission devient désirable quand le narrateur se remémore quels obstacles elle a dû affronter. de même, le prétexte très noble d'admirer le combat d'une rescapée grandie par sa maîtrise dans l'art de « vivre ».
Ce désir charnel, je l'ai trouvé le fond malsain et pas crédible. Cet avis n'engage que moi…

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La chambre des époux, par Eric Reinhardt. Combat fiévreux entre l'amour et la mort, médié par les arts, fable morale, ou bien simple exercice de style, voire coquille vide ? La montagne a-t-elle accouché d'une souris ? Un auteur qui semble bien en panne.
L'auteur-narrateur, Éric Reinhardt lui-même, a été confronté fin 2006 à l'annonce du cancer du sein de sa femme Margot, un cancer d'évolution rapide puisqu'il n'existait pas quelques mois auparavant. Confrontés aux conséquences possibles d'un tel diagnostic, ils s'organisent pour la lutte, Margot en se battant tout en se soumettant au protocole thérapeutique - chimiothérapie, puis chirurgie conservatrice - et lui en s'attaquant vigoureusement au roman, Cendrillon, qu'il écrivait alors paresseusement. Ainsi, il lisait tous les soirs à Margot ce qu'il avait écrit dans la journée. Ah ! la puissance de l'art ! Un amour total, magnifique, solaire, un combat conjoint qui fut victorieux : Margot connut une rémission complète de son cancer, et Cendrillon fut un succès.
Voilà que, dans le midi où il séjourne en vue d'une conférence à Lyon, il rencontre Marie dont la personnalité flamboyante masque bien qu'elle sort d'un redoutable cancer du pancréas. Éric, foudroyé par la situation de cette femme, belle de surcroît, ne retient plus ses larmes quand il donne de ses nouvelles à Margot au téléphone : c'est parce qu'il a peur de perdre sa femme qu'il ne veut pas que Marie meure. Cette amalgame paraîtrait grossier si Éric n'était pas d'une sensibilité maladive ou d'une générosité excessive, se dit le lecteur. En réalité, n'est-il pas tout simplement amoureux ?
C'est ce qui apparaît quand il imagine alors écrire cette histoire et la prolonger, Éric devenant Nicolas, Margot devenant Mathilde et Marie restant Marie, son cancer du pancréas se transformant en un cancer du sang. Nicolas est un compositeur de musique et l'oeuvre littéraire devient une symphonie à succès. Quand à l'idylle entre Nicolas et Marie, elle se déroule à Milan. Dans cette projection romanesque, au contraire de la réalité d'Éric, Marie rechute deux ans après leur première rencontre, et est fermement condamnée par les médecins. Après une explication orageuse avec Mathilde qui le chasse, il rejoint Marie à Milan où il espère probablement “sauver“ la jeune femme comme il a “sauvé“ Mathilde. Ils s'engagent dans une relation passionnelle, intense, joyeuse, qui va jusqu'au bout du pronostic. Nicolas écrira un requiem fameux, à la demande de Marie.
Ce roman sur le combat contre la maladie, victorieux ou non, totalement sublimé, véhiculé par des formes artistiques diverses, n'a finalement pas d'autre consistance que celle superficielle, incantatoire, de son sujet, lequel est proclamé, répété, claironné, tel une revendication sans réelle justification. L'amour triomphe de la mort, Éros de Thanatos, tout juste instrumentalisé par Apollon, à la fois Dieu de la Beauté (présente en filigrane dans ce récit) et des Arts (littérature, musique). L'amour, l'art, guérissent du cancer ? Oui, dans les contes ! Les deux conjugués viennent à bout du Mal de Margot et de Mathilde, et servent à accompagner en beauté Marie vers son destin. Voilà ! C'est tout !
Ce roman bien écrit manque d'épaisseur, sa tournure est celle d'un jeu, d'un exercice de style, relaté comme une fable, un conte où une sorte de morale (le triomphe de l'amour), parfois à la limite de l'immoralité (l'adultère), suinte à chaque page. En retrait cependant, du moins en tant que morale. Éric Reinhardt a-t-il voulu remplir un manque d'inspiration avec du vide pseudo-romanesque ? Je suis d'autant plus déçu que j'avais trouvé L'amour et les forêts puissant, sagace, intelligent.

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J'ai découvert Eric Reinhardt avec L'amour et les forêts que j'ai adoré et qui reste très fortement présent dans ma mémoire. J'ai donc eu très envie de lire son nouveau roman "La chambre des époux"

Il part ici d'un fait autobiographique, dès les premières lignes le décor est planté : en décembre 2006 sa femme apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein d'un stade avancé. Il est alors en pleine écriture de son roman "Cendrillon". Sur injonction de sa femme, il finit l'écriture de son roman comme un combat parallèle à son combat contre le cancer "Elle m'a donné la force d'écrire. Je lui ai donné la force de guérir", la lecture quotidienne des écrits du jour était un complément de la thérapie de sa femme, "des injections littéraires".
Le livre sera achevé en trois mois alors qu'il lui en aurait fallu normalement dix-huit et paraitra en septembre 2007. le couple a fait de cette épreuve un moment intense, un moment d'exception, se fixant pour objectif de produire de la beauté "beauté d'être ensemble, de se battre, de s'aimer". La rémission de sa femme et le succès du roman ont permis au couple d'occulter le risque de récidive. Eric Reinhardt dit avoir découvert en lui des ressources qu'il ne soupçonnait pas et avoir pris conscience de la valeur que prend la vie quand on a failli la perdre.

Peu de temps après la fin du traitement de sa femme, il rencontre Mathilde qui, elle aussi, s'est battue contre un cancer. Il éprouve une attirance irrémédiable envers cette jeune femme au corps malade dont le mari Nicolas est compositeur de musique... Nicolas a joué chaque soir à Mathilde, au piano, dans leur chambre à coucher, la chambre des époux, la symphonie qu'il écrit pour l'aider à guérir.

J'ai été très touchée par la première partie de ce récit très intime que j'ai trouvé très juste avec de très belles phrases et une belle réflexion sur la prise de conscience d'être en vie, sur la puissance de l'art et de l'amour. Mais rapidement le récit trop centré sur lui même m'a agacée, notamment lorsqu'il se met en scène avec des crises de larmes impressionnantes, ressassant sans fin sa douleur. Eric Reinhardt a complètement fini par me perdre avec l'histoire parallèle de Mathilde. Au final, ce livre m'a déçue à cause du trop grand nombrilisme, des obsessions sexuelles et du style trop emprunté de l'auteur.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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La chambre des époux d'Eric Reinhardt a un synopsis très prometteur, sur le pouvoir de guérison de l'art et plus particulièrement de la musique. Cependant, le synopsis n'est absolument pas conforme à l'histoire qui nous est proposée dans le roman, qui relate, en fait, l'histoire d'amour entre l'auteur (Éric Reinhardt) et son amante atteinte d'un cancer. J'ai été particulièrement déçu, par ce décalage et par le fait que les personnages de ce roman sont rendus peu attachants (excepté, peut-être, la femme de l'auteur). L'histoire d'amour qui se noue est peu compréhensible et n'est en rien porteuse, elle est plombante et injustifiée.
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