Süd est un un roman qu'on a pas envie de réduire à une simple note d'évaluation. Ce serait sans nul doute le dévaloriser. Entrons plutôt par le biais de la photographie de couverture dans son univers où les mots jaillissent et se déroulent sous nos yeux comme des dunes de sable, chaudes et dorées. le titre, tout d'abord surprend et nous invite à nous poser la question de l'écriture. Pourquoi l'auteur a-t-il écrit
sud en ajoutant une particularité au u ? le lecteur attentif ne peut que se poser cette question, surtout s'il n'est pas encore dans la lecture du roman et s'il se réduit à la langue française. En revanche, l'intriguant ü ne demeure pas longtemps dans son secret si l'on élargit son chant culturel et qu'on entre dans la lecture. La beauté de cette lettre ü soudain nous révèle son secret. le U tréma est en effet un graphème utilisé dans certains alphabets notamment celui de la langue allemande d'un des personnages du roman nommé Johannes. Ainsi, on suppose une volonté de l'auteur ici de nous mettre au parfum sur la tournure de son histoire centrée sans nul doute sur ce personnage. Et en effet, l'auteur évoque un amour dans son roman. Mais, ce roman peut peut-être dans un premier temps rebuter certains lecteurs par l'évocation d'un amour homosexuel, de moeurs sexuelles libres et parfois par la crudité d'un vocabulaire utilisé dans un récit écrit remarquablement et dans une volonté poétique gracieuse comme pour nous porter à une rêverie et à une réflexion certaine. le narrateur, ici l'amoureux transi de Johannes nous porte progressivement vers une réflexion sur l'humanité, la vie et l'amour dès les premières lignes alors qu'il se complait dans sa solitude dans l'immensité du désert et des dunes mouvantes. Alors, ne nous offusquons pas de la crudité parfois d'un vocabulaire au fond voulu par l'auteur, de ces intimités sexuelles et homosexuelles dévoilées car ce sont là les prémices, les racines d'une belle réflexion qui tend vers la philosophie.
« La vie, en effet, n'est que rebondissements, que métamorphoses... Ce que nous croyions vrai, ce que nous croyions sûr, se transforme et devient faux, plus insidieux que les sables mouvants. Ce que nous croyions faux devient vrai. »
L'amour est-il beau, véritable ? Une situation vécue vaut-elle la peine d'avoir de la souffrance. Faut-il souffrir pour arriver à une certaine vérité ? Que trouve-t-on de beau, de médiocre dans la vie ? Et peut-t-on vraiment qualifier ce que l'on vit de cette manière ou n'est-ce là que la vision subjective de l'humain ?
En entrant dans ce roman, on entre non seulement dans un récit d'une qualité littéraire incroyable qui n'est entaché par aucune maladresse. Tout est calculé dans un but précis, une volonté de nous amener à une réflexion franche et profonde. Et, en parlant de cet amour homosexuel dans cet univers de liberté sexuelle marquant qui peut évidemment amener le lecteur à un dégoût, une gêne ou que sais-je encore, c'est bien au-delà que l'auteur nous mène en nous montrant la médiocrité d'un monde qui se veut d'apparence, de beauté éphémère et qui ne voit rien de l'essence même de la vie et de ce qui est réellement important dans ce monde, dans l'humanité, dans la nature.... L'apparence après tout et ses faux semblants n'est-il pas aussi dans les moeurs des amours hétérosexuelles, bisexuelles....
Ne nous arrêtons donc pas à une gêne ou un dégoût de ce qui est, d'une lecture parlant d'un amour homosexuel dans toute sa splendeur et sa bassesse mais errons pour nous construire et nous offrir une connaissance plus poussée sur la vie.
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