AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 88 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
En rangeant ma bibliothèque, je suis tombée sur ce roman que j'ai lu il y a des années. Comme je ne m'en souvenais plus vraiment j'ai décidé de le relire. Il ne faut pas s'attendre à un policier classique puisque le personnage principal n'est au départ pas intéressé par le meurtre qui s'est déroulé en 1905. C'est en voulant connaître la véritable identité de sa tante que la narratrice va se pencher sur ce meurtre non résolu et la mystérieuse disparition d'une petite fille. le roman nous donne à lire la quête de la narratrice et le fameux journal d'Asta. C'est cette alternance qui crée l'envie de savoir ce qui s'est passé et on lit plus attentivement les mots d'Asta en espérant trouver des indices que les autres chapitres que j'ai trouvée parfois très bavards. Il faut attendre les dernières pages pour savourer enfin la vérité. Cette relecture m'a fait passer un bon moment mais pas sûre que je le relise à nouveau d'ici quelques années.
Commenter  J’apprécie          272
"Le journal d'Asta" est certainement le livre qui m'a fait le mieux fait ressentir ce que "coup de foudre" signifie. J'ai eu le coup de foudre pour ce roman. Mais, me suis-je souvent demandé, pourquoi ? Qu'est-ce qui, dans ce livre, a bien pu susciter cela ? Après tout, l'histoire n'est pas spécialement originale, elle repose sur un pitch ténu, des livres à suspense plus complexes sont légion de nos jours... Et puis il est lent. Non, plus exactement, il est exaspérément lent par rapport au désir qu'il suscite de savoir la suite. Donc on ne peut pas le lire : on doit le dévorer. Mais pourtant, qu'est-ce qu'on désire si ardemment savoir... on veut savoir qui était le père biologique d'une vieille dame qui vient de mourir. N'est-ce pas dérisoire ? Comment se fait-il qu'on en ait envie au point d'y passer une nuit blanche ? J'ai toujours eu le sentiment que ce n'était pas uniquement parce que c'était le premier "roman psychologique à suspense" que je lisais, mais qu'il y avait autre chose. Que ce n'était pas uniquement parce qu'il est bien écrit (bien traduit), intelligemment construit, toutes choses qui pourraient tout aussi bien qualifier une rédaction qui mériterait 20/20.

D'abord, on peut – on pouvait, quand je l'ai lu, au 20ème siècle – l'acheter dans une gare. C'est ce que j'ai fait : je n'avais donc pas d'attente particulière par rapport à ce livre. C'est sans doute la meilleure configuration : lire en s'attendant à quelque chose de tiède, de jetable, voire à une légère déception, permet d'être démenti avec d'autant plus de force. Mais si ce n'était que cela, alors en vingt ans, il aurait été enseveli dans mon souvenir par tous les Harlan Coben que j'ai lus – que j'ai consommés, devrais-je dire ! Je n'aurais pas eu envie de le relire plusieurs fois, alors même que pour moi, il n'y a plus aucun suspense sur le dénouement ! Or, Harlan Coben m'a laissé le souvenir de nuits blanches, certes, mais rien sur le contenu de ses romans : je les ai oubliés, je ne les ai jamais relus, ou pire, je les ai peut-être relus sans même m'en rendre compte. Donc il y a autre chose.

On lit en parallèle l'histoire de trois générations : Asta, la mère venue du Danemark un siècle plus tôt, Swanny, la fille dont le père est inconnu, Ann, la petite-fille qui veut comprendre ses origines. Leurs émotions sont mêlées, le livre leur confère à toutes la même actualité, en les faisant toutes ressentir par une seule et même personne, la petite-fille : tout cela donne au lecteur une illusion d'immortalité, le temps de la lecture. Ce livre repousse les limites du temps imparti à une existence humaine. N'est-ce pas l'essence même de la littérature ?

Mais alors, de qui "Le journal d'Asta" est-il l'histoire ? Ruth Rendell a choisi un titre centré sur la mère, Asta. C'est la dernière ruse de son roman. Car ce n'est pas elle, l'héroïne : elle n'est plus de ce monde. C'est l'histoire de sa petite-fille, qui lit le journal de sa grand-mère et cherche des témoignages. Mais qu'est-ce que l'histoire d'une petite-fille... sinon la sienne propre, doublée de celle de ses ancêtres, triplée des non-dits familiaux, épaissie du monde fantasmatique de toutes celles et ceux qui l'ont fait naître et grandir. Mais alors... On croit lire un livre, et on pénètre en douce au coeur d'une métaphore de la manière dont nous sommes tous structurés à notre insu : des hommes, des femmes, nous ont précédés, nous les avons connus, ou pas, et nous sommes tous héritiers de ce qu'ils ont vécu, aimé, espéré, souffert, occulté. Surtout de ce qu'ils ont occulté, qui resurgit chez nous sous forme de question sans réponse, sous forme de souffrance sans forme. "Le journal d'Asta" est une histoire particulière, unique, simple, qui prend la forme de nos structures élémentaires et rejoint par là l'universel. Peut-il y avoir réalisation plus aboutie en littérature ?
Commenter  J’apprécie          213
J'ai été véritablement emportée par ce récit qui entrecroise habilement le journal que Asta a commencé à écrire dans les années 1910, à la veille d'accoucher de son troisième enfant, et l'histoire de Ann, sa petite-fille, qui hérite du journal au décès de sa tante Swanny et se rend compte que cette dernière doutait d'être la vraie fille d'Asta. Elle va faire des découvertes qui semblent corroborer cette thèse et certaines rencontres fortuites que sa nouvelle fonction d'éditrice des carnets d'Asta va l'amener à faire seront décisives.

J'ai été séduite par l'ambiance de ce roman qui nous transporte dans le Londres du début du siècle, dans les quartiers riches mais aussi dans les plus délabrés. Les habitations sont décrites avec minutie, ainsi que les moeurs. Mais le Londres actuel n'est pas oublié et la maison de Swanny à Hampstead fait rêver. Ruth Rendell avec un véritable talent de conteuse a écrit un roman que l'on peut qualifier de plusieurs manières. Tragédie familiale couvrant trois générations qui traversent de nombreux malheurs : mariage de convenance, pertes d'enfants, les guerres, deuils, maladies et enfin cette suspicion de la part de Swanny de ne pas être la fille légitime de ses parents. Interrogation à laquelle sa mère ne répondra jamais. Il faut dire que Asta est une femme fantasque, autoritaire et qui aime mener son monde à la baguette. Roman policier aussi car l'histoire familiale d'Asta se mêle à celle d'un meurtre qui s'est déroulé non loin de la maison où ils habitaient à leur arrivée à Londres. Un homme a assassiné sa femme et leur petite fille a disparu. Avec ce mystère, la romancière anglaise réussit à nous tenir en haleine tout au long des pages.

Bref, une réussite que ce roman, un de ceux qu'on termine avec regret, en se demandant quel livre sera à la hauteur pour succéder à une telle lecture !
Lien : http://www.chaplum.com/le-jo..
Commenter  J’apprécie          120
Merveilleux récit assez dickensien dans son thème ("mais d'où vient cet enfant?"), qui en plus d'un suspense certain, dresse un portrait rare de la vie d'une femme danoise imigrée en Angleterre au début du siècle dernier. On retrouve toute la finesse psychologique de Ruth Rendell dans la description de ce personnage pas forcement sympathique, mais intéressant.
Un excellent moment de lecture, malgré quelques longueurs (un petit excès de détails sur des anecdotes secondaires)
Commenter  J’apprécie          70

Il s'agit de deux textes entrelacés, les extraits du journal d'une Danoise venant de s'installer en Angleterre qui commence en 1905 et se poursuit sur une cinquantaine d'années, et la vie actuelle de la famille.
Un élément qui m'a plu c'est la comparaison entre la personnalité d'Asta perçue à travers son journal et celle perçue par ses descendantes.
Ruth Rendell est auteur de romans policiers, mais même s'il y a un meurtre et un mystère on est, à mon avis, au-delà d'un polar.
Un grand plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre est paru au Royaume-Uni sous le pseudonyme de Barbara Vine, que Ruth Rendell réserve à certains de ses romans non policiers, plus psychologiques, qui sondent en général de sombres secrets de famille.
Asta, jeune Danoise fraîchement débarquée à Londres avec son mari et ses deux garçons, commence son journal en 1905. Des extraits en sont présentés, ainsi que le récit d'un assassinat survenu dans le quartier à la même époque et des comptes-rendus du procès du suspect. Nous suivons également, jusqu'aux années 1990, Swanny puis Ann, respectivement fille et petite-fille d'Asta, éditrices du journal découvert après la mort d'Asta et devenu rapidement un best-seller. Evidemment, les pièces du puzzle vont s'assembler, sur fond de douloureuse quête de vérité sur les circonstances d'une naissance.
Je me suis laissé happer par cette histoire et j'ai lu le livre avec intérêt mais je trouve que finalement l'intrigue est gonflée un peu artificiellement. Même si je ne regrette pas du tout ma lecture, j'aurais tendance à me demander : tout ça pour ça ?
Commenter  J’apprécie          50
Moyen... 3 livres lus de cette auteure. Je n'aime pas.
Commenter  J’apprécie          00
Un coup de coeur ! Dans mon Top 10 !
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (217) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Promenons-nous dans les bois" de Ruth Rendell

Comment s'appelle la femme qui devait garder les deux enfant du couple Dade ?

Paula
Joanna
Tania

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : Promenons-nous dans les bois de Ruth RendellCréer un quiz sur ce livre

{* *}