Sage comme une image

Le commentaire de Cathy :

Ruth Rendell fait partie des auteures que je n'avais jamais lue, maintenant que c'est chose faite, je regrette de ne pas l'avoir fait avant.
Elle nous présente deux jeunes personnages avec un parcours de vie différent, malgré leurs fêlures, ils vont tomber amoureux.
Teddy est né dans une famille où il n'a reçu aucun amour, il a grandi seul dans la laideur, une chose qu'il déteste, il rêve de beauté et va mettre tout en oeuvre pour s'en entourer.
Francine a grandi dans une famille aimante jusqu'au jour où, âgée de 7 ans, elle a été témoin du meurtre de sa mère.
Deux âmes traumatisées qui vont se trouver, vont-ils réussir à s'aimer sans se faire du mal ?
C'est une histoire incroyable que nous propose l'auteure, au fil des pages, on découvre avec fascination le mécanisme de penser des personnages, il y en a deux qui m'ont perturbé Teddy et Julia, la compagne du père de Francine.
Difficile d'encaisser qu'on puisse laisser un enfant grandir sans aucune affection, sans base, on a l'impression que Teddy ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal, certains passages m'ont énormément déstabilisé.
La plume de l'auteure m'a beaucoup plu, le style est fluide, elle a donné une atmosphère sombre à son récit, je me suis retrouvée embarqué par le rythme et l'intensité de cette histoire, je viens de passer un excellent moment de lecture.
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Voici une lecture qui me laisse perplexe après coup. Je ne peux pas dire si j'ai aimé ou non ce roman à mi-chemin entre le thriller et la littérature contemporaine britannique. Je suis certaine qu'il peut plaire, mais je ne pense pas avoir été la bonne cible. Dommage ! Cela dit, j'ai passé un moment agréable de lecture et je le recommande aux lecteurs friands de suspenses psychologiques !

Teddy Brex pourrait être l'homme parfait, le mari, attentionné et à l'écoute : mais depuis petit rien ne va. Carence affective, émotionnelle, éducative, amicale..
Francine Hill elle, est choyée au sein de son foyer, heureuse, épanouie et joueuse : jusqu'au drame. La jeune fille est témoin du meurtre de sa mère.
S'en suit une histoire qui réunit nos deux protagonistes.

L'autrice arpente parfaitement la psychologie de chacun d'eux. Nous sommes plongé en plein dans les pensées, les émotions, les idées de chacun et j'ai aimé être face à tout ça, face à l'impensable.

Le récit ne se passe pas dans l'action mais il aborde de nombreux sujets : l'amour maternel et paternel, le harcèlement, la justice, l'amitié et l'ignorance.

Pour les friands de psychologie, ce bouquin est fait pour vous, (le début peut paraître long) c'est tout doucement que l'autrice met en place son jeu de marionnettes, sa mise en avant de l'art à travers des personnages analysés et explorés comme rarement j'ai vus.

Une très belle découverte.

Teddy Brex subit dès sa naissance de graves carences éducatives et affectives, aux irréparables conséquences. Seul un voisin, M. Chance, prête un peu d'attention à cet enfant sauvage, lui enseigne les rudiments de l'ébénisterie dans son atelier, révèle en lui, à travers la perfection des objets réalisés, une sorte de sixième sens artistique, ou plus exactement une aversion viscérale pour la laideur et la médiocrité. Devenu adulte, Teddy, est un handicapé de la relation, incapable d'éprouver une émotion, ignorant les codes sociaux, sans aucune référence morale, sans vie sentimentale ou sexuelle. N'ayant jamais reçu d'affection, il ne peut en donner. Après la mort de ses parents, il vit seul dans le taudis familial qu'il assainit progressivement, entretient soigneusement une Edsel 1957 jaune canari ayant appartenu à son oncle Keith, mort aussi.


Francine Hill connait une enfance à l'opposé de celle de Teddy. Fille unique d'un couple uni et aisé, elle est choyée et aimée. Jusqu'au jour où, à l'âge de 7 ans, depuis la fenêtre de sa chambre, elle aperçoit l'assassin de sa mère. Prise en charge dans les meilleures conditions possibles, cette petite fille aurait peut-être pu surmonter ce traumatisme, si Julia, psychothérapeute et seconde épouse de son père, ne s'était pas emparée de son éducation, développant une possessivité maladive à l'égard de l'enfant, pensant et décidant à sa place, de tout ce qu'elle considère comme bénéfique pour elle, qu'il s'agisse de ses études, sorties, amitiés.


Francine est – selon Teddy - un très bel objet, au physique parfait, qui attise sa curiosité lors d'une vente d'oeuvres d'art, au cours de laquelle il reçoit un prix pour la réalisation de son chef-d'oeuvre, un miroir splendidement travaillé et décoré. Car bien sûr, dès les premières pages du roman, on sait que ces deux-là aux enfances tourmentées, vont se croiser, même si Ruth Rendell attend près de 200 pages pour imaginer leur rencontre.


Sage comme une image déroule très lentement son intrigue. Ruth Rendell, en observatrice experte des dérèglements psychologiques, des défaillances humaines, prend tout le temps nécessaire pour analyser la subtile maturation de Teddy et Francine et créer des personnages secondaires soignés. Comment va évoluer la fragile idylle naissante des tourtereaux à l'enfance assassinée ? Pourront-ils modifier le cours de leur destin de criminel et de victime ?

BIEN