Le nouveau Roman de Renard est arrivé.
Concoctée par
Benjamin Renner, cette version BD, est proche de Brautigan, le renard est maladroit, un peu stupide, peureux, fanfaron, une "face de pet" dira le moineau, l'antithèse du personnage du conte, qui tournait en bourrique le Grand méchant loup.
Il a besoin d'être aimé, et pour cela prêt à toutes les bassesses, comme voler des oeufs, qu'il va en couver pour que 3 petits poussins l'aiment d'amour, et quand on aime, on est faible et on se fait avoir ( Brenner a lu Fragments d'un Discours Amoureux) .
le plus méchant de la bande, c'est la poule qui tient enfin sa revanche, les poules réunies montent le club des exterminateurs des grands méchants renards, les oeufs c'est sacré !
Le poulailler finira même par construire une catapulte pour le clou du carnaval final.
Le loup est opportuniste, calculateur, suit les débats, profite, un politique en somme.
Le tout est irrésistible, on rit aux 1116 dessins, d'un rire continue, réparateur, desprogien, où l'absurdité des gags, tient aux comportements décalés des gallinacées grandes ou petites, comme « ces petits, des psychopathes qui mordent tout ce qui bougent. »
Les dialogues, où les scènes loufoques se succèdent à vive allure, "des oeufs avec une date de péremption, tu te fous..." sont servis par des dessins à la
Reiser, d'une cocasserie délirante et contagieuse.
Mort de rire, non car ça fait un bien immense de dévorer ces dessins.
Ne vous battez pas pour le lire, j'ai piqué le mien à ma petite Céleste, je le couve, bien au chaud.