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EAN : 9782756077390
256 pages
Delcourt (02/12/2015)
4.51/5   1624 notes
Résumé :
Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des oeufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel...
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Critiques, Analyses et Avis (490) Voir plus Ajouter une critique
4,51

sur 1624 notes
Le Grand Méchant Renard est un renard, point t'à la ligne.
Pour le reste, ce titre n'est que mensonges et billevesées.

Dans la chaîne alimentaire, ce pathétique canidé représenterait le chaînon manquant entre l'algue et le bigorneau.
Doté d'un potentiel de dangerosité et donc d'un courage hors norme, notre apprenti tueur passe son temps à se faire laminer la tronche par les diverses proies qu'il convoite. La poule représentant son inaccessible graal, c'est drivé par un loup affamé qu'ils fomentent un plan machiavélique : lui dérober ses œufs – de la poule, hein, pas du loup qui vêle comme chacun le sait - engraisser les ch'tits poussins puis les bouffer tout cru. Ça tient la route. Pas glorieux glorieux mais dans le domaine du réalisable au vu de son illusoire instinct de prédateur.
Ce renard, véritable honte pour la profession, pouvait-il imaginer un seul instant se prendre d'affection pour son quatre heures à moteur.
Déjà dans les emmerdes jusqu'au cou, le voici désormais submergé par un tsunami d'absurdité difficilement concevable.

Tordante, pétillante, touchante, totalement décalée, cette BD est un concentré de bonne humeur qui, en plus de tenir sur la longueur, parvient à délivrer en filigrane un p'tit message d'acceptation et d'attachement à l'autre, pas forcément vain en ces temps de chaos.

Bienvenue en Absurdie !
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Une fois sorti de son terrier, quelques étirements pour se mettre en forme, le renard se dirige vers la ferme. Il creuse un trou qui le mène au delà de la barrière. le chien, tout calme, le reçoit et le somme de ranger s'il fout encore le bordel, il croise le cochon et le lapin qui le saluent bien. Une fois au poulailler, il se met en position de Grand Méchant Renard. Rien n'y fait, la poule n'a pas peur. Bien au contraire. Elle s'étonne de le voir encore ici pour la troisième fois de la semaine!Il faut dire qu'il a faim et qu'il se mangerait bien un petit bout de poussin. La poule se fâche, lui court après et l'assomme. Heureusement qu'il peut repartir avec un panier de navets que le cochon lui a mis de côté. Cette fois, c'en est trop. Les poules demandent au chien un peu de tranquillité pour couver. Pas sûr que la panneau "Anti-renard" soit très persuasif ! Une fois dans la forêt, le renard déprime, tout triste à l'idée de ne pas réussir à terroriser les poules. le loup, qui était caché derrière lui, lui fait bien comprendre que sa position de Grand Méchant Renard ne fait pas peur du tout. Il le traite de tous les noms et lui montre comment faire. Rien n'y fait : celui-ci n'effraie même pas le petit oiseau perché. C'est alors que le loup a une idée de génie. Puisque personne ne se méfie du renard dans la ferme, bien au contraire, pourquoi ne pas ramener quelque chose d'inoffensif c'est à dire des oeufs de poule. Une fois couvés, ils deviendront de beaux poussins bien dodus...

Rien ne va plus pour ce Grand Méchant Renard. En effet, il ne terrorise plus personne à la ferme. Et cette association passée avec le loup, qui, lui, est véritablement méchant, le mènera dans une situation inattendue et complètement loufoque. Il faut dire que le loup ne l'avait pas prévenu mais les poussins considèrent la première personne qu'ils voient comme leur mère ! Évidemment, à la ferme, c'est le branle-bas de combat pour remettre la main sur les petits. Ce Grand Méchant Renard qui porte plutôt mal son nom est tout à fait délicieux et attachant. Naïf, drôle à ses dépens et burlesque, il se met dans des situations improbables pour notre plus grand plaisir. L'on suit les mésaventures de ce renard sur pas moins de 190 pages dans lesquelles l'humour, la tendresse, la poésie et la loufoquerie sont omniprésents. Dépourvu de toute case, qui plus est avec un trait vivant, Benjamin Renner fait la part belle à tous ces personnages expressifs et nous livre un album rafraîchissant, exquis et plein de vie.

Attention au Grand Méchant Renard !
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Cet album, c'est du bonheur...ça vous remet tellement les zygomatiques dans le bon sens qu'il devrait être remboursé par la sécu !

Un renard maladroit, fluet, pour tout dire risible, passe son temps à se prendre des roustes par les poules de la ferme voisine, lors de ses incursions que le chien de garde, flemmard au possible, ne prend même pas la peine de calculer. Sympas, le lapin et le cochon lui préparent un panier de navet à chaque fois, qu'il va tristement manger dans la forêt...Le loup, qui est tout l'inverse du renard, se fout bien de sa gueule. Et puis un jour il décide d'exploiter l'allure inoffensive du renard et lui demande de ramener des oeufs, qu'il couvera afin d'obtenir de succulents poussins qu'ils se partageront...

Oui, j'ai ri presque à chaque page ! C'est bien simple, je ne me souviens pas la dernière fois qu'un bouquin m'a fait autant rire ! Benjamin Renner mêle avec brio un humour de situation, parfois très Tex Avery dans l'esprit, à des dialogues résolument modernes. Les dessins sont d'une redoutable expressivité. Les personnages sont chacun caractérisés par un trait dominant (le peureux, le flemmard, l'égoïste...) et l'ensemble est d'une remarquable efficacité. Pour autant, si cette histoire cherche avant tout à nous faire rire, on se surprend parfois à arborer un sourire qui relève plus de la tendresse. Et quand on referme le bouquin on se dit que, finalement, il y a aussi pas mal de matière à réflexion (stéréotypes auxquels on doit se conformer, parentalité, le jugement sur l'autre...)
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Renard est un perdant né incapable de se faire respecter, et il se fait bolosser par tout le monde tant dans la forêt que dans la ferme que chaque jour il essaye d'infiltrer. D'ailleurs même le chien de garde ne fait plus attention à ses allées et venues, et il fait tellement pitié au cochon et au lapin que ceux-ci le ravitaillement en navets (ce qui fait de Renard un vegan contrait et forcé)… Il pense trouver un coach en développement personnel en la personne de Loup, mais celui-ci contrairement à son ancêtre du "Roman de renart" a oublié d'être bête puisque que comme persona non grata à la ferme au contraire de Renard il lui demande de lui amener des poules sous forme d'oeufs. Loup contraint donc Renard à faire éclore des oeufs et à élever des poules, mais Renard se prend pour d'affection pour ses trois adorables poussins, du coup on se retrouve avec un renard maman poule et trois poussins persuadés d'être des renardeaux… Et Renard se retrouve coincé entre un loup pince-sans-rire qui entend bien récupérer son dû et une ferme désormais quadrillée par la milice volaillère du Club d'Extermination des Renards !

Benjamin Renner nous offre un roman graphique de presque 200 pages pour petits et grands de 7 à 77 ans, humoristique certes mais d'abord et avant tout magnifique car au-delà de la bonne humeur et de la bonne volonté il offre plusieurs niveaux de lectures. Si la forme est assez proche dans l'esprit de comic strip "Peanuts" / "Snoopy" de l'Américain Charles M. Schulz, le fond lui est assez proche des gros délires ruraux de l'Anglais Nick Park ("Wallace et Gromit", "Chicken Run", "Shawn le Mouton"). Renard à la fois maman et papa apprend les dure joies de la parentalité et les rudes lois de la vie de famille… Oh que cela sent le vécu : les bouquets, les dessins, les chants, mais aussi les histoires, les parties de cache-cache, les parties de dînettes, les questions existentielles genre pourquoi le ciel il est bleu et pourquoi l'herbe elle est verte, ainsi que les querelles à table, les colères, les angoisses et le terrible passage du conseil d'école… Jusqu'où est-on prêt à aller par amour pour ses enfants ?
Mais on aborde aussi gentiment mais sérieusement les questions de l'identité, du respect et de la tolérance, de la cohabitation et de l'intégration… le vivre ensemble quoi, foulé au pied et jeté au caniveau par ceux qui veulent diviser pour régner (suivez mon regard du côté des politicards et des suprématistes à la con), car nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ! (Martin Luther King, une grande âme assassinée voilà maintenant bientôt 50 ans par un haineux façonné par la peur et l'ignorance)
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Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?
« Les histoires à Berni ! »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe. Nous étions quelques jours après la rentrée scolaire et autant vous l'avouer tout de suite, les résultats n'étaient pas fameux malgré le redoublement de toute la classe, à tel point qu'on se demandait s'ils n'allaient pas régresser encore d'une classe. Aussi il était temps de passer aux manettes.
Les enfants m'attendaient un peu penauds pour une fois. Ils se demandaient à quelle sauce ils allaient être mangés.
On aurait entendu une mouche corse voler. J'ai quand même évoquer les mauvaises notes de la rentrée. Je ne pouvais pas faire l'impasse sur le sujet.
« C'est normal, a fait la petite Nico d'un air désolé mais avec un petit air de mauvaise foi quand même, tu ne viens pas assez souvent alors on fait n'importe quoi. »
À présent, mon histoire pouvait commencer, mais auparavant il faut que je vous raconte ce qui s'est passé lorsque je suis allé chercher le livre auprès de ma médiathèque préférée. Je ne sais pas pourquoi, à ce moment-là les enfants ont levé les yeux au ciel en soupirant.
Au moment d'entrer dans le hall d'entrée de la médiathèque, j'ai entendu dire : « Attention, le voilà. » J'ai fait comme si je n'avais rien entendu.
Il régnait dans la médiathèque un silence étrange, anormal. Il y avait juste près de l'accueil assise sur la méridienne une vieille dame en bas résille rouge qui lisait un manga à l'envers. Mais où était passé le charmant personnel ? Je me suis dirigé vers le rayon jeunesse et là j'ai vu la jeune responsable du rayon, d'ordinaire si délurée, en larmes, elle était accoudée sur le comptoir de son kiosque, la tête enfouie dans ses bras, sa silhouette secouée de sanglots.
« Mais que t'arrive-t-il ? ai-je demandé.
- Ah, c'est toi, Berni... Hé bien justement, c'est à cause de toi que je pleure.
- À cause de moi, mais qu'ai-je fait ?
- C'est à cause de tes publications sur Babelio, haha ! tes fameuses histoires du mercredi qui font tant rire tes amis... Mais moi j'y suis décrite comme une blonde sotte, écervelée, je suis totalement ridiculisée par tes histoires... Alors forcément, les enfants qui viennent ici ne me respectent plus... »
Brusquement, j'ai vu toutes les bibliothécaires sortir une à une de leurs rayons et venir d'un seul élan de générosité consoler leur collègue du rayon jeunesse. Elles étaient prises elles aussi de sanglots presque convulsifs. J'étais ému. J'en avais le coeur brisé.
A ce moment-là une porte s'est ouverte d'un geste brusque, c'était le bureau de la directrice qui a fait irruption dans le grand espace commun. « Mais quel est ce vacarme ? s'est-elle exclamée en regardant autour d'elle. » Puis elle m'a vu. Elle s'est approchée d'un pas ferme. Les pages des livres et des magazines se soulevaient à son passage.
« Ah c'est toi Berni ! Quelle affaire ! Tu as vu dans quel état tu mets mes troupes ? Sans parler de ce qui se passe au conseil municipal. Sais-tu qu'à cause de toi, la Mairie veut diminuer notre subvention annuelle. Même l'opposition s'est rangée pour une fois du côté du Maire, c'est te dire... Dans tes billets, nous sommes dépeintes tantôt comme des harpies, tantôt comme des demeurées... nous sommes la risée du canton, pour ne pas dire de France et de Navarre. » Elle a pris une voix grandiloquente pour accentuer l'effet des tous derniers mots, façon gaullienne, c'était plutôt réussi.
« Et puis il n'y en a plus que pour les libraires de la commune, les Julie que tu sembles vénérer comme des déesses. Les Julie, par-ci, les Julie par-là ! Haha ! le secteur privé lucratif te plaît davantage, on dirait. C'est du propre ! Beau soutien au secteur public Môsieur Berni ! » Elle levait les bras au ciel, les bibliothécaires l'ont applaudie. Puis elle s'est avancée vers moi, la voix devenant presque un murmure confidentiel comme si elle allait me révéler un secret.
« Mais Berni, tu sais pourtant comme moi que nous avons tant besoin du secteur public et qu'aujourd'hui le secteur public, il part en… »
Elle a hésité, regardant autour d'elle, cherchant ses mots, elle a fait un geste vague, balayant la grande pièce avec son bras comme pour essayer de décrire le mot resté suspendu à sa pensée.
« Il part en... ? ai-je questionné d'un air interrogatif.
- Enfin oui, quoi, il part en… »
Vraiment, quand ça ne veut pas...
« Il part en… ? ont fait les bibliothécaires d'une seule et même voix, les regards suspendus aux lèvres de leur directrice.
- Il part en… ? a fait la vieille en bas résille rouge sur la méridienne et qui lisait un manga à l'envers.
- Eh bien... Eh bien... a fait la directrice qui ne voulait pas perdre la face, il part en distribil (*), voilà ! »
On a senti un grand soulagement se lire sur le visage des bibliothécaires. Je leur ai promis alors que dorénavant mes propos seraient plus conciliants à l'égard du charmant personnel de la médiathèque dans mes billets sur Babelio, mais j'étais drôlement remué par toute cette mésaventure. Ça a eu l'air de les satisfaire. Voyant ma mine un peu dépitée, la jeune responsable m'a tendu la BD que j'étais venu chercher pour lire aux élèves de la classe de CE2 de Sandrine, la maîtresse d'école. C'était le grand méchant renard , de Benjamin Renner.
Quand je suis sorti de la médiathèque, j'étais à peine sur le parvis que j'ai entendu des rires éclater, des youyous suivi de : « ça a marché », puis « Chut ! Il va nous entendre ». Vous connaissez ma discrétion, j'ai fait celui qui n'avait rien entendu.
La petite Anna est sortie du rang, a jeté un regard vers le groupe. Elle a pris un petit air empli d'assurance pour ne pas dire d'aplomb, tandis que derrière elle ses copines la poussaient vers l'avant... Elle s'est avancée vers moi.
« Dis-nous, Berni-Chou, a fait la petite Anna m'interpelant dans mes pensées, c'est sympa tes histoires de libraires et de bibliothécaires, on compatit tous ici à la déliquescence du service public, mais faudrait voir à nous dépoter ton histoire avant l'heure de la récré, hein... »
Je voyais bien que ça s'impatientait dans les rangs, je me suis alors approché des élèves en cercle en montrant la couverture de la BD.
« Aujourd'hui je vais vous raconter l'histoire d'un animal, le grand méchant renard.
- Zut, c'est le retour d'un animal méchant, a fait la petite Dori, la bouche barbouillée de chocolat, tu nous avais pourtant promis...
- Oui, mais vous allez voir que celui-ci n'est pas si méchant que ça.
- Pourquoi ? Il porte un slip ? a demandé innocemment la petite Domi.
- Des bretelles, alors ? a suggéré la petite Isa.
- Un kilt ? a dit la petite Anne-Sophie.
- Un kilt sans slip ? a ajouté la petite Sylvie.
- C'est un pléonasme ! a fait la petite Chrystèle en haussant les épaules.
- Il tricote des Damart à coucougnettes, a proposé la petite Hélène.
- Il se promène avec une brouette ? a proposé la petite Manue.
- Il fait du bateau avec sa brouette et il se sert de son slip comme voile ! a renchéri la petite Sonia.
- Il lit Proust ? a demandé la petite Anna l'oeil brillant.
- Il lit Proust en slip ? a tenté la petite Francine.
- Il lit Proust en slip dans une brouette ? a conclu la petite Dori qui pouvait enfin s'exprimer clairement.
- Non, vous n'y êtes pas du tout. C'est un renard tout à fait normal et ordinaire à la base, voilà il est tout simplement peureux et quand il tente d'effrayer les oiseaux, il se fait tout bonnement traiter d'un dédaigneux face de pet parmi ceux-ci. Mais avant de poursuivre l'histoire, on va imaginer que tous les personnages du livre sont dans la classe.
J'ai lancé le casting et je crois que l'idée a tout d'abord un peu effrayé Sandrine, la maîtresse d'école, car jusqu'à présent les élèves étaient plutôt calmes et la classe venait juste d'être bien rangée.
« Tout d'abord, il me faut un lapin idiot. »
Personne n'a bronché.
- Et aussi un cochon jardinier. »
Tous les regards se sont portés vers la petite Dori dont les joues étaient encore totalement badigeonnées de chocolat et qui avait dans la bouche autant de nounours à la guimauve qu'il y avait de chapeaux roses dans la garde-robe de la reine d'Angleterre.
- Mais euh ! Scrogneugneu ! a-t-on compris de ce qu'elle nous a répondu.
- Il me faut aussi un chien paresseux.
- Il n'est pas trop dur à jouer, ton chien paresseux ? a demandé le petit Pat plein d'initiatives.
- Non, tu verras, justement il n'y a rien à faire. »
Puis j'ai ajouté : « Et enfin il faudrait une poule caractérielle ».
Là j'ai bien vu au moins une dizaine de mains se lever.
« On va dire qu'elles sont plusieurs en effet dans le poulailler. Quant à moi, si vous en êtes d'accord je jouerai deux rôles : le lapin idiot et le renard chétif.
- Promis que cela restera entre nous et que ça ne s'ébruitera pas, Berni-Chou, a fait la petite Anna d'un petit air malicieux, on va dire que ce sont deux rôles de composition, n'est-ce pas les copains ?
- Vouiiiiiiii ! » ont crié en choeur les élèves. Vraiment, ils sont formidables ces élèves.
Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Il voudrait être le grand méchant renard et cherche à kidnapper les poules de la ferme. Malheureusement il manque de ruse et n'est guère impressionnant à l'invserse de son ami le loup qui essaie de le conseiller comme il peut ; pourtant notre ami ne manque pas de pugnacité et revient souvent à l'ouvrage, mais les poules savent taper du bec.
Le cochon jardinier, le lapin idiot, même le chien paresseux qui fait office de chien de garde, l'ont pris en pitié et lui offrent des navets, des betteraves, mais ça ne nourrit pas son renard, ça.
Son ami le loup lui suggère une idée : voler des oeufs, les couver, élever les poussins qui en sortiront, les effrayer et les croquer.
Aidé du loup qui fait diversion en hurlant, le renard réussit à voler trois oeufs en toute discrétion. L'idée est de les couver, de faire éclore les poussins, de les engraisser, et de s'en régaler ensuite.
Les trois oeufs finissent par éclore et aussitôt les trois poussins qui en sortent, à la vue du renard éberlué, se mettent à crier : « Maman ! Maman ! Maman ! »
Alors les poussins se mettent aussitôt à suivre le renard partout sans le lâcher. de vrais pots de glus.
« Tiens ! Si on changeait de rôle, a suggéré la petite Nico goguenarde.
- Lol ! a fait la petite Sonia.
- Ugh ! » a fait la petite Manue.
Et tous les élèves se sont mis à courir après moi en criant « Maman ! Maman ! Maman ! », parsemés de « Piou ! Piou ! Piou ! » improbables. Il n'aurait pas fallu que l'Inspecteur d'Académie arrive à ce moment-là.
Mince ! le coup du casting, c'était pas du tout une bonne idée. Pourtant, dans l'histoire il était bien écrit qu'il n'y avait que trois poussins-renards.
J'ai tenté de finir mon histoire comme j'ai pu, en courant tout autour de la pièce, poursuivi par une horde de poussins-renards. Sandrine, la maîtresse d'école a laissé faire car elle a vu l'occasion de transformer l'histoire du mercredi en cours de sport. Ou bien peut-être qu'elle devenait philosophe, fataliste, réaliste en constatant qu'au retour des vacances j'avais besoin de perdre quelques kilos.
« Et moi, je continue toujours le chien paresseux ? » a demandé le petit Pat qui commençait à s'ennuyer dans son coin à ne rien faire. Zut ! On l'avait presque oublié.
Le renard, qui a couvé, vu naître, élevé les trois petites boules de plumes finit par s'y attacher et découvre en lui un instinct maternel. Il va donc devoir les protéger du grand méchant loup, et faire comprendre aux poules de la ferme, désormais très organisées contre les attaques, qu'il ne leur veut plus de mal… La mission est mal engagée, quoique les trois poussins-renards ont au contact de leur « maman » développé des facultés de défense très canines...
Je vous rassure, l'histoire se termine bien. Pour moi aussi...
C'est Sandrine, la maîtresse d'école qui a sifflé la fin de la récréation, constatant l'état de la classe. « On va laisser Bernard reprendre sa respiration, il n'est plus tout jeune, il faut le ménager si nous voulons qu'il revienne nous raconter d'autres histoires. » Elle est vraiment gentille la maîtresse d'école, toujours le mot qu'il faut, attentionné, juste, bien placé au bon endroit.
Les enfants ont adoré cette BD pétillante, poétique, pleine de tendresse, d'humour et de dérision, qui renverse les stéréotypes de manière jubilatoire et porte aussi de belles réflexions.
Le récit est truffé de mille et une péripéties drôles, touchantes, décalées, avec des dessins très expressifs, qui font que l'unique argument de l'histoire tient formidablement la route jusqu'au bout.
« Elle est chouette ton histoire, camarade ! a fait la petite Gaëlle tout attendrie. Il y a de beaux personnages et c'est vrai qu'on a besoin d'eux. »
Elle a raison la petite Gaëlle, on a toujours besoin d'oeufs !!!
(*) : mot breton signifiant : de travers.
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critiques presse (7)
Ricochet
22 décembre 2016
Une bande dessinée tous âges vraiment très distrayante, qui mérite le détour.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Liberation
25 janvier 2016
Avec tendresse, dans cette BD sans cases, la succession de petites saynètes humoristiques de Benjamin Renner nous fait aimer ce pauvre renard.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bedeo
05 mars 2015
Celui qui se priverait de cet album sous prétexte qu’il semble destiné aux enfants se priverait d’un très bon moment de lecture, dans lequel la poésie le dispute à l’humour.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
03 mars 2015
On dévore littéralement cet album sans case, au trait simple et ultra-expressif, qui soutient parfaitement des dialogues efficaces et délicieux. Et on rit, souvent, très souvent !
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
10 février 2015
Plus que des grands éclats de rire, Renner réussit finement à faire sourire à chaque page. C’est un humour gentil, touchant tous les âges et finalement très rafraîchissant.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
03 février 2015
On tombe tout de suite sous le charme de ces animaux humanisés, on dévore les pages les unes après les autres, conquis par le graphisme très expressif de l'artiste, par cette douceur de teinte...
Un très bel album au langage universel, qui saura vous parler, sans aucun doute !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
02 février 2015
Détournement de conte animalier réjouissant et farouchement humaniste, ce récit pourrait bien incarner le remède absolu contre les déprimes hivernales. Le premier album du coréalisateur d’Ernest et Célestine.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
— Dis, maman ! Elle était gentille ta maman à toi ?
— Me rappelle plus...
— En tout cas, quand je serai grand, j'aimerais être gentil comme toi !
— Moi aussi !
— Je m'occuperai de mes petits renards comme toi tu t'occupes de nous, comme ça ils seront heureux !
— Heureux, heureux... Faut pas exagérer non plus. Vous êtes pas si heureux que ça !
— Oh si si !
— Vous vivez pas un peu dans la peur et l'anxiété permanente, non ?
— Oh non...
— Ça va !
— Mais enfin, il y a bien un truc chez moi qui vous fait peur de temps en temps, non ?
— Des fois, oui, on a peur...
— Que je vous dévore ?
— Non, on a peur que tu nous aimes pas... Quand tu te mets en colère, on dirait que tu veux te débarrasser de nous...
— Complètement idiot comme idée... Après avoir attendu si longtemps, je vais pas vous abandonner maintenant...
— Tu promets que tu nous abandonneras pas ! Hein, maman ?!
— Mais nooooon...
— Tu nous aimes bien, hein ?
— Je sais pas, je vous ai pas goûtés...
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-Tu vois ? Eux ils ont compris que c'était moi le Grand Méchant Renard !
-Il est la-bas !
-Comment ça, la-bas ?
-Là-bas ! Je l'ai vu. Une bête terrifiante. Elle a une voix grave et ténébreuse !
-Et quoi ? Moi aussi, j'ai une voix grave et ténébreuse !
-Oh non. Toi ta voix elle est plutôt nasillarde et fluette...
-Et tremblotante aussi...
-Et je dirais qu'elle est suppliante aussi...
-Et plaintive...
-Comme la voix d'une chèvre qui agonise...
-OUI BA ÇA VA ! Il est où ce Grand Méchant Renard ténébreux ? Je m'en vais lui ténébrer la tronche, moi !
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- On peut dormir avec toi cette nuit ?
- NAN !
- Juste cette nuit ? S'il te plaît, maman !
- J'AI DIT NAN !
[snrfl - chouine - renifle - bouhou - snif]
- Bon, si vous venez, vous promettez d'arrêter de chouiner ?
- Oui. Oui. Oui.
- Par contre, je vous préviens que le premier qui tente de me faire un câlin, il retourne dans le chaudron. Et c'est que cette nuit, hein ?
- Bonne nuit, maman !
- M'appelez pas maman...
- Bonne nuit, Grand Méchant Renard !
(p. 108-109)
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— Je vais envoyer un commando d'ÉLITE !!
— Comment ça, un commando d'élite ?
— Parfaitement ! Vous êtes les membres d'élite désignés par mes soins pour aller capturer le renard !
— Mais comment veux-tu qu'on le capture ?
— T'en fais pas, j'ai tout prévu ! Tiens ! Voilà ton filet à renards !
— Mais... c'est un filet à papillons !
— Pas du tout ! Il a été designé uniquement pour la capture du renard. Bon courage !
— J'ai pas compris... On part à la chasse au papillon ?
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[LOUP]
Tu vois cet oiseau ? Ce sera ta proie, ok ?

[RENARD]
C'est maigre, mais je m'en contenterai...

[LOUP]
Tu t'approches discrètement, et d'un coup tu lui hurles dessus !
Il va se glacer de terreur et tomber de sa branche direct dans ton gosier... Compris ?
Allez ! Je veux voir un prédateur féroce et sans pitié !

[RENARD]
GRAOU !!
Hé Ho ! DUCHMOL !
GRAOUA !!

[OISEAU]
Quoi ? Qu'est-ce que tu me veux, face de pet ?

[RENARD]
C'est moi que t'appelles face de pet ?

[OISEAU]
Bah tu t'es reconnu, non ?

[RENARD]
Toi-même, espèce de fils de coucou dégénéré !
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Le grand méchant renard

Le héros de ce livre est:

un renard
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